Hollywood se prépare aux Oscars 2015!

La cérémonie des Oscars marque à Los Angeles la fin de la saison des récompenses ou Awards Seasons, comme on dit de ce coté-ci de l'Atlantique.

Les cérémonies et tapis rouges s'enchainent de novembre à février. Ultime rendez-vous donc, les Oscars. Point culminant du glamour hollywoodien.

Jacques Cardoze et Laurent Desbois sont allés prendre le pouls de la Cité des Anges quelques heures avant le début de la cérémonie de la 87ème éditions des Oscars.

 

Humeur #4: A quoi sert encore Obama?

Barack Obama entre dans la dernière ligne droite de son deuxième mandat, il ne lui reste qu'un peu moins de deux ans à gouverner. Le 20 janvier 2017, il ne sera plus le président des Etats-Unis.

Mais à quoi peut-il bien servir jusqu'ici? La course aux prochaines élections, qui se tiendront en novembre 2016, a déjà commencée. Les moments de course électorale sont rarement l'occasion de grandes réformes, d'autant plus lorsque le Congrès est en opposition farouche avec la Maison Blanche.

L'humeur de Jacques Cardoze

Obama a toujours la possibilité de gouverner par décret, mais là aussi, les républicains ont l'intention de lui mettre des bâtons dans les roues. Face aux propositions du président en matière d'immigration,  Rand Paul, candidat présomptif à l'investiture républicaine, a lancé une pétition au succès croissant pour inciter le Sénat à siphonner les fonds alloués à ses mesures.

 Il ne reste donc à Obama que la politique étrangère pour entrer dans les livres d'Histoire. Après un Prix Nobel controversé, une politique timide au Moyen-Orient, il lui faut utiliser ses derniers moments à la Maison-Blanche pour traiter quatre dossiers: Cuba, l'Iran, la Russie et l'Etat Islamique.

S'il y parvient, il pourrait véritablement devenir « Un grand président ».

Mon docteur au supermarché

Le « Mall » américain est le paradis du shopping. On y trouve tout, vêtements, cosmétique, électronique, banques et depuis quelques temps...Votre docteur. De nombreuses cliniques privées ont en effet choisi d'ouvrir de petites structures au sein des galeries marchandes. Il n'est pas nécessaire d'y prendre rendez-vous, la médecine s'y pratique en libre-service.

Reportage au Texas de Valérie Astruc et Régis Massini.

Derrière une tendance amusante, on retrouve un problème plus inquiétant aux Etats-Unis. Le maillage de docteurs qui acceptent de recevoir des patients au pied levé est très faible. Pour de petits accidents domestiques ou des maladies bénignes, les américains n'ont souvent d'autre recours que d'aller aux Urgences les plus proches.

Ils encombrent les salles d'attente, détournent l'attention des cas les plus grave et, dans l'ensemble, coûtent une fortune. Les temps d'attentes dans les services d'urgences sont parfois considérables (voir infographie).

Les cliniques visent principalement les patients qui se rendent aux urgences sans en avoir besoin, faute d'accès à des services médicaux. Aux Etats-Unis, le mall est un modèle de proximité. Y amener des médecins pourrait soulager tout le système de santé.

Interview avec le fils d'un terroriste, Zak Ebrahim

« Souvenez-vous d'El-Sayyid Nosair ». La phrase provient d'une des vidéos envoyée par Oussama Ben Laden à l'Occident. En 1990 à Manhattan, El Sayyid-Nosair a assassiné Meir Kahane, rabbin, membre du parlement israélien et fondateur de la Ligue de Défense Juive. Dans les années qui suivent, il sera depuis sa cellule le « cerveau » de l'attentat à la voiture piégée du World Trade Center, en 1993.

Nous avons rencontré son fils, Zak Ebrahim (né Abdulaziz El-Sayyid Nosair), qui avait 7 ans en 1990. Il ignorait tout des activités de son père, lié à Al-Qaïda et Al-Zaouahiri, jusqu'à l'assassinat de Meir Hakane. Mais son enfance a été marquée par l'ombre du terrorisme, entre une famille radicalisée, la surveillance des autorités, des déménagements constants, la dissimulation de son identité...

Pourtant, Zak Ebrahim a développé ses opinions à l'opposé de celles de son père. Activiste,  il prêche aujourd'hui la paix et la tolérance. Il nous a accordé une interview.

Zak Ebrahim donne des conférences TED sur son expérience et vient de sortir un livre: The terorrist's son, a story of choice (Fils d'un terroriste, l'histoire d'un choix), non traduit en français;

 

Un chasseur tue la première louve vue près du Grand Canyon en 70 ans

C'est une petite tragédie qui secoue l'Ouest des Etats-Unis. Les garde-chasses de l'Utah ont révélé qu'un chasseur avait abattu la louve Echo en décembre dernier, la prenant pour un coyote. Echo était devenue célèbre en 2014 quand elle avait été aperçue à l'automne dernier dans le parc national du Grand Canyon, le premier loup gris sauvage dans cette région depuis 70 ans.

A la suite de cet événement, un concours national avait été organisé pour les écoliers américains pour trouver un nom à la louve. Ils avaient choisi « Echo ».

L'identité du chasseur n'a pas été révélé, mais il pourrait aller au devant de sérieux ennuis judiciaires. Les loups gris sont une espèce protégée dans 48 états américains. Il faut un permis spécial pour pouvoir les chasser, dans le cadre du contrôle de leur population. Seuls l'Idaho et le Montana permettent aux chasseurs de les abattre sans permis.

Tout comme en France, la présence de loups fait polémique aux Etats-Unis, depuis leur réintroduction dans le parc national de Yellowstone et dans l'Idaho au milieu des années 90. Les éleveurs les accusent de s'attaquer au bétail, tandis que leurs défenseurs considèrent qu'ils sont indispensable au contrôle de la population des animaux herbivores (daims, cerfs, etc...). Ces derniers prolifèrent en l'absence de prédateurs naturels et déséquilibrent l'écosystème des Rocheuses américaines.

 

T.L

 

Les indiens Oneida honorent « Le Magicien d'Oz » même si l'auteur voulait les massacrer

L'Histoire a été repérée par le Washington Post : La tribu indienne des Oneida veut investir 20 millions de dollars dans un casino nommé « Yellow Brick Road » (la route de briques jaunes) à Chittenango, au hommage au « Magicien d'Oz » de Frank L. Baum, natif de la ville.
Un unique, minuscule problème persiste: 20 ans avant d'écrire ce monument de la littérature enfantine, Frank L. Baum appelait à un génocide des indiens d'Amérique.

Dans une tribune du Aberdeen Saturday Pioneer, dont il était le rédacteur en chef, datée de 1890, Baum écrit: « Les Blancs, par droit de conquête, sont les maîtres du continent américain, et la meilleure sécurité pour les colons sur la Frontière sera acquise par l'annihilation totale des derniers Indiens. »
Il continue: « Pourquoi pas l'annihilation? Leur gloire s'est envolée, leur esprit est brisé, leur virilité disparue. Il est mieux qu'ils meurent plutôt que de vivre comme les misérables qu'ils sont. »

On peut imaginer en quoi ces prises de positions - il ne s'agit pas d'un incident isolé dans les écrits de Baum - pourraient gêner le projet de construction du casino, d'autant plus que les Oneida sont à la pointe de la lutte contre le racisme. Les revenus colossaux de leur autre casino, le Turning Stone, servent en partie à financer une campagne pour changer le nom de la franchise de football américain de Washington D.C, les Redskins (Peaux-rouges), qu'ils considèrent comme raciste.

Pourtant, les Oneida semblent se contenter des excuses faites par les descendants de Frank L. Baum à la nation Sioux en 2006. Dans l'article du Washington Post, le leader de la tribu Oneida, Ray Halbritter, explique qu'il s'agit d'un « magnifique message, nous sommes capables de dépasser nos différences par le pardon et le repenti. Nous regardons vers l'avant plutôt que vers l'arrière. »
D'autres indiens, dont des descendants des Sioux massacrés à Wounded Knee - Baum s'en était félicité - voient l'honneur fait au Magicien d'Oz comme une trahison.

Bien sûr, il y a un aspect économique au problème. Après deux décennies à dominer le marché des casinos dans l'état de New York, le monopole des Oneida sur les jeux d'argents est en danger. L'Etat vient d'accorder une licence à trois casinos non-indiens. L'emplacement de Chittenango -à quelques encablures du « hub » de Syracuse, lieu d'arrivée des New-Yorkais - et le potentiel commercial du Magicien d'Oz sont de puissants atouts à faire valoir...

 

T.L

Humeur #3: La gaffe des emails de Jeb Bush

En politique, c'est ce qu'on appelle une fausse bonne idée. Pour jouer la transparence, Jeb Bush a voulu publier en ligne les 250 000 emails qu'il avait échangé pendant son mandat de gouverneur de Floride, de 1999 à 2007. Il faut dire que le favori à l'investiture républicaine est un véritable accro au courriel, selon son staff, il passait en moyenne 30 heures par semaines sur sa boîte mail, dont il diffusait volontiers l'adresse en public.

Jeb Bush entendait prouver qu'il est proche et préoccupé par ses administrés, mais c'est l'inverse qui s'est produit. The Verge a en effet remarqué que les emails publiés n'étaient jamais censurés, y compris quand ils contenaient des informations sensibles sur ses correspondants (nom, adresse, numéro de téléphone et plus grave, numéro de Sécurité sociale.) Les équipes de Bush sont maintenant en train de "nettoyer" les données sensibles, mais le mal est fait.
D'autant plus qu'un malheur n'arrive jamais seul. Bush a dû virer l'homme qu'il venait juste de mettre en charge son responsable technologie, Ethan Czahor, en raison d'une série de tweets à tendance misogynes, raciste et homophobe.

Derrière l'anecdote, une question se pose. Les républicains disposent-ils suffisamment de talent dans le département technique pour rivaliser avec les démocrates? Hillary Clinton notamment s'est déjà entourée d'une véritable légion de jeunes experts, elle qui avait justement perdu face à Barack Obama en raison de son manque d'utilisation des réseaux sociaux.
Avec une campagne qui se jouera plus que jamais sur Internet, Jeb Bush va devoir tirer les bonnes leçons, et vite.

 

#MuslimLivesMatter : Pourquoi Twitter se trompe sur les meurtres de trois étudiants musulmans

Mardi soir, peu après 5 heures à Chapel Hill (Caroline du Nord), Craig Hicks a abattu trois étudiants musulmans, Deah Shaddy Barakat, sa femme Yusor Abu-Salha et sa soeur Razan Abu-Salha. Dans un premier temps, la police de Caroline du Nord a parlé d'une dispute entre voisins, mais de plus en plus de faits sont venus étayer la thèse d'un crime à caractère racial.

Les réseaux sociaux ont réagi de façon globale en se rassemblant derrière le hashtag #MuslimLivesMatter (les vies musulmanes comptent), une reprise du hashtag #BlackLivesMatter utilisé après la mort d'un adolescent noir tué par un policier à Ferguson.

Au delà de la tristesse, les tweets envoyés avec ce hashtag traduisent de l'incompréhension, voire de la colère. Avec une demande en particulier: Pourquoi les médias nationaux américains ne couvrent-ils pas l'événement comme un acte terroriste? Pourquoi ont-ils attendus mercredi pour s'y intéresser?

« On ne devrait pas spéculer sur le motif des meurtres. Mais quel est le motif pour l'absence de couverture médiatique? »

Sur Twitter, une explication domine: Le racisme. Pour les journalistes des « mainstream medias » américains, la mort de musulmans serait moins importante que la mise à pied du présentateur de télévision Brian Williams.

« On peut dessiner aussi! » [Sur le dessin. Journaliste: « Trois jeunes musulmans tués? Il n'y a pas d'actu ici... »]

Pourtant, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Les médias américains n'ont commencé à s'intéresser aux meurtres que lorsqu'il a été question de crime à caractère racial. Tant qu'il n'est pas été prouvé que Craig Hicks a assassiné ces étudiants en raison de leur religion, médias et politiques restent très prudents.

Quant à leur temps de réaction, il n'est pas dû à l'origine des victimes mais à une terrifiante banalité du fait. Un triple meurtre n'est pas assez rare aux Etats-Unis pour attirer de suite l'attention. Malgré la baisse du nombre global de meurtres, le nombre d'homicides multiples et d'homicides de masse n'a lui cessé d'augmenter.

Un rapport de Scripps News basé sur les données du Bureau of Justice Statistics explique qu'en 2009, 1428 homicides impliquaient plus d'une victime, en hausse de 5% par rapport à 2008. C'est environ 4 incidents par jour.
La plupart de ces meurtres restent cantonnés aux télévisions câblées locales comme en témoigne une courte recherche sur Google.

Sur Click2Houston: « Un pasteur, sa femme et son fils retrouvés morts »

 Sur Myfox Tampa Bay: Un triple meurtre à Bradenton

 Sur le San Antonio Current: Trois américains tués au Mexique

 Sur Syracuse.com: Triple meurtre à Utica

Le point commun de ces affaires? Trois morts, peu ou pas de couverture nationale de l’événement. Aux Etats-Unis, il faut plus qu'un simple meurtre multiple pour se retrouver sur CNN...

 

T.L

Christiane Taubira à Washington pour parler terrorisme

La Garde des Sceaux Christiane Taubira se trouve en ce moment aux Etats-Unis pour une visite de deux jours, centrée sur la coopération entre les Etats-Unis et la France en matière de terrorisme. Elle a commencé hier par une rencontre avec les éditorialistes des plus grands journaux américains, puis une apparition télévisée sur MSNBC, dans l'émission « Andrea Mitchell Reports ».
Il s'agissait, selon les mots de la ministre, de faire valoir la méthode et les efforts français en matière de renseignement et d'antiterrorisme et promouvoir la coopération internationale dans le domaine.

Elle a également rencontré son homologue américain, l'attorney general Eric Holder, dans le but de renforcer la coopération judiciaire franco-américaine, puis déjeuné avec les représentés de nombreuses ONG sur le sujet de la protection des libertés individuelles et la lutte contre le racisme.

 Devant les médias français, Christiane Taubira a rappelé la ligne du gouvernement en matière de lutte antiterroriste: « Un Patriot Act [...] n'est pas un choix français. Le gouvernement a très sérieusement considéré la question et décidé qu'il n'était pas dans l'intérêt du pays d'adopter un texte similaire. Notre souci est de prévenir les risques d'attentats, mais aussi de préserver la démocratie. »

Ces derniers jours, plusieurs élus américains ont évoqué la possibilité de durcir les conditions d'obtention de visas depuis l'Europe, notamment en supprimant le programme ESTA qui permet aux citoyens européen d'obtenir un visa simplement grâce à une démarche en ligne. une idée qui n'a pas paru inquiéter Christiana Taubira: « Il s'agit bien sûr d'une question de souveraineté nationale. Mais avec nos excellentes relations avec les Etats-Unis, ils nous diraient s'ils envisageaient un durcissement des conditions de visa. Cette question n'a pas été abordée. »

La visite de la Garde des Sceaux se poursuivra aujourd'hui à New-York, avec un discours face au comité contre le terrorisme des Nations Unies et une visite de Ground Zero, le site des attentats du 11 septembre 2001.

T.L

Analyse: Qu'est ce qui attend Hillary Clinton?

Jacques Cardoze analyse les prochains mois de la campagne d'Hillary Clinton, ultrafavorite dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016.

Hillary se trouve dans une position enviable. En tant que favorite, elle n'a pas a déclencher les hostilités et peut se contenter de répondre à d'éventuelles candidatures surprises. Mais quoi qu'il en soit, il en faudrait beaucoup pour renverser Hillary. Son capital politique et son expérience sont incomparables, ses réseaux combinés à ceux de Bill lui permettent de lever une quantité colossale de fonds.
Son statut lui permet aussi de maintenir une forte présence médiatique sans effort et sans dépenses. Depuis quelques mois, elle s'attache aussi à soigner les failles perçues en 2008, son image de femme dure et son manque d'utilisation des réseaux sociaux.

On pourrait résumer son attitude par un tweet, sur l'épidémie de rougeole qui sévit aux Etats-Unis ou elle prend soin d'évoquer sa famille : « La science est claire : La terre est ronde, le ciel est bleu et les vaccins marchent. Protégeons nos enfants. #Lesgrandsmèressavent »

Il y a peu de chances que les démocrates cherchent à bousculer une personnalité si bien établie et à compromettre leurs chances lors de l'élection présidentielle. Pour Hillary, la vraie campagne ne commencera qu'en 2016.

En revanche, la course à l'investiture est beaucoup plus ouverte chez les républicains. De nombreux candidats se sont déjà déclarés, et derrière le favori Jeb Bush, les appétits sont déjà aiguisés.
Mais le parti devrait garder à l'esprit qu'en 2012, les batailles fratricides à l'intérieur du GOP avaient considérablement affaiblies Mitt Romney, avant même le début de la course à la présidentielle, et ouvert un boulevard à la réélection de Barack Obama.

T.L