Pop attitude

L'autre jour au McDo, Ulysse m'a dit en pointant son doigt en l'air "Oh, maman, Illy Hélène". J'ai rien compris, alors je lui ai dit de manger ses frites boulettes de légumes, parce qu'on allait pas y passer la journée. Puis j'ai entendu "Fuck you, very very muuuch" en fond sonore. J'ai accédé instantanément à un sentiment de fierté lumineuse: mon fils avait reconnu et presque cité Lily Allen. J'étais à deux doigts de secouer mes voisins de table en leur disant: "eh, vous avez entendu? Il a dit Lily Allen. Il a reconnu. Il a trois ans et demi". Parce que c'est déjà ça de gagner. Pendant ce temps là, moi je fredonne "La Ferme à Mathurin" et "La lapin s'est caché dans le chou".

Homo dyslexicus

ross.jpgTricératops, ptérodactyle, gallimimus, tyrannosaure... Quelqu'un peut m'expliquer comment mon fils, que je soupçonne d'être dyslexique comme sa mère, arrive miraculeusement à citer une dizaine de dinosaures à 3 ans et demi, alors qu'il a encore du mal à articuler son prénom? Il inverse tous les "teu" et les "keu" dans ses phrases les plus banales, mais lorsqu'il parle Jurassik avec son père, rien ne manque. Et celui qui m'écrit dans les com's que le tricératops a vécu au Crétacé et pas du tout pendant l'ère jurrassique sera black-listé d'office de ce blog. Faudrait pas trop me faire chier le mézozoïque, non plus.

Bref, quand je prends un peu de recul, je m'aperçois que mon fils ne sait pas jouer au foot, qu'il pleure quand son cousin plus jeune que lui le taquine et qu'il kiffe les monstres d'il y a 220 millions d'années. Ça me rappelle quelqu'un mais qui? Ah oui, Ross, dans Friends. Bizarrement, dans mes rêves, je n'avais pas imaginé mon fils en Ross. "C'est mieux que Joey", m'a répondu mon frère.

 

Mon stress de maman

Ils ont mené l'enquête auprès de 2000 mères et déteminé très exactement la minute à laquelle elles étaient le plus stressées. A 8h25. A 8h25, on est déjà en retard à l'école, les enfants râlent de se faire houspiller, avec un peu de chance la petite a fait caca juste avant de partir et on va devoir feindre l'étonnement au moment de la déposer chez la nounou, et en plus on n'a pas eu le temps de se maquiller entièrement et on ne sait vraiment pas quand on pourra finir l'oeil droit. Bref, la gueule asymétrique et laissant un léger fumet sur notre passage, on slalome entre les crottes de chien avec la poussette.

Enfin, c'est ce qu'ils disent dans l'étude britannique. Une étude judicieusement commandée par une marque de pneu qui souligne les risques décuplés de collision.

Moi, je voudrais plutôt parler des cinq minutes avant et du quart d'heure après. Les cinq minutes avant, c'est quand je tache d'enfiler sa combi à la petite qui hurle pendant que le grand enlève son blouson, le jette par terre et court se cacher sous le bureau, c'est quand je transpire dans mon manteau pour choper le grand pendant que j'attache la petite dans la poussette tout en me demandant si j'ai pris mon portable-mes-clés-le bip-ma carte de métro, c'est quand arrivée au rez-de-chaussée, je me rends compte que j'ai oublié le doudou au 6e... C'est là que je stresse parce que j'ai l'impression qu'on n'arrivera jamais à partir. Une fois dans la rue, il me reste toujours la possibilité de courir et si j'écrase une déjection canine, je pourrais toujours régler ça sur le paillasson de l'école maternelle. Je plaisante. Enfin, le cas de figure ne s'est pas encore présenté.

Mais vers 8h45, quand je redescends de chez la nounou et m'envole vers les aventures professionnelles de la journée, loin des régurgitations et des privations de dessins animés, je crois que c'est mon plus grand moment de légèreté. Il est peut-être encore plus savoureux que l'instant où les mômes sont enfin couchés et où je peux me repaître d'Internet.