Reportage : Les incroyables prothèses de Hugh Herr

Adolescent, Hugh Herr était un fana d'escalade. Une passion qui devait finir par lui coûter ses deux jambes. Après avoir passé trois jours dans un ravin, il avait du être amputé.
Mais pas de quoi abattre cet ingénieur américain. Il s'est depuis consacré exclusivement à améliorer la vie des personnes amputées en développant des prothèses de haute-technologie, capables de sentir les plus infimes mouvements du corps humains et de les reproduire.

Aujourd'hui, Hugh Herr est un peu le pape de l'humain augmenté. Grâce à son travail, non seulement les amputés peuvent espérer atteindre les même capacités qu'un homme valide, mais peut-être les dépasser. Provoquant, il ajoute que « dans 20 ans, il vaudra mieux être amputé que valide. »

Reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange et Sherron Lumley.

Sondage : Même Frank Underwood est plus populaire qu'Obama!

Un sondage publié hier par Reuters et Ipsos évalue la côté de popularité de présidents fictifs auprès du public américain. Le résultat est sans appel: Les faux présidents battent absolument tous les records, effacent les divisions partisanes, rassemblent derrière eux une foule enthousiaste. Même le plus cynique et machiavélique d'entre eux, le président Underwood d'House of Cards, parvient à une côté de popularité supérieure à celle de Barack Obama (47% d'opinions favorables). Petit classement.


AVERTISSEMENT SPOILERS

Malgré les bonnes intentions de l'auteur, cet article risque de contenir des spoilers sur les séries. House of Cards, 24 heures chronos, A la Maison Blanche, Scandal et Battlestar Galactica.

Nous précisons aussi que cet article n'a aucune valeur politique. Vous voilà prévenus.


1David Palmer, 24 heures chrono: 89,4% d'opinions favorables

Ne l'oublions pas, 24 heures chrono avait eu un président noir avant le président noir. Le démocrate David Palmer, joué par Dennis Haybert, c'est la rectitude incarnée, l'homme qui veut amener honneur et honnêteté jusqu'au bureau Ovale.

Lors de la saison 1, Palmer se distingue par sa capacité à rester droit face à une avalanche de scandales. Confronté à une affaire de viol impliquant son fils et à un divorce avec sa femme, Palmer refuse de dissimuler les affaires et parvient malgré tout à remporter la nomination démocrate puis la présidentielle grâce au pouvoir de la vérité.
On imagine que cet homme qui préfère à la vérité à des manœuvres politiciennes touche une corde sensible chez les américains, mais on ne peut pas s'empêcher de se demander ce qui se passerait vraiment avec un candidat qui disputerait une présidentielle en plein milieu d'un divorce...

2Josiah Bartlet, A la Maison Blanche: 84,3% d'opinions favorables

A la Maison blanche est souvent accusée d'être une série un peu faible en raison de son caractère idéaliste. Dans la série -très bien- écrite par Aaron Sorkin, les staffeurs de la Maison Blanche sont tous dévoués et solidaires, laissent de côté la politique partisane pour résoudre les problèmes des Etats-Unis main dans la main avec leurs opposants républicains, éduquent le public à foison et savent reconnaître leurs erreurs. A la Maison Blanche, c'est un peu Washington au pays de Candie, mais ça fait du bien de temps en temps.

A la tête de tout ça, il y a Josiah Bartlet, joué par Martin Sheen. Le président idéal, démocrate convaincu mais chrétien dévoué, doté d'une culture encyclopédique, d'un esprit brillant et d'un prix Nobel d'économie - excusez du peu. Visiblement de quoi séduire plus de 8 américains sur 10. Les 2 derniers doivent toujours lui en vouloir d'avoir dissimulé de lourds secrets.

Le président Bartlet dénonce le concept des « réponses en dix mots » lors d'un débat présidentiel.

3Laura Roslin, Battlestar Galactica: 79,4% d'opinions favorables

Laura Roslin est la seule présidente de ce classement à ne pas avoir été élue, elle n'est d'ailleurs techniquement pas présidente des Etats-Unis, mais vu que dans Battlestar Galactica toute l'humanité ou presque est américaine, elle est inclue dans ce sondage.

Secrétaire de l'éducation au moment d'une attaque des Cylons -une race robotique hostile-, Laura Roslin est la seule membre du gouvernement fictif des Douze Colonies à survivre et à embarquer à bord d'une flottille d'exode qui contient tout ce qui reste de la race humaine (soit environ 50 000 personnes). En tant que présidente, Roslin devra effectuer des décisions coûteuses pour survivre aux Cylons et maintenir l'équilibre entre les pouvoirs civils et militaires.

4Fitz Grant, Scandal: 59,9% d'opinions favorables

Avec Fitz Grant, on arrive dans le domaine des candidats dont on se demande bien comment ils peuvent attendre de bons scores d'opinion.
Le président républicain - le seul de ce classement - a beau être un homme sympathique et un vétéran de la première guerre du Golfe, c'est aussi un époux adultère et un politique qui n'hésite pas à employer les tactiques les plus viles. Diffamation, mensonges éhontés et même fraude électorale, tout est bon pour faire gagner Fritz.

Le personnage est d'ailleurs supposément basé sur George W. Bush, sans aucun doute le président américain le plus détesté des dernières décennies.

5Frank Underwood, House of Cards: 58.3% d'opinions favorables

House of Cards, c'est un peu l'exact opposé d'A la Maison Blanche. Washington y est un cloaque politique immonde ou les politiciens eux-même iraient jusqu'au meurtre pour satisfaire leur ambition dévorante. Mais House of Cards offre une plongée dans l'esprit le plus ignoble et manipulateur de Washington D.C. Frank Underwood, joué par Kevin Spacey, ne cache jamais qu'il est cynique, immoral, machiavélique et tout à fait dépourvu d'humanité. Il le dit même, face caméra, à son public.

Que quiconque puisse avoir une opinion favorable de Frank Underwoord nous dépasse complètement. Mais s'il y a une chose que l'on peut reconnaître à Underwood, c'est d'ailleurs son efficacité brutale dans le domaine. C'est Obama lui-même que le reconnaît: « Frank Underwood gets stuff done. »

Leçon de politique impitoyable, par Frank Underwood

Humeur #8: La violence incontrôlée de la police américaine

Mercredi, la famille d'un homme atteint de troubles mentaux a publié la vidéo de sa mort, abattu par balles par la police de Dallas à son domicile en juin 2014. (La vidéo, partiellement censurée, est disponible à cette adresse. Attention toutefois, son contenu est extrêmement brutal.)

Cet incident est le dernier d'une très longue série de morts aux mains de la police. La police américaine est notoirement violente, très portée sur les armes et profite d'un des cadres légaux les plus permissifs des nations occidentales. Un officier de police américain est autorisé à tirer dès qu'il se sent menacé.

Et les résultats sont là. Les forces de l'ordres américaines tuent, elles tuent souvent et elles le font avec impunité. C'est l'humeur de la semaine de Jacques Cardoze.

Les statistiques parlent

Les statistiques officielles concernant les morts dues à la police manquent notoirement de fiabilité. Le Bureau of Justice statistics se contente de relever les morts en incarcération, tandis que les statistiques du FBI sont basées sur une déclaration volontaire des faits par les polices locales et contiennent donc une fraction de l'ensemble des faits.  La tâche de recenser et classifier les personnes mortes durant des interventions revient donc à des particuliers, peu fiables mais plus exhaustifs, avec des résultats accablants.

Le site « Fatal Encounters », qui fonctionne sur un modèle de crowdsourcing vérifié -comme Wikipédia- comptabilise déjà 5363 morts dans les années 2000, et son travail est incomplet. C'est une base de donnée fascinante que nous vous invitons à consulter.
Jim Fisher du blog True Crime a épluché les résultats Google pour l'année 2011, en se concentrant uniquement sur l'usage d'armes à feu. Vu la méthodologie employée, les résultats sont sans doute partiels, mais Fisher estime que la police a tiré sur 1146 personnes, en tuant 607.

A titre de comparaison, la même année, les policiers armés britanniques ont tiré 5 fois et tué 2 personnes.

Si la mort de l'homme abattu à Dallas est un symbole, c'est aussi car il représente le portrait-robot de la victime d'une opération policière. Selon les données de Fatal Encounters, la victime idéale est un homme, noir, âgé d'entre 20 et 30 ans, atteint de troubles mentaux et décédé par balles.

Visualisation vidéo des morts provoquées par la police américaine entre 2000 et 2014

Une crise nationale

Le nombre de questions à poser sur l'incident particulier à Dallas est incroyable. De nombreux experts sont d'ailleurs en train de le faire. Mais il y avait aussi beaucoup de questions individuelles sur la mort d'un sans-abri à Los Angeles (5 Mars 2015), celle d'un enfant de 12 ans à Cleveland (27 Novembre 2014).

Enfin impossible de ne pas parler de la mort de Michael Brown à Ferguson (9 Août 2014), qui avait entraîné des émeutes raciales dont le pays ressent encore les soubresauts. Les manifestants se sont ralliés derrière le slogan « Hands up, don't shoot » (On a les mains en l'air, ne tirez pas.)

Mais plutôt que de s'interroger sur le cas particulier, il est temps pour les Etats-Unis de tirer une leçon générale. Leur police surarmée, suréquipée, sous-entraînée et encline à la violence est un danger pour ses citoyens et divise profondément le pays.

Hands up. Don't shoot.

T.L

Les mythiques malls sont-ils amenés à disparaître?

Le « mall » est l'un des symboles les plus connus de l'Amérique bienheureuse et consumériste de la deuxième moitié du XXème siècle. Un temple consacré exclusivement au shopping dans lequel, en tout cas dans les films et les séries télés, la vie sociale d'un adolescent aussi bien que l'invasion des Etats-Unis par des guérilleros communistes sud-américains* pouvaient se jouer.

Mais depuis quelques années, les malls n'ont plus la côte. Leur clientèle la plus fidèle, les basses classes moyennes, ont été très durement touchées par la crise économique. Dans le même temps, les classes moyennes supérieures se sont découvertes des aspirations plus européennes, avec des zones commerciales en centre-ville plus sophistiquées et accessibles sans voiture.

Est-ce donc la fin d'un mythe américain? Nous sommes partis enquêter.

Reportage de Valérie Astruc, Laurent Desbois, Fabien Ortiz, Arielle Monange.

* Nous aurions pu choisir de nombreux autres exemples pour illustrer l'importance des malls dans l'Amérique des années 80. Mais l'image de Chuck Norris mitraillant de l'infâme sbire communiste en se cachant derrière des décorations de Noël était trop poignante.

« Je les ai tous tués » : Un millionnaire arrêté pour meutre grâce à une émission de HBO

Imaginez Faites entrer l'accusé qui se terminerait par une vraie arrestation à grand spectacle. C'est exactement ce qui vient de se dérouler aux Etats-Unis. La chaîne câblée HBO - pensez The Wire ou Game of Thrones - diffusait ces dernières semaines six épisodes d'une enquête intitulée The Jinx, the life and deaths of Robert Durst (Le Corbeau: la vie et les morts de Robert Durst).

Le documentaire réalisé par Andrew Jarecki examine les trois morts qui ont entourées la vie de Robert Durst, membre d'une richissime famille de magnats de l'immobilier New-Yorkais. Tout d'abord il y a sa femme Kathie, disparue sans laisser de trace en 1982, puis l'assassinat d'une des meilleures amies de Kathie, la journaliste Susan Berman, en 2000 et enfin le meurtre et démembrement de la voisine de Durst, Morris Black.

Le trailer de l'enquête d'HBO

Durst a été arrêté pour ce dernier fait. Il a reconnu avoir tué Morris Black, mais déclaré qu'il agissait en état de légitime défense. Concernant le démembrement, sa défense l'a attribué à la maladie d'Asperger. La tête de Morris Black, qui pourrait permettre de prouver ou démonter la légitime défense, n'a jamais été retrouvée et Durst a été acquitté.

Le dernier épisode de la série d'HBO contient une séquence inédite, ou Robert Durst, se croyant seul, déclare: « Mais qu'est ce que j'ai fait? Je les ai tous tués bien sûr. » Une confession inédite qui, combinée à toutes les preuves circonstancielles accumulées contre le millionnaire, a incité le procureur de Los Angeles à émettre un mandat d'arrêt.

Durst a été immédiatement arrêté à la Nouvelle-Orléans. Il pourrait être extradé vers la Californie dans les prochains jours, bien que le procureur de la Nouvelle-Orléans envisage de poursuivre Durst lui-même. Quoi qu'il en soit, c'est une extraordinaire publicité pour le dernier épisode de The Jinx, diffusé ce soir.

T.L

Les Etats-Unis se mettent au bio

Lorsque l'on pense à l'agriculture américaine, c'est les champs infinis de maïs et de soja transgéniques qui viennent immédiatement à l'esprit. Pourtant, la vague bio est bel et bien en train de déferler outre-Atlantique.

Aujourd'hui, les Etats-Unis disposent de la troisième surface de culture biologique mondiale, derrière l'Australie et l'Argentine, avec 1,9 millions d'hectares cultivés. C'est toujours moins d'un pourcent de la surface totale américaine (373 millions d'hectares), mais le chiffre est en constante augmentation et plusieurs programmes fédéraux sont consacrés à son développement.

Nous sommes partis à la rencontre de ces cow-boys -tout à fait littéralement, ceux-ci s'occupent de vaches- qui ont fait avant tout le monde le choix de la qualité du produit.

Humeur #7: « Fear factor », les américains ont-ils peur pour rien?

Le sondage tombe tout les ans comme une horloge. Presque chaque année depuis la fin des années 90, un sondage Gallup explique que les américains ne se sentent pas en sécurité et pensent que le crime a augmenté. En 2013, ils étaient 63% à penser que le nombre de crimes avait augmenté par rapport à 2012. On notera le titre presque blasé de l'étude: « Les Américains pensent encore que le crime augmente »

On peut le dire: L'Amérique a peur.

Pourtant, le taux de crimes aux Etats-Unis est à un niveau historiquement bas. Selon les chiffres du FBI,  le taux de crimes violents a été divisé par 4 depuis les années 80. Les meurtres ont été divisés par deux, le nombre de crimes par armes à feu et de viols ont également plongés.

Les Etats-Unis n'ont sans doute jamais été aussi sûrs dans leur Histoire et pourtant les américains ont toujours peur.
C'est l'humeur de la semaine de Jacques Cardoze.

Sans surprise, la même analyse est valable au niveau international. L'arrivée de Daech a fait remonter le sentiment d'insécurité des américains aux niveaux post-11 Septembre, en tout cas si l'on en croit les déclarations fracassantes de certains élus et militaires.

• John McCain : « Il n'existe aucune mesure objective pour dire que l'Amérique est plus en sécurité. »

• Général Martin Dempsey : « Le monde est plus dangereux qu'il ne l'a jamais été. »

• Sénateur Lindsey Graham: « Échouer à détruire Daech serait ouvrir les portes de l'enfer qui se répandrait sur le monde ».

Pour commencer, oui, il existe des mesures objectives pour dire que l'Amérique est plus en sécurité qu'avant. Et non, le monde a déjà été bien plus dangereux qu'il ne l'est aujourd'hui. Dans ces circonstances, il faut admirer la retenue de Barack Obama qui déclare:
« Si vous regardez les nouvelles chaque soir, vous aurez l'impression que le monde va s'effondrer. Pourtant je peux vous assurer que les choses sont beaucoup mieux qu'elles ne l'étaient il y a 20 ans. »

En pointant le rôle des médias - et des réseaux sociaux - dans la perception de la peur, Barack Obama touche un point sensible. La couverture médiatique démesurée de certains événements - prenons, au hasard, la « pandémie mondiale » Ebola - contribue à créer un climat propice à la peur.

D'ailleurs, le site parodique US Department of Fear (Ministère de la peur) vient de remettre ses « Scare me shitless awards for the most fearful coverage of a non-event in 2014 », (Approximativement : Le prix fais moi chier de peur pour la couverture la plus effrayante d'un non-événement en 2014). Nous vous laissons découvrir le palmarès.

 

T.L

Peine de mort: l'Utah rétablit les pelotons d’exécution

Les bourreaux américains font face depuis quelques mois à un problème délicat, une pénurie des anesthésiques utilisés pour les injections létales. Le seul fabriquant américain de sodium thiopental a arrêté sa production et les entreprises européennes refusent de fournir le produit s'il doit être utilisé pour des mises à mort.

Les 37 états qui pratiquent encore la peine de mort doivent donc trouver des solutions alternatives à l'injection létale. Le Tennessee a par exemple décidé d'avoir de nouveau recours à la chaise électrique, une décision immédiatement suivie d'un procès intenté par les prisonniers de son couloir de la mort. L'Oklahoma préfère la chambre à gaz tandis que le Texas - l'état qui exécute le plus aux Etats-Unis - ne s'est pas encore décidé.

L'Utah en revanche, a décidé de revenir aux bonnes vieilles méthodes. La chambre législative de l'état a adopté une loi permettant d'avoir recours à un peloton d'exécution en cas de pénurie d'anesthésique.
Le peloton est une vieille tradition dans l'état mormon, qui l'autorisait avant 2004 et a conduit sa dernière exécution de cette manière en 2010. Le prisonnier, Ronnie Lee Gardner, avait été condamné en 1985 et pouvait donc choisir cette méthode plutôt que l'injection létale.

Certains historiens spéculent que l'affection de l'Utah pour le peloton pourrait venir de ses traditions mormones. La religion mormone parle de « rédemption par le sang », le sang d'un individu devant - littéralement- couler pour un crime grave. Dans la même ligne de pensée, l'Utah est le seul état américain a avoir légalisé l'utilisation de la guillotine (Cocorico!), sans jamais toutefois l'utiliser.

 

Selma: La ville après l'Histoire

Le film Selma, sorti hier en France, raconte un moment emblématique de la lutte pour les droits civiques des noirs aux Etats-Unis. Il y a 50 ans, le 7 mars 1965, 600 manifestants noirs veulent franchir le pont de Selma et marcher jusqu'à la ville de Montgomery - la ville ou Rosa Parks fut arrêtée. La répression policière qui s'abat sur eux est féroce et restera dans l'Histoire comme le « dimanche sanglant », menant éventuellement à l'égalité des droits civiques pour les noirs. Mais au delà du film - allez le voir, il est excellent - et de l'Histoire, Selma est toujours une ville.

Nous nous y sommes rendus, pour découvrir comment vit cette communauté. 50 ans après, la ségrégation a disparu mais les inégalités persistent. 80% de la population de Selma est noire, et la moitié vit sous le seuil de pauvreté, loin au dessus de la moyenne nationale.

Reportage de Valérie Astruc, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz.