Ce mercredi à 20h sur la côte est (1h du matin en France), 10 candidats républicains se sont affrontés pendant 2 heures au cours d'un débat diffusé en direct de l'Université du Colorado à Boulder, sur CNBC.
Globalement, le débat a été chaotique et bruyant. On attendait beaucoup des deux hommes qui caracolent en tête des sondages, Donald Trump et Ben Carson, connus pour leurs déclarations-choc (sur les immigrés mexicains pour le premier, et sur l'avortement et la religion pour le second).
WINNERS
Mais Trump et Carson se sont fait voler la vedette par deux juniors de 45 ans, Marco Rubio, le sénateur de la Floride, fils d'immigrés cubain né à Miami, et Ted Cruz, sénateur du Texas ultra-conservateur. Les deux candidats se sont distingués pour leur assurance sur scène et leurs talents d'orateurs.
Trump s'est avéré moins flamboyant qu'à l’accoutumée. Quant à l'ex-neurochirurgien Carson, il est resté calme et impassible, presque effacé.
LOOSERS
Celui qui a passé la plus mauvaise soirée ? Jeb Bush. Le fils et frère de deux ex-présidents Bush et ancien gouverneur de Floride a échangé une passe d'armes avec son ancien poulain Marco Rubio, qui a largement maîtrisé son ex-mentor.
Certains candidats se sont différenciés par leur opinion sur la sécurité sociale - défendue notamment par Marco Rubio, en contradiction avec Chris Christie qui a affirmé : "Le gouvernement vous a menti et a volé votre argent. Il vous a dit que votre sécurité sociale était un fonds. Mais ce fonds est un tas d'obligations pour des sommes qu'ils ont dépensées à d'autres fins, il y a déjà longtemps de cela".
Pour le reste, Kasich a crié très fort, Christie a fait quelques bonnes blagues, Fiorina était égale à elle-même, Rand Paul invisible et Huckabee a utilisé son temps de parole pour annoncer qu'il portait une cravate de marque "Trump".
Voici 3 moments forts du débat :
1Jeb Bush accuse Marco Rubio de travailler "à la française", "3 jours dans la semaine"... et Rubio le lui rend bien
Jeb Bush était à l'offensive. Il a reproché à Marco Rubio son absentéisme lors des sessions du Sénat. "Enfin, je veux dire, littéralement, le Sénat - c'est quoi, une semaine de travail à la française ? Tu as quoi, 3 jours dans la semaine où tu dois venir travailler ?". Il lui suggère ensuite de démissionner de son poste de sénateur pour se consacrer entièrement à la campagne présidentielle.
Marco Rubio lui répond du tac au tac, sans le laisser placer un mot : "J'ai écouté Jeb ces dernières semaines, alors qu'il voyageait dans tout le pays et disait qu'il avait pour modèle John McCain, qu'il allait faire un come-back retentissant comme lui en se battant dans le New Hampshire et dans d'autres états (...) Vous savez combien de votes [au Sénat] John McCain a ratés alors qu'il travaillait à ce come-back retentissant que vous prenez comme modèle ? (...) Je n'ai pas le souvenir de vous avoir jamais entendu vous plaindre [de l'absentéisme] de John McCain [au Sénat]. La seule raison pour laquelle vous le faites maintenant est parce que nous sommes tous deux candidats au même poste, et que quelqu'un vous a convaincu qu'il est dans votre intérêt de m'attaquer".
2Ted Cruz s'en prend aux médias
Les médias en ont pris pour leur grade mercredi soir. De la part de Rubio tout d'abord, mais surtout de Ted Cruz. "Les questions qui ont été posées au cours de ce débat illustrent la raison pour laquelle les Américains ne font pas confiance aux médias", a-t-il déclaré, suscitant les applaudissements du public. "Ce n'est pas un match de catch. Et quand on regarde les questions - Donald Trump, êtes-vous un méchant tiré d'une BD ? Ben Carson, vous savez faire des maths? John Kasich, allez-vous insulter deux personnes ? Marco Rubio, pourquoi ne démissionnez-vous pas ? Jeb Bush, pourquoi vos chiffres ont-ils baissé ? - Et si on parlait des problèmes réels qui préoccupent les gens ?".
Le sénateur du Texas sous-entend ensuite que les présentateurs de l'émission qui posent les questions sont de couleur démocrate et accuse les médias "mainstream" d'être à la solde du parti adverse.
3Donald Trump annonce qu'il porte une arme
Le troll milliardaire est interrogé sur un tweet qu'il a publié après la tuerie de masse qui a eu lieu dans un campus sur l'Oregon le 1er octobre. Celui-ci disait : "Au fait, c'était une zone où les armes à feu étaient prohibées. S'ils avaient eu quelques professeurs armés de pistolets, les choses se seraient passées beaucoup mieux".
Le journaliste de CNBC demande à Trump s'il serait rassuré de savoir que ses employés viennent au travail équipés d'une arme à feu. "Oui", répond-il, avant d'ajouter qu'il porte lui-même une arme à l'occasion.
"Les zones sans armes", ajoute-t-il, "c'est un stand de tir pour les tarés et les malades mentaux. C'est une cible. Ils sont à la recherche de zones sans armes".
A revoir : Les meilleurs moments du dernier débat entre Républicains sur CNN en septembre