Et si pour Noël, un cadeau comme un petit robot à l’air inoffensif se transformait en espion au milieu de votre salon ? Vous n’y croyez pas ? A l’Œil du 20h, on vous le prouve !
Voici deux jouets en vente dans des magasins en France : un robot et une poupée qui parlent. En téléchargeant une application sur téléphone portable ou tablette, via internet, les enfants peuvent discuter avec eux.
Le problème, c’est que les applications qui permettent de discuter avec la poupée avec le robot ne sont pas sécurisées. Tout le monde peut les télécharger. Pas besoin de code pour accéder au jouet. N’importe qui peut faire parler le robot ou la poupée et poser des questions à l’enfant.
Nous avons fait le test. A distance, derrière une porte, à une dizaine de mètres, nous pouvons prendre le contrôle du robot. Nous lui faisons dire ce que nous voulons. Comme, par exemple, demander à l’enfant d’ouvrir la porte de la maison, ou lui demander le code de carte bleue de ses parents. Nous avons même réussi à enregistrer à leur insu, les conversations des utilisateurs, lorsqu’ils sont près de la poupée.
«Espion au cœur du foyer»
La CNIL, la commission nationale informatique et libertés, publie aujourd’hui un rapport sur ces jouets. Elle pointe l’absence de sécurisation et le non respect de la vie privée. Mathias Moulin, directeur adjoint explique :
«C’est comme si on pouvait installer un micro chez vous, sans que vous en ayez conscience. C’est typiquement un objet-espion, au cœur de votre foyer. C’est en ça le risque principal.»
La CNIL constate aussi que l’entreprise qui commercialise ces jouets collecte et traite, sans informer l’utilisateur, des données personnelles sur les enfants : leur voix, leur conversations, mais aussi, au moment où ils remplissent ce formulaire, leur glace préférée, le nom de leur école et même le lieu où ils habitent.
L’entreprise qui commercialise ces jouets a deux mois pour corriger ces défauts. Si elle ne le fait pas, elle risque une amende, jusqu’à 3 millions d’euros. Nous avons tenté de la joindre : sans réponse. On aurait peut-être dû demander à la poupée !