La simplification administrative : facile à dire, difficile à faire !


La simplification, ca devait nous faciliter la vie : moins de lignes sur nos fiches de paye, une carte d’identité valable plus longtemps ou encore la suppression de normes sismiques là où la terre n’a jamais tremblé.

Il faut le reconnaître, ça avance. On paye désormais nos amendes sur téléphone portable, on communique avec la CAF par Internet, notre carte d’identité est désormais valable 15 ans au lieu de 10. Pour la feuille de paie simplifiée, il faudra attendre, elle est prévue pour tous en  2018.

Du côté des entreprises aussi, les choses s’améliorent. Christophe Broncard a travaillé avec le gouvernement sur les délais d’obtention des permis de construire. Là où auparavant il fallait 18 mois pour obtenir les autorisations, on est désormais à environ un an d’attente.

D’autres mesures patinent

François Hollande voulait aussi changer une règle adoptée sous Napoléon III, il y a plus de 150 ans. Avant, quand l’administration ne répondait pas à une demande, ça voulait dire non. Maintenant, ca veut dire oui. On appelle cela le silence vaut accord de l’administration.

Problème : sur les 3.600 démarches administratives, la moitié a été exclue par l’Etat. Légalement, elles sont inéligibles. Mais en plus, l’administration a créé 600 exceptions. Chaque ministère est venu avec ses demandes, toutes validées par décret. Il est par exemple interdit de pêcher l’anguille sans une autorisation formelle de l’administration.

Au final, la règle du silence vaut accord ne concerne qu’un tiers des démarches administratives en France.

Les députés ne font pas l’effort

Autre objectif du Président Hollande, en finir avec la multiplication des normes. Désormais, dès qu’une règle est créée par le gouvernement, une autre est supprimée. Au gouvernement, à priori, la promesse est tenue.

Mais ce sont les députés qui ne jouent pas le jeu. A chaque projet de loi, ils rajoutent sans cesse de nouvelles règles. La loi Logement de Cécile Duflot par exemple est arrivée au Parlement avec 84 articles. A la sortie, elle en avait 177. La loi Macron a de son côté triplé de volume lors de son passage dans les assemblées.

Trump veut rapatrier les emplois aux Etats-Unis… mais fait fabriquer en Chine !


De meeting en plateau télé, le candidat à la présidentielle américaine, Donald Trump fait toujours la même promesse : "Vous avez perdu vos emplois et vos usines ! Eh bien on va les ramener comme jamais auparavant ! Je serai le meilleur président de l’emploi que Dieu ait fait, je les rapatrierai de Chine, du Japon et du Mexique." Il se trouve que Donald Trump est aussi un homme d’affaires qui vend du prêt-à-porter. Fabrique-t-il ses produits aux Etats-Unis ? Pas vraiment.

La griffe Donald Trump, ce sont des cravates en soie vendues 76 euros et des chemises en coton. Ivanka, sa fille, vend des ballerines et des bottines à 130 euros. Il suffit de jeter un œil sur Amazon pour se rendre compte que certains articles sont produits au Bangladesh, en Indonésie et en Chine !

Comme ici, à Dongguan, dans le sud du pays. Cette usine a déjà conçu 100 000 paires de chaussures pour Ivanka Trump. Dernière livraison en date : cet été, 20 000 paires de sandales à talons. Alors tous ces emplois un jour transférés sur le sol américain ? Le patron de l’usine, Zhang Huarong, n’y croit pas une seconde. Pour être encore plus rentable, lui a d’autres projet. Il fait construire une énorme usine mais pas aux Etats-Unis: "mon objectif est de créer 30 000 emplois en Ethiopie avant 2020".

Trump qui réclame du made in USA mais qui fabrique en Asie ? Il n’y voit aucune contradiction : "Une grande partie est fabriquée en chine mais c’est parce qu’ils manipulent tellement leur monnaie, c’est impossible pour nos entreprises d’être compétitives".

Alors désormais en meeting, quand on l’entend dire qu'il aimerait "voir ce jour où ces emplois seront de retour aux Etats-Unis”, on a du mal à le croire.

Des loyers vraiment encadrés ?


A Paris, depuis un an, les loyers sont plafonnés. Mais il nous a fallu cinq minutes pour trouver une annonce qui dépasse le plafond. Par exemple, un studio meublé de 20 mètres carrés pour 1075 euros par mois. Le loyer maximum autorisé pour ce logement, calculé sur le site du gouvernement, est de 722 euros. La propriétaire en demande 1075 euros. Pour expliquer son dépassement de loyer, la propriétaire a un argument choc : une douche hydromassante.  A priori, cette propriétaire abuse. Mais elle profite d’une loi plutôt vague qui l’autorise à dépasser le plafond avec un complément de loyer. Selon le décret, disponible en bas de l'article : « l’application d’un complément de loyer peut être justifié par des caractéristiques de localisation ou de confort d'un logement”. Quand on parle de confort, on imaginait plutôt terrasse ou vue sur la tour Eiffel, pas vraiment de douche hydromassante.

Combien sont les propriétaires à gonfler leur loyer ?

Une entreprise spécialisée en conseil immobilier a vérifié 15 000 annonces d'agences immobilières, à Paris, de janvier à octobre 2016. Résultat : à Paris, 29% des annonces dépassent le plafond. Soit 4500 annonces. Mais qui contrôle ? Une commission de conciliation est censée faire respecter la loi. Mais seuls les locataires peuvent la saisir. Alors pour notre studio et sa “spectaculaire” douche hydromassante, la responsable ne peut pas faire grand chose : “Effectivement, il n'y a pas contrôle de l’encadrement des loyers”, reconnaît Sophia Bouzid, responsable du secrétariat de la commission de conciliation. Contacté le ministère du logement se félicite d’une loi qui depuis un an, à Paris a ralenti la hausse des loyers. Quant à ce complément de loyer et à notre incroyable douche hydromassante, le ministère le reconnait, la loi est insuffisante.

Des milliers d'emploi créés par les cars Macron... vraiment ?

Les cars Macron, le gouvernement l’affirmait, ils allaient créer des milliers d’emplois…
22 000 même ! A l’oeil du 20h on a voulu savoir si c’était bien vrai.

Ces cars Macron, combien ont-ils réellement créés de postes ?
Les entreprises du secteur étaient 5 il y a un an elles ne sont plus que 3 aujourd’hui.

Flixbus prévoyait 1000 embauches à la fin de l’année, il n’y en a que 600 à ce jour.
Chez Ouibus 500, chez Isilines 330... Seulement 1430 emplois créés.
15 fois moins que les 22 000 qu’on nous promettait. Alors on est retourné voir l’ex-ministre de l’économie pour lui poser la question. Et là surprise, il ne se souvient pas avoir prononcé un tel chiffre…

« Monsieur Macron, vous l’avez dit au Sénat. Je crois pas non...
Ce chiffre là me parait fou. Je crois pas que je l’aurais utilisé, je n’ai jamais proféré de chiffre public, jamais »

Pourtant, on n’a pas rêvé, le 30 juin 2015, au sénat, Emmanuel Macron parle bien de 22 000 emplois. Et d’un rapport de France Stratégie, cet institut public qui, à la demande du ministre, crée, il y a plus d’un an, une commission indépendante pour évaluer les impacts de sa future loi . Un casting d’économistes réputés accouche de ce rapport. Avec une belle promesse de création d’emplois:

« Une hausse de l’offre de 50% (...) aboutirait à la création de 22 000 emplois. »

On aurait vraiment aimé qu’Anne Perrot, la présidente de la commission nous explique comment elle est arrivée à ce chiffre… Mais pas de réponse…
Alors nous sommes allés voir Yves Crozet, spécialiste de l’économie des transports.

On lui a remis le rapport …il a refait les comptes… Si la commission promet une création de 22 000 emplois, c’est qu’elle imagine le trafic d’autocars augmenter de 50%...

“+ 50 % basé sur le modèle anglais des années 80 quand Margaret Thatcher a ouvert à la concurrence le transport par autocar, alors que système ferroviaire anglais était en très grande difficulté. Ce + 50 % observé en GB ne va certainement pas se passer en France”

Selon lui, ce calcul est beaucoup plus politique que scientifique : ce sont des chiffres pour convaincre, “ un calcul de coin de table avec des résultats à la louche”, selon Yves Crozet.
Finalement, on a réussi à joindre l’un des membres de la commission, auteur de ce calcul rocambolesque. Vous savez quoi ? Il reconnaît une hypothèse très simpliste…

Le grand exode des conseillers ministériels !


Au sommet de l’Etat, tous les cinq ans, les conseillers ministériels se cherchent une porte de sortie. Ces cinq derniers mois, 63 d’entre eux ont quitté leurs fonctions. A l’Oeil du 20h, on a fait le bilan RH de l’équipe Hollande.

Mai 2017 sera peut-être le terminus. Dans le wagon Elysée, Thierry Lataste, directeur de cabinet, Benoît Puga, chef d’état major, les conseillères Annabelle Vandendriessche et Hélène Le Gal sont déjà descendus du train. Une autre devrait les suivre : Isabelle Sima, chef adjointe de cabinet du président.

Au wagon Matignon, les départs s’accumulent : 5 conseillers sont partis. A l'Intérieur, 3 départs ont eu lieu et 2 à l’Agriculture. La palme de la cessation de fonctions revient au ministère de la ville et des sports avec 8 départs de conseillers en tout. S'il détient la palme des départs, le ministre des Sports, Patrick Kanner tient à dire "qu’il a aussi la palme des recrutements".

Dans l’entourage du chef de l’Etat, on minimise. "Ce sont des fonctions exigeantes, c’est normal que les gens cherchent à évoluer professionnellement après avoir passé deux ou trois ans en cabinet ministériel."

Pour la moitié, ils retrouvent la fonction publique

Où vont tous ces démissionnaires ? Pour la moitié, ils retrouvent la fonction publique, avec parfois de beaux postes, souvent en remerciement du travail accompli. Christophe Musitelli, conseiller aux Affaires étrangères, est désormais à la tête de l’Institut français d’Italie. Brieuc Pont, ancien conseiller à Matignon, devient consul général à Sao Paulo au Brésil. Qu'en est-il pour les 28 autres ?

Certains voudraient se recaser à la mairie de Paris, dernier bastion de la gauche. Anne Hidalgo est très demandée ! Les CV affluent, une trentaine à ce jour. "Oui on reçoit des CV. La ville est attractive. On est là jusqu’en 2020, au-delà de 2017," déclare un collaborateur d'Anne Hidalgo.

Et dans le privé ? Cinq ex-conseillers ont trouvé une place. C’est néanmoins plus compliqué quand on est étiqueté à gauche nous explique un conseiller encore en poste. Nous avons comparé les deux derniers quinquennats. En 2011, sous Nicolas Sarkozy, 31% des conseillers ont rejoint le privé. A ce jour, dans l’équipe Hollande, ils ne sont que 8%.

Quand la sncf désherbe un peu trop bien !

A l’Oeil du 20h, quand on désherbe notre jardin, on fait très attention. A la SNCF, quand on pulvérise des herbicides c’est à grand coup de locomotive, et des centaines d’arbres se retrouvent grillés sur pieds. Pourtant l’entreprise promet de préserver la biodiversité et la qualité des milieux. Le long des voies ferrées et ce n’est pas ce qu’on a constaté. A Airel, sur la ligne Caen - Rennes, des arbres sont grillés jusqu'à deux mètres de hauteur. La responsable est une locomotive. On l’appelle la désherbeuse de Normandie. Conduite par deux agents, elle projette automatiquement les herbicides. C’est un ordinateur de bord qui contrôle la pulvérisation. Alors que s’est-il passé cette nuit là ? A la SNCF, on parle de “dysfonctionnement”, on reconnait qu’on a aspergé trop haut et trop loin.

Des ordinateurs de bord débranchés ?

Mais comment est-ce possible? A bord de la désherbeuse, il y a un GPS qui indique les zones à traiter et celles qu’il faut préserver. Enfin ça, c’est quand tout va bien. Car ce GPS, figurez vous que certains désherbeurs s’en passeraient. C'est ce que nous apprend un spécialiste de la question. La pulvérisation se fait alors manuellement et cela entraîne des erreurs, sources de pollution. La SNCF utilise du LERMOL BRUSH et du 2 DP, des débroussaillants… très toxiques aux précautions d’emplois strictes. Les notices indiquent qu’il ne faut pas les appliquer en situation de transfert direct vers les eaux de surface ou encore de respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux points d’eau. Or, le long de la ligne Rennes-Caen, les points d’eau sont nombreux ! Une association de pêcheurs a déja déposé plainte contre la SNCF. L’entreprise a promis de réduire son utilisation d’herbicides. A l’Oeil du 20h, on reprendra le train pour vérifier si les arbres ont repoussé.

Air BnB à Paris, qui sont les propriétaires hors-la-loi ?

L'hospitalité, les rencontres, c'est ce que promet la plateforme de location d'appartements Air BnB. Mais aujourd’hui, la philosophie a un peu changé. Certains propriétaires sont devenus des hommes d’affaire. A l’Oeil du 20h, nous aussi, on a tenté l’expérience. On a mis France Télévisions en location sur le site, et on aurait pu devenir très riche !

Nous avons mis la main sur une base de données avec toutes les annonces de location Air Bnb à Paris. Il y en a 52 608 avec la localisation de l’appartement, sa disponibilité et le nom de l’hôte. Mais y a-t-il vraiment 52 608 propriétaires ? Pas certain, à écouter les touristes dans la capitale.

En fait, à Paris, 3 298 personnes louent plusieurs appartements. Nous avons trouvé une utilisatrice avec 8 annonces. Sur sa photo, l’image d’une famille parisienne. En réalité, une jolie façade. Lorsque nous essayons de louer deux appartements, elle nous avoue n’en assurer que la gestion. Nous avons retrouvé le propriétaire qui avoue être dans l'illégalité. Pour lui, la régularisation de son logement n'est pas à l'ordre du jour, c'est trop cher et trop compliqué.

Pas de contrôle lors de la mise en ligne des annonces

Pourquoi est-il hors la loi ? A Paris, la règle est simple : On ne peut louer que sa résidence principale pour une durée maximum de 4 mois par an. Sinon, il faut une autorisation de la mairie de Paris, et elle coûte très cher. La règle est facile à contourner. D’autant qu’à priori, Air BnB ne vérifie pas les annonces mises en ligne.

A l’Oeil du 20h, nous avons fait le test. On a mis France Télévisions sur Air BnB. On s’est inscrit sur le site à la tête de trois appartements. Le premier à deux pas de la Tour Eiffel, le deuxième proche de la Villette et le troisième, dans nos bureaux, à l’adresse de France Télévisions.

A aucun moment de la mise en ligne les annonces n’ont été contrôlées par le site. Nous nous sommes juste engagés à respecter la législation en vigueur. En une semaine, on a été submergé de demandes. Si on les avait accepté, on aurait pu louer nos appartements 75 jours et gagné 5 742 euros !

25 contrôleurs pour traquer les fraudeurs 

Alors, que fait la mairie de Paris pour traquer la fraude ? Elle a embauché 25 contrôleurs qui n’ont pas la tâche facile. D’autant que, selon les agents, Air BnB ne collabore pas vraiment : "Ils ne nous aident pas parce que les adresses ne sont pas indiquées, la géolocalisation est fausse, on voit très bien que les pistes sont brouillées au maximum", explique une des contrôleuses de la direction du Logement et de l'Habitat.

Contacté, Air BnB nous précise que dès demain, des mails rappelant les lois à respecter seront envoyés aux propriétaires parisiens. En attendant, les choses pourraient bientôt évoluer. Un projet de loi est en discussion, il obligerait les sites de location à signaler à la maire de Paris tous les utilisateurs en situation illégale.

Nos voitures diesel respectent-elles vraiment les normes autorisées ? On les a testées


Un an après le scandale Volkswagen, les constructeurs ont-ils fait des efforts pour réduire la pollution des voitures diesel ? L’oeil du 20H a fait ses propres tests. Et les résultats dépassent tout ce qu’on pouvait imaginer.

Pour réaliser le calcul des émissions de NOX (polluant des véhicules diesel), il faut des ingénieurs, et surtout du matériel. Pas n’importe lequel, un Pems. En France personne n’a voulu nous le prêter. Mais nous l’avons trouvé à Berlin.Nous avons choisi deux véhicules, parmi les plus vendus en France : une Renault Captur; et une Peugeot 308.

Deux ingénieurs, Axel Friedrich et Simon Annen, ont réalisé les tests. Ils travaillent pour une organisation allemande de défense de l’environnement (DUH). Les calculs se font en conditions réelles : en centre-ville, sur les routes de campagne et sur autoroute.

La norme européenne est très stricte, il est interdit de dépasser les 80 mg/km. Après plusieurs heures de tests, pour la Peugeot, voici le résultat : 289 milligrammes par kilomètre de NOX rejetés dans l’atmosphère : “C’est 3 fois plus que ce qui est autorisé, oui, cette voiture est sale”, déplore Simon Annen.

Au tour de la Renault Captur de passer au ban d’essai. Après plus de 6 heures de test, la Renault Captur ne dépasse pas de 2 ou 3 fois, mais de 15 fois la norme autorisée ! Avec 1311 mg/km : “C’est le chiffre le plus haut que j’ai jamais constaté depuis que je fais ces mesures”, s’insurge Axel Fridrich.

Comment expliquer de tels écarts ?

Les constructeurs font tester leurs voitures comme le prévoit le règlement européen, en laboratoire, dans des conditions très éloignées d’une conduite réelle. Par exemple, la vitesse moyenne est de 33 km/heure, la température entre 20 à 30 degrés, et la climatisation et l’ordinateur de bord sont coupés. Alors sur route, les 80 mg/km sont quasi impossible à respecter.

Contactés, Renault et Peugeot ont bien conscience de ces écarts.Ils promettent de respecter la nouvelle norme mise en place en 2017, qui prendra mieux en compte les conditions réelles de conduite. Mais même avec ces nouvelles règles, pas certains que nos voitures polluent moins.

 

Alerte attentat : l'appli du gouvernement qui alerte … mais trop tard ou très mal.

SAIP, c’est l'application imaginée par le ministère de l’Intérieur. Sur nos téléphones portables, elle est censée nous alerter immédiatement en cas d’attentat et nous dire quoi faire. Mais elle ne fonctionne pas. Samedi dernier à Paris, le message "Alerte attentat" apparaît. Mais c'est une fausse alerte. A Nice, le 14 juillet, le soir de l’attentat sur la promenade des Anglais, l’alerte est donnée mais avec 3h de retard. Pourquoi ces dysfonctionnements ?

A Paris, au ministère de l’Intérieur, c’est depuis la “salle de crise” que  les messages "alerte attentat" sont envoyés sur les téléphones portables. Le 14 juillet, c’est un fiasco à cause d'un bug informatique. Résultat, l’alerte arrive beaucoup trop tard. La société Deveryware est le prestataire qui a créé l'application. Son patron ne s’était pas encore expliqué publiquement sur ce "problème technique". Et ce qu’il nous révèle est pour le moins déconcertant. Au moment de l’attentat, l’application n’était pas fiable à 100 %. Le problème, c’est que tout s’est fait dans la précipitation. En mars, le ministère passe commande. A cause des menaces terroristes, il veut un système d’alerte opérationnel pour l’euro de football en juin. De l'aveu même de Deveryware, il aurait fallu 12 mois pour concevoir l'application, ils n’en auront que deux. Et la facture, selon nos informations, elle est plutôt salée : 461 964 euros.

Samedi dernier, le message "Alerte attentat" a bien été reçu. Sur les portables, il mentionnait : “Intervention, en cours des forces de l'ordre suite à un attentat". Sauf que cet attentat n’existait pas. L’information donnée est inexacte. Comment cette erreur a-t-elle pu arriver et qui est le responsable ? Au ministère de l’Intérieur, on ne répond pas. On fait profil bas. Mais on nous le promet, la vigilance autour de cette application est renforcée. Ses ratés seront corrigés.

Iran : quand lutte écologique …. et droits des femmes ne font pas bon ménage !


Pour certaines iraniennes, faire du vélo n’a jamais été aussi important. Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’entre elles se photographient et se filment depuis quelques jours en revendiquant leur droit de faire du vélo. La raison : une initiative écologique qui s’est transformée en lutte pour le droit des femmes.

L’Iran est un pays très pollué. Alors le conseil municipal de la ville de Marivan a mis en place l’opération « les mardis propres ». L’idée est d’inviter les habitants à préférer leur vélo à la voiture une fois par semaine. En quelques jours, l’idée fait tâche d’huile dans le pays et plus d’une dizaine de villes rejoignent le mouvement.

Réformateurs contre conservateurs

Mais une femme sur un vélo, en Iran, les religieux les plus conservateurs ne trouvent pas cela décent. A Téhéran, un rassemblement “mardi propre” a été interdit, la police a stoppé les cyclistes et confisqué leurs vélos. A Marivan, plusieurs femmes ont été arrêtées. En soutien, d’autres ont décidé de manifester en marchant à côté de leurs vélos.

Il y a deux jours, le guide suprême Ali Khameneï a tranché la question. “La pratique du vélo par des femmes dans des lieux publics en présence d’inconnus attire l’attention des hommes et cela crée le désordre dans la société (...) Cela ne doit pas avoir lieu”, a-t-il expliqué.

Depuis, des dizaines de femmes bravent la parole du chef religieux iranien et s’affichent sur les réseaux sociaux. Mais dans la république islamique, la route semble encore longue. Un rapport de 2015 classe l’Iran à la 141ème place sur 145 au niveau mondial en matière d’égalité homme femme.