Pour certaines iraniennes, faire du vélo n’a jamais été aussi important. Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’entre elles se photographient et se filment depuis quelques jours en revendiquant leur droit de faire du vélo. La raison : une initiative écologique qui s’est transformée en lutte pour le droit des femmes.
L’Iran est un pays très pollué. Alors le conseil municipal de la ville de Marivan a mis en place l’opération « les mardis propres ». L’idée est d’inviter les habitants à préférer leur vélo à la voiture une fois par semaine. En quelques jours, l’idée fait tâche d’huile dans le pays et plus d’une dizaine de villes rejoignent le mouvement.
Réformateurs contre conservateurs
Mais une femme sur un vélo, en Iran, les religieux les plus conservateurs ne trouvent pas cela décent. A Téhéran, un rassemblement “mardi propre” a été interdit, la police a stoppé les cyclistes et confisqué leurs vélos. A Marivan, plusieurs femmes ont été arrêtées. En soutien, d’autres ont décidé de manifester en marchant à côté de leurs vélos.
Il y a deux jours, le guide suprême Ali Khameneï a tranché la question. “La pratique du vélo par des femmes dans des lieux publics en présence d’inconnus attire l’attention des hommes et cela crée le désordre dans la société (...) Cela ne doit pas avoir lieu”, a-t-il expliqué.
Depuis, des dizaines de femmes bravent la parole du chef religieux iranien et s’affichent sur les réseaux sociaux. Mais dans la république islamique, la route semble encore longue. Un rapport de 2015 classe l’Iran à la 141ème place sur 145 au niveau mondial en matière d’égalité homme femme.