A l’Oeil du 20h, quand on désherbe notre jardin, on fait très attention. A la SNCF, quand on pulvérise des herbicides c’est à grand coup de locomotive, et des centaines d’arbres se retrouvent grillés sur pieds. Pourtant l’entreprise promet de préserver la biodiversité et la qualité des milieux. Le long des voies ferrées et ce n’est pas ce qu’on a constaté. A Airel, sur la ligne Caen - Rennes, des arbres sont grillés jusqu'à deux mètres de hauteur. La responsable est une locomotive. On l’appelle la désherbeuse de Normandie. Conduite par deux agents, elle projette automatiquement les herbicides. C’est un ordinateur de bord qui contrôle la pulvérisation. Alors que s’est-il passé cette nuit là ? A la SNCF, on parle de “dysfonctionnement”, on reconnait qu’on a aspergé trop haut et trop loin.
Des ordinateurs de bord débranchés ?
Mais comment est-ce possible? A bord de la désherbeuse, il y a un GPS qui indique les zones à traiter et celles qu’il faut préserver. Enfin ça, c’est quand tout va bien. Car ce GPS, figurez vous que certains désherbeurs s’en passeraient. C'est ce que nous apprend un spécialiste de la question. La pulvérisation se fait alors manuellement et cela entraîne des erreurs, sources de pollution. La SNCF utilise du LERMOL BRUSH et du 2 DP, des débroussaillants… très toxiques aux précautions d’emplois strictes. Les notices indiquent qu’il ne faut pas les appliquer en situation de transfert direct vers les eaux de surface ou encore de respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux points d’eau. Or, le long de la ligne Rennes-Caen, les points d’eau sont nombreux ! Une association de pêcheurs a déja déposé plainte contre la SNCF. L’entreprise a promis de réduire son utilisation d’herbicides. A l’Oeil du 20h, on reprendra le train pour vérifier si les arbres ont repoussé.