Les défenseurs de la légalisation du cannabis se font, petit à petit, de nouveaux alliés. La semaine dernière, ils manifestaient devant le Capitol et ont été rejoints par quelque membres démocrates de la Chambre des Représentants.
Parmi eux, Eleanor Holmes-Norton, représentante de Washington DC. "On fume de la marijuana partout aux Etats-Unis," a-t-elle déclarée. "Au contraire de l'alcool, la marijuana ne détruit pas la vie des gens. Et pourtant, elle n'est toujours pas légale, alors que l'alcool, lui, est légal."
Si l'idée fait son chemin parmi les Démocrates, de nombreux représentants républicains sont opposés à toutes formes de légalisation. Pour le moment, seuls le Colorado, l'Alaska, l'Oregon, Washington et Washington DC ont autorisé le cannabis récréatif. Mais, pour le démocrate du Colorado Jared Polis, "ce n'est qu'une question de temps" avant que le cannabis soit dépénalisé au niveau fédéral.
Un rapport publié le 12 mai par le groupe de recherche Tax Fondation montre que la légalisation du cannabis rapporterait 28 milliards de dollars à l'Etat américain - soit l'équivalent du Produit Intérieur Brut de la Corée du Nord. Le Colorado estime que les taxes sur la marijuana lui rapporteront 140 millions de dollars en 2016.
Selon une étude du Pew Research Center, le nombre d'Américains en faveur de la dépénalisation est en constante hausse: l'année dernière, il était de 54% - une courte majorité.
Alors, qui s'y oppose ? La mesure n'est pas populaire parmi certains lobbys américains. L'industrie pharmaceutique, mais aussi les représentants de l'alcool et de la bière, y voit une potentielle nouvelle concurrence. D'après l'étude du Pew Center, le pourcentage de personnes favorables à la légalisation diminue également lorsque l'âge augmente: 70% des 18-29 ans sont en faveur d'une telle mesure, 55% des 50-64 ans et 32% des plus de 65 ans.