Shakil Tabassum a déjà vécu de multiples vies. Ce grand voyageur, qui s'est rendu dans 38 pays, a travaillé pendant plus de 20 ans dans le développement international. Après avoir remarqué des dysfonctionnement et de la corruption au sein de son entreprise et les avoir fait remontés à la direction, il est licencié - "être lanceur d'alerte n'a pas toujours du bon," m'explique-t-il. "J'ai fait une dépression pendant 3 ans après ça, je ne savais pas comment m'en sortir."
Finalement, il trouve une solution: revenir à ses premières amours et monter sa propre boîte de développement et d'humanitaire. Quand je le rencontre, c'est dans son Uber tard un samedi soir, dans le Nord de Washington DC. Son entreprise, Uproot Poverty, ne lui rapporte pas encore assez pour subvenir aux besoin de ses quatre enfants - mais il a déjà permis à une dizaine d'enfants pakistanais de se faire soigner dans des hôpitaux de qualité.
Uproot Poverty aide un enfant à la fois. "Cela permet d'être très transparent, de savoir où va l'argent, d'être sûr que ceux qui en ont besoin le recevront." Shakil Tabassum a retenu les leçons de sa précédente entreprise: chaque étape peut être suivie sur le site Internet ou sur la page Facebook de l'organisation.
En ce moment, c'est Manahil John, une jeune Pakistanaise de 13 ans, que l'association de Shakil aide. Quand elle était plus jeune, elle a été sévèrement brûlée, et doit aujourd'hui subir plusieurs opérations importantes, que ses parents ne peuvent pas financer. La famille de Manahil est entrée en contact avec Shakil en novembre dernier. Depuis quelques mois, une campagne de financement participatif a été lancée pour lever les fonds nécessaires à son hospitalisation.
Uproot Poverty est une jeune entreprise, mais qui a déjà des alliés de poids. Google a lié des partenariats avec l'association, pour permettre de promouvoir les campagnes. Et elle commence à faire parler d'elle à l'international: en décembre, Shakil Tabassum a rencontré un groupe d'élèves venus d'une université de Corée pour leur expliquer le travail d'Uproot (photo ci-dessus).
"Petit à petit, nous voulons nous agrandir, aider plus d'enfants, monter plus de projets. Mais toujours dans un souci de transparence," explique Shakil. Une bonne revanche sur ses anciens employeurs - qui sont devenus ses nouveaux concurrents.
Pour aider Manahil, cliquez ici.