Mon conseil à toutes les mamans en quête de porno

Je ne vais pas me lancer dans une énième critique destinée à cracher sur la sortie de l'automne : 50 nuances de Grey, le méga-best-seller qui est vendu depuis hier en français. Cet article remplit ce rôle avec beaucoup de talent.

Et si certaines savourent ce roman, tant mieux. Tous ceux qui les pointent du doigts me fatiguent un peu. Ce n'est pas ma came mais, dans un autre genre, je peux adorer des séries comme West Wing ou The Wire et scotcher quand même devant trois épisodes de Mentalist. C'est comme ça, on doit avoir plusieurs couches dans notre cerveau.

Non, ce qui m'insupporte, c'est cette étiquette de mommy porn, porno pour maman, qu'on lui a attribuée. L'idée : les mères n'ont plus envie de baiser. Avec le papa, on se connaît depuis des années, les gosses nous fatiguent et entre une séance de shopping et une partie de jambes en l'air, il n'y a pas plus de cinq secondes d'hésitation. Mais enfin, grâce au pavé d'E.L. James, notre corps aurait retrouvé le chemin de sensations depuis longtemps oubliées. En témoigne ce sketch hilarant du Saturday Night Live.

Triste portrait de la mère de famille, qui mouille en cachette à l'idée qu'un éphèbe donne des ordres à une nymphette en quête de domination.

Je dois avoir de la chance, mes enfant sont grandi, je suis moins naze, et j'ai encore l'impression de vivre avec leur papa depuis pas si longtemps que ça. Mais le jour où je ne partagerai mon lit avec lui que pour dormir, mon aphrodisiaque a peu de chance de s'appeler Cinquante nuances de Grey. Parce qu'il faut attendre le 113e page pour la première scène un peu chaude. Et entre temps, lire les inepties d'une auteure capable d'écrire que son héroïne lève les yeux pendant que son reflet dans le miroir la fixe.

Non franchement, tant qu'à faire, lisez Emmanuelle. Ça ne peut pas être un hasard que Sylvia Kristel meurt le lendemain de la sortie de 50 nuances de Grey. Vous ne finirez jamais le roman. Mais vous aurez fait plein de choses entre temps.

 

Allô maman bobo

© Alphoenix / Flickr

Mon babysitteur a donné de l'eau et du sucre à mon fils. Ai-je déclaré cet emploi ? Ai-je pensé aux futurs désordres alimentaires de mon fils bientôt obèse ? Et si le babysitteur avait dit ça pour cacher la vérité et qu'il avait réellement donné des médicaments ? Le lavage d'estomac ou au moins les analyses sanguines s'imposaient.

Non, mon petit cerveau fatigué n'a envisagé aucun de ces cas de figure, mais les internautes de la page Facebook Mauvaises Mères s'en sont chargés pour moi.

Je voudrais les remercier parce que ça m'arrive souvent de m'inquiéter devant mes propres réactions excessives et, grâce à eux, j'ai bien ri. C'est désormais sûr, je suis laaaargement en dessous de la moyenne.

Je préfère retenir les autres messages, ces bisous magiques qu'on fait après les chutes, ces instants où on souffle sur les bobos pour les faire disparaître et les guili-caresses qui font s'évanouir les maux de ventre.

Eh, les autres internautes, les stressés et les suspicieux, venez de ce côté-là, ça va vous faire du bien. Et pas d'addiction des enfant aux fausses excuses, je vous assure. C'est de la décontraction qu'ils se souviennent.

La première fois que mon babysitter m'a appelé parce qu'Ulysse avait mal au ventre, je lui ai dit d'attendre une demi-heure et de lui reposer la question. Une demi-heure plus tard, le gamin avait tout oublié. C'est mon autre médicament préféré, avec le "Ouoteur ènchougueur".

Le médicament du baby-sitter

Crédit : followtheseinstructions / flickr

Mon fils - J'avais mal, mais le baby-sitter m'a donné un médicament magique et ça va mieux.
Le papa - Ah bon ?!
Le baby-sitter - Euuh oui. Water and sugar.
Le papa - Ah oui !
Mon fils - Tu connaissais ?
Le papa - Oui, oui, water and sugar, c'est assez connu. C'est le nom anglais. En français, on dit un placebo. Ça marche assez souvent.
Mon fils qui s'éloigne dans le couloir - Ouoteur ènchougueur, ouoteur ènchougueur...