Revue de presse : 400 tonnes de CO2 pour le dîner d'Obama et Hollande, révision du programme américain de visas après les attentats de Paris

Retrouvez tous les jours de la semaine la revue de presse américaine, en 5 infos :

COP 21 : Le dîner d'Obama et de Hollande à L'Ambroisie a coûté 400 tonnes de CO2

La COP 21 est toujours à la une des journaux. Après l'ouverture de la conférence sur le climat à Paris ce lundi, les présidents américain et français sont allés dîner ensemble, avec leurs conseillers, à L'Ambroisie, un restaurant chic sur la place des Vosges (retrouvez la carte ici, sans les prix). Au total, le groupe de 12 personnes a dépensé plus de 4 000 euros. De quoi compenser au moins 400 tonnes de carbone, selon un porte-parole de Carbon Footprint interrogé par Quartz, par exemple en finançant la mise en terre de 340 arbres au Kenya.

Le président Obama quitte Paris aujourd'hui. Il était arrivé dans un impressionnant convoi d'une vingtaine de voitures dimanche soir.

Quartz : Le coût du dîner d'Obama dans un restaurant étoilé Michelin à Paris pourrait compenser la production de 400 tonnes de CO2 (anglais)

La Maison blanche nomme un "monsieur Daech"

Depuis les attentats de Paris, l'opposition républicaine fustige régulièrement la stratégie de Barack Obama, jugée insuffisante pour contrer l'Etat islamique.

La nomination d'un conseiller spécial à la Maison blanche qui se concentrera exclusivement sur le groupe terroriste est donc une annonce forte de la part l'administration Obama, qui entend montrer son engagement dans la lutte contre l'Etat islamique.

CNN : Obama nomme un nouveau conseillé chargé des mesures de contre-terrorisme et de [la lutte contre] l'Etat islamique (anglais)

Le programme américain d'exemption de visa est révisé pour barrer la route à d'éventuels terroristes

Autre mesure de lutte antiterroriste : Après les attaques qui ont frappé la région parisienne le 13 novembre, la Maison blanche a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer le contrôle des voyageurs qui se sont rendus dans des zones de conflit comme l'Irak ou la Syrie. C'est une nouvelle limite au programme de dispense de visa, qui permet à des citoyens de 38 pays (dont la France) de passer 90 jours sur le territoire américain sans avoir besoin d'un visa (et donc sans avoir besoin de se rendre en personne à l'ambassade américaine ou au consulat). Vous en avez peut-être fait l'expérience en faisant une demande d'ESTA pour visiter les Etats-Unis.

Démocrates et Républicains ont exprimé leur inquiétude vis-à-vis du programme de dispense de visa après qu'Abdelhamid Abaaoud, citoyen belge entré en France sans visa grâce à l'espace Schengen, ait été décrit comme le commanditaire présumé des attaques du 13 novembre à Paris.

"Nous devons nous pencher sur les systèmes actuels et regarder comment les terroristes exploitent nos libertés", a déclaré Candice Miller, députée républicaine du Michigan, au Wall Street Journal. La députée a apporté son soutien à une proposition de loi qui permettra au département de la sécurité intérieure de suspendre la participation d'un pays au programme d'exemption de visa si cet état refuse de partager certaines informations avec les Etats-Unis. La proposition devrait être prochainement soumise au vote de la Chambre des représentants.

WSJ : Le programme de dispense de visa examiné à la loupe (anglais)

L'Amérique se remémore les héros oubliés du bus de Montgomery pour le 60e anniversaire de l'arrestation de Rosa Parks

Il y a 60 ans, Rosa Parks, noire américaine, était arrêtée. Son crime : avoir refusé de laisser sa place à un passager blanc dans un bus en Alabama. Le 1er décembre 1955, la communauté noire de Montgomery (une ville d'Alabama) décide de boycotter les bus qui distinguent les sièges réservés aux passagers blancs et noirs.

Mais Rosa Parks n'était pas la première noire dans cette situation. Claudette Colvin, une adolescente de 15 ans, avait été arrêtée 9 mois plus tôt à Montgomery dans l'Alabama pour les mêmes faits. Pourtant, peu de gens connaissent son nom et c'est généralement celui de Rosa Parks, morte en 2005 à l'âge de 92 ans, qu'on retient.

Interrogée par NPR en 2009, Claudette Colvin estimait que les associations de défense des noirs percevait Rosa Parks comme une meilleure icône, car elle était une adulte. Elle avait alors ajouté que Rosa Parks avait également été choisie pour son apparence physique. "Sa couleur de peau était celle qu'on associe généralement avec la classe moyenne", a-t-elle précisé.

Reuters : Après 60 ans, on se remémore les héros américains du bus de Montgomery (anglais)

Donald Trump tente de récolter le soutien d'un groupe de pasteurs noirs... et échoue

"Cela semblait être un contre-argument de poids aux accusations d'intolérance envers Donald Trump: Une centaine de prêtres et leaders religieux noirs lui auraient affirmé son soutien dans ses bureaux de Manhattan, se portant ainsi garants de sa sensibilité et de sa largesse d'esprit." Ainsi débute l'article du New York Times.

L'adoubement massif n'aura pas lieu. De nombreux pasteurs noirs ont tenu à préciser ce lundi qu'ils n'avaient jamais accepté l'invitation de Donald Trump, candidat républicain et magnat de l'immobilier connu pour ses déclarations choc, notamment envers les immigrés mexicains. Celui-ci comptait sur la réunion pour conquérir l'électorat noir républicain. C'est visiblement un échec.

"Il semble qu'il soit possiblement raciste, si on se base sur certaines choses qu'il a dites à propos de l'Amérique noire", a déclaré Brehon Hall, prêtre de l'Ohio, au NYT, alors qu'il se rendait à la réunion finalement organisée en privé, en petit comité, avec Trump et d'autres prêtres noirs.

Certains d'entre eux auraient demandé à Trump de présenter des excuses publiques pour ses déclarations sur les Noirs américains. Pourtant, à en croire Donald Trump, de nombreux prêtres présents lui ont exprimé leur admiration au cours de la réunion.

NYT : "Amour" et doute après la réunion de Donald Trump avec des leaders noirs (anglais)

Après la folie acheteuse du "Black Friday" et du "Black Monday", place au "Giving Tuesday"

Ce vendredi et lundi, les Américains se sont précipités dans les magasins et sur internet pour profiter des soldes d'après-Thanksgiving.

Après ce tourbillon de dollars, des ONG tentent d'instiller une nouvelle tradition : le "Giving Tuesday" (le mardi des dons). Celles-ci proposent qu'au lieu d'acheter des télévisions à prix cassés, les Américains fassent des dons à des associations caritatives.

Impossible de faire taire Obama à la COP21 : son temps de parole épuisé, il continue de parler

Barack Obama a fait de la lutte contre le changement climatique l'une des grandes priorités de son mandat. Il a donc tenu à affirmer son engagement en participant en personne à l'ouverture de la conférence de l'ONU sur le climat à Paris ce lundi 30 novembre. Comme 147 autres chefs d'Etat présents, il a été convié à exposer ses vues sur le futur de la planète dans un discours d'ouverture de 3 minutes. Mais le président n'a pas respecté le temps imparti et s'est laissé aller à... 14 minutes d'homélie, malgré un subtile signal sonore qui retentit à partir de 8 minutes 30, pour l'inviter à conclure, selon NBC. Pas de quoi décourager le président de la première puissance mondiale.

Ecoutez par vous même le "bip" qui interrompt le président, repéré par NBC :

Source : euronews

Selon NBC, les "bips", qui ont retenti toutes les 30 secondes, étaient clairement audibles pour les auditeurs présents, mais n'ont pas dérangé le président. Après 11 minutes de harangue, "la personne en charge du "bouton à bips" avait clairement abandonné, et aucun signal n'a été entendu jusqu'à la fin du discours épique d'Obama", rapporte NBC. Si les 147 orateurs présents avaient parlé aussi longtemps qu'Obama, les discours d'ouverture auraient duré 33 heures, relève également le média. 

Interrogés par NBC, les organisateurs de la COP21 n'ont pas confirmé que les signaux sonores visaient à hâter le président Obama.

"Je suis venu ici personnellement, en tant que leader de la plus grande économie mondiale et deuxième plus grand émetteur [de gaz à effet de serre], pour dire que les Etats-Unis d'Amérique reconnaissent [leur] rôle dans l'avènement du problème, mais aussi que nous acceptons notre responsabilité [et la nécessité d'agir contre le réchauffement climatique]", a déclaré Barack Obama.

Le discours est disponible ici dans son intégralité.

 

Revue de presse : Les Américains veulent un traité à la COP21, "des centaines" d'Américains auraient rejoint les rangs de l'Etat islamique

Tous les jours de la semaine, retrouvez notre revue de presse américaine en 5 infos :

La majorité des Américains veut qu'Obama s'engage à la COP21

Alors que vient de s'ouvrir la conférence de l'ONU sur le climat à Paris, un nouveau sondage montre que les deux tiers des Américains sont en faveur de la participation des Etats-Unis à un traité international qui limitera l'émission de gaz à effet de serre. Mais la majorité des Républicains est opposée au traité.

75% des interrogés affirment que le changement climatique a un impact sérieux sur l'environnement. Seuls 58% des Républicains sont d'accord avec cette affirmation. Parmi les Démocrates, ils sont 90%. A Paris, le président démocrate Barack Obama a quant à lui reconnu la responsabilité des Etats-Unis dans le changement climatique. 

La divergence entre Républicains et Démocrates sur la question du climat pourra poser problème au président Obama, engagé sur la question du réchauffement climatique, après la signature du texte part les états parties à la COP21. En effet, l'administration Obama ne pourra pas faire ratifier un texte contraignant par le Sénat, à majorité républicaine.

Le sondage du NYT et de CBS News : Les deux tiers des Américains veulent que les Etats-Unis signent un traité sur le changement climatique (anglais)

"Des centaines" d'Américains auraient rejoint les rangs de l'Etat islamique

C'est ce qu'affirment des parlementaires républicains chargés de la sécurité et du renseignement, deux semaines après les attentats qui ont fait 130 morts en région parisienne. 

Selon Michael McCaul, président républicain de la commission de la Sécurité intérieure qui s'exprimait dimanche sur CNN, 50 Américains sont revenus aux Etats-Unis après s'être rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs des djihadistes. Les élus républicains cités par l'AFP mettent en garde contre la menace d'attentats sur le territoire américain, même si la ligne officielle est qu'il n'existe aucune menace crédible et précise concernant une éventuelle attaque aux Etats-Unis.

Depuis les attentats de Paris, l'opposition républicaine fustige régulièrement la stratégie de Barack Obama, jugée insuffisante pour contrer l'Etat islamique.

7sur7 : "Des centaines" d'Américains auraient rejoint les rangs de l'État islamique

Le débat sur l'avortement et sur le port des armes relancé après une attaque contre le Planning Familial à Colorado Springs

L'enquête continue pour déterminer les motivations du suspect qui a attaqué une clinique du planning familial dans la ville de Colorado Springs vendredi, causant la mort de 3 personnes dont un policier. Récemment, des groupes anti-avortement ont condamné les financements publics reçus par le Planning familial. Mais pour le moment rien n'atteste que le suspect, un homme de 57 ans qui vivait isolé, avait des revendications politiques.

L'attaque a relancé les débats nationaux sur l'avortement et le port des armes.

NYT : En quête de réponses et de réconfort après les meurtres au Planning familial (anglais)

En réponse à la menace d'une attaque armée, une université annule ses cours

L’Université de Chicago a annulé ses cours lundi, après avoir reçu des menaces anonymes au sujet d’une agression par armes à feu. C'est le FBI qui a informé la fac du danger.

Les fusillades se sont récemment multipliées sur les campus américains. En octobre, un tireur a tué 9 personnes dans une université de l'Oregon avant de se suicider. Dans le Tennessee, une fusillade mortelle a fait un mort. Dans un dortoir d'une fac de Caroline du Nord, on a également déploré un décès au début du mois de novembre.

Ces fusillades ravivent chaque fois le débat sur le port des armes. Le président Obama demande régulièrement au Congrès d'agir pour limiter le port d'armes aux Etats-Unis. Au contraire, certains Républicains, comme le candidat à la Maison blanche Donald Trump, estiment que les armes permettent d'éviter de tels massacres car ils permettent aux citoyens de se défendre.

JDM : L’Université de Chicago fermée lundi en raison de craintes de fusillade

Procès Freddie Gray à Baltimore : un test pour les activistes noirs

Le procès de l'un des policiers responsable de la mort de Freddie Gray, un jeune noir de 25 ans tué à Baltimore en avril, s'ouvre aujourd'hui. Le décès de Gray avait provoqué des manifestations contre le racisme et la violence policières, portées notamment par le mouvement "Black Lives Matter" ("la vie des Noirs compte"). Pour les activistes anti-racisme, le procès des officiers de police est un test pour prouver l'indépendance du système judiciaire.

NYT : Le premier procès après la mort de Freddie Gray doit débuter à Baltimore (anglais)

A.N.

Revue de presse : sécurité renforcée pour Thanksgiving, Trump affirme avoir vu des Arabes se réjouir du 11 septembre

Tous les jours, retrouvez notre revue de presse. 3 infos en ce jour de Thanksgiving :

Sécurité renforcée pour Thanksgiving après les attentats de Paris

L'Amérique célèbre ce jeudi Thanksgiving, fête qui commémore les récoltes qui ont permis aux premier pèlerins venus d'Angleterre de survivre à leur arrivée dans le Nouveau monde, grâce à l'aide des Amérindiens. De nos jours, il s'agit surtout d'un long week-end férié pendant lequel on dévore une grosse dinde en famille.

Cette année, la menace d'attentats a justifié un renforcement de la sécurité. En réponse aux attentats de Paris, mercredi, le président américain a tenu à rassurer ses citoyens en affirmant que l'Etat islamique ne posait pas de menace crédible sur le territoire. "Je veux que les Américains sachent [que] nous prenons toutes les mesures possibles pour garantir la sécurité de notre territoire national", a-t-il affirmé lors d'une conférence à la veille de Thanksgiving.

La traditionnelle parade de Macy's à New York, où l'on s'attend à 3,5 millions de visiteurs ce jeudi, a eu lieu dans des conditions de sécurité renforcées.

Après avoir accusé des Arabes de se réjouir du 11 septembre, Donald Trump se moque du handicap d'un journaliste du NYT pour se défendre

Le candidat républicain en tête des sondages continue de défrayer la chronique avec ses déclarations choc. Il s'est publiquement moqué d'un reporter du New York Times atteint d'arthrogrypose, une maladie qui provoque notamment des raideurs articulaires.

Trump a récemment déclaré avoir vu des Arabes dans le New Jersey (près de New York) se réjouir de la chute du World Trade Center lors des attaques terroristes qui ont frappé les Etats-Unis le 11 septembre 2001. Les déclarations de Trump ont donné lieu à la publication de nombreux articles démentant la véracité de son récit. Serge Kovaleski, le journaliste du New York Times atteint d'arthrogrypose, avait écrit sur le sujet en 2001, alors qu'il travaillait pour le Washington Post. Il y mentionne une enquête des autorités sur l'éventualité de manifestations en faveur des attentats du 11 septembre dans le New Jersey. Kovaleski a déclaré ne pas se souvenir avoir vu des centaines de personnes manifester leur joie après les attaques, ce qui lui a valu la moquerie de Trump. Le New York Times a qualifié les propos de Trump de "scandaleux".

Quartz : Donald Trump s'est moqué d'un journaliste atteint d'un handicap lors d'un meeting en Caroline du Sud (anglais)

Le mouvement antiraciste "Black Lives Matter" ne prend pas de vacances pour Thanksgiving

Selon une antenne locale de CBS, des manifestants se réclamant du mouvement "Black Lives Matter" ("La vie des noirs compte") ont fait irruption mercredi soir, à la veille de Thanksgiving, dans le centre commercial Macy's de New York où se termine la parade de Thanksgiving aujourd'hui.

Les manifestants protestaient contre les violences policières et le décès de Jamar Clark, 24 ans, mort sous les balles de polciiers à Minneapolis ce mois-ci; et Laquan McDonald, 17 ans, tué l'année dernière à Chicago par un policier blanc. La mort de ce dernier a été filmée et la vidéo a été publiée cette semaine par la police de Chicago. Clark et McDonald hommes étaient tous deux noirs.

Ces protestations font écho à celles de Ferguson (où le jeune noir Michael Brown a été tué par un policier l'année dernière) ou Baltimore (où Freddie Gray, 25 ans, est mort des suites de son arrestation musclée cette année).

CBS46 : Des manifestants du mouvement "Black Lives Matter" font irruption dans le centre commercial de Macy's à New York (anglais)

COP21 : Barack Obama peut-il engager les Etats-Unis pour plusieurs années ?

John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, a affirmé que les objectifs de la COP21 ne seraient pas gravés dans un traité contraignant. Alors que la conférence de l'ONU sur le climat est sur le point de débuter à Paris, ces déclarations ont semé le doute : si le président Obama ne peut pas s'engager par un traité, les engagements pris à l'issue de la conférence seront-ils tenus ? Que vaut la signature du président Obama ? 5 questions pour comprendre.

1Pourquoi Barack Obama ne peut-il pas s'engager sur le objectifs climatiques par un traité contraignant ?

Tout traité doit être approuvé par le Sénat américain à une majorité des 2/3. Or, depuis 2014, les Républicains, dont la majorité ne partagent pas l'engagement de Barack Obama sur le climat, contrôlent le Sénat. 

Le texte n'aurait donc aucune chance d'être adopté. C'est pourquoi l'administration Obama propose d'inclure les méthodes qui permettent de réduire les gaz à effet de serre dans le traité, mais pas les objectifs.

2Si un traité ne peut être adopté, quelle alternative pour le président ?

Les Etats-Unis peuvent s'engager à l'international via les ''accords exécutifs du Congrès''. Les "congressional executive agreements" nécessitent l'approbation des 2 chambres – le Sénat et la Chambre des Représentants. 

Mais même si Barack Obama obtient cette majorité simple, ajoute Tom Ginsburg, professeur de droit international à l'université de Chicago “une règle informelle permet au Sénat de bloquer les choses de fait, avec seulement 40 votes” : l'obstruction parlementaire (filibustering”). Pour l'éviter, l'administration Obama doit obtenir les votes d'au moins 60 sénateurs (sur un total de 100).

3Que faire en cas d'échec au Congrès ?

"Les Etats-Unis n'ont pas ratifié Kyoto et ne rechercheront peut-être pas à ratifier formellement le nouveau traité", explique le Pr Ginsburg. "Mais Obama pourrait tout de même mettre en oeuvre des nombreux objectifs [du traité] en utilisant son pouvoir exécutif".

Sur certains points de l'accord, le président pourrait donc adopter des ordres exécutifs en vertu de lois qui existent déjà. Le président peut proposer de nouvelles règles via l'EPA, l'Agence de Protection Environnementale américaine, dont le directeur est nommé par le président.

"Le président américain pourrait par exemple proposer de nouvelles règles en vertu du Clean Air Act", estime le juriste. Le Clean Air Act est un texte de loi qui confère au gouvernement fédéral le pouvoir de réguler les polluants qui menacent la santé publique.

Ainsi, "l'accord [issu de la COP21] donnera une protection politique à de nouvelles règles plus agressives"Les règles ainsi adoptées par l'exécutif ne sont pas soumises au "filibustering" du Congrès.

Restent les obstacles juridiques. "Aux Etats-Unis, nous avons une culture du contentieux", affirme le Pr Ginsburg. "Même après ratification d'un traité, son application peut être remise en question par la justice".

En effet, lorsque l'Agence de Protection Environnementale américaine adopte une nouvelle règle, celle-ci est remise en question par un tribunal. Individus, entreprises, voire même les Etats qui s'estiment lésés par cette nouvelle règle peuvent en effet recourir à la justice. De fait, cela repousserait l'application du traité attendu à Paris.

4Les Républicains pourront-ils revenir sur l'héritage d'Obama ?

Le candidat républicain en tête des sondages Donald Trump répète régulièrement que, s'il est élu, il réduirait drastiquement les financements de l'EPA. Et il n'est pas le seul Républicain à vouloir se désengager des politiques pro-environnement de Barack Obama.

Et en effet, la prochaine administration (qui entrera en fonction en janvier 2017) pourra proposer de nouvelles règles auprès de l'EPA. Ces règles pourront détricoter les mesures de protection de l'environnement décidées par Obama. Mais, du fait de la durée des procédures légales, “cela prendrait du temps”, précise le professeur Ginsburg. Entretemps, on peut imaginer une mobilisation des lobbys pro-environnement et de la société civile pour empêcher ce "détricotage".

Autres leviers pour le prochain président :  nommer de nouveaux juges conservateurs à la Cour Suprême; ou tenter de modifier le "Clean Air Act",  la base légale des mesures climatiques - à condition qu'il possède une majorité à la Chambre des Représentants et 60% au Sénat, pour éviter le "filibustering". Peu probable, selon le Pr Ginsburg.

Le successeur de Barack Obama pourrait également choisir de retarder la mise en oeuvre des mesures climatiques en ne leur apposant pas le sceau de l'exécutif.

En bref, l'application d'un éventuel accord de Paris dépendra beaucoup de la bonne volonté du prochain président.

COP21 : Pourquoi Barack Obama et John Kerry ne veulent pas d'un traité contraignant

La conférence de l'ONU sur le climat débutera à Paris le 29 novembre, avec pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Cela passe, pour François Hollande, par la signature d'un accord "universel, durable, contraignant" entre les Etats-parties à la conférence.

En septembre dernier, le chef d'Etat français affirmait en effet que si le texte n'avait pas de force légale, la France ne le soutiendrait pas. "Il s'agit d'actes, il ne s'agit pas de proclamations".

Les déclarations du secrétaire d'Etat américain John Kerry au Financial Times ont donc provoqué un tollé, il y a quelques jours. Il n'y aura "pas d’objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre] juridiquement contraignants", avait-il affirméFrançois Hollande a réagi en répétant que l'accord international conclu à Paris serait "contraignant", sans quoi "il n’y aura pas d’accord".

Pourquoi cette dissonance ? L'administration Obama refuse-t-elle d'engager les Etats-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique sur plusieurs années ? 3 questions pour mieux comprendre.

Les Etats-Unis tentent-ils de saboter la COP21 ?

Non. Barack Obama veut laisser le souvenir d'un président à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique. Il n'a donc aucun intérêt à saboter la COP21.

Pour autant, il ne peut pas s'engager sur un traité contraignant. "A ce stade, il est prématuré de se prononcer sur la forme légale finale de l'accord", a affirmé Ben Rhodes, conseiller national adjoint pour les Communications stratégiques des États-Unis, lors d'un appel avec des journalistes. Il a ajouté que la forme légale du texte dépendra de son contenu.

Alors, quel est le problème ?

Selon la Constitution américaine, tout traité doit être approuvé par le Sénat américain à une majorité des 2/3. Or, depuis 2014, les Républicains contrôlent le Sénat. Ces derniers ne partagent pas l'engagement de Barack Obama sur le climat. 

C'est pourquoi John Kerry ne veut pas inclure les mesures les plus contraignantes dans un traité international : le texte n'aurait aucune chance d'être adopté. 

François Hollande l'a lui-même affirmél'administration Obama fera face à des difficultés au Congrès pour faire ratifier tout traité. L'apparent conflit est donc surtout une question légale, et de communication.

Suite à la publication de l'interview de John Kerry, le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius avait d'ailleurs regretté "une formulation qui aurait pu être plus heureuse" sans remettre en question la volonté politique de Kerry.

Pourquoi John Kerry a-t-il mentionné l'accord de Kyoto ?

L'accord de Kyoto fixait des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Signé en 1997, il n'a jamais été ratifié par le législateur américain et est donc resté lettre morte.

"Nous avons tiré les dures leçons de Kyoto, et tenu compte du besoin d'un [accord entre les partis démocrate et républicain]", a affirmé Paul Bodnar, un conseiller d'Obama sur le sujet du réchauffement climatique, au téléphone avec des journalistes. "Nous en avons conclu que les objectifs climatiques doivent être fixés par les pays eux-mêmes, et non pas imposés à eux." En clair : les méthodes qui permettent de réduire les gaz à effet de serre seraient inscrites dans le traité, mais pas les objectifs.

On parle alors de soft law : le traité peut ne pas imposer d'obligations légales, mais malgré tout permettre aux pays de coordonner leurs actionsexplique Tom Ginsburg, professeur de droit international à l'université de Chicago. “Bien sûr, ce n'est pas la meilleure option”, ajoute-t-il, “mais parfois, c'est ce qu'on peut obtenir de mieux”.

Même du côté des lobbys pro-environnement, on se satisfait du "moins pire". “On ne peut pas appeler [le texte] un traité, parce qu'un traité nécessiterait des votes que nous n'avons pas" plaide John Coequyt, chargé des questions climatiques à Sierra Club, un lobby pro-environnement qui conseille l'administration Obama. Les dispositions centrales de l'accord doivent être contraignantes. Mais les autres engagements ne pourront pas être contraignants sur le plan légal”.

Pour en savoir plus : COP 21 : Barack Obama peut-il engager les Etats-Unis pour plusieurs années ?

Revue de presse : une vidéo montre un jeune Noir abattu par un policier, des insignes nazis dans le métro de NY

Tous les jours de la semaine, retrouvez la revue de presse américaine en 5 infos :

Manifestations à Chicago après la publication d'une vidéo montrant un Noir de 17 ans abattu par un policier

La vidéo publiée mardi par la police de Chicago montre un jeune homme s'écrouler, mort, sur le tarmac, après avoir été abattu par un policier qui visiblement s'acharne sur l'homme à terre. Il s'agit de Laquan McDonald, 17 ans, noir, qui a succombé sous les balles de l'officier Jason Van Dyke l'année dernière. Ce dernier est accusé de meurtre au premier degré. Il aurait tiré 16 fois sur la victime, qui portait un couteau mais n'aurait pas adopté une attitude menaçante envers les policiers, selon les témoins. L'officier affirme quant à lui avoir eu peur pour sa sécurité et celles de ses collègues.

C'est la justice qui a ordonné de rendre la vidéo publique, à la demande d'un journaliste. Attention, ces images peuvent choquer :

Les manifestations font écho à celles qui ont récemment secoué Minneapolis, Ferguson (où le jeune noir Michael Brown a été tué par un policier l'année dernière) ou Baltimore (où Freddie Gray, 25 ans, est mort des suites de son arrestation musclée cette année), mais sont moins violentes, selon le New York Times. 

La vidéo a été publiée dans un contexte de tensions raciales exacerbées, notamment dans le milieu universitaire. Les étudiants inspirés du mouvement antiraciste "Black Lives Matter" ont récemment dénoncé l'inaction des autorités face au racisme sur plusieurs campus américains.

A New York, un enfant abandonné dans une crèche de Noël

Le nourrisson, âgé de quelques heures, a été retrouvé en bonne santé dans une église du Queens. Une vidéo montre sa mère qui abandonne l'enfant, dont le cordon ombilical n'avait pas été coupé. Il a été retrouvé par un agent d'entretien qui arrangeait la crèche.

L'état de New York autorise les parents à abandonner leurs enfants dans certains endroits, dont les hôpitaux ou les églises, à condition d'informer quelqu'un de la présence de l'enfant. Ce n'était pas le cas ici, rappelle le NYT.

Les affiches de la série "Man in the High Castle", arborant des symboles nazis, retirées du métro de NY

"Man in the High Castle", la nouvelle série d'Amazon décrit un univers parallèle, dans lequel Hitler gagne la Seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis sont alors divisés en deux territoires, l'un occupé par les Nazis, l'autre par le Japon.

Les publicités qui faisaient sa promotion dans le métro de New York montraient le symbole d'un aigle impérial évoquant le nazisme, ainsi que le drapeau arboré par le Japon pendant la Seconde guerre mondiale, tous deux légèrement modifiés. Pas de quoi satisfaire le maire de la ville Bill de Blasio, qui a qualifié les affiches d' "irresponsables" et d'"offensantes" pour les vétérans et les survivants de l'Holocaust. Après plusieurs plaintes, elles seront retirées par Amazon.

L'exode de Thanksgiving malgré les craintes d'attentats

Près de 50 millions d'Américains seront sur les routes - en voiture, avion, bus ou train - pour le long week-end de Thanksgiving. Ils profitent de prix du carburant historiquement bas.

L'exode de Thanksgiving ne sera visiblement pas remis en cause par le risque d'attentat signalé par le département d'Etat américain (équivalent du ministère des affaires étrangères). En début de semaine, celui-ci mettait en garde les Américains qui prévoient de voyager. "Les informations disponibles suggèrent qu'ISIL (aussi connu sous de nom de Daech), Al-Qaïda, Boko Haram et d'autre groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans plusieurs régions"indique le site du département d'Etat.

"Airbnbsex" : La plateforme de réservation Airbnb utilisée comme site de rencontre

Business Insider a rencontré des utilisateurs d'Airbnb, un site qui permet de réserver le logement d'un particulier, qui s'en servent comme d'un site de rencontre. Le site, créé en 2008 par une société de San Francisco, propose à ses membres d'afficher leur photo pour mieux connaître celui qui loue ou propose la chambre. Certains en profitent pour choisir des potentielles rencontres.

Dans la majorité des cas, la pratique est consensuelle, selon BI, "mais un petit nombre d'incident suggèrent que la plateforme pourrait être exploitée par les loueurs", qui dans certains cas imposent à leurs "invités" de dormir dans leur propre chambre, voire leur propre lit.

Le système d'évaluation des utilisateurs par les utilisateurs (qui laissent des commentaires sur les loueurs) est voué à empêcher ce genre de dérives.

A.N.

Rencontre Hollande/Obama : pas de grande coalition avec la Russie sans transition politique en Syrie

Depuis les attentats de Paris, on avait senti une inflexion de la part de François Hollande quant à la possibilité d'une "grande coalition" avec la Russie, contre l'Etat islamique. Elle ne semble plus à l'ordre du jour.

Ce mardi, François Hollande faisait étape à Washington dans son tour du monde pour convaincre ses alliés d'intensifier la lutte contre l'Etat islamique, l'organisation terroriste responsable des attentats du 13 novembre en région parisienne. Après presque 2 heures d'entretien à la Maison blanche avec son homologue américain, François Hollande a donné une conférence de presse conjointe avec Barack Obama.

La conférence était ponctuée de moments d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre - dont un "Nous somme tous Français", en français dans le texte, de Barack Obama. Elle n'a débouché sur aucune nouvelle annoncePas de date de départ pour le président syrien Bachar al-Assad, dont le pays est en guerre civile depuis 4 ans. Pas d'envoi de soldats au sol, mais une "intensification des frappes" aériennes et de la collaboration des services de renseignement annoncée par François Hollande. Et surtout : pas de coalition avec la Russie si celle-ci continue à soutenir al-Assad.

Pourtant, après les attentats du 13 novembre, la France avait montré des velléités de coopération avec Moscou. La conférence a mis les choses au clair ce mardi : la "grande coalition" avec la Russie n'est pas à l'ordre du jour - sauf à ce que Moscou cesse de frapper les rebelles anti-Assad en Syrie, et accepte de concentrer sa force de frappe sur l'Etat islamique.

"Nous avons une coalition de 65 pays qui luttent activement contre l'Etat islamique depuis un moment", a déclaré le président Obama. "La Russie a une coalition de 2, l'Iran et la Russie, qui soutiennent Assad. Etant donné les capacités militaire de la Russie et son influence sur le régime d'Assad, leur coopération serait d'une aide précieuse pour résoudre la guerre civile en Russie, et nous permettrait de nous re-concentrer sur l'Etat islamique".

 

Nos correspondants Valérie Astruc et Jacques Cardoze étaient à la Maison blanche :

La rencontre entre Hollande et Obama avait lieu dans un contexte tendu : le matin-même, la Turquie avait abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne, invoquant une violation de son espace aérien. Les chefs d'Etat ont invoqué le manque d'informations à ce stade pour écourter leurs réponses à ce sujet. "Ma première priorité est d'éviter l'escalade" entre Moscou et Ankara, a déclaré Barack Obama. 

Le président français, qui avait accueilli à l'Elysée le premier ministre britannique David Cameron en début de semaine, poursuit son tour du monde des alliés avec une visite à Moscou jeudi. Di'ci la fin de la semaine, il aura vu les chefs d'Etat allemand, italien, canadien et chinois; ainsi que le président du Conseil européen et le premier ministre turc.

Et retrouvez notre live-tweet de la conférence :

Live Blog François Hollande en visite à Washington pour aborder la lutte contre l'Etat islamique
 

Revue de presse américaine : Hollande à Washington pour aborder la lutte contre Daech

La revue de presse américaine du jour en 5 minutes, pour 5 infos :

François Hollande en visite à Washington pour renforcer la coalition anti-Etat islamique

La rencontre entre Hollande et Obama a lieu dans un contexte tendu : la Turquie a abattu ce matin un avion militaire russe près de la frontière syrienne, invoquant une violation de son espace aérien. En France, plus d'une semaine après les attentats du 13 novembre, un objet suspecté d'être une ceinture explosive a été retrouvé lundi soir dans une poubelle de Montrouge. La Belgique est quant à elle toujours en état d'alerte. 

Aux Etats-Unis, le département d'Etat américain met en garde ses citoyens qui entendent voyager d'ici février 2016. "Les informations disponibles suggèrent qu'ISIL (aussi connu sous de nom de Daech), Al-Qaïda, Boko Haram et d'autre groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans plusieurs régions", apprend-on sur le site du département, qui est l'équivalent du ministère des affaires étrangères. 

La veille, le président français avait accueilli à l'Elysée le premier ministre britannique David Cameron, qui lui a exprimé son soutien dans la lutte contre le terrorisme. Jeudi, François Hollande continuera son tour du monde des alliés avec une visite à Moscou.

Objectifs de la visite, selon Le Monde qui cite l'Elysée :

-obtenir une intensification des frappes contre l'Etat islamique

-le renforcement du soutien aux rebelles anti-Assad qui ne sont pas alliées à l’EI

-renforcement du contrôle financier sur les trésors de guerre des islamistes

-Mais il s'agit aussi d'un "affichage politique", selon le quotidien,"visant à mettre en scène une unité franco-américaine sur la question centrale du départ, à terme, du président Bachar Al-Assad"

"Or", ajoute le journal, "le rapprochement opéré par François Hollande avec Moscou, principal soutien du régime syrien avec l’Iran, suscite des interrogations à Washington".

Le Monde : Les visites compliquées de François Hollande à Washington et Moscou

Des manifestants du mouvement "Black Lives Matter" tués par balles à Minneapolis

Au cours d'une manifestation qui dénonçait la mort d'un Noir sous les balles d'un policier, cinq personnes ont été atteintes par balles à Minneapolis (midwest). Leur vie n'est pas en danger. Les protestataires faisaient partie d'un groupe qui défilait quotidiennement aux environs de la station de police locale, depuis la mort de Jamar Clark, le 15 novembre.

Trois adeptes de la théorie du "suprémacisme blanc" (une croyance selon laquelle il existe une race blanche, qui serait supérieure aux autres) sont suspectés d'avoir tirés.

Les manifestants sont membres du mouvement anti-racisme "Black Lives Matter" ("les vies des noirs comptent"), né après la mort d'un jeune noir en 2012. Le mouvement a récemment fait la une des journaux pour son influence au sein du monde universitaire. Ses membres se mobilisent régulièrement contre les violences policières.

Washington Post : 5 manifestants de Black Lives Matter touchés par balles à Minneapolis; la police recherche des suspects blancs (anglais)

Malgré les tensions, John Kerry affiche son soutien à Israël

Malgré les relations tendues entre l'administration Obama et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a tenu à afficher son soutien à Israël ce mardi, face à la vague d'attentats palestiniens

Selon les autorités israéliennes, au moment même où l'avion de John Kerry atterrissait à Tel Aviv, un Palestinien lançait sa voiture contre un groupe de soldats israéliens à Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée.

Kerry a cependant évité les sujets qui fâchent, dont la création Etat palestinien indépendant ou les conditions de vie des Palestiniens.

TV5 Monde : Kerry affirme le soutien américain à Israël en pleine vague de violences

L'économie américaine en croissance de 2% au 3e trimestre

...plus exactement, 2,1%, par rapport à l'année passée. C'est mieux que ce à quoi s'attendaient les analystes, mais moins bien qu'au printemps.

En 2015, comme en 2014, le taux de croissance du PIB américain devrait s'établir aux environs de 2,5%. Le taux de chômage a atteint un plancher de 5% en octobre.

New York Times : L'économie américaine croît de 2,1% au troisième trimestre (anglais)

Une carte de métro pas comme les autres montre les calories dépensées en marchant à New York

La carte, dénichée par Quartz, indique comment gagner du temps et dépenser de l'énergie en marchant d'une station à l'autre, au lieu de prendre le métro. L'occasion de rappeler que 70% de la population américaine est en surpoids ou obèse, une maladie notamment liée au manque d'exercice.

Quartz : Une carte du métro de New York montre les calories brûlées en marchant d'une station de métro à l'autre (anglais)

Retrouvez également la revue de presse sur notre page Facebook.

A.N.

"Etat islamique", ISIS, ISIL ou "Daech" ? Cette vidéo récapitule le débat en 1 minute

Faut-il qualifier le groupe terroriste responsable des attaques de Paris du 13 novembre d' "Etat islamique" - un titre que revendiquent les djihadistes pour affirmer leur ambition de représenter tous les Musulmans au sein d'un Etat fonctionnel - ou "Daech" - la traduction en arabe de l'acronyme "Etat islamique d'Irak et du Levant" ?

Dans un discours prononcé en Turquie trois jours après les attaques qui ont fait 130 morts à Paris ce mois-ci, le président Obama a utilisé le terme d'ISIL ("Islamic State of Iraq and the Levant" - Etat islamique en Irak et au Levant), un nom abandonné par l'organisation terroriste en juin 2014 après sa progression en Irak. Le Levant est un terme géographique recouvrant une région du Moyen-Orient et qui inclut en général la Syrie, la Jordanie, Israël, le Liban et les territoires palestiniens. 

Pour parler de l'organisation terroriste, les médias américains utilisent quant à eux souvent l'acronyme ISIS (Islamic State in Iraq and Syria - l'Etat islamique en Irak et en Syrie; ou the Islamic State of Iraq and al-Sham - l'Etat islamique d'Irak et d'Al-Sham, qui désigne notamment l'actuelle Syrie).

L'administration Obama utilise également le mot "Daech", comme le fait le président français François Hollande.

Le choix des mots est lourd de sens. L'année dernière, le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius plaidait pour ne pas utiliser le terme d' "Etat islamique" car le groupe terroriste n'est, disait-il, pas un Etat"Il voudrait l’être, il ne l’est pas. Et c’est lui faire un cadeau que de l’appeler 'Etat'." Il notait également que l'utilisation de l’expression Etat islamique "occasionne une confusion : islam/islamisme/musulman. Il s’agit de ce que les arabes appellent Daech et de ce que j’appelle pour ma part les égorgeurs de Daech" a-t-il ajouté.

Les médias américains eux-aussi choisissent leur vocabulaire avec précaution. La radio publique NPR a reçu des plaintes d'auditeurs qui réclamaient l'usage de "Daech". En général, NPR décrit le groupe djihadiste comme "une organisation qui se décrit comme l'Etat islamique" ou utilise le terme "ISIS" à l'antenne. Les mots "Etat islamique" sont la "traduction en anglais la plus claire et la plus courte du nom de l'organisation", justifie NPR. Par ailleurs, les Américains sont désormais accoutumés au terme "ISIS".

Le média américain NowThis News a tenté de récapituler les significations d' "ISIS" et de "Daech" ("Daesh" en anglais) dans une vidéo d'1 minute :

Traduction :

Est-il temps d'arrêter de les appeler "ISIS", et d'essayer de les appeler "Daech" ?

Mais pourquoi ? Tout est dans le jeu de mots. "Daech" est l'acronyme du nom d'ISIS en arabe (the Islamic State of Iraq and Al-Sham'). Mais [ce nom] a une sonorité proche de "dahes", une insulte qui fait référence à "ceux qui propagent la discorde" en arabe. 

Et quand vous les appelez "Etat islamique", vous légitimez en quelque sorte à leur prétention à représenter un Etat-nation.

Utiliser le nom d'ISIS peut aussi suggérer qu'ils représentent la religion musulmane. Et c'est une idée à laquelle tentent de s'opposer les Musulmans du monde entier.

ISIS déteste tant le nom de Daech qu'ils ont menacé de couper la langue de ceux qui l'utilisent. Mais on devrait les nommer comme ce qu'ils sont, et non pas ce qu'ils veulent être.

Alors Daech/l'Etat islamique/ISIS/ISIL est-il un Etat ? Ou, comme l'a déclaré le président Obama le 16 novembre, n'est-il "qu'un réseau de tueurs qui brutalisent les populations locales" ?

Selon le sociologue allemand Max Weber, l'Etat possède par définition "le monopole de la violence légitime". L'Etat islamique possède indiscutablement le monopole de la violence sur les population des territoires dominés par l'organisation, dans l'est de la Syrie et l'ouest de Irak. Mais comme l'affirme Obama, cette violence n'est pas légitime si elle est imposée aux populations locales.

"On accorde du crédit au récit d'ISIL [l'État islamique en Irak et au Levant] lorsqu'on agit comme s'il s'agissait d'un Etat et que nous utilisons des tactiques militaires routinières, qui ont été pensées pour combattre un Etat qui attaque un autre Etat. Ce n'est pas ce dont il s'agit ici", a affirmé le président Obama. Le même jour, face au parlement réuni en Congrès, François Hollande déclarait que la France était "en guerre" contre Daech.

Si l'organisation djihadiste n'est pas reconnue comme un Etat par les présidents français et américain, l'EI dispose "d'une assise territoriale, de ressources financières et de capacités militaires" qui lui ont permis de commettre des "actes de guerre [le vendredi 13 novembre à Paris et près du Stade de France]", affirmait le président français à Versailles.