Au sommet de l’Etat, tous les cinq ans, les conseillers ministériels se cherchent une porte de sortie. Ces cinq derniers mois, 63 d’entre eux ont quitté leurs fonctions. A l’Oeil du 20h, on a fait le bilan RH de l’équipe Hollande.
Mai 2017 sera peut-être le terminus. Dans le wagon Elysée, Thierry Lataste, directeur de cabinet, Benoît Puga, chef d’état major, les conseillères Annabelle Vandendriessche et Hélène Le Gal sont déjà descendus du train. Une autre devrait les suivre : Isabelle Sima, chef adjointe de cabinet du président.
Au wagon Matignon, les départs s’accumulent : 5 conseillers sont partis. A l'Intérieur, 3 départs ont eu lieu et 2 à l’Agriculture. La palme de la cessation de fonctions revient au ministère de la ville et des sports avec 8 départs de conseillers en tout. S'il détient la palme des départs, le ministre des Sports, Patrick Kanner tient à dire "qu’il a aussi la palme des recrutements".
Dans l’entourage du chef de l’Etat, on minimise. "Ce sont des fonctions exigeantes, c’est normal que les gens cherchent à évoluer professionnellement après avoir passé deux ou trois ans en cabinet ministériel."
Pour la moitié, ils retrouvent la fonction publique
Où vont tous ces démissionnaires ? Pour la moitié, ils retrouvent la fonction publique, avec parfois de beaux postes, souvent en remerciement du travail accompli. Christophe Musitelli, conseiller aux Affaires étrangères, est désormais à la tête de l’Institut français d’Italie. Brieuc Pont, ancien conseiller à Matignon, devient consul général à Sao Paulo au Brésil. Qu'en est-il pour les 28 autres ?
Certains voudraient se recaser à la mairie de Paris, dernier bastion de la gauche. Anne Hidalgo est très demandée ! Les CV affluent, une trentaine à ce jour. "Oui on reçoit des CV. La ville est attractive. On est là jusqu’en 2020, au-delà de 2017," déclare un collaborateur d'Anne Hidalgo.
Et dans le privé ? Cinq ex-conseillers ont trouvé une place. C’est néanmoins plus compliqué quand on est étiqueté à gauche nous explique un conseiller encore en poste. Nous avons comparé les deux derniers quinquennats. En 2011, sous Nicolas Sarkozy, 31% des conseillers ont rejoint le privé. A ce jour, dans l’équipe Hollande, ils ne sont que 8%.