Depuis les attentats de Paris, on avait senti une inflexion de la part de François Hollande quant à la possibilité d'une "grande coalition" avec la Russie, contre l'Etat islamique. Elle ne semble plus à l'ordre du jour.
Ce mardi, François Hollande faisait étape à Washington dans son tour du monde pour convaincre ses alliés d'intensifier la lutte contre l'Etat islamique, l'organisation terroriste responsable des attentats du 13 novembre en région parisienne. Après presque 2 heures d'entretien à la Maison blanche avec son homologue américain, François Hollande a donné une conférence de presse conjointe avec Barack Obama.
La conférence était ponctuée de moments d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre - dont un "Nous somme tous Français", en français dans le texte, de Barack Obama. Elle n'a débouché sur aucune nouvelle annonce. Pas de date de départ pour le président syrien Bachar al-Assad, dont le pays est en guerre civile depuis 4 ans. Pas d'envoi de soldats au sol, mais une "intensification des frappes" aériennes et de la collaboration des services de renseignement annoncée par François Hollande. Et surtout : pas de coalition avec la Russie si celle-ci continue à soutenir al-Assad.
Pourtant, après les attentats du 13 novembre, la France avait montré des velléités de coopération avec Moscou. La conférence a mis les choses au clair ce mardi : la "grande coalition" avec la Russie n'est pas à l'ordre du jour - sauf à ce que Moscou cesse de frapper les rebelles anti-Assad en Syrie, et accepte de concentrer sa force de frappe sur l'Etat islamique.
"Nous avons une coalition de 65 pays qui luttent activement contre l'Etat islamique depuis un moment", a déclaré le président Obama. "La Russie a une coalition de 2, l'Iran et la Russie, qui soutiennent Assad. Etant donné les capacités militaire de la Russie et son influence sur le régime d'Assad, leur coopération serait d'une aide précieuse pour résoudre la guerre civile en Russie, et nous permettrait de nous re-concentrer sur l'Etat islamique".
Nos correspondants Valérie Astruc et Jacques Cardoze étaient à la Maison blanche :
La rencontre entre Hollande et Obama avait lieu dans un contexte tendu : le matin-même, la Turquie avait abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne, invoquant une violation de son espace aérien. Les chefs d'Etat ont invoqué le manque d'informations à ce stade pour écourter leurs réponses à ce sujet. "Ma première priorité est d'éviter l'escalade" entre Moscou et Ankara, a déclaré Barack Obama.
Le président français, qui avait accueilli à l'Elysée le premier ministre britannique David Cameron en début de semaine, poursuit son tour du monde des alliés avec une visite à Moscou jeudi. Di'ci la fin de la semaine, il aura vu les chefs d'Etat allemand, italien, canadien et chinois; ainsi que le président du Conseil européen et le premier ministre turc.
Et retrouvez notre live-tweet de la conférence :