Democracy Spring: devant le Capitole, les citoyens réclament plus de démcoratie

« C’est nous, la démocratie ! » entend-on scander devant le Capitole. Plusieurs milliers de manifestants se sont en effet rassemblés dimanche après-midi au cœur de la capitale américaine, pour demander un « réveil de la démocratie aux Etats-Unis. »

L’événement était organisé dans le cadre de « Democracy Spring », Le Printemps de la Démocratie, un groupe qui met en place depuis le début de la semaine des événements pour promouvoir la démocratie aux Etats-Unis. Leur but : faire en sorte que chaque citoyen américain soit représentés au gouvernement. 900 personnes ont déjà été arrêtées durant la semaine en marge de leurs manifestations.

De nombreux groupes et associations se sont joints à la marche, parmi lesquels des écologistes, des vétérans, ou encore Occupy Wall Street. Mais malgré la diversité des personnes et des revendications, certains points communs se sont quand même détachés : les manifestants demandaient un meilleur accès au vote – ainsi que la suppression de la nécessité d’une pièce d’identité pour pouvoir voter – et une séparation des mondes politique et financier.

Sarah et Mike sont venus tout droit de New York City pour participer à l'événement. "Cette marche a lieu car en ce moment les droits et la démocratie diminuent," explique Mike. "Il faut que ce soit les gens qui choisissent leurs dirigeants, et non les dirigeants qui choisissent qui sera ou non en mesure de voter."

Sarah ajoute : "Le peuple n’a pas vraiment de pouvoir de décision, c’est ça que nous voulons changer."

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En tête de cortège, Becky Green est venue avec Code Pink, une association de femmes qui se battent pour la paix et la démilitarisation. Aux revendications de Democracy Spring, elle ajoute la nécessité de réguler la vente et le port des armes. "C’est important de sensibiliser le maximum de personnes aux enjeux que nous défendons aujourd’hui," dit-elle. "Souvent on a l’impression que la population ne veut plus se battre. Nous voulons montrer qu’il n’est jamais trop tard pour essayer de changer les choses."

En cette année d’élections, une question semble également se poser : que penser des partis américains traditionnels ? Pour Sarah, "le système électoral américain n’est pas propice à la démocratie. Nous, les citoyens, devrions être plus consultés." Mike fais un signe de la tête en direction du Capitole. "Les institutions sont à la fois toutes proches, et inatteignables," dit-il.

De telles initiatives fleurissent en ce moment dans de nombreux pays, symptômes d’une crise sociale et politique qui semble devoir s’éterniser. Democracy Spring serait-il le cousin outre-atlantique de Nuit Debout ? Ici comme en France, le revendication est la même : remettre la parole citoyenne au centre de la vie politique.

A.P.

[Vidéo] Canada: la révolution Trudeau

La diversité, c'est le credo de Justin Trudeau. Le nouveau Premier ministre, élu en novembre dernier, a constitué un gouvernement paritaire, et composé de ministres venant de toutes origines et classes sociales.

"Plus on a de perspectives différentes, qui travaillent ensemble sur un même projet, plus on est capables de répondre à de nouveaux défis," dit-il.

En seulement quelques mois, il a également fait arriver près de 25 000 réfugiés syriens, a annoncé la dépénalisation du canabis, et s'est engagé à réduire les émissions de gaz rapidement.

Notre reportage, par Jacques Cardoze et Laurent Desbois.

 

Débat démocrate: dernières passes d'armes pour Clinton et Sanders

Ambiance de stade au Brooklyn Navy Hall: hymne national, ovations des candidats, et foule en délire qui siffle et applaudit. On se croirait presque à un match de hockey - une finale, même, car c'est a priori le dernier débat démocrate des primaires. Bernie Sanders et Hillary Clinton ont donc débattu jeudi soir, à quelques jours de la primaire de New York.

Après cinq minutes de débats, les dernières polémiques étaient déjà sur le tapis: la position de Clinton sur la guerre en Irak, l'interview de Sanders au Daily News, qui est plus "qualifié" que qui pour être nominé... Mais malgré l'ambiance électrique et les sujets déjà vus et revus ces derniers jours, le débat démocrate a quand même été l'occasion de refaire un point sur les positions des deux candidats.

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Une première mi-temps favorable à Sanders

Le débat commence sur les banques; comme souvent, Sanders reproche à Clinton d'être trop conciliant avec celles-ci, et rappelle ses discours à Goldman Sachs, payés par le groupe. Pourquoi ne veut-elle pas publier les textes de ses discours à Goldman Sachs ? A nouveau, elle refuse. Bernie Sanders dit qu'il n'a jamais fait de discours payés. Il annonce également qu'il va publier ses rapports de taxes 2014 vendredi.



"La Secrétaire d'Etat Clinton a rabroué les banques. Oh mon dieu, elles ont du être terrassées." B. Sanders

Gros dérapage de Clinton sur le salaire minimum. Après une tirade de Sanders qui réitère sa volonté de monter le salaire minimum à 15 dollars, elle s'embrouille. Soutient-elle aussi cette mesure ? Elle semble pour la première fois dire que oui, avant de se rétracter. Dans la salle, personne ne semble avoir compris sa position.

Deuxième et troisième mi-temps: écologie, sécurité et éducation.

Rapport de force plus inégal lors de cette deuxième partie, qui s'ouvre sur les questions d'écologie et de sécurité. Si les candidats soutiennent tous les deux la transition énergétique, ils s'opposent plus sur la question de l'OTAN. Faut-il en sortir ? Le réformer ? Bernie Sanders balaie le rapprochement avec Trump sur cette position, et les deux candidats concèdent que les pays européens devraient payent plus pour leurs défenses. Une chose est sûre, l'OTAN sera probablement un sujet qui reviendra plus tard lors des débats présidentiels.

Autre sujet de discorde: l'éducation et la sécurité sociale. Sanders défend à nouveau l'éducation gratuite pour tous, ainsi qu'un meilleur système de santé - sans s'appesantir très longtemps sur les moyens de financer ses changements. Une faille que Clinton ne manque pas de relever; et qui illustre d'ailleurs une bonne partie du débat:

Résumé du débat: Sanders: "Voilà ce que nous ferons." Clinton: "Sois réaliste."

Bilan

Clinton est donnée gagnante à la primaire de New York mardi prochain; elle démarrait donc a priori le débat avec une petite avance. Pourtant, elle n'est pas sortie de ce débat sous son meilleur jour. Non-réponse aux questions, contradictions...les sondages, qui montrent une remontée de Sanders, l'auraient-elle perturbée?

Clinton semblait cependant plus concentrée sur la course des primaires et sur la prochaine échéance new-yorkaise. Elle a plusieurs fois salué l'électorat de New-York, a rappelé combien elle était "heureuse d'être à Brooklyn," et son passé d'élue de l'état. Elle a de plus évoqué ses similitudes avec Barack Obama se comparant à lui notamment sur son rapport aux banques, sur l'écologie et sur la Cour Suprême - rappelons que Barack Obama ne s'est pas (encore) ouvertement déclaré en faveur de Clinton.

Quant à Sanders, il a probablement remporté la bataille de la forme, continuant de développer son discours anti-establishment. Sur le fond, il est allé moins loin que Clinton dans le traitement des détails. S'adapte-il au format du débat, ou veut-il éviter les écueils ? Reste à voir si ce débat tant attendu aura une influence sur les résultats de mardi.

Maison Blanche: dernière Fête de la Science pour Obama

"La Fête de la Science est une des choses les plus amusantes qu'il m'est arrivé de faire pendant mon mandat en tant que Président des Etats-Unis - mais elle a aussi une grande importance," a déclaré Barack Obama mercredi, à l'ouverture de son discours lors de la Fête de la Science à la Maison Blanche. Un évènement annuel, que le Président a lancé pour la première fois il y a six ans, et qui vise à récompenser les élèves et les étudiants lauréats de compétitions scientifiques.

Transmettre aux plus jeunes l'amour de la science

Des élèves originaires de tous les états américains été venus présenter leurs projets et leurs inventions dans les jardins et les salons de la Maison Blanche. Jacob Leggette, 9 ans, arrive de Baltimore. Il est passionné par le code et l'informatique depuis qu'il a 2 ans, "âge auquel il a effacer l'intégralité des dossiers de l'ordinateur de sa grand-mère - heureusement, il a réussi à tout retrouver ensuite." Son truc, aujourd'hui, c'est les imprimantes 3D. Il a d'ailleurs montré à Barack Obama un Maison Blanche miniature qu'il a imprimée grâce à l'un de ces appareils.

Quant à Anarood, 16 ans, il a, étant enfant, entendu parler de vaccins qui, transportés trop longtemps hors du frigo, devenaient inutilisables lorsqu'ils arrivaient à destination. Il a donc inventé un petit frigo roulant, spécialisé dans le transport des vaccins.  

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Ce groupe d'élèves âgées de six ans travaillent, avec leur professeur, sur des outils permettant aux personnes dyslexiques d'apprendre plus facilement.

Ouvrir la recherche scientifique à tous

Barack Obama a tenu à souligner l'importance de la recherche scientifique: "Grâce à la science, on peut surpasser les plus grands challenges de notre époque," a-t-il déclaré. "Les maladies, les changements climatiques, et bien d'autres choses peuvent ainsi être améliorées - et nous permettre à tous de vivre dans de meilleures conditions."

La science et la médecine ont d'ailleurs une importance non négligeable dans le budget américain pour 2017, présenté en février dernier par le Président. En effet, 755 millions de dollars supplémentaires seront alloués à l'Institut National de la Santé pour la recherche contre le cancer; 400 millions pour la recherche sur les voitures propres et autoguidées; 120 millions pour la formation de plus de professeurs d'informatique; ou encore plusieurs centaines de millions de dollars pour la prévention contre le virus Zika.

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Enfin, le Président a rappelé l'importance d'ouvrir la recherche scientifique à ceux qui y sont les moins représentés: les femmes et les personnes issues de classes sociales défavorisées. "Nous ne gagnerons pas avec la moitié de l'équipe," a-t-il dit. "Il faut que chacun puisse s'intéresser à la science, et que tous les élèves aient les mêmes chances d'y être sensibilisé."

Les élèves présents aujourd'hui semblent d'ailleurs bien représenter cette diversité chère à Barack Obama. Peu sont issus d'une famille de scientifiques; pour beaucoup, l'intérêt pour la science était d'abord un intérêt personnel, qui s'est développé ensuite grâce à l'école.

Avec la Fête de la Science, Obama a réussi le pari de mettre en lumière les plus jeunes chercheurs des Etats-Unis. Le succès de la dernière édition de sa présidence ne peut qu'être encourageant pour la suite.

A.P.

Journée pour l'égalité des salaires: aux Etats-Unis, beaucoup reste à faire

21% : c'est la différence moyenne entre les salaires des hommes et des femmes aux Etats-Unis. En cette Journée pour l'égalité des salaires, Carolyn Maloney, représentante démocrate du 12ème district de New York, et Patricia Arquette, actrice reconnue notamment pour son rôle dans le film Boyhood, ont pris la parole ensemble pour dénoncer la persistance de ces différences.

Des inégalités parmi les inégalités

Les chiffres sont en effet assez édifiants. Aucun des états américains n'atteint l'égalité salariale. Chez les meilleurs élèves, le District of Columbia et l'état de New York, les femmes gagnent respectivement 89,6 et 86,8 centimes lorsqu'un homme gagne $1. En bas du classement: le Wyoming, l'Utah ou la Louisiane, où elles gagnent moins de 70 centimes. Les états ruraux ont dans l'ensemble des plus grands écarts de salaires que les états urbains. 

Mais les inégalités s'expriment aussi en fonction des âges et des origines. Les femmes âgées de plus de 75 ans ont ainsi deux fois plus de chances d'être pauvres que les hommes. Quant à celles issues des minorités hispaniques et afro-américaines, elles sont encore plus défavorisées.

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P. Arquette et C. Maloney ont présenté le dernier rapport des Démocrates du Joint Economic Committee, qui ont analysé les conséquences pour les femmes, les familles et l'économie de l'inégalité salariale. Ce graphique en est extrait. 

Les moyens d'agir

Alors, que faire ? Sûrement, déjà, en parler. "Les inégalités salariales sont une disgrâce," a déclaré Patricia Arquette. "L'égalité est une valeur américaine, mais malheureusement pour l'instant, nous ne sommes pas tous égaux aux Etats-Unis." L'actrice avait déjà fait entendre sa voix lors de la cérémonie des Oscars en 2015: alors qu'elle recevait le prix de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Boyhood, elle s'était élevée contre les inégalités de salaires. L'actrice, qui a été mère célibataire alors qu'elle avait juste 20 ans, se dit consciente des obstacles auxquels font face les femmes, et de l'injustice qui règne encore dans le milieu de l'emploi. 

"Les femmes représentent la plus grande partie des électeurs américains," a renchérit Carolyn Maloney. "Il faut voter, écrire à ses représentants, s'impliquer dans la vie politique, pour que l'égalité de salaires entre les hommes et les femmes soit enfin inscrit dans la Constitution."

Quant au Président Obama, il a inauguré aujourd'hui à Washington DC un monument pour l'égalité entre les hommes et les femmes: le Belmont-Paul Women’s Equality National Monument. L'occasion pour lui de prononcer un discours sur ses souhaits pour les générations futures:

"Je veux que les jeunes viennent ici dans 10, 20, 100 ans, et qu'ils réalisent que les femmes se sont battues pour l'égalité. Je veux qu'ils soient étonnés qu'il y ait eu une époque où les femmes ne pouvaient pas voter, une époque où, à travail égal, les femmes gagnaient moins que les hommes, une époque où les femmes étaient largement minoritaires dans les salles de réunion ou au Congrès. Je ne sais pas combien de temps ça prendra pour en arriver là, mais je sais que nous nous en rapprochons chaque jour."

Et ce sont des actions au quotidien qui pourront faire bouger les choses.

A.P.

N Street Village: un foyer pour les femmes sans domicile au coeur de Washington DC

On parle beaucoup des femmes, dans la campagne électorale 2016. Souvent pas de la bonne manière, ni pour les bonnes raisons. A la veille de la Journée pour l'égalité des salaires, nous nous sommes rendus à N Street Village, un centre entièrement dédié à la réinsertion des femmes sans domicile fixe de la capitale américaine. Pour donner à entendre plus seulement ceux qui parlent des femmes, mais aussi ceux qui agissent pour les aider.

N Street Village, une prise en charge globale

Situé au coeur de Logan Circle, dans un quartier bourgeois de Washington, le foyer N Street Village se fond dans le paysage de grandes maisons en briques rouges. Le centre a été construit au début des années 1970. "A l'époque," raconte Megan McKinley, une des managers du centre, "le quartier n'avait rien à voir avec ce qu'il est maintenant. C'était un quartier très pauvre, avec une grande violence sociale." La gentrification est passée par là, mais le centre, lui, n'a pas bougé.

Il s'est même agrandi. "Nous avons actuellement 176 femmes et 51 familles qui vivent ici. Et nous offrons différents types d'hébergement: un hébergement d'urgence, ponctuel, un autre sur le moyen terme. Et enfin un programme plus long, pour les personnes malades ou souffrant d'addictions."

N Street Village veut avoir une approche "globale." Aider sur tous les plans. Tous les services sont réunis dans le même bâtiment: cuisine, cantine, espaces d'activités... Une aile est réservée à la médecine, avec des médecins, généralistes et spécialisés, et des psychologues, qui passent plusieurs fois par semaine.

Amener les femmes à accéder à leur indépendance

Le but du foyer est d'aider les femmes à atteindre une indépendance financière, mais aussi psychologique. Cela passe par un accompagnement médical, et par une aide dans les démarches administratives, les demandes d'emplois, la rédaction de CV et de lettres de motivation.

Les profils sont variés, les histoires différentes. Pour l'équipe, il faut s'adapter à chaque femme. Et les résultats sont là.

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Cheryl est arrivée il y a un peu plus d'un an. Grâce à l'aide du centre, elle a réussi à se débarrasser de ses addictions. "Ici, chacun va à son rythme," dit-elle. "C'est pour ça qu'on s'en sort."

Deborah, elle, a pu reprendre ses études. "J'avais arrêté l'école à 12 ans. Mais maintenant je m'y suis remis, et je sais qu'un jour je finirai mon parcours scolaire," dit-elle.

Megan se dit satisfaite du résultat. Les femmes restent en moyenne dix-huit mois dans le centre, avant d'avoir leur indépendance.

Une demande toujours plus grande

En 50 ans, la capitale américaine a connu de profonds changements. La criminalité a baissé, les quartiers du centre-ville ont été réhabilités, une nouvelle dynamique s'est créée. Mais les inégalités sont restées. Washington DC est cette année encore la ville américaine où l'écart entre les hauts et les bas salaires est le plus importants.

Et les personnes dont s'occupe N Street Village sont particulièrement touchées par ces inégalités: des femmes, à 86% afro-américaines, et dont 58% ont plus de 50 ans.

La demande de foyers continue donc à augmenter. N Street Village a désormais plusieurs annexes dans différents quartiers de la capitale. D'ici quelques mois, un nouveau centre d'urgence ouvrira à Chinatown.

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Cette carte de l'Urban Institute montre les inégalités selon les quartier de Washington DC. En bleu, les quartiers les plus riches; en noir, les plus pauvres.

 

A.P.

Ce week-end dans la campagne 2016: Wyoming, Colorado et Caroline du Sud

Le Wyoming a attribué ses délégués démocrates; le Colorado et la Caroline du Sud ses délégués républicains.

Sanders gagne des voix, mais pas de délégués

Bernie Sanders a remporté samedi le caucus du Wyoming, avec 55,7% des voix - contre 44,3% pour Hillary Clinton. Une victoire qui ne lui rapporte pourtant pas de délégués. En effet, le mode de distribution des délégués dans le Wyoming fait que chacun en ont remporté 7.

Mais Sanders, qui a remporté huit des neuf dernières primaires, est quand même dans une bonne passe. Il vient également de s'assurer le soutien du superdélégué du Minnesota Rick Nolan, après celui du Wisconsin David Bowen.

La bataille pour les superdélégués est certes moins médiatisée que celle pour la primaire de New York, mais les enjeux n'en restent pas moins importants; Sanders, qui n'a que peu de soutient de ce côté-là, espère toujours que la tendance peut s'inverser.

#NeverTrump au Colorado

Un autre bon week-end pour Cruz - et donc un autre mauvais week-end pour Trump. A l'issue de la primaire du Colorado, les 34 délégués ont tous été attribué à Cruz.

Quelques minutes après la publication des résultats, un tweet a été envoyé du compte du Parti républicain du Colorado: "On l'a fait. #NeverTrump." Le tweet a été supprimé quelques minutes plus tard, les membres du parti rejetant toute responsabilité pour sa publication.

Trump n'a aussi récupéré qu'un seul délégué en Caroline du Sud, où il pensait faire un bon score. Quand à l'Indiana, qui ne vote que le 3 mai, ses délégués se sont déjà déclarés contre Trump.

Les chiffres du week-end

52% des Républicains pensent que le Parti devra nominer Donald Trump s'il a le plus grand nombre de délégués - même s'il n'est pas élu dès le premier tour à la Convention de Cleveland.

Ted Cruz a réunis 12,5 millions de dollars en mars - il en avait eu 7,6 millions en janvier, et 11,8 millions en février.

45,3% : des électeurs démocrates soutiennent Bernie Sanders, selon le dernier sondage du Huffington Post. L'écart entre les deux candidats démocrates s'est réduit au cours des dernières semaines.

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Cliquez ici pour en savoir plus.

Aller plus loin

 

L’ancienne secrétaire d’Etat récolte les fruits de son patient travail de terrain auprès des communautés latinas - mais soutenir la candidature de Clinton est également un moyen de faire barrage à celle de Trump.

Que seraient les Etats-Unis avec Donald Trump comme président ? C'est ce qu'ont imaginé les journalistes du Boston Globe dans une Une satirique, avec, en titre: "Les déportations vont commencer."

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Un autre regard sur les derniers événements de la campagne: celui des caricaturistes et des dessinateurs de presse.

Elections 2016: Que se passe-t-il chez les Démocrates ?

A mesure que la campagne des primaires avance, le ton se durcit chez les Démocrates - chez les Républicains, l'avenir est toujours incertain.

Entre Sanders et Clinton, la guerre est déclarée

Que se passe-t-il chez les Démocrates? Alors que, depuis le début de la campagne, les deux candidats avaient toujours "joué dans les règles" et évité les écueils des attaques personnelles, le ton a radicalement changé depuis la semaine dernière.

Pendant un meeting à Philadelphie, Bernie Sanders a ainsi déclaré qu'Hillary Clinton "n'était pas faite pour être Présidente." Un propos qui est mal passé du côté de la candidate; son clan a demandé que Sanders "retire ce qu'il avait dit." Bill Clinton s'est aussi mêlé au débat: "Elle est plus prête que moi quand j'ai été candidat,' a-t-il dit.

Un chaos qui se rapproche de celui de la primaire républicaine? Les tensions ne vont certainement pas se calmer jusqu'au débat du 14 avril, où Sanders et Clinton se trouveront de nouveau face à face, pour la première fois depuis le 9 mars.

Les Républicains dans le brouillard

Un sondage publié jeudi  indique que les avis sur Donald Trump sont de plus en plus négatifs. Sept personnes sur dix auraient une "mauvaise image" du candidat. La défaite du Wisconsin est une illustration de plus de la mauvaise passe que connaît Trump; qui pourrait pourtant s'achever à New York, où il est pour l'instant donné en tête.

Cruz continue de réunir des délégués, mais il n'en est pas pour autant plus populaire au sein de son propre parti. Si ça manière de s'exprimer est moins "cash" que celle de son principal adversaire, il n'en reste pas moins extrêmement conservateur - ses positions sur les impôts, le système de santé ou encore le mariage homosexuel sont loin de faire l'unanimité au sein de son propre parti.

Sa victoire dans le Wisconsin repose d'ailleurs en partie sur une forte mobilisation des "Anti-Trump." Au point de se demander si un candidat sera crédible lors de l'élection présidentielle.

Un point sur les délégués

Après la primaire du Wisconsin, voici le nombre de délégués qu'a chaque candidat:

Républicains
D. Trump: 743
T. Cruz: 517
J. Kasich: 143
*
Démocrates
H. Clinton: 1280
B. Sanders: 1030
(NB: Incluant les super-délégués, Clinton est à 1749 et Sanders à 1061)
Aller plus loin

La primaire démocrate de 2008, qui avait opposé Hillary Clinton et Barack Obama, avait pris un tournant similaire à la campagne actuelle. Mais malgré les tensions, les deux candidats avaient réussi par s'entendre et à s'unir contre les Républicains. En sera-t-il de même cette année?

Et si Trump était un Silvio Berlusconi américain? Une rhétorique populiste, une machisme et une image du "self-made man": il y a de nombreux points communs entre les deux hommes politiques.

Pendant que la campagne fait rage, certains en profite pour faire passer des lois contestées. C'est ainsi que Phil Bryant, gouverneur du Mississippi, a fait passer cette semaine une loi permettant aux entreprises de discriminer les couples homosexuels, cela sous couvert de liberté religieuse.

#CVESynopsium: un colloque sur la prévention de l'extrémisme

Washington accueillait hier et aujourd’hui le colloque sur la prévention de l’extrémisme. Deux journées de discussion autour ce que Leland Kruvant, le président, qualifie "d'une des plus grandes menaces auxquelles font face les Etats de nos jours."

Un des éléments évoqués durant les discussions était le rôle crucial de l’éducation. Un panel de professionnels était présent pour tenter de comprendre comment sensibiliser, dès le plus jeune âge, les populations au sujet de l'extrémisme.

 

Parmi eux, Faizul Siddiqi, le directeur de Hijaz University, une université islamique située au Royaume-Uni, à l’Ouest de Birmingham. Nous lui avons posé quelques questions.

  • Comment définiriez-vous la mission de votre université ?
    Nous voulons montrer que la religion peut coexister avec la modernité. C'est cela qui a motivé la création de notre université. Pour combattre l'extrémisme et la violence, il faut donner aux jeunes une alternative crédible, et, pour ça il faut leur apprendre à penser. L'éducation est la clé dans la lutte contre l'extrémisme.

  • Comment atteindre les jeunes qui ont peu accès à l’information ou qui vivent dans des lieux plus isolés ?
    Nous avons les outils nécessaires pour atteindre différentes populations. Nous travaillons à développer notre réseau, et, comme nos élèves et professeurs viennent de partout dans le monde, nous parvenons à toucher des gens de milieux et pays différents.
  • Quels sont vos projets futurs ?
    Nous voulons faire en sorte que notre message soit entendu au niveau local, mais aussi au niveau global. Nous voulons aussi continuer à nous agrandir, et, pour ça, il nous faut trouver des fonds - nous sommes indépendants de toutes organisations gouvernementales. Pour l'instant nous accueillons des étudiants âgés d'au moins 16 ans, mais pourquoi pas, à terme, accueillir des élèves plus jeunes.

Certains intervenants du colloque ont cependant suscité des controverses, notamment l'ambassadeur saoudien, Abdullah Al-Saud, qui a nié l'existence du wahhabisme. 

https://twitter.com/rgreer01/status/717731065591365632

"L"ambassadeur saoudien s'exprime. Tout le monde roule des yeux."

Quand à Faizul Siddiqi, il a lui-même été critiqué au Royaume-Uni, notamment pour avoir instauré le premier tribunal islamique légal, et pour avoir organisé une marche anti-Charlie Hebdo, un mois après le 7 janvier 2015.

 

Wisconsin: Sanders et Cruz remportent la primaire

Bernie Sanders et Ted Cruz sont arrivés en tête de la primaire du Wisconsin. Si le résultat était attendu, les écarts, eux, l'étaient moins.

Résultats estimés à 6h (heure de Paris)

Démocrates
Bernie Sanders: 55,4%
Hillary Clinton: 44,3%

Républicains
Ted Cruz: 51,0%
Donald Trump: 32,3%
John Kasich: 14,3%

Sanders prend son envol

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Certes, l'électorat du Wisconsin, à majorité blanche, lui était favorable. Le mode de scrutin - une primaire ouverte aux électeurs indépendants - aussi, puisqu'il fait depuis le début de la campagne de bons résultats parmi les électeurs affiliés à aucun parti. Mais Bernie Sanders ne s'attendait sûrement pas à creuser un tel écart avec Hillary Clinton.

Une fois de plus, Sanders fait un carton chez les jeunes: 87% des jeunes démocrates l'ont préféré à sa concurrente. "Partout dans le pays, les jeunes se lèvent et veulent faire changer les choses," a-t-il déclaré dans son discours de victoire.

Clinton, elle, marque toujours des points chez les minorités, et elle recueille 74% des voix des Afro-américains du Wisconsin - ces derniers ne représentant que 9% de l'électorat de l'état, cet avantage n'a pas pesé dans la balance hier, mais pourrait être un atout de poids dans les primaires à venir (New York, Maryland et Pennsylvanie notamment).

Le Wisconsin achève la mauvaise semaine de Trump

Soutenu par le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, Ted Cruz bat Donald Trump de près de 20%. Une déroute pour Trump qui clôt une semaine chaotique, marquée par l'affaire Lewandoski, ses commentaires sur l'avortement, et la montée des mouvements Anti-Trump.

Avec le bon résultat de Cruz, la possibilité d'une convention négociée se rapproche. En effet, pour réunir le nombre de délégués suffisants à sa nomination (1237), Trump ne doit désormais plus se contenter de gagner - il doit gagner avec une large avance.

https://twitter.com/B3zero/status/717518019115659265

Le grand perdant est - une fois de plus - John Kasich; alors que l'état lui était a priori favorable, il n'atteint pas les 15%. 

Et ensuite ?

Sur les huit dernières élections, Sanders en a gagné 7. Une mauvaise passe pour Clinton, qui, mathématiquement, a toujours de grandes chances de l'emporter.

Mais les victoires de Sanders peuvent aussi envoyer un message aux super-délégués - qui soutiennent pour l'instant majoritairement Clinton. Au fil des élections, il veut leur montrer qu'il a un grand soutien populaire et qu'il est un réel adversaire. Assez pour les faire changer d'avis ?

Chez les Républicains, aucun des trois candidats encore en lice ne semble parvenir à unifier les électeurs. Selon des sondages de sortie d'urnes, 39% des Républicains ne voterait pas pour leur parti en novembre si Trump était candidat...et 35% ferait de même si Cruz était candidat. Bref, le Parti se rapproche de l'impasse.

Prochaines étapes: le caucus démocrate le 9 avril ; la primaire de New York la 19 ; et le "mardi de l'Atlantique", le 26 avril (Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie, Rhode Island).

 

A.P.