Opiacés, le fléau américain

La police a annoncé aujourd'hui que le chanteur Prince avait sur lui des médicaments opiacés au moment de sa mort. Si les causes de son décès ne sont pas encore établies, c'est quand même l'occasion pour nous de revenir sur un des grands fléaux de santé publique aux Etats-Unis.

Qu'est-ce qu'un médicament opiacé ?

Les médicaments opiacés sont des anti-douleurs: ils permettent "d'éteindre" les récepteurs de la douleur dans le cerveau. Ils sont notamment prescrits pour les douleurs post-opératoires, les migraines fortes ou encore les maladies chroniques.

On retrouve dans cette catégorie la morphine et tous ses dérivés. L'héroïne fait également partie des opiacés. Moins chers et plus facilement accessibles, les médicaments opiacés peuvent ainsi faire office de drogue de substitution.

C'est aussi un énorme marché: les Américains consomment 24 millions de dollars d'opiacés chaque année. Aux Etats-Unis, beaucoup sont disponibles sur simple ordonnance.

Un vrai problème de santé publique

Les opiacés sont ainsi devenus un problème majeur aux Etats-Unis. Quelques chiffres: en 2014, près de 19 000 overdoses seraient dues à ces médicaments - ce qui représente 60% des overdoses. On estime que plus de 2 millions de personnes en seraient dépendantes.

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Nombre de morts par overdose de médicaments opiacés aux Etats-Unis.

Selon l'American Society of Interventional Pain Physician, les Américains consomment 80% des opiacés produits dans le monde - alors qu'ils ne représentent que 5% de la population.

Les autorités ont qualifié les addictions aux opiacés "d'épidémie." Pour la contrer, le Centre pour le Contrôle et la Prévention des maladies (CDC) a publié le mois dernier des règles à suivre pour la prescription de ces médicaments. Le but: rendre leur prescription moins systématique. "Depuis 1999, le nombre de morts par overdose d'opiacés a quadruplé," a rappelé le CDC. "Et les prescriptions de ces médicaments ont également quadruplé."

En politique

Le Président Obama a déclaré la guerre à l'addiction aux opiacés. "Le nombre de morts par overdose d'opiacés est plus élevé que celui des morts par accident de la route," a-t-il déclaré. "Ce n'est pas normal." Il a présenté fin mars un projet pour faire face à ce problème, pour un budget de plus de 100 millions de dollars.

Déjà passée par le Sénat, la loi est en ce moment examinée par la Chambre des Représentants. Présentée conjointement par les Démocrates et les Républicains, elle fait pour l'instant l'unanimité. La loi prévoit notamment d'augmenter les fonds alloués à la prévention des addictions, et veut inciter les médecins à réduire les prescriptions de médicaments opiacés. Seuls opposants: certains groupes de malades, qui craignent que l'accès à leurs anti-douleurs soit rendu plus difficile.

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Le sujet est également revenu dans la campagne présidentielle. Les candidats s'accordent à dire que des mesures doivent être prises. Ted Cruz a notamment évoqué l'histoire de sa demi-soeur, morte d'une overdose. Bernie Sanders, lui, a déclaré lors d'un meeting en Virginie occidentale que "les addictions aux opiacés et aux autre drogues doivent être considérées comme un problème de santé publique, et non comme un problème de criminalité." Un propos partagé par Barack Obama.

En pleine bataille contre les médicaments opiacés, l'annonce que certains ont été retrouvé sur Prince a donc fait grand bruit aux Etats-Unis.

A.P.

[Vidéo] A San Francisco, les sacs plastiques c'est terminé

Bannir définitivement les sacs plastiques: c'est ce que met en place progressivement la ville de San Francisco depuis 2007. Le sac plastique à usage unique est interdit partout, y compris dans les petits commerces. A la place, les magasins proposent des sacs en papier ou des sacs en plastique réutilisables, pour un prix de 10 centimes.

La ville incite également les habitants à recycler au maximum - et à ne pas se tromper de poubelles, sous peine de recevoir une amende.

Alors que la Californie est l'état qui concentre le plus de villes où la qualité de l'air est mauvaise, San Francisco veut faire figure de modèle, en s'approchant au maximum du "zéro déchet."

Notre reportage à San Francisco, par Valerie Astruc, Regis Massini et Arielle Monange.

 

Elections 2016: Résultats du quatrième "Super Tuesday"

Le Connecticut, le Delaware, le Maryland, la Pennsylvanie et Rhode Island ont voté. Les scores? 5-0 chez les Républicains, 4-1 chez les Démocrates.

Retour de la vague Trump

Les primaires se suivent...et se ressemblent chez les Républicains. Comme la semaine dernière à New York, Donald Trump a hier écrasé ses adversaires dans les cinq états qui étaient appelés aux urnes - le Connecticut, le Delaware, le Maryland, la Pennsylvanie et Rhode Island.

Avec des scores frôlant les 60%, Trump n'a rien laissé à ses adversaires. Kasich récupère quelques miettes - mais rien ne lui permet, dans tous les cas, de rattraper son retard actuel. Quant à Cruz, c'est une défaite totale pour lui: il finit partout en dernière position, excepté en Pennsylvanie.

Trump récupère tous les délégués du Delaware, et une grande partie de ceux des autres états. Il ne lui en manque plus que 287 pour emporter l'investiture. Subtilité: 54 délégués de Pennsylvanie ne sont pas tenus de voter pour le gagnant, et peuvent voter pour qui ils veulent dès le premier tour de la Convention.

Hillary et Bill Clinton, au mariage de Donald et Melania Trump, en 2005.

Hillary et Bill Clinton, au mariage de Donald et Melania Trump, en 2005.

Alors que l'alliance Cruz-Kasich semble déjà avoir volé en éclats, Cruz mise ses derniers espoirs sur l'Indiana, qui vote mardi prochain. Mais pour Trump, le match est bouclé. Son discours de victoire était déjà tourné vers l'élection présidentielle: "Je suis le candidat présumé," a-t-il déclaré.

Clinton continue son chemin

4 à 1 pour les Démocrates. Comme attendu, Clinton remporte largement le Maryland, la Pennsylvanie et le Delaware, et Sanders haut la main Rhode Island. Résultats très serrés dans le Connecticut, qui finit par basculer sur le fil pour Clinton. Le chemin de la nomination devient plus clair pour la Secrétaire d'état.

Comme par le passé, Sanders fait son meilleur score là où les primaires sont ouvertes: à Rhode Island, il n'y a pas besoin d'être enregistré comme Démocrate ou comme Républicain pour pouvoir voter.

Hors des partis, Sanders est parvenu depuis le début des primaires à mobiliser un nouvel électorat. Clinton ne pourra plus l'ignorer pour la suite. Comme après la primaire de New York, elle a de nouveau appelé à "l'unité du parti démocrate," dans son discours de victoire prononcé depuis Philadelphie.

Résultats

(estimations à 5h heure de Paris) - via le Washington Post
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Lemonade : la grande déclaration politique de Beyoncé aux Afro-Américaines

Beyoncé a recommencé. Après la publication inattendue de son opus éponyme en 2013, la superstar a révélé samedi dernier un album visuel surprise, Lemonade.

La pièce de 56 minutes a été diffusée samedi soir, en première partie de soirée : la pop-star a un message politique à faire passer. Son objectif : replacer la femme afro-américaine au centre.

Le nom de Beyoncé couvre l’ensemble de cet opus : de l’écriture à la production, elle a orchestré la création de Lemonade. Chaque ligne, chaque featuring, chaque costume est intentionnel, au service du message politique qu’elle cherche à livrer à travers son histoire personnelle. La chanteuse s’épanche sur sa relation, exprime ses problèmes de couple avec Jay Z, son rappeur de mari, soupçonné d’infidélité, et l’utilise pour illustrer la vie et les injustices subies par la femme noire aux Etats-Unis.

« Passé et présent se rejoignent samedi », avait-elle annoncé en dévoilant une vidéo cryptique la semaine dernière:

Lemonade entremêle les images passées d’un sud des Etats-Unis esclavagiste, avec celles de parkings vides et délabrés des structures contemporaines. A chaque fois, les seules personnes présentes en dehors de la chanteuses sont les protagonistes de l’album : les femmes afro-américaines. Beyoncé leur donne le pouvoir en criant et dansant sa rage avec elles. Dans son titre « Don’t Hurt Yourself », elle invoque Malcom X à travers l’une de ses plus célèbres citations : « La femme la moins respectée aux Etats-Unis est la femme noire. La personne la moins protégée aux Etats-Unis est la femme noire ».

A travers ses douze vignettes, l’album explore la culture afro-américaine, accueillant à bras ouvert les nouvelles stars noires du cinéma, mais aussi de la littérature (l’album reprend plusieurs vers de la poétesse Anglo-Somalienne Warsan Shire) ou encore de l’art visuel (Laolu Senbanjo, artiste d’origine nigériane, a réalisé les peintures sur corps du morceau « Sorry »).

Le titre « Freedom » s’annonce comme la pièce maitresse de l’album; la chanteuse y est accompagnée par le prodige du rap Kendrick Lamar. Résolument politique, Lamar s’est récemment illustré par une performance évoquant les bavures policières subies par les Afro-Américains aux Etats-Unis. Chéri du public comme de la critique, son titre « Alright » est devenu l’hymne du mouvement activiste pour les droits des noirs Black Lives Matter. Ce n’est donc pas un hasard si, dans la vignette de cette chanson, Beyoncé invoque les origines du mouvement : les mères de Trayvon Matin, Eric Garner, et Michael Brown (dont la mort avait déclenché les émeutes de Ferguson en 2014), sont au centre du clip, serrant dans leurs bras les portraits de leurs fils décédés après des bavures policières.

Beyoncé et les mères des victimes de bavures policières.

Beyoncé et les mères des victimes de bavures policières.

Beyoncé livre dans un dernier album visuel et surprise une déclaration d’amour aux femmes afro-américaines. Une ode qui, au-delà des atermoiements personnels que la superstar illustre elle-même, est une prise de position politique. Beyoncé se rêve en « Bill Gates noire », comme elle l’annonce dans sa chanson «Formation». Samedi dernier, elle s’est imposée comme la voix d’une génération.

A.S

Elections 2016: primaires amères, élections difficiles

Après des bitter primaries (=primaires amères) pendant lesquelles les partis se sont déchirés, comment parvenir à rassembler ses électeurs ?

La primaire 2016 est rude des deux côtés - il y a certes plus de classe chez les Démocrates, mais les électeurs des deux partis sont déchirés entre des candidats très différents. Une situation qui ne laisse rien présager de bon pour la suite, et qui montre aussi les limites du bi-partisme à l'américaine.

Côté Démocrates, une grande question se pose: si elle est nominée, Clinton réussira-t-elle à réunir derrière elle les électeurs de Sanders? Sanders a notamment une grande popularité chez les jeunes: lors de la primaire de New York, il a remporté 72% des voix des 18-24 ans. Et c'est ainsi depuis le début de la campagne.

Or, comme le dit Priscilla Southwell, professeur de Sciences politiques à l'Université d'Oregon, et spécialiste des divisions dans les partis politiques, "les jeunes sont ceux qui ressentent le plus de mécontentement, et qui sont le plus à même de s'abstenir si le candidat de leur parti ne leur convient pas."

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Clinton a déjà entamé son opération séduction après la primaire de New York. "A tous ceux qui ont voté pour le Sénateur Sanders," a-t-elle déclaré, "je voudrais dire qu'il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent." Sanders n'a pas encore pris position sur son éventuel soutien - ou non - à Clinton si elle était nominée. Et la primaire n'est pas finie.

Chez les Républicains, la course a été jusqu'ici bien plus acerbe, et les divisons au sein du parti en sont d'autant plus grandes. Aucun candidat ne fait toujours l'unanimité, ni au sein du parti, ni au sein des électeurs. La primaire républicaine semble s'être depuis quelques semaines coincée dans un cercle vicieux où les possibilités de victoires lors de la Présidentielle s'amenuisent.

32% des électeurs de Trump ne voteraient pas pour Cruz s'il était nominé. Et 27% des électeurs de Cruz ne voteraient pas pour Trump si c'était lui le candidat. Les chiffres ne bougent pas depuis déjà un certain temps. Ni l'un ni l'autre ne convainc ses opposants - et ni l'un ni l'autre n'essaye vraiment de les convaincre.

La course des primaires montre ainsi les limites du système politique américain - une limite qui se ressent dans les impressionnants taux d'abstention lors de la Présidentielle, qui oscillent entre 40% et 50%. En 2008, lors de l'élection de Barack Obama, il était de 43,2%. Par comparaison, il y avait 16,93% d'abstention au deuxième tour de la Présidentielle française en 2007.

Désabusés par les primaires, beaucoup d'électeurs américains ne se déplacent pas lors du vote de novembre. Qu'en est-il, alors, de la démocratie?

L'hiver arrive (encore): Game of Thrones, c'est ce soir sur HBO

Petite pause série: ce soir, le premier épisode de la saison 6 de Game of Thrones sera diffusé sur la chaîne américaine HBO. Un événement attendu par de nombreux fans aux Etats-Unis, mais aussi dans le monde entier. Seul Barack Obama a pu voir l'épisode en exclusivité. Retour, en 5 chiffres, sur le succès de cette série. Garanti sans spoiler.

6 millions de dollars

C'est le prix moyen d'un épisode de Game of Thrones; deux voire trois fois plus que ce que coûte habituellement les épisodes de séries télévisées. En comparaison, ceux de Breaking Bad coûtaient 3 millions de dollars, et ceux de Big Bang Theory 2 millions.

La plupart de l'argent est utilisé pour les costumes, les effets spéciaux, les scènes de batailles et les déplacements sur les lieux de tournage (des scènes ont été tournées en Irlande, en Islande, en Croatie...).

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150

Il y aurait environ 150 personnages principaux recensés dans Game of Thrones. Le site Outbrain a établi une liste des personnages préférés selon les pays.

En France, c'est Tyrion Lannister qui arrive en première place, en Australie, Jon Snow, et aux Etats-Unis...le sanguinaire Joffrey Lannister.

7 millions

Game of Thrones est la série la plus téléchargée illégalement. Rien qu'entre février et avril 2015, 7 millions d'épisodes ont été téléchargés.

L'année dernière, les 4 premiers épisodes de la saison 5 étaient déjà disponibles en torrent avant même leur diffusion. Pas de fuite cette année, mais le phénomène devrait continuer à s'amplifier.

38%

Game of Thrones est une série sanglante: 38% des personnages sont déjà morts, ce qui équivaut à 53 décès depuis la saison 1. Les fans attendent aussi de la prochaine saison des nouvelles de certains personnages, dont l'avenir est pour le moment incertain.

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C'est le nombre de mots qui ont été créés en Dothraki. Cette langue a été inventée par le linguiste américain David J. Peterson, à partir de plusieurs langues existantes. Il est aujourd'hui possible de l'apprendre sur Internet.


A.P.

[Vidéo] Emplois et délocalisation: le défi américain

Les Oréos, ces petits gâteaux qui sont un des symboles des Etats-Unis, vont pourtant déménager. Une usine de Chicago a annoncé qu'elle allait s'installer au Mexique. 600 emplois américains vont disparaître. Avec des employés 20% moins chers, une proximité géographique et un taux du peso bas, le Mexique est devenu une destination de choix pour les entreprises américaines.

Depuis la crise de 2008, l'industrie américaine a ainsi perdu 5 millions d'emplois. Et malgré les politiques active de Barack Obama pour rapatrier des usines, le "made in America" n'a pas convaincu beaucoup de patrons.

Un sujet qui, cette année encore, est au coeur de la campagne présidentielle. "Je vais ramener les emplois de Chine, du Mexique, du Japon, du Vietnam," a ainsi déclaré Donald Trump lors d'un débat républicain en février dernier. "Toutes les compagnies déménagent. Il faut les ramener." Clinton et Sanders se sont, eux, tous les deux opposés au Traité transpacifique, signé en février dernier, mais qui doit encore être ratifié par le Congrès.

Les Etats-Unis seraient-ils en train de devenir protectionnistes ?

Notre reportage par Valérie Astruc, Laurent Desbois, Sabrina Buckwalter et Fabien Ortiz.

Le chanteur Prince est mort

On l'a appris jeudi matin: le chanteur Prince est mort à 57 ans. Il a été retrouvé inanimé dans son studio d'enregistrement à Paisley Park, dans la banlieue de Minneapolis (Minnesota). Il venait d'entamer une série de concerts aux Etats-Unis, et avait annoncé qu'il comptait publier ses mémoires.

Né en 1958, il était un musicien surdoué, et avait fondé son premier groupe à l'âge de 13 ans. Il connaît le succès dès la fin des années 1970, avec la sortie de Prince et I Wanna Be Your Lover. En 1984, c'est l'explosion internationale avec la bande originale du film Purple Rain, qui se vend à vingt millions d'exemplaires.

https://www.youtube.com/watch?v=F8BMm6Jn6oU

Puis, c'est le succès de Kiss, où il révèle ses talents de danseur, qui fait définitivement de lui un grand nom de la scène musicale des années 1980.

Musicien hors pair, dandy, anti-conformiste et véritable bête de scène, Prince aura marqué l'univers de la musique américaine, mais aussi internationale. Durant sa carrière, il aura vendu plus 100 millions d'album. L'annonce de sa mort a entraîné de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Les raisons de son décès sont encore inconnues; une enquête a été ouverte pour en connaître la cause. Il avait été hospitalisé mardi pour une grippe. 

Primaires: la course est-elle vraiment bouclée ?

Malgré les larges victoires de Clinton et Trump à New York, le jeu continue; et leurs adversaires ne semblent pas avoir dit leur dernier mot.

Sanders ira jusqu'à la Convention

Il l'a annoncé mercredi: Bernie Sanders ne se retirera pas de la course, et continuera la bataille des primaires jusqu'aux votes des derniers états et jusqu'à la Convention démocrate, qui se déroulera en juillet à Philadelphie. Il répond ainsi aux sous-entendus d'Hillary Clinton, qui, après sa victoire de mardi, se voyait déjà nominée.

Dans le même temps, Jeff Weaver, le manager de campagne de Sanders, a annoncé que ce dernier "resterai Démocrate après l'élection présidentielle." Rappelons que Sanders a longtemps été un Sénateur indépendant. La remarque de Weaver servirait-elle à couper court aux rumeurs disant que Sanders pourrait malgré tout se présenter à l'élection présidentielle en tant qu'indépendant, même s'il n'était pas nominé par le Parti démocrate?

Clinton a aujourd'hui le soutien de 1428 délégués, Sanders celui de 1151. Il en faut 2383 pour remporter l'investiture démocrate. De nombreux délégués sont donc encore en jeu, et, malgré un retard qui semble mathématiquement difficilement rattrapable, Sanders et ses soutiens ne comptent pas s'arrêter en chemin.

 

Trump et Cruz ne plaisent toujours pas à leur Parti

Ce n'est pas faut d'essayer, mais ni Donald Trump, ni Ted Cruz ne parviennent à unir le Parti républicain derrière leur candidature.

Les attaques répétées de Trump contre l'establishment et les cadres des Républicains ne lui ont pas fait gagner des points de côté-là. Hier, il est donc reparti à l'attaque, et a envoyé ses conseillers politiques Paul Manafort et Rick Wiley à Hollywood, en Floride, où une réunion du Comité national des Républicains est en train de se dérouler. Le but: courtiser les cadres du Parti et tenter de les rallier à sa cause - et à sa candidature.

Cruz non plus ne fait toujours pas l'unanimité, et va de plus devoir se remettre de sa défaite cinglante à New York. Si, au contraire de Trump, peu de Républicains se sont élevés contre lui, il n'y en a pas non plus qui se soient ouvertement prononcé en sa faveur. Marco Rubio a dit que Cruz était le seul candidat valable qui restait - mais "non, ce n'est pas un soutien officiel," a-t-il précisé. Quant au Sénateur du Nebraska Ben Sasse, il a voté pour lui, mais a ajouté ne pas le soutenir vraiment. 

A l'heure actuelle on voit donc mal lequel des deux serait à même de rassembler les Républicains en vue de la Présidentielle de novembre.

 

Harriet Tubman, première femme noire sur un billet américain

La nouvelle a été annoncée mercredi, après un an de suspense: c'est Harriet Tubman, ancienne esclave et figure de l'abolitionnisme, qui apparaîtra désormais sur les billets de 20 dollars. Elle remplacera Andrew Jackson, septième président des Etats-Unis.

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Née de parents esclaves en 1820 dans le Maryland, Harriet Tubman s'échappe peu avant ses trente ans. Elle rejoint l'état de voisin de Pennsylvanie, et aide d'autres esclaves à s'évader. Après la Guerre de Sécession, à laquelle elle participe, Harriet Tubman milite pour les droits des femmes et des Afro-Américains, faisant du suffrage féminin une de ses priorités.

C'est la première fois qu'une femme noire figurera sur un billet de banque américain. L'administration avait lancé l'année dernière une enquête pour savoir quelle femme devait apparaître; au côté d'Harriet Tubman apparaissait également les noms de Rosa Park, figure de la lutte contre la ségrégation raciale, et d'Eleanor Roosevelt, Première Dame des Etats-Unis de 1933 à 1945.

Le nouveau billet de 20 dollars ne devrait cependant pas être mis en circulation avant 2030.

A.P.