En politique, c'est ce qu'on appelle une fausse bonne idée. Pour jouer la transparence, Jeb Bush a voulu publier en ligne les 250 000 emails qu'il avait échangé pendant son mandat de gouverneur de Floride, de 1999 à 2007. Il faut dire que le favori à l'investiture républicaine est un véritable accro au courriel, selon son staff, il passait en moyenne 30 heures par semaines sur sa boîte mail, dont il diffusait volontiers l'adresse en public.
Jeb Bush entendait prouver qu'il est proche et préoccupé par ses administrés, mais c'est l'inverse qui s'est produit. The Verge a en effet remarqué que les emails publiés n'étaient jamais censurés, y compris quand ils contenaient des informations sensibles sur ses correspondants (nom, adresse, numéro de téléphone et plus grave, numéro de Sécurité sociale.) Les équipes de Bush sont maintenant en train de "nettoyer" les données sensibles, mais le mal est fait.
D'autant plus qu'un malheur n'arrive jamais seul. Bush a dû virer l'homme qu'il venait juste de mettre en charge son responsable technologie, Ethan Czahor, en raison d'une série de tweets à tendance misogynes, raciste et homophobe.
Derrière l'anecdote, une question se pose. Les républicains disposent-ils suffisamment de talent dans le département technique pour rivaliser avec les démocrates? Hillary Clinton notamment s'est déjà entourée d'une véritable légion de jeunes experts, elle qui avait justement perdu face à Barack Obama en raison de son manque d'utilisation des réseaux sociaux.
Avec une campagne qui se jouera plus que jamais sur Internet, Jeb Bush va devoir tirer les bonnes leçons, et vite.