Campagne choc du FN : info ou intox ?

Ces derniers jours sur internet, on a découvert des personnages bien mystérieux. Julie l’étudiante, Pierre, l’agriculteur à la retraite et Sandra la mère célibataire. Tous les trois sont présentés de dos. Tous les trois seraient moins bien traités que les migrants accueillis en France. C’est la toute dernière campagne du Front National. Mais il n’y a pas grand-chose de vrai là-dedans.

A Lille, les migrants n’ont pas pris la chambre de Julie

Julie attend une chambre étudiante à l’université de Lille depuis deux ans. Pourquoi ? Parce que 80 migrants auraient été accueillis sur le campus universitaire. C’est ce que l’affiche laisse croire.
C’est faux ! Nous sommes allés à la fac de Lille. Parmi les étudiants il y a bien des migrants, hébergés sur le campus. Mais ils n’ont pas pris la chambre de Julie, il en reste 152 de libre ! Julie peut donc trouver un logement sur le campus de Lille !

C’est une bonne nouvelle qu’on a voulu donner à David Racheline, le directeur de campagne du Front National. Il estime qu’on cherche « la petite bête ».

Un agriculteur à la retraite ne touche donc pas moins qu’un migrant.

Sur la deuxième affiche, Pierre agriculteur à la retraite vit avec 284 euros par mois, quand les demandeurs d’asile recevraient eux 330 euros par mois.. Ca n’est pas encore vraiment juste ! 330 euros versés par l’Etat pour les demandeurs d’asile sans hébergement c’est vrai mais 284 euros de retraite pour les agriculteurs c’est incomplet. Comme tous les Français à partir de 65 ans, les agriculteurs peuvent demander l’ASPA : l’allocation de solidarité aux personnes âgées. Avec cette aide, la retraite minimum est de 800 euros et 80 centimes. Un agriculteur à la retraite ne touche donc pas moins qu’un migrant.

Dernière affiche : Sandra dort dans sa voiture avec son fils depuis 3 mois parce que les logements sociaux seraient saturés par “l’immigration incontrôlée”. Eh bien c’est faux ! Au ministère du logement, on nous confirme que les logements sociaux ne sont pas “saturés” par les migrants, parce que les personnes qui sont en situation illégale en France et qui n’ont pas de papier ne peuvent pas accéder à du logement social
Pour Sandra mère seule avec enfant, il existe aussi des hébergements d’urgence

Au fait, on a demandé au Front national de nous présenter Julie, Sandra et Pierre.Demande refusée.
Peut-être parce qu’ils n’existent pas vraiment ?

Foot : François Hollande a-t-il faussé les règles de la concurrence ?

François Hollande est un fan de football, tellement accro au point de truquer un appel d’offres privé pour sauver Canal Plus ?

L’œil du 20 heures vous raconte les coulisses de cette affaire. Nous sommes en 2014. Sur le terrain : trois joueurs : BeIN Sports. La ligue de football professionnel et Canal plus. La nouvelle chaîne sportive du Qatar rachète un grand nombre de compétitions. Elle est prête à mettre beaucoup d’argent sur la table pour diffuser les matchs du championnat de France.

La Ligue de football professionnel, et son président Frédéric Thiriez, espère bien en profiter et gagner un maximum d’argent en vendant les matchs plus chers. Et puis, il y a Canal plus qui, face au rouleau compresseur qatari, risque de tout perdre. Mais rien ne va pas se passer comme prévu.

Surprise pendant l'appel d'offres :

Au moment des enchères pour la diffusion des matchs de football, tout le monde pense que BeIN Sports va tout emporter. Mais surprise ! BeIN Sports met moins d’argent que prévu. C’est Canal + qui offre la somme la plus importante et gagne les matchs les plus prestigieux … Alors que s’est-il passé ?

François Hollande : "J'ai appelé l'émir du Qatar, je souhaite qu'il y ait partage"

La réponse se trouve peut-être dans ce livre écrit par deux journalistes. François Hollande y déclare : “J’ai appelé l’émir du Qatar, je lui ai dit : “ll y a aussi l’histoire du foot… Je souhaite qu’il y ait un partage.” François Hollande serait intervenu en personne auprès de l’émir du Qatar pour que Canal plus garde la diffusion des meilleurs moments du championnat de France.

Pour l’ancien patron de la ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, c’est carton rouge pour le président, « c’est très grave » affirme-t-il. Il considère que la ligue de football aurait perdu dans l’affaire près de 150 millions d’euros. Selon les journalistes qui ont interviewé François Hollande, l’objectif du président semblait simple. Dans l’esprit du président, il s’agissait de sauver Canal plus et le football français, selon eux. Aujourd’hui, la ligue de football professionnel envisage de saisir la justice. Contacté, l’Elysée reconnaît que François Hollande et l’émir du Qatar s’entretiennent souvent, mais affirme qu’ils n’ont pas parlé des droits du championnat de France.

443 commissions créés par l'Etat … mais à quoi servent-elles ?

Quand on s'intéresse à certaines commissions créées par l’Etat, appelées comités Théodule, on se rend compte qu'elles ne servent pas à grand chose. En France, il y a 433 commissions au total, comme par exemple, celle dédiée aux tarifs des évaluations foncières. Elle contient 9 membres, mais ils ne se sont pas pas réunis une seule fois depuis 2013 !

Combien coûtent ces commissions ?

Par exemple la commission armées et jeunesse a coûté 102 000 euros l’année dernière. Mais à quoi sert-elle ? Certains membres ont un avis tranché : "C’est une bonne question, si vous trouvez la réponse vous m’appelez. C’est une commission qui se réunit pour réfléchir sur l’armée et la jeunesse, c’est un vieux truc présidé par un amiral ou un général. C’est vrai que ça ne sert pas à grand chose…."

Selon un arrêté de 1955, la commission doit compter au maximum 32 membres. Mais il y a 240 personnes membres au lieu de 32, ça explique peut être une partie du coût. Quant à leur travail, le responsable au ministère de la Défense nous le garantit, c’est utile pour faire le lien entre les jeunes et l’armée.

Selon le rapport officiel, il y a aussi 191 commissions qui n’ont rien coûté l’année dernière. Rien coûté… Vraiment ? "Il y a forcément un coût caché car les fonctionnaires qui participent à ces réunions font des déplacements, il y a coût indirect pour l'Etat,car les fonctionnaires, pendant qu'ils font ça ne font pas autre chose.”, s'insurge Lionel Tardy, député les Républicains."

En deux ans, le coût de ces commissions a été réduit de 33%. Mais entre celles qui ne servent à rien, et celles qui coûtent trop chères, on n’a sans doute pas fini d’entendre parler de ces comités Théodule.

Montebourg : le made in France … en Italie ?

« Le retour de la France », c’est le dernier livre d’Arnaud Montebourg. Au fil des pages, il y vante comme d’habitude le « made in France », un texte issu de son discours de candidature à Frangy-en-Bresse en août dernier. Mais ce livre est-il lui aussi fabriqué en France?

Mixeur et marinière, brosse à dents et slip, Arnaud Montebourg est devenu le VRP des produits "made in France". Mais, surprise, son dernier livre lui, comme le signalent les journalistes du Lab d’Europe 1, est imprimé en Italie !

L’éditeur Librio, filiale de Flammarion, est pourtant bien français, spécialisé dans les livres vendus 2 ou 3 euros, comme celui d’Arnaud Montebourg. Un livre confié à un imprimeur, Grafica Veneta, installé près de Venise. Pourquoi en Italie et pas en France ? Est-ce une question de coût? L’éditeur s’en défend, pour lui c’est juste une question d’organisation : “Nous sommes obligés d’avoir recours à plusieurs imprimeurs, surtout en période de rentrée littéraire où les plannings des imprimeurs français sont surchargés”, explique Gilles Haéri, le président directeur général de Flammarion.

Imprimer un livre à 3 euros, est-ce le même coût en France ou en Italie ? On a posé la question à plusieurs imprimeurs français : “Oui bien sûr, (...) ça dépend de la pagination, de la qualité du papier, il n’y a pas de problème pour faire un livre à 3 euros”, nous dit l’un d’eux.

Alors Arnaud Montebourg, le chantre du "made in France", n’aurait-il pas dû exiger que son livre soit imprimé en France ? Son directeur de campagne, François Kalfon, reconnaît une erreur, mais pas la leur. « Nous n’étions pas au courant, nous aurions dû être plus vigilants».

Et les autres candidats à l'élection présidentielle, ont-ils été plus vigilants? On a vérifié. Tous leurs livres sont imprimés en France, sauf celui du député MoDem Jean Lassalle, imprimé en Espagne.
Quant à Arnaud Montebourg, l'éditeur le promet : son prochain livre sera bien « made in France ».

Soupes, bouillons et consommés, y'a-t-il vraiment de la viande dans vos potages ?


A l’oeil du 20 heures, en ce début d’automne, on a voulu se réchauffer en cuisinant une bonne soupe "poule vermicelles". Mais la jolie cuisse de poulet présente sur l'emballage, on ne l’a pas vraiment retrouvée dans notre assiette.

D'ailleurs, quand on regarde l’étiquette, il n’y a que 4% de volaille. Même chose pour une soupe délice de poulet "Royco". Bien après l’amidon de pomme de terre, les croûtons, l’huile de palme, le sel, apparaît la viande de poulet à 2%.

Pourquoi si peu ? "Ça permet de donner un goût", répond le responsable de chez Continental Foods, fabricant de la soupe Royco. Ne mettre que 2% de poulet dans cette soupe délice de poulet, en fait c’est tout à fait légal.

Ces produits sont conformes au code des bonnes pratiques pour les soupes, bouillons et consommés (voir ci-dessous). Un texte rédigé par le syndicat des fabricants de bouillons et potages, bref les industriels.

Voilà ce qu’il prévoit : pour 1 litre de bouillon de viande, il doit y avoir au minimum 0,67 g d’extrait de viande de bœuf, le poids d’un timbre. Ça paraît peu au regard des emballages qui présentent parfois de beaux morceaux de viande.

Une association de défense des consommateurs, Foodwatch, s’est donc fâchée. Elle a obligé le géant de l'agroalimentaire Nestlé à effacer la viande de son emballage. Contacté, l'industriel explique qu’il n’a pas cédé sous la pression et a simplement rénové sa recette.

La limite autorisée de sel passée de 10 à 12,5 grammes par litre

Le code de la soupe, écrit par les industriels, a eu une autre conséquence : celle sur la teneur en sel des bouillons et autres consommés. Jusque-là, un décret du ministère de l’Agriculture limitait la dose de sel à 10 grammes par litre. Mais il a été supprimé, au profit du code de la soupe qui augmente la limite autorisée de sel de 10 à 12,5 grammes par litre.

Pas très bon pour la santé comme nous l'a confirmé une nutritionniste. Alors pourquoi avoir abrogé ce décret ? Le gouvernement a-t-il cédé aux pressions des lobbyistes ? Roselyne Bachelot, ministre de la Santé à l’époque nous a répondu : "Je n’ai fait l’objet d’aucun lobbying". Cette décision a été prise "pour conformité à la législation européenne".

Plus de sel autorisé dans ces recettes, c’est donc à cause de l’Europe. Quant aux morceaux de viande affichés sur les emballages, pour être sûr d’en avoir dans votre soupe, mieux vaut encore la faire vous-mêmes.

Législatives 2017 : les circonscriptions réservées du Parti socialiste


Au parti socialiste, c’est la période des grandes manœuvres pour les élections législatives, en juin. A l’oeil du 20h, on a eu accès à la liste de toutes les circonscriptions réservées aux amis de la famille.

Premier parachuté, il s'agit de Vincent Feltesse, un conseiller de l’Elysée proche de François Hollande. Son atterrissage est pressenti en Gironde. Et comme le PS a bien fait les choses : la troisième circonscription est gelée ! Ca veut dire pas de vote de militants sur le choix du candidat.

Mais voilà, Naïma Charaï la suppléante socialiste de Noël Mamère visait aussi cette circonscription. Quand le territoire est gelé, c’est chasse gardée ! Le conseiller de François Hollande n’a pas vraiment le vent en poupe en Gironde. Contacté, il confirme son intérêt pour la circonscription.

68 circonscriptions réservées en France

La 2ème circonscription du Val-de-Marne, ce serait pour Julien Dray, conseiller régional d'Ile-de-France ou pour Audrey Azoulay, la ministre de la Culture. Dans le document qui atteste du gel des circonscriptions, on peut voir qu'en Charente-Maritime, la 1ère, la 2ème et la 5ème circonscription sont "gelées". Dans l’Ain, la 4ème circonscription l'est aussi.

En tout, 68 circonscriptions sont réservées partout en France pour les collaborateurs ou les partenaires politiques. Nous sommes allés demander des comptes à "monsieur élections" au siège du PS. Le député de Haute-Garonne, Christophe Borgel assume les parachutages, quitte à griller la priorité aux élus de terrain.

Dans le document du Parti socialiste, d’autres circonscriptions sont réservées mais uniquement aux femmes. Ça tombe bien pour Juliette Méadel, la secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes qui devrait atterrir en Seine-et-Marne. Nuance, elle, elle devra passer par une primaire locale.

Quand Jean-François Copé se loupe sur le prix du pain au chocolat


Retenir le prix des petites choses du quotidien, ce n'est pas toujours facile. Le candidat à la présidentielle du parti Les Républicains, Jean-François Copé en a fait les frais, lundi sur Europe 1. Alors qu’il était interrogé sur le prix du pain au chocolat, le candidat à la primaire de la droite et du centre a estimé que la viennoiserie devait probablement coûter “entre 10 et 15 centimes d’euros”. Problème : à l’Oeil du 20h, on les achète dix fois plus cher. On s’est donc demandé comment un politique pouvait se tromper aussi largement.

Pas le seul à se tromper

A l’Assemblée nationale, il y a les élus de terrain, nous avons essayé de les surprendre avec un quizz. Le litre de lait, le paquet de pâtes, la baguette de pain, combien coûtent tous ces produits ? Les députés rencontrés ont eu tout juste.

Mais que Jean-François Copé se rassure, il n’y a pas que lui qui se trompe sur le prix des produits du quotidien. En février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet vient de quitter le ministère des Transports, et elle sèche sur le prix du ticket de métro. Deux ans plus tôt, c’est Jean-Paul Huchon, alors président de la région Île-de-France, qui s’était loupé sur le même thème.

Des fiches pour les politiques

Pourtant, selon nos informations, certains politiques disposent de fiches qu’ils peuvent réviser avant les interviews. Ils y trouvent le prix du café parisien, celui du litre d’essence ou encore combien coûte la fameuse baguette. Certains communicants organisent même des sessions "vie réelle" afin de vérifier que les élus ne s’éloignent pas trop des réalités. Il semble que Jean-François Copé n’avait pas révisé ce lundi matin. Il le reconnaît, il a fait une erreur.

Il faut dire qu’avec dix ou quinze centimes d’euros, on ne peut pas acheter beaucoup de choses dans une boulangerie. On a vérifié. Bilan : une fraise tagada, rien de plus.

Les présidents de région ont-ils tenu leur promesses ?

L’année dernière, lors de la campagne des régionales, les candidats avaient multiplié les promesses. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France  promettait de ne pas augmenter le prix du pass Navigo, cet abonnement mensuel pour les transports. Promesse non tenue. Le pass Navigo a augmenté le 1er août 2016. Il est passé de 70 euros à 73. “Je n’ai jamais promis de garder le tarif du pass navigo pendant 5 ans, toutes mes interviews, tous mes engagements le prouvent”, réagit Valérie Pécresse. 

Alors pourquoi cette augmentation ? Pour boucler le budget et améliorer les transports dit Valérie Pécresse. Selon elle, près de 70% de ses engagements sont en cours de réalisation.

Carole Delga, présidente de l’Occitanie, avait promis de défendre une taxe régionale sur les poids lourds internationaux “Vous croyez vraiment qu’en 10 mois, on peut mettre en place une taxe régionale ?», répond le service de presse de Carole Delga. Mais ce n’est pas vraiment une question de temps…C’est juste impossible. Selon le ministère des transports, on ne peut pas taxer que les poids lourds internationaux. Bref, ce n’est pas pour demain… Mais une de ses mesures phares, est bien engagée. 800 millions d’euros, débloqués pour les entreprises dans le BTP.

Et Laurent Wauquiez ?

Le président d’Auvergne Rhône-alpes avait une promesse phare sur la sécurité : “je souhaite qu’on puisse proposer des mesures de sécurisation, soit des portiques parce qu’on ne va pas laisser rentrer des armes dans l’enceinte de nos lycées, soit des mesures de vidéoprotection ». Nous nous attendions à voir des détecteurs de métaux dans sa région. Mais nous avons trouvé des tourniquets et des portillons. En grande majorité les proviseurs ne voulaient pas de ce genre de portiques, comme dans les aéroports. « Il faut une sécurisation par des hommes ou des femmes qui sont capables de faire ce travail de sécurisation. Nous on ne peut mettre ça en place dans nos établissement”, explique Claude Reilly, proviseur au lycée Jean Monnet à Annemasse.

Contacté, Laurent Wauquiez nous a répondu par mail. Il affirme avoir proposé des mesures de sécurité aux proviseurs comme : “ le filtrage des accès (portiques de sécurité), notamment par des tourniquets grande hauteur, tripodes...” Il parle bien de portique, il y a juste un petit oubli, ils ne détectent pas les métaux comme annoncé.

Du côté des impôts, il avait promis : pas d’augmentation. C’est vrai ! Mais un peu facile,  ça ne concerne que la taxe sur l’essence et sur les cartes grises, dont le prix baissera l’année prochaine. Laurent Wauquiez le promet, 90% de son programme est bien lancé. A notre tour de faire une promesse aux présidents de région. Rendez-vous dans 5 ans à la fin de leur mandat, pour faire le bilan.

 

Les aides à la création musicale ? pas seulement pour les jeunes talents !

 

Quand on est musicien débutant, produire un album coûte cher. Heureusement, il existe des aides financières.

Mais les plus gros montants des subventions ne sont pas attribués uniquement aux jeunes talents.

L’an dernier, plus de 13 millions d'euros ont été distribués par la SCPP, un organisme qui collecte les droits des producteurs.

Ces aides permettent “ le renouvellement de la création musicale grâce notamment à l’émergence de nouveaux talents”, comme il est écrit sur son site internet.

Parmi les artistes les plus subventionnés en 2015 : le dernier album de Johnny Hallyday, idole des jeunes depuis plus d’un demi-siècle: 115 932 euros ont été versés à sa maison de disque; l'album "Big Band" d’Eddy Mitchell a reçu 128 960 euros et le 51e album de charles Aznavour, plus de 166 000 euros. Quand certains albums d’autres artistes reçoivent 4846 euros, 30 fois moins.

Alors pourquoi de telles sommes versées pour produire ces stars de la chanson? Nous avons contacté les maisons de disque, pour elles la règle est simple: " les artistes établis ça coûte plus cher. C’est comme ça, ça dure plus longtemps, les musiciens sont plus chers " . Donc plus l’album d’un artiste coûte cher, plus son producteur reçoit des aides.

Ce système n’a rien d'illégal, mais depuis plusieurs années, des commissions de contrôle s’interrogent sur le financement de ces albums pour lesquels: " indépendamment de tout jugement artistique, (...) le besoin de soutien financier ne semble pas aller de soi, parce qu’ils concernent des artistes particulièrement confirmés ".

Argument balayé par celui qui répartit l’argent, Marc Guez, directeur général de la Société Civile des producteurs phonographiques. Artiste confirmé ou non, pour lui, le succès n’est jamais garanti :

“ Nous ce qu'on aide c'est la prise de risque " . Johnny Hallyday, une prise de risque? "Oui, car vous ne savez pas de manière certaine quels chiffres de vente il va faire pour son denrier album", explique-t-il.

Un an après sa sortie, le dernier album de Johnny Hallyday s'est écoulé à au moins 300 000 exemplaires.

La SCPP affirme que plus de 80% de ses subventions vont bien à des jeunes talents.

Nos fromages sont menacés ! Vraiment ?


A en croire certains hommes politiques, nos fromages seraient en danger. Laurent Wauquiez se dit "très inquiet". Pour José Bové, c'est "un scandale incroyable". Et Jean-François Copé a lancé une pétition pour "défendre nos fromages". Ce que craignent certains de nos politiques : que des fromages protégés en France par une AOP, une appellation d’origine protégée, soient copiés au Canada. La menace se trouverait dans le CETA, un traité commercial entre la France et le Canada.

Au paragraphe, fromages, la première surprise est que les fromages ne seront pas menacés, mais protégés au Canada ! Par exemple, le Roquefort, le Camenbert de Normandie, et le brie de Meaux. Avec le traité, il sera interdit de les copier au Canada. Ce n’était pas le cas avant. C’est plutôt une bonne nouvelle. Mais il en reste 32 autres, qui ne sont pas dans pas la liste, comme le Saint-Marcellin ou le Rocamadour.

Faut-il s’en inquiéter ? A priori non et c’est la deuxième surprise. Contactés, la  très grande majorité des producteurs qui ne seront pas protégés au Canada, ne sont pas inquiets "Ce sont des toutes petites productions locales. Nous n'exportons pas au Canada. Pour nous ces accords ne sont pas un problème", dit Bertrand Paccard, affineur de Chevrotins et de Tome des bauges, en Haute-Savoie

Pourquoi certains fromages figurent dans le CETA et d'autres pas ?

“Le choix est clairement stratégique. La priorité est de protéger les produits qui sont exportés au Canada et/ou ceux qui sont usurpés”, explique Paul Zindy, chargé de mission au CNAOL (Conseil national des appellations d'origine laitières)

Alors, ces informations rassurent-elles Jean-François Copé ? Il reconnaît : "C'est vrai, il n'y a pas de problème immédiat, mais un jour peut-être". La commission européenne le garantit, la liste des fromages français protégée au Canada pourra être complétée par d’autres si besoin. Dans ces conditions, Jean-Francois Copé et les autres politiques, peuvent être rassurés.