La rentrée, les doigts dans le nez, mais parce que j'ai cessé de respirer

J'ai eu deux moments désagréables sur Facebook durant cet été. Le premier, c'est à chaque fois qu'un friend a posté une photo de pied sur une plage/une piscine/en tong alors que je me pelais les miches au boulot à Paris par 16° au soleil, sauf qu'il n'y avait pas de soleil.

Et le second, ce sont les petits commentaires mignons des parents qui amènent leurs enfants à l'école. Parce que moi, je n'y étais pas à la rentrée de mon fils, qui découvrait pourtant une nouvelle ville, une nouvelle école et accessoirement le CP dans une classe où il faisait partie des deux nouveaux. Mais j'ai laissé son papa l'amener.

Je ne me souviens pas d'avoir commencé un nouveau boulot en ayant si mal au ventre. Alors quand j'ai appris que sa grand-mère était arrivée dix minutes en retard à la sortie des classes et que mon fils l'attendait seul à côté de la directrice, j'aurais pu manger du verre pilé, ça aurait été pareil.

Bilan vu par le moucheron : "La pire journée de sa vie". J'ai mobilisé tout mon talent d'actrice, avec fake rire et belle assurance façon OSS117, pour lui assurer que "AH AH AH, un ami dès la première journée, c'est formidable ! QUELLE CHANCE IL A." Appelons "ami", le petit garçon curieux qui s'est retourné depuis le premier rang pour jeter un coup d'œil au nouveau.

Au fond de moi, je suis en pleine panique. A force de s'isoler, mon fils va devenir un petit chose. Bientôt, il sera le bouc-émissaire de sa classe, comme on a vu à la télé. Il se fera maltraiter. Ça peut arriver à n'importe quel enfant ma bonne dame. Et dans trois ans, on va être obligés de déménager pour tout oublier, mais sa scolarité sera à jamais foutue.

Pendant ce temps-là, "AH AH AH, demain, pense à lui demander comment il s'appelle."

Tout ça parce qu'on en avait marre d'habiter chez les pauvres. Est-ce qu'on avait vraiment besoin de déménager ? Est-ce que deux heures de métro, c'était vraiment trop pour moi ?

Trois jours plus tard, il semblerait qu'il soit en voie d'intégration, même s'il passe ses récréations à arracher des ronces et que son camarade s'appelle Jasper. Oui, Jasper. Mais bon, je peux recommencer à respirer.

Destiny, 4 ans, aspirante mini-miss et cigarette au bec

C'est le scandale qui réjouit les Etats-Unis depuis quelques jours. On se souvient des mini-miss déguisées en Pretty Woman et autres monstres de moins d'un mètre. On peut maintenant pousser des hurlements en voyant la petite Destiny défiler avec une cigarette pour imiter l'héroïne de Grease dans la scène finale. Une rentrée n'aura pas été parfaite sans un petit éclat de ce genre.

J'aime particulièrement la scène où la mère explique que c'est sa fille et que donc, elle en fait ce qu'elle veut.

Polie comme maman en voiture

© Flikr / werck

Avec le père de mes enfants, on a beaucoup bossé et on est assez fiers : nos enfants disent "s'il vous plaît" et "merci" sans qu'on le leur demande (enfin, 45% du temps). Je n'irai pas jusqu'à dire que nos enfants sont polis mais c'est un point sur lequel je n'ai pas tout à fait honte.

Jusqu'à ce que je me retrouve seule une semaine avec eux. Pour me déplacer, je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la voiture, moyen de transport que j'abhorre (comme tous ceux qui sont un jour montés avec moi au volant). La conduite est donc un sujet de stress permanent que je compense en étant agressive. Un mec qui me colle au cul est forcément un connard, un feu qui tarde à passer au vert, me fait chier, bordel, et quand mes deux piles électriques hurlent à l'arrière, ça ne me détend pas vraiment.

Je suis un peu nulle pour tout en voiture, mais particulièrement en créneau, comme tous les gens qui ne conduisent pas souvent. Voir les voitures qui s'accumulent derrière la mienne pendant que je m'y reprends à trois fois pour constater que, non, je ne rentrerai pas dans cette place trop petite et en pente que je convoite depuis dix minutes, me met hors de moi (et en nage), putain de merde.

Sauf qu'hier, quand je peinais sur un nouveau créneau, c'est la louloute, 3 ans et demi, qui a lancé un sonore "putain de merde" dans son siège auto. Depuis j'hésite entre arrêter de prendre la voiture avec mes enfants ou m'offrir quelques séances de rééducation.