[Vidéo] Recycler les plateformes pétrolières: est-ce vraiment possible ?

A 10 kilomètres des côtes d'Alabama, dans le Golfe du Mexique, une plateforme pétrolière en fin de vie - mais qui n'a pas été démontée. Un riche écosystème s'est en effet développé autour de ses pieds en acier: poissons, coraux et même requins sont désormais de retour dans les eaux du Golfe.

Un moyen de redonner une nouvelle vie aux plateformes pétrolières, et de faire des économies. Démonter une plateforme est une opération de grande envergure, et coûte plus de 2 millions de dollars.

Mais pour certains écologistes, cette reconversion n'est qu'une illusion, qui pourrait inciter les compagnies pétrolières à forer davantage et à installer encore plus de plateformes. Il y en a déjà 7000 dans la région.

Notre reportage dans le Golfe du Mexique, par Valérie Astruc, Laurent Desbois, Fabien Ortiz et Arielle Monange.

 

Les discours de graduation, une institution américaine

On les appelle les commencement speeches ; en français, "discours de commencement" ou "discours de graduation". Ils sont donnés à la fin de l'année universitaire devant les étudiants fraîchement diplômés, en général par une personne issue de cette même université et qui a "réussi," au sens américain du terme.

Dimanche, le discours de graduation de Barack Obama à l'Université Rutgers, dans le New Jersey, a fait grand bruit. Il y a clairement visé le candidat républicain à l'investiture Donald Trump, déclarant que "en politique et dans la vie, l'ignorance n'est pas une vertu."

Il a également critiqué les positions de Trump sur les musulmans: "traiter différemment les musulmans qui entrent sur le territoire américain, c'est contraire à nos valeurs et [...] cela pourrait détruire nos communautés."

Mais avant lui déjà, plusieurs de ces discours de graduation ont marqué les esprits. Loin des images et des encouragements classiques et attendus, des orateurs ont réussi à insuffler aux étudiants et aux auditeurs un vent d'espoir et de courage. Retour sur quelques-uns de ces discours.

Steve Jobs à l'Université Stanford, 2005

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Un an après que son cancer du pancréas ait été diagnostiqué, le fondateur et PDG d'Apple prononce à Stanford, en Californie, un discours très personnel dans lequel il incite les élèves à vivre chaque jour comme si c'était le dernier.

"Me rappeler que je serai bientôt mort est ce qui m'a permis de faire les meilleurs choix," dit-il.

 

Michelle Obama à l'Université Dillard, 2014

Dans cette université à l'origine afro-américaine, fondée quatre ans après la fin de la guerre civile, la Première Dame a rappelé l'énergie et la soif d'apprendre des premiers étudiants, "qui ont étudié comme si leur vie en dépendait." Elle a déclaré que leur combat pour l'égalité devait être poursuivi sans cesse.

Bill Gates à Harvard, 2007

Après avoir abandonné ses études à Harvard, Bill Gates a fondé Microsoft, qui est maintenant une des société les plus puissantes du monde. Son retour dans son université d'origine a été l'occasion pour lui de montrer que rien ne vaut l'expérience sur le terrain.

J.K. Rowling à Harvard, 2008

Avant de devenir auteure à succès avec la publication des sept tomes d'Harry Potter, la britannique J.K. Rowling a essuyé de nombreux refus d'éditeurs et des années de galère. Dans son discours à Harvard, elle a déclaré qu'il ne fallait pas avoir peur de l'échec: "C'est impossible de vivre sans rater quelque chose," a-t-elle dit. "On ne se connait jamais vraiment soi-même avant d'avoir été testé par l'adversité."

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Uproot Poverty: une ONG pour venir en aide aux enfants pakistanais

Shakil Tabassum a déjà vécu de multiples vies. Ce grand voyageur, qui s'est rendu dans 38 pays, a travaillé pendant plus de 20 ans dans le développement international. Après avoir remarqué des dysfonctionnement et de la corruption au sein de son entreprise et les avoir fait remontés à la direction, il est licencié - "être lanceur d'alerte n'a pas toujours du bon," m'explique-t-il. "J'ai fait une dépression pendant 3 ans après ça, je ne savais pas comment m'en sortir."

Finalement, il trouve une solution: revenir à ses premières amours et monter sa propre boîte de développement et d'humanitaire. Quand je le rencontre, c'est dans son Uber tard un samedi soir, dans le Nord de Washington DC. Son entreprise, Uproot Poverty, ne lui rapporte pas encore assez pour subvenir aux besoin de ses quatre enfants - mais il a déjà permis à une dizaine d'enfants pakistanais de se faire soigner dans des hôpitaux de qualité. shakil 1_n7xb3u up
Uproot Poverty aide un enfant à la fois. "Cela permet d'être très transparent, de savoir où va l'argent, d'être sûr que ceux qui en ont besoin le recevront." Shakil Tabassum a retenu les leçons de sa précédente entreprise: chaque étape peut être suivie sur le site Internet ou sur la page Facebook de l'organisation.

En ce moment, c'est Manahil John, une jeune Pakistanaise de 13 ans, que l'association de Shakil aide. Quand elle était plus jeune, elle a été sévèrement brûlée, et doit aujourd'hui subir plusieurs opérations importantes, que ses parents ne peuvent pas financer. La famille de Manahil est entrée en contact avec Shakil en novembre dernier. Depuis quelques mois, une campagne de financement participatif a été lancée pour lever les fonds nécessaires à son hospitalisation.

Uproot Poverty est une jeune entreprise, mais qui a déjà des alliés de poids. Google a lié des partenariats avec l'association, pour permettre de promouvoir les campagnes. Et elle commence à faire parler d'elle à l'international: en décembre, Shakil Tabassum a rencontré un groupe d'élèves venus d'une université de Corée pour leur expliquer le travail d'Uproot (photo ci-dessus).
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"Petit à petit, nous voulons nous agrandir, aider plus d'enfants, monter plus de projets. Mais toujours dans un souci de transparence," explique Shakil. Une bonne revanche sur ses anciens employeurs - qui sont devenus ses nouveaux concurrents.

Pour aider Manahil, cliquez ici.

Au Capitol, la guerre du cannabis continue

Les défenseurs de la légalisation du cannabis se font, petit à petit, de nouveaux alliés. La semaine dernière, ils manifestaient devant le Capitol et ont été rejoints par quelque membres démocrates de la Chambre des Représentants.

Parmi eux, Eleanor Holmes-Norton, représentante de Washington DC. "On fume de la marijuana partout aux Etats-Unis," a-t-elle déclarée. "Au contraire de l'alcool, la marijuana ne détruit pas la vie des gens. Et pourtant, elle n'est toujours pas légale, alors que l'alcool, lui, est légal."

Si l'idée fait son chemin parmi les Démocrates, de nombreux représentants républicains sont opposés à toutes formes de légalisation. Pour le moment, seuls le Colorado, l'Alaska, l'Oregon, Washington et Washington DC ont autorisé le cannabis récréatif. Mais, pour le démocrate du Colorado Jared Polis, "ce n'est qu'une question de temps" avant que le cannabis soit dépénalisé au niveau fédéral.

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(AP Photo/Brennan Linsley)

Un rapport publié le 12 mai par le groupe de recherche Tax Fondation montre que la légalisation du cannabis rapporterait 28 milliards de dollars à l'Etat américain - soit l'équivalent du Produit Intérieur Brut de la Corée du Nord. Le Colorado estime que les taxes sur la marijuana lui rapporteront 140 millions de dollars en 2016.

Selon une étude du Pew Research Center, le nombre d'Américains en faveur de la dépénalisation est en constante hausse: l'année dernière, il était de 54% - une courte majorité.

Alors, qui s'y oppose ? La mesure n'est pas populaire parmi certains lobbys américains. L'industrie pharmaceutique, mais aussi les représentants de l'alcool et de la bière, y voit une potentielle nouvelle concurrence. D'après l'étude du Pew Center, le pourcentage de personnes favorables à la légalisation diminue également lorsque l'âge augmente: 70% des 18-29 ans sont en faveur d'une telle mesure, 55% des 50-64 ans et 32% des plus de 65 ans.

De plus en plus d'Américains travaillent après 65 ans

Conséquence de l'allongement de l'espérance de vie et de la crise économique, les Américains sont de plus en plus nombreux à travailler après 65 ans. Selon les derniers chiffres publiés par le Bureau du travail américain cette semaine, ils seraient près de 20% des plus de 65 ans à travailler encore, soit environ 9 millions de personnes - le chiffre le plus haut depuis les années 1960.

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Pour trois personnes sur cinq, l'argent est la raison principale qui les pousse à continuer à travailler, selon un sondage du Centre pour la Retraite. Avec l'instabilité économique, beaucoup d'entre eux disent n'être pas parvenus à économiser assez d'argent pour vivre une retraite confortable. Plus de la moitié des Américains de plus de 50 ans déclarent ainsi qu'ils vont travailler au-delà de 65 ans.

Mais la situation financière n'est pas la seule raison. 36% des personnes interrogées par le Centre pour la Retraite disent "aimer leur travail" et vouloir "continuer à s'impliquer" même après 65 ans. Cette tendance va de pair avec un certain intérêt des employeurs à garder plus longtemps les salariés avec de l'expérience. De plus, avec un taux de chômage de 5%, le plus bas depuis 2008, les employeurs ne sont pas toujours certains de parvenir à remplacer ceux qui partent à la retraite.

Enfin, l'augmentation de l'espérance de vie permet de travailler plus longtemps. Les femmes vivent désormais 81 ans en moyenne, et les hommes 76 ans: quatre ans de plus que dans les années 1970. 65 ans n'est donc maintenant plus un âge critique, et, pour certains, n'est plus synonyme de "retraite."

 

[Vidéo] Hyperloop: premier essai dans le Nevada

Un train qui se déplace à la vitesse du Concorde ? Ce ne sera bientôt plus un rêve. Les premiers essais de l'Hyperloop ont eu lieu cette semaine dans le Nevada.

Le train circule dans un tube à basse pression, et utilise la propulsion électromagnétique obtenue à partir de l'énergie solaire. Vitesse maximale: 1200 km/h. Il faudrait seulement 30 minutes pour faire un trajet entre San Francisco et Los Angeles.

LA SNCF participe au financement de l'Hyperloop, et d'autres pays travaillent sur des projets similaires. Mais aucune date n'a encore été fixée pour une éventuelle mise en circulation de ces navettes supersoniques.

 

Notre reportage, par Valérie Astruc et Arielle Monange.

Les pays nordiques réunis à la Maison Blanche

Les leaders des cinq pays nordiques - le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Suède et la Norvège - ont rencontré aujourd'hui le Président américain à la Maison Blanche. Le dernier sommet de ce type avait eu lieu en 2013. A l'ordre du jour: sécurité et défense, environnement et développement durable, et coopération économique. Fin avril, les ambassadeurs de ces cinq pays avaient co-écrits un article publié sur le Huffington Post, précisant l'importance des liens entre leurs pays et les Etats-Unis.

"Nous partageons les mêmes intérêts et les mêmes valeurs," a déclaré Barack Obama à l'issue du sommet. "Nous pensons que les citoyens ont le droit de vivre libres et en sécurité. [...] Nous pensons que la société doit créer des opportunités pour tous les individus. [...] Et nous pensons que chaque être humain doit être traité dignement."

Une grande partie de la rencontre a porté sur l'Arctique et sa préservation. Avec l'augmentation des températures, on estime que plus de 100 000 habitants de l'Alaska pourraient devenir des réfugiés climatiques. Les dirigeants ont affirmé leur volonté de travailler ensemble pour "développer l'énergie verte", "protéger les forêts" et "appliquer les principes de l'accord de Paris," signé à l'issue de la COP21.

En toile de fond, c'est pourtant bien les relations avec la Russie qui étaient au centre des discussions; elles se sont détériorées depuis l'invasion de la Crimée en 2014. Au moment où Barack Obama prononçait son discours de clôture, Vladimir Putin, lui, a déclaré qu'il comptait prendre des "mesures" pour contrer "la menace en Europe de l'Est". Le Président russe visait notamment le déploiement de systèmes anti-missiles sur une base américaine en Roumanie.

Mais l'Europe de l'Est n'est pas le seul front sur lequel s'opposent Etats-Unis et Russie. L'intervention en Syrie et le soutien de la Russie au régime de Bashar al-Assad ont aggravé les tensions.

La Russie est aussi à couteaux tirés avec ses voisins des pays nordiques. Au cours des dernières années, la Norvège et la Suède ont à plusieurs reprises dénoncé des incursions d'avions militaires russes dans leurs espaces aériens. La Russie essaye également de dissuader la Suède de rejoindre l'OTAN, une mesure qui sera débattue au Parlement suédois le 25 mai prochain.

A.P.

Le grand jeu des vice-présidents

Quand les primaires sont à peu près bouclées, un nouveau jeu commence dans la course à l'élection présidentielle américaine: qui sera choisi comme vice-président (VP) ? Aux Etats-Unis, ils sont choisis par les candidat avant l'élection, et font ensuite "ticket commun." Jusqu'à novembre, ils feront donc campagne au côté de leur candidat.

Les paris sont maintenant ouverts pour savoir qui Trump et Clinton - les potentiels nominés - désigneront. Selon Paul Manafort, un conseiller de Trump, celui-ci aurait "déjà des noms en tête, une liste d'une demi-douzaine de personnes."

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Mais qui est sur cette liste ? "Il veut quelqu'un qui saura travailler avec Washington et le Congrès," ajoute Manafort. Des noms reviennent dans les médias: Corey Lewandowski, son sulfureux directeur de campagne ? Le Sénateur du Texas John Cornyn, qui lui serait un appui dans un des célèbres "swing state" ? Ou Paul Ryan, fin connaisseur de la classe politique américaine ? L'ancien candidat Marco Rubio, également pressenti, a déjà déclaré qu'il refuserait ce rôle.

Côté Démocrates, Clinton est encore tiraillée sur la gauche par Bernie Sanders, qui enchaîne les victoires (Indiana et Virginie occidentale récemment) malgré une nomination qui semble désormais difficile. Les noms de potentiels VP pour Clinton circulent déjà.

Parmi les favoris, Elizabeth Warren, Sénatrice du Massachusetts, dont les positions à gauche pourraient plaire aux électeurs de Sanders. Ou encore le Sénateur de l'Ohio Sherrod Brown, sécurisant ainsi un "swing state." Celui qui semblait un grand favori, le ministre du logement et ancien maire de San Antonio Julian Castro, a annoncé que ce n'était pas à l'ordre du jour.

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Reste une hypothèse: Bernie Sanders. Lui proposer la place de VP permettrait à Clinton de ramener à elle un électorat qui lui manque cruellement: les jeunes, qui ont en très grande majorité soutenu Sanders pendant les primaires

Chez Verizon, la grève continue

Bientôt un mois qu'ils sont en grève. Et les employés de Verizon, le plus grand groupe de télécoms des Etats-Unis, ne comptent pas s'arrêter là. Alors que les troubles continuent au sein de l'entreprise, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui se battent dans la capitale américaine.

Nous sommes au coeur de Washington DC, dans le quartier d'affaires de Dupont Circle. Comme chaque jour depuis le 13 avril, premier jour de la grève, des employés de Verizon se rassemblent devant la boutique du groupe, au coin des rues L et 18. Ils sont une vingtaine, parfois plus, à défiler sans cesse devant le magasin, brandissant des pancartes et interpellant les passants pour les sensibiliser à leur combat.

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La grève des employés de Verizon a deux causes principales:

- les délocalisations internes, qui forceraient les employés à travailler dans d'autres états que celui où ils sont actuellement basés. A Washington par exemple, ils pourraient être muter dans les états proches comme la Virginie ou le Delaware. Cette mobilité forcée pourrait séparer les employés de leurs familles.

- les coupes dans les assurances santé. Verizon demande à ses employés de contribuer plus à leur couverture médicale. Aux Etats-Unis, où ces assurances sont prises en charge par les entreprises, de nombreuses personnes ne pourraient y avoir accès sans l'aide de leur employeur.

La direction a proposé d'augmenter les salaires sur 5 ans, en échange de ces deux points. Mais les mesures présentées par Verizon sont d'autant moins acceptables pour les employés que l'entreprise n'est pas confrontée à des problèmes économiques; elle a fait 4,31 milliards de dollars de bénéfices en 2015, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes.

Pour Gregory, un des employés de Verizon présent devant la boutique de N Street chaque jour depuis le début de la grève, "ils ne se rendent pas compte que derrière leurs employés il y a des familles entières, et qu'ils pourraient tous nous mettre en difficulté s'ils appliquent leurs mesures."

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Cela fait 19 ans qu'il travaille chez Verizon. Un emploi qui lui a permis de s'établir à Washington avec sa famille, et qu'il veut défendre: "nous serons là jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée," dit-il. "Ce que nous combattons, c'est la cupidité des entreprises."

Pour l'instant, les pistes de résolutions sont minces - et le réseau téléphonique fait aussi face à un mécontentement grandissant de ses utilisateurs. Depuis le début de la grève, les problèmes s'accumulent: mauvaises connections, difficultés pour joindre le service après-vente, délai dans les livraisons... la direction de Verizon fait face sur deux fronts: ses employés, et ses clients.

Avec plus de 40 000 grévistes, cette grève est considérée comme la plus grosse de l'histoire des Etats-Unis. Soutenus par le candidat démocrate Bernie Sanders, les employés comptent bien parvenir à faire entendre leur voix.

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Le bison, nouvel emblème des Etats-Unis

Le bison a désormais une place particulière aux Etats-Unis. Barack Obama a en effet approuvé en début de semaine la décision de faire de l'animal un nouveau symbole officiel du pays. Le bison rejoint donc le pygargue à tête blanche (le rapace proche de l'aigle qui est l'emblème national depuis 1782), ainsi que la rose et le chêne, respectivement fleur et arbre nationaux.

Les bisons illustrent bien la "success story" à l'américaine. La chasse intensive avait dramatiquement fait diminuer leur population, et, à la fin du 19ème siècle, l'espèce était au bord de l'extinction: il ne restait que quelques centaines d'individus.

Mais avec la création de l'American Bison Society en 1905, les autorités ont ensuite tout mis en oeuvre pour les préserver - et ça a fonctionné. Aujourd'hui, les bisons ont repris possession de leur habitat naturel, et sont particulièrement nombreux dans le parc du Yellowstone, au Nord-Ouest du pays. Des élevages privés contribuent aussi à la conservation de l'espèce. Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, il y aurait aujourd'hui 500 000 bisons domestiqués aux Etats-Unis, et environ 30 000 bisons sauvages dans les parcs et réserves du pays. Il reste cependant toujours sur la liste des espèces en danger.

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Alors, devenir un emblème national, qu'est-ce que cela va changer pour les bisons? Dans les faits, pas grand chose. La chasse avec permis et l'élevage sont toujours autorisés, et le commerce de la viande continue. Mais la mesure est forte en symbolisme. Le bison est un animal centenaire, qui a fait le lien entre tous les peuples des Etats-Unis.

Pour Lacy Clay, un représentant démocrate du Missouri qui a porté le projet, "aucune autre espèce ne raconte mieux l'histoire des Etats-Unis que cette noble créature. Le bison américain est un symbole de la force, de la culture amérindienne et des régions sauvages et sans limites de l'Ouest."

Le bison peut mesurer jusqu'à 2 mètres et peser plus de 1000 kilos. Et ne vous fiez pas à leur air inoffensif: ils font partie des animaux les plus dangereux pour les visiteurs des parcs américains, car ils courent vite et peuvent sauter haut. Des gens ont par le passé été piétinés ou encornés, notamment en s'approchant trop près pour prendre des photos (ou des selfies). Alors si vous comptez aller admirer le nouvel emblème national des Etats-Unis, n'oubliez pas de garder vos distances!