Le thème de la peine de mort s'impose dans le débat entre candidat démocrates à la présidentielle 2016. C'est la question d'un électeur à Hillary Clinton, posée en public, qui a mis le sujet sur le tapis ce mercredi. La candidate s'exprimait au sujet de la banque américaine d'Import-Export dans une université du New Hampshire.
"Je ne suis pas en faveur de l'abolition", a affirmé la candidate en tête des sondages pour l'investiture du parti. "Parce que je pense qu'il y a certains cas monstrueux dans lesquelles la peine de mort doit être une option".
Elle plaide néanmoins pour limiter le recours à la peine capitale, qui doit être "très limité et rare, contrairement à ce qu'on a vu dans la plupart des états", rapporte le New York Times.
Sanders et O'Malley au créneau
Ses principaux concurrents démocrates dans la course à la Maison blanche n'ont pas manqué cette occasion de la critiquer. Bernie Sanders, le sénateur du Vermont, plus à gauche que Clinton, a demandé l'abolition au Sénat ce jeudi. Une tentative, selon le Times, de séduire les électeurs déçus par la position de la candidate.
"Je préfèrerais voir notre pays aux côtés des démocraties européennes, plutôt que de pays comme la Chine, l'Iran, l'Arabie Saoudite et d'autres qui maintiennent la peine capitale", a déclaré Sanders.
Son concurrent Martin O'Malley a de son côté qualifié Clinton d'"archaïque" face à une journaliste de CNN. "Je la respecte (...) mais elle n'est pas de ma génération", a-t-il ajouté.
La position de Clinton n'est pas une surprise
Hillary Clinton s'était déclarée en faveur de la peine de mort lors de sa campagne pour l'élection sénatoriale en 2000, rappelle le NYT, et l'ex-président et mari d'Hillary Clinton, Bill Clinton, avait étendu l'application de la peine de mort en 1994.
La majorité des Américains défend la peine de mort... mais pas les Démocrates
Selon le Pew Research Center, de moins en moins d'Américains sont en faveur de la peine capitale, mais ils représentent toujours une majorité. Dans le cas d'un meurtre, 56% des Américains soutiennent le châtiment suprême, quand 38% sont contre. Au contraire, la majorité des Démocrates est contre (56%).
Les minorités sont généralement les plus critiques vis-à-vis de la peine de mort, selon le Pew. Et pour cause : la moitié des Américains pense que les personnes de couleur ont plus de chance d'être condamnées à mort que les blancs, pour le même crime. Hillary Clinton partage elle-même ce point de vue : elle a affirmé que la peine de mort était appliquée de manière discriminatoire. Visiblement, ce n'est pas une raison suffisante pour l'interdire.