Depuis quelques années, Cuba s'ouvre au Monde et avec la fin de son isolation, des cohortes de touristes arrivent sur l'île. Une manne financière que l'île a vite su exploiter, notamment en mettant en valeur le patrimoine hérité de la révolution communiste.
Bien sûr, le tourisme historique dans l'un des derniers bastions du Bloc communiste ne va pas sans ses petits tours. Les reliques sont parfois fausses, les histoires exagérées, certains pans occultés. Mais après tout, que l'on soit nostalgique du Che ou historien cyniques, il faut bien reconnaître que les altérations historiques font bel et bien partie de la vie sous le régime castriste...Et du charme de La Havane.
Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Fabien Ortiz.
La Floride est-elle un nouvel eldorado pour les expats' français? Ils sont déjà 10 000 là-bas, et parmi eux un grand nombre de juifs, qui ont choisi de quitter la France face à ce qu'ils perçoivent comme une montée de l'antisémitisme.
Il faut dire que la Floride a tout pour séduire. Il s'agit déjà de la sixième communauté juive au monde, la région est riche, avec un climat splendide et les Etats-Unis sont perçus comme beaucoup moins antisémites que les pays européens. Alors Miami va t-elle devenir une alternative régulière à l'aliyah (l'émigration de juifs en Israël)? Tout n'est pas acquis, les services de l'immigration américains restent particulièrement sévères, avec une sélection féroce au niveau des diplômes et des qualifications.
Quoi qu'il en soit, ils sont de plus en plus nombreux à essayer et peu à le regretter.
Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Arielle Monange.
Depuis quelques mois, une blague circule au Canada: « Dépêchez vous d'aller à Cuba avant que les américains n'arrivent! ». Car oui, les américains débarquent de nouveau à Cuba, cette fois-ci pas dans la Baie des Cochons, mais bien en tant que touristes. Le réchauffement des relations entre les Etats-Unis et le régime Castro signifie l'assouplissement des conditions de voyage vers l'île et de nombreux américains entendent bien profiter de cette nouvelle destination exotique.
Cette nouvelle opportunité sur la Côte Est pourrait bien signifier une véritable révolution à Cuba. Si l'île est déjà très touristique, l'afflux de riches américains pourrait doper l'économie, ou faire exploser les prix. Les cubains sont divisés sur la question, certains craignent que l'île et ses habitants ne souffrent dans la transition, d'autres attendent beaucoup de ces nouveaux clients et nouvelles devises.
Mais tous les cubains sont d'accord sur un point: le réchauffement des relations avec les Etats-Unis marque l'entrée dans une nouvelle ère pour Cuba. Reportage à La Havane de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Fabien Ortiz.
Jusque où iriez vous pour obtenir des réductions sur votre assurance? Très loin, pour certains américains. De plus en plus d'entre eux ont recours à des objets connectés, sur leur voiture ou directement en bracelet, qui transmettent en direct les données collectées à leur assurance. Le but? Prouver que l'on est un assuré modèle, sportif, en bonne santé et bon conducteur, pour obtenir des réductions. L'expérience est strictement basée sur le volontariat, mais les prix pratiqués la rendent particulièrement tentante.
Reportage de Valérie Astruc, Régis Massini et Sherron Lumley.
Si vous avez toujours voulu plus de publicités pendant vos séries télés, vous allez être servis! Confrontés à une baisse de l'augmentation de leurs revenus publicitaires (vous avez bien lu, une baisse de l'augmentation), la plupart des chaînes de télévision américaines ont opté pour un nouveau procédé: l'accélération des séries télés.
Modèle économique oblige, les séries américaines -sitcoms de 20 minutes ou épisodes de 45 minutes- sont souvent plus courtes que leurs homologues européennes. Les séries produites par la BBC -qui n'utilise pas la publicité- dure jusqu'à une heure. Une différence qui avait déjà donné lieu à quelques cas de coupures sauvages. Dans le cas de la série MI-5 (Spooks au Royaume-Uni), des épisodes d'une heure étaient brutalement ramenés à 45 minutes. La qualité et les audiences de cette excellent show britannique avaient beaucoup soufferts outre-Atlantique (et en France d'ailleurs).
Mais les diffuseurs américains ont d'autres tours dans leur sac. Un procédé permet de raccourcir encore plus les épisodes en les accélérant. Une astuce qui permet de caser encore plus de pubs dans le même créneau horaire. Dans son enfance, le procédé pouvait être assez voyant, une simple accélération qui rendait les voix légèrement plus aiguës et le gestes un peu saccadés.
Mais la qualité des caméras et le montage numériques sont passés par là. Avec des séries tournées au delà des traditionnelles 25 trames (images) par seconde pour les besoins de la Haute définition, il est possible de supprimer des trames sans que l’œil humain -et ses 24 images par seconde- ne s'en aperçoive. Grâce au bon choix des trames supprimées, les voix restent naturelles et synchronisées et les mouvements fluides.
Une astuce difficile à détecter, qui inflige toutefois au spectateurs entre 2 minutes et 3 minutes de publicité en plus chaque heure. De quoi (ex)traire environ 170 000€ de plus pour le diffuseur.
La France et ses Guignol de l'Info le sait bien. L'humour a toujours fait partie du cycle de l'information. Aux Etats-Unis, Saturday Night Live est depuis longtemps une référence, avec ses sketches à tendance politique. Mais le phénomène a largement dépassé une émission culte, et les talk-shows humoristiques se multiplient sur les chaines câblées. Dans les années YouTube, les humoristes sont à même de créer beaucoup plus de trafic, de générer des buzz là ou l'information traitée par les journalistes traditionnels s'arrête. C'est particulièrement vrai chez les jeunes américains, qui s'informent de plus en plus directement sur Youtube et les réseaux sociaux. Le symbole de cette tendance est sans doute le Daily Show de Jon Steward, devenu « la Bible des jeunes libéraux » selon les mots du Washington Post.
Les politiques américains l'ont d'ailleurs bien compris. Ils font de plus en plus d'infidélités aux correspondants de la Maison Blanche. Comme le montre très bien cette infographie créée par un journaliste du Washington Post, le président à accordé plus d'interview à Youtube en 2015 qu'à la plupart des membres accrédités du press core.
Enfin, les humoristes s'échappent du créneau satirique pour aller vers la création d'informations. Dans son dernier épisode, John Oliver, de l'émission Last Week Tonight sur HBO a eu le rare honneur d'aller en Russie pour interroger Edward Snowden. Une prouesse accomplie par une poignée de médias seulement? Mais pourquoi Snowden accepterait-il de rencontrer un comique anglais plutôt qu'un journaliste? Car, comme le prouve John Oliver, les humoristes ont la capacité de toucher le public d'une manière qu'aucun journaliste ne pourrait atteindre. En témoigne sur interview rocambolesque. Plutôt que de s'engager dans des détails techniques, John Olive donne à Snowden l'opportunité de tout expliquer sur la surveillance de la NSA en parlant de dick-pics. En français, les photos de pénis (pour ne pas employer un mot plus vulgaire), que certaines personnes s'échangent via smartphone.
Et oui, la NSA est tout à fait en mesure d'intercepter et examiner vos dick-pics, si vous souhaitiez le savoir.
L'Indiana devait être le 17ème état américain à adopter une « religious freedom restoration act » (loi de restauration de la liberté religieuse) aux Etats-Unis. L'essence de la loi, dans l'état comme chez tous ces prédécesseurs, est d'inscrire dans les textes l'impossibilité pour l'état de restreindre la liberté religieuse d'un individu de manière abusive.
Dans les faits, on peut le considérer comme une sorte d'anti-laïcité. Là ou l'état français prohibe dans la majeure partie des cas l'intervention du religieux dans le public, les Etats-Unis interdisent l'intervention du public dans le religieux. La loi donne aussi un statut légal à la croyance personnelle, qui pourrait permettre de l'invoquer dans un procès.
Il est tout à fait notoire que les américains ne regardent pas la religion avec le même œil que les français. Cette loi paraît donc assez normale, mais qu'a t'il donc pu bien se passer pour la transformer en objet de débat national? Jacques Cardoze nous l'explique dans l'humeur de la semaine.
Et oui...Comme l'a très vite remarqué le lobby gay américain, la loi proposée par l'Indiana contient un langage qui, interprété par un avocat très retors, pourrait parfaitement permettre de justifier une discrimination contre les LGBT. Par exemple, un restaurateur qui refuse de servir un couple gay par homophobie pourrait évoquer des raisons religieuses, qui sont désormais protégées sur l'espace public.
Les libéraux américains se sont donc enflammées contre cette loi, taxée d'homophobe et rétrograde.
Sont-ils eux aussi allé trop loin? En faisant preuve d'un peu de générosité intellectuelle, on peut estimer que oui. L'esprit premier de la loi est tout à fait symbolique, il s'agit d'un geste des conservateurs pour garantir une liberté qui leur est chère - et qui est loin d'être menacée dans les Etats-Unis d'aujourd'hui. On espère pour la démocratie américaine que le but n'était pas de créer spécifiquement ce « loophole » qui permet toutes les discriminations. Cela dit, comme de nombreux libéraux, le journal satirique The Onion ne s'est pas privé de suggérer l'exact contraire avec un article titrant: « Le gouverneur de l'Indiana assure que la loi n'a rien à voir avec ce qu'elle avait précisément était créée pour faire. »
Dans un tel cas, les protestations de la communauté gay tiennent de la prophétie autoréalisatrice. En faisant un peu de politique-fiction, on peut imaginer que cette loi était passée inaperçue, elle serait restée avant tout un symbole, comme dans les 16 autres états ayant adopté des textes similaires. Mais une fois ce loophole rendu public, le texte devient de facto homophobe (création américaine: l'homophobie quantique, qui n'existe que quand on l'observe).
A partir de là, dans le pays le plus légaliste au monde, il ne pourrait créer qu'une avalanche de procès inutiles, déviant l'esprit de la loi de la liberté religieuse vers l'antagonisme entre religion et homosexualité. Heureusement, après des jours à nier que la loi soit homophobe pour commencer - sans comprendre que ce n'était même pas la question - le gouverneur de l'Indiana a fini par reconnaître le problème. Il a signé des amendements anti-discriminations pour éviter d'éventuels problèmes légaux et restaurer la réputation d'hospitalité de l'Indiana.
Reste le problème majeur révélé par cette affaire. Le lobby gay et le lobby religieux disposent tout deux d'une puissance faramineuse. Et vu l'état de leurs relations, tout geste en faveur de l'un risque fort d'attirer l'ire de l'autre. Leçon pour le législateur: Handle with care.
Barack Obama a annoncé hier un nouveau plan de réductions des émissions de CO2 des Etats-Unis, avec la promesse d'une baisse de 25% par rapport aux émissions de 2005 d'ici à 2025. Il s'agit d'un renforcement du plan précédent de l'administration Obama, qui proposait une diminution de l'ordre de 15% d'ici à 2020. Les Etats-Unis rejoignent 30 pays qui avaient déjà annoncé un plan de réduction de leurs émissions dans le cadre de la préparation du sommet de Paris, en décembre prochain, qui doit déterminer les nouveaux objectifs mondiaux dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Il est très difficile pour le gouvernement fédéral américain d'intervenir sur les réductions des entreprises privées et des collectivités locales. Le coeur du plan se trouve donc dans un projet de réduction drastique des émissions du gouvernement fédéral, annoncé il y a quelques semaines.
Dans un communiqué du State Department, Barack Obama commente « Dans la lutte contre le changement climatique, les Etats-Unis doivent diriger par l'exemple ». Le président américain envisage même la poursuite d'un plan pour une réduction de 80% des émissions d'ici à 2050. L'Oncle Sam est dans la place, tout va s'arranger. Vraiment?
Il faut bien sûr nuancer la position américaine, bien plus timide que les promesses notamment réalisées par l'Union Européenne (-40% de réduction d'ici à 2030). Mais surtout, du côté du parti républicain, le sénateur McConnell du Kentucky prévient: « Si j'étais nos partenaires internationaux, j'attendrais un peu avant de m'engager sur un accord. »
La chambre républicaine est en effet très hostile à toute négociation climatique, qu'elle qualifie de « guerre contre le charbon ». Tout accord international devant passer par le Congrès - c'est pour ça que les Etats-Unis avaient pris tellement de temps pour ratifier le protocole de Kyoto - les engagements d'Obama ne sont pour l'instant que de belles intentions.
Sur ce dossier comme bien d'autres, c'est sans doute la présidentielle de 2017 qui décidera.
Les gentlemen sondeurs de l'agence Reuters, à qui l'on doit notamment la côte de popularité des présidents fictifs, frappent encore! Cette fois ci, ils ont demandé à 2800 américains de classer une liste de personnes, gouvernements, organisations, religions et même phénomènes en fonction de la menace qu'ils posent pour les Etats-Unis d'Amérique.
Une méthodologie particulière toutefois, qui pousse à poser des questions comme « Est-ce que la chrétienté est plus menaçante que la prolifération nucléaire? ». Pour faire parler les chiffres, nous avons établis deux matches décisifs.
• Barack Obama vs. Poutine, Assad ou Castro:
Si une chose apparaît au travers du sondage de Reuters, c'est bien que la politique intérieure est à la fois beaucoup plus importante et beaucoup plus clivante pour les électeurs américains. Les chiffres parlent, 34% des électeurs républicains considèrent que Barack Obama est une « menace imminente » (le niveau le plus élevé établi par Reuters) pour les Etats-Unis.
Le parti démocrate est lui considéré comme une « menace imminente » par 17% des républicains. Quasiment le même score que le parti républicain chez les démocrates (15%).
Par comparaison (totalement indue, mais amusante), les républicains attribuent le même niveau de menace à Vladimir Poutine à 25%, à Bachar el-Assad à 23% et à Raul Castro à 12% seulement. Pour trouver des leaders aussi menaçants que Barack Obama dans l'esprit républicain, il faut se tourner vers l'ayatollah Khamenei ou Kim-Jong-Un. Charmante compagnie.
• Islam vs. changement climatique
La question peut paraître surprenante, mais elle révèle de nouvelles différences flagrantes entre républicains et démocrates. Un tiers des démocrates notent le changement climatique au plus haut niveau de menace, c'est environ le double par rapport à l'Islam. Les chiffres sont diamétralement opposés côté républicain. 38% considèrent l'Islam comme la menace majeure, contre 12% pour le réchauffement climatique.
Evidemment, ces chiffres comparent l'incomparable et sont à prendre avec précaution. Mais ils fournissent tout de même un aperçu des dossiers qui touchent au plus près les électeurs américains. On vous invite d'ailleurs à aller fouiner dans les très jolies infographies fournies par Reuters à la recherche de votre propres comparaisons hâtives.
Depuis quelques semaines, la possession et la consommation de cannabis sont légales à Washington. Les habitants de la capitale fédérale se sont prononcés pour en Novembre dernier, et malgré une tentative de dernière minute du Congrès républicain pour en bloquer l'application, la maire de Washington Muriel Bowser a entériné la légalisation fin février.
Vous pouvez donc sans crainte allumer un joint chez vous et transporter jusqu'à 56 grammes de cannabis sans crainte. En revanche, la vente de cannabis reste strictement interdite, ce qui créée un léger problème d'approvisionnement...
N'ayez crainte! DCCannabis, le principal lobby de la marijuana à Washington, a organisé une série de « seed share », des distributions gratuites de graines de marijuana.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le succès était au rendez-vous. Plusieurs centaines de personnes ont fait le déplacement, et la queue devant le siège du lobby, situé sur Massachussets Avenue en plein embassy row -le quartier des ambassades- faisait plus de 200 mètres - de la représentation mexicaine à l'ambassade du Japon.
Malgré l'affluence, chacun est reparti avec une poignée de graines, suffisamment pour les 6 plants prévus par la loi plus quelques échecs . Les ont été achetées pour l'occasion par DC Cannabis, ou apportées par des volontaires, qu'ils soient enthousiastes du cannabis ou jardiniers incompétents, comme l'explique l'un d'eux: « J'avais acheté des graines sur internet après le vote en novembre dernier. Mais je suis incapable de faire pousser quoi que ce soit, donc autant qu'elles servent à d'autres. »Les magasins de matériel hydroponique doivent se réjouir...