SAIP, c’est l'application imaginée par le ministère de l’Intérieur. Sur nos téléphones portables, elle est censée nous alerter immédiatement en cas d’attentat et nous dire quoi faire. Mais elle ne fonctionne pas. Samedi dernier à Paris, le message "Alerte attentat" apparaît. Mais c'est une fausse alerte. A Nice, le 14 juillet, le soir de l’attentat sur la promenade des Anglais, l’alerte est donnée mais avec 3h de retard. Pourquoi ces dysfonctionnements ?
A Paris, au ministère de l’Intérieur, c’est depuis la “salle de crise” que les messages "alerte attentat" sont envoyés sur les téléphones portables. Le 14 juillet, c’est un fiasco à cause d'un bug informatique. Résultat, l’alerte arrive beaucoup trop tard. La société Deveryware est le prestataire qui a créé l'application. Son patron ne s’était pas encore expliqué publiquement sur ce "problème technique". Et ce qu’il nous révèle est pour le moins déconcertant. Au moment de l’attentat, l’application n’était pas fiable à 100 %. Le problème, c’est que tout s’est fait dans la précipitation. En mars, le ministère passe commande. A cause des menaces terroristes, il veut un système d’alerte opérationnel pour l’euro de football en juin. De l'aveu même de Deveryware, il aurait fallu 12 mois pour concevoir l'application, ils n’en auront que deux. Et la facture, selon nos informations, elle est plutôt salée : 461 964 euros.
Samedi dernier, le message "Alerte attentat" a bien été reçu. Sur les portables, il mentionnait : “Intervention, en cours des forces de l'ordre suite à un attentat". Sauf que cet attentat n’existait pas. L’information donnée est inexacte. Comment cette erreur a-t-elle pu arriver et qui est le responsable ? Au ministère de l’Intérieur, on ne répond pas. On fait profil bas. Mais on nous le promet, la vigilance autour de cette application est renforcée. Ses ratés seront corrigés.