La vague Trump

Trump a gagné! Trump a gagné! Trump a gagné!

"Mais...Il ne peut pas VRAIMENT gagner!"

Si.

Depuis les premières victoires de Trump, le parti républicain ne se préoccupe plus de l'élection présidentielle. Avec une marge de manoeuvre de plus en plus réduite, ses stratèges paniqués écrivent des scénarios, dressent des digues contre Donald Trump avant de les regarder être englouties une à une.

Il est temps d'en finir et de reconnaître l'évidence. Le parti républicain a perdu le contrôle face à la vague Trump.

Resistance

1Le "plafond de verre" s'est effondré

C'était la stratégie "standard" du parti pour le faire perdre. L'establishment républicain a supposé que Donald Trump devrait faire face à un "plafond de verre". Même premier face à plusieurs candidats, il serait condamné à la deuxième place dans un duel face à quiconque rassemblerait un "front" contre lui. En gros, une tactique similaire à celle utilisée par les partis français contre le Front National.

Mais dans leur duel des seconds, Marco Rubio et Ted Cruz insinuent mutuellement que l'autre devrait abandonner, mais aucun ne franchit le pas. Même John Kasich, qui espère gagner l'Ohio, reste en lice. Seul Ben Carson s'est retiré après le Super Tuesday. Et l'horloge tourne.

Deuxième élément: Avec ses victoires consécutives, Donald Trump remet en cause la notion même d'un plafond de verre. Selon un sondage national de CNN chez les républicains, il est crédité de 49% des intentions de vote à lui tout seul.

2Le "front anti-Trump" est mort avant d'être né

Si 1 contre 1 ne suffit pas, pourquoi pas 1 contre 2? Le soir du Super Tuesday, CNN évoquait une alliance improbable entre Ted Cruz et Marco Rubio. Ne permettrait-elle pas de combiner le vote ultraconservateur de Cruz et le soutien de l'establishement de Rubio?

Une stratégie du désespoir, car l'establishment républicain déteste Cruz presque autant que Trump. Pire, ce n'est guère plus qu'un raffinement de la première idée.

3Pour gagner il faut trahir

D'abord, Trump ne devait jamais rester candidat. Puis il ne devait jamais remporter un état. Puis il devait perdre le Super Tuesday. Le nouvel espoir: La convention républicaine?

Préparez vous à beaucoup entendre les mots: "Brokered convention". Cette tactique est un peu l'inverse de la première. Plutôt que d'affronter Trump seuls à seuls, les républicains maintiennent deux ou trois autres candidats pour diluer ses votes.

Trump se retrouverait en tête sans la majorité des délégués nécessaire pour être désigné d'office lors de la convention nationale en juin. Les délégués des autres candidats pourraient négocier et s'arranger pour court-circuiter le vainqueur.

Parvenir à maintenir Trump en dessous du nombre de délégués nécessaires semble être possible. Lors du Super Tuesday, Trump a remporté une majorité d'états (10 sur 14) mais pas une majorité de délégués (319 sur 688).

Le problème, c'est l'énorme déni de démocratie que représenterait une convention arrangée. Ignorer à ce point le choix des électeurs condamnerait les chances du parti lors de l'élection présidentielle.

4Pour gagner il faut perdre

Qui peut-il bien rester pour bloquer Trump s'il remporte lors de la convention nationale? Les démocrates, pardi!

Certains républicains que nous avons rencontrés évoquent déjà ouvertement la possibilité de s'abstenir si leur parti désignait Trump comme candidat, voire même de voter pour Hillary Clinton et faire barrage contre lui.

Le parti pourrait concentrer ses efforts et ses fonds sur les élections au Congrès, dès novembre ou aux élections de mi-mandat en 2018. Tenter de retrouver la position de force dont les républicains ont bénéficié pendant une grande partie des mandats de Barack Obama.

Ca paraît bête à dire, mais une défaite est une défaite. Le fait même d'envisager cette idée aussi tôt est un échec colossal pour les républicains. Une défaite volontaire mettrait en danger l'existence même du Grand Old Party, ce serait une trahison de la volonté de l'électorat au profit d'un contrôle exercé depuis Washington. Exactement ce que détestent les électeurs de Trump.


Le parti républicain en train de gérer le cas Trump.

Et donc, on fait quoi?

Les primaires sont sensées être une compétition pour désigner le candidat capable de remporter l'élection générale de Novembre. Mais celles de 2016 ont précipité les républicains dans le chaos.

Le soir du Super Tuesday, un barrage de déni s'est effondré. La colère des électeurs américains s'expose dorénavant à la vue de tous. Bouche bée, la classe politique américaine et ses observateurs regardent la vague déferler.


Peu à peu, le seul scénario avec des chances de succès raisonnable est en train d'émerger. Trump l'a tacitement proposé, en se présentant comme un "rassembleur" après sa victoire lors du Super Tuesday.

5Accepter son triomphe

Si Donald Trump remporte les primaires du 15 mars la direction du parti républicain devra envisager de prendre ses responsabilités et reconnaître sa victoire, puis le soutenir en tant que candidat officiel. Donald Trump: le nouveau visage du parti républicain.

T.L

Un Super Tuesday, ça Trump énormément

Une élection avec Donald Trump, c'est un peu comme aller chez le dentiste. On a beau savoir que ça va faire mal, on est toujours surpris par la manière. Le magnat de l'immobilier a dominé le Super Tuesday qui se tenait hier soir aux Etats-Unis. Il a remporté 7 états sur les 11 en jeu. Ted Cruz, avec 3 états dont le Texas, a résisté tandis que Marco Rubio subit une vraie déroute.

Côté démocrates, Hillary Clinton remporte 7 états, y compris l'ensemble des plus peuplés (Texas, Virginie, Géorgie, Massachusetts). C'est bel et bien la large victoire que tout le monde attendait. Mais avec 4 états, Bernie Sanders résiste suffisamment pour rester dans la course.

Les résultats complets, mis à jour minute par minute par Politico.

BOOM! DONALD!

Sans surprise, Donald Trump a dominé le Super Tuesday. Trump a remporté 9 états sur les 12 en jeu. Il est suivi par Ted Cruz, qui remporte le Texas - l'état le plus peuplé - et l'Oklahoma, tandis que Rubio subit une véritable déroute en ne remportant que le Minnesota, insignifiant en terme de délégués.

La question: Qui pour battre Donald Trump?

Le Super Tuesday, avec 24% des délégués de la convention nationale en jeu, était une digue à surmonter pour Donald Trump. Et le tsunami l'a complètement emportée.

Que ce soit dans l'establishment républicain ou pour ses adversaires, il faut donc poser de nouvelles questions. Comment renverser le mastodonte?

Jusqu'à présent, la réponse des républicains était évidente: Choisir un candidat pour affronter Trump en 1 contre 1. Rallier les républicains contre lui. Compter sur un "plafond de verre" pour Donald Trump. Et ce candidat devait être Marco Rubio. Le choix de l'establishment. Le "modéré".


Mais Ted Cruz a connu un bien meilleur Super Tuesday que Rubio. Les deux hommes sont maintenant engagés dans une bataille du meilleur deuxième. Hier soir sur CNN, Ted Cruz appelait Marco Rubio a se retirer de manière à peine voilée: "Il faut affronter Donald Trump tête à tête" a déclaré Cruz, "il faut que le nombre de candidats diminue, et je suis le seul à avoir battu Donald Trump à trois reprises."

De son côté, Rubio insistait sur l'importance de la course aux délégués, plutôt que sur les états remportés.

Mais une chose est sûre: Donald Trump a gagné. Et selon un sondage de CNN, il serait en mesure de remporter n'importe quel 1 contre 1 face aux autres candidats républicains.

Fun fact: Et pourtant, personne n'abandonne...

C'est peut-être le résultat le plus inattendu du Super Tuesday. L'élection de ce soir devait avant tout servir à réduire le nombre de du côté républicain. Un facteur crucial dans les tactiques des républicains pour stopper Donald Trump.

Et pourtant...Aucun candidat n'abandonne?

Ted Cruz et Marco Rubio ont beau insinuer qu'il faut réduire le nombre de candidats (sous-entendu: eux et Donald Trump) aucun des deux ne semble prêt à se sacrifier.

Mais au moins, Ben Carson et John Kasich arrête, n'est-ce-pas? Et bien...Sans doute pas. Kasich est sans doute le plus susceptible de jeter l'éponge, mais il a bien lutté dans le Vermont, et sa campagne pense pouvoir réaliser de bons scores dans son état de l'Ohio et dans le reste du nord du pays.

De son côté...Ben Carson...Est...Toujours...Là. Il a déjà déclaré qu'il resterait dans la course tant qu'il lui resterait de l'argent. C'est incompréhensible, mais on peut ressortir le meme.

 

Elections 2016: Tout ce que vous devez savoir avant le Super Tuesday

Le Super Tuesday, le jour le plus important des primaires américaines, commence aujourd'hui aux Etats-Unis. A partir de 7 heures du matin heure locale (13h en France), 12 états voteront pour désigner le représentant de leur parti aux élections générales de novembre prochain. Nous suivrons le scrutin en direct de Virginie sur notre compte Twitter.

Quel est l'enjeu

1004 délégués démocrates et 595 délégués républicains dans 12 états.

Il y a plus de délégués en jeu aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment des primaires. Environ un quart (un peu moins pour les démocrates) des délégués sont à attribuer. Le "Super Tuesday" est la première occasion pour un candidat de creuser de réels écarts dans la course à la nomination.

Une nuance toutefois, lors de ce Super Tuesday, tous les états répartissent leurs délégués à la proportionnelle. C'est à dire qu'une victoire avec un écart réduit n'a pas énormément d'impact sur la course aux délégués. Le Super Tuesday donne souvent une excellente indication du futur nominé, mais cette année il ne suffira pas à lui seul. Il faudra sans doute attendre les primaires de la mi-mars (notamment l'Illinois et la Floride qui attribuent tous leurs délégués au vainqueur) pour voir se créer des écarts insurmontables.

 Quels sont les états qui comptent ?

Deux états se dégagent en particulier. Tout d'abord la Virginie, un "swing state" - état clé - pour l'élection générale de novembre. Malgré la domination probable de Donald Trump et Hillary Clinton, les scores de participation seront très observés en vue des élections générales.

Mais surtout: Le Texas. Le plus grand état de ce Super Tuesday attribue à lui seul 155 délégués républicains et 252 délégués démocrates. Lors de l'élection générale, le Texas est un état acquis aux républicains, mais il est crucial pour une primaire. Ted Cruz, sénateur du Texas, joue à domicile. Mais il joue aussi sans doute son avenir dans cette campagne. S'il Trump parvenait à le battre dans son propre état, difficile d'imaginer un retour en force pour Cruz.

 Qui est favori?

Donald Trump et Hillary Clinton. Largement. Très largement même.

Avec 49% des intentions de votes dans un sondage national, Trump pourrait presque battre les 4 autres candidats réunis.

Qui est en danger?

Ben Carson et John Kasich jouent sans aucun doute leurs dernière cartes, s'ils ne parviennent pas à remporter au moins un état - et il n'y parviendront sans doute pas -, difficile d'imaginer que leurs campagnes puissent survivre. L'aspect financier à lui seul deviendrait problématique, avec des donneurs se rabattant vers des candidats plus éligibles.


Ensuite, il y a Ted Cruz et Bernie Sanders. Comme on l'a vu, Ted est en danger dans le Texas, tandis que Sanders traîne derrière Clinton dans la course aux délégués (merci, les superdélégués!) Extrémistes de leurs partis respectifs, ils doivent prouver leur éligibilité en renversant les favoris dans suffisamment d'états et en maintenant des écarts raisonnables ailleurs.

De son côté, Marco Rubio a plus ou moins été désigné héritier par défaut des espoirs de l'establishment républicain. Même s'il ne remporte aucun état - c'est probable -, le financement de sa campagne est assuré, au moins jusqu'à la primaire de Floride ou il jouera "à domicile". Toutefois, battre Ted Cruz serait un large plus s'il veut mettre en danger Donald Trump pour la suite.

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#MakeDonaldDrumpfAgain: Trump contre le reste du monde

Est-il vraiment honorable de se moquer de quelqu'un à cause du nom de famille allemand de ses ancêtres? En temps normal, non. C'est mal. Mais quand il s'agit de Donald Trump et que le nom en question est "Drumpf", les utilisateurs de Twitter (et l'auteur de ce blog) n'ont aucune pitié.

#MakeDonaldDrumpfAgain

C'est l'humoriste britannique John Oliver, présentateur de l'émission d'HBO "Last Week Tonight" qui a ouvert le feu. Silencieux sur le phénomène Trump depuis plusieurs mois car, comme il l'explique lui-même "à chaque fois que l'on mentionne son nom à voix haute, Trump a un puissant orgasme", Oliver s'est attaqué au magnat de l'immobilier dans un long éditorial, sans retenir ses coups.

Mais surtout, Oliver s'attaque à la "marque" Trump. Un nom qui est devenu synonyme de succès et de richesse aux Etats-Unis. Et l'humoriste de proposer que l'on revienne au nom flamand des ancêtres de Donald Trump: "Drumpf" - "un nom qui évoque le son d'un pigeon qui s'écrase contre une vitre".

Twitter s'est rallié derrière le hashtag #MakeDonaldDrumpfAgain (une parodie de #MakeAmericaGreatAgain), le deuxième plus utilisé sur le réseau social aujourd'hui. Last Week Tonight a également créé le site web "Make Donald Drumpf", qui propose de "Drumpfer" toutes les mentions au Donald d'une page web.

Gawker: Le robot fasciste

Le prix du trolling anti-Trump le plus sophistiqué revient à Gawker et à son "bot Mussolini". En décembre dernier, les journalistes du site d'information ont codé un bot Twitter - pas vraiment dissimulé par le nom: "@Ilduce2016" - avec le but spécifique d'envoyer des citations de Benito Mussolini à Donald Trump.

Et ce week-end, Donald en a retweeté une: "Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que 100 ans comme un mouton"
- Benito Mussolini.

Le "leeder" qu'il nous faut

On doit cette vidéo à Jimmy Kimmel, du Jimmy Kimmel Live sur ABC. A partir d'une phrase de Trump après sa victoire en Caroline du Sud ("on a gagné chez les gens peu éduqués. J'adore les gens peu éduqués!"), les équipes de Kimmel ont réalisé un faux clip de campagne, bourré de fautes d'orthographe et de références absurdes.

Un signe favorable pour Trump?

Derrière l'humour, ces attaques reflètent bien une tendance qui a émergé ces dernières semaines. Aux Etats-Unis, Donald Trump n'a plus le monopole des attaques ad hominem. Que ce soit dans les médias, chez les démocrates ou les républicains, il en est maintenant l'une des cibles principales.

Ses adversaires politiques s'y sont mis avec vigueur lors du dernier débat, et les discours de Marco Rubio - pour ne citer que lui- ressemblent maintenant à des chapelets d'injures et de sous-entendus dirigés contre Trump: "Vous savez ce qu'on dit d'un homme qui a de petits mains?" (Il veut dire qu'il a un petit pénis. La politique a son meilleur niveau.)


D'une certaine manière, Donald Trump a défini le ton de cette campagne. Plutôt que de s'élever au niveau attendu d'une course présidentielle, il est parvenu à abaisser le reste du débat politique jusqu'à lui. La politique américaine est désormais plus polarisée que jamais entre Trump et le reste du monde.

Elections 2016: Retour sur le débat républicain

Les 5 derniers candidats républicains se retrouvaient ce soir à Houston, pour le dernier débat avant le Super Tuesday du 1er mars. Le débat a été plus hostile encore que les précédents, et pour nous, encore plus amusant.

Le résumé en un gif:

Duel dans le Texas: Marco Rubio et Ted Cruz attaquent Donald Trump

Il aura fallu attendre dix débats (dix débats!) pour que les adversaire de Donald Trump se liguent contre le favori. Et par "les adversaires", on veut parler de Marco Rubio et Ted Cruz. John Kasich a été bon, mais isolé du débat, et Ben Carson aurait pu rester au lit.

Une chose est sûre, Rubio, Trump et Cruz étaient venus pour en découdre. Tous les trois avaient fais leurs devoirs et préparé les petites phrases. Et à ce jeu, avec son bilan de businessman, ses donations aux démocrates et la grosse cible de favori sur le dos, Trump était le plus vulnérable.

Marco Rubio est venu le chercher sur des affaires douteuses de sa carrière dans l'immobilier - par exemple des travailleurs illégaux polonais embauchés en 1983 - tandis que Ted Cruz l'attaquait sur son conservatisme.


Ceci dit...Attaquez le Donald, le Donald va répondre. Trump ne s'est pas laissé faire. Bon sur la défensive, il s'est montré adepte à pointer les failles de ses adversaires et ses propres qualités.

John Kasich: L'homme sérieux

On s'en serait voulu de ne pas accorder sa propre mention à John Kasich. Il ne survivra sans doute pas au Super Tuesday, mais à chaque fois que le modérateur de CNN Wolf Blitzer (oui, il s'appelle Wolf Blitzer) cherchait à ramener la discussion dans le domaine de la politique, c'est à John Kasich que la parole est revenue.

Isolé du mano-a-mano-a-mano, Kasich en a profiter pour dérouler un vrai programme politique.

Personne n'a écouté, mais ça aura donné l'occasion pour les trois autres - et les spectateurs - de reprendre un peu leur souffle avant de recommencer à se taper dessus.

Ben Carson: Il était là

Deux extraits pour résumer la performance de Ben Carson:

  • "On me dit que je me plains beaucoup parce que je n'ai pas de temps de parole. Je vais me plaindre."
  • "Quelqu'un peut m'attaquer?"

Allez Ben. C'est fini maintenant. Mais tu va nous manquer quand même.

Le résultat: Sans doute un match nul

Pour vraiment renverser cette course à seulement 5 jours du Super Tuesday, il aurait fallu que Marco Rubio et Ted Cruz essuient le parquet avec le Donald. Rien, sauf une destruction complète, n'allait suffire.

Trump a pris quelques coups, mais pas de quoi éliminer son énorme avance dans 10 des 12 états du Super Tuesday. Mardi soir, Trump va renouer avec la victoire, et il sera plus que jamais le candidat républicain présomptif.

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Sinon, au bureau, on veut organiser une rap battle entre Donald Trump et DJ Khaled. Anyone?

Vénézuela: L'économie au fond du baril

Comment l'économie du Venezuela a-t-elle pu s'effondrer aussi vite? Au début des années 2000, le pays d'Hugo Chavez était le miracle socialiste d'Amérique du Sud. Les politiques de redistribution sociale massives d'el presidente, financées sans limite par la rente pétrolière issue des vastes réserves du pays, avaient conduit à une forte augmentation de la qualité de vie des citoyens.

Il y avait bien quelques économistes pour s'interroger. Pourquoi la part des exportations pétrolières ne cessait-elle de croître dans une économie supposément en plein boom (de 68,78% des exportations en 1998 à 96,28% aujourd'hui)? Las, les objections étaient balayées par l'enthousiasme électoral pour Hugo Chavez.

Puis le baril de pétrole s'est effondré et l'économie du Venezuela a suivi la courbe. L'illusion de l'abondance créée par le gouvernement grâce à ses rentes pétrolières s'est volatilisée. Les supermarchés de Caracas sont vides et les vénézuéliens sont contraints à des heures de queues pour les denrées les plus basiques.

En décembre 2015, le parti chaviste a été puni dans les urnes lors des élections législatives et le président Maduro pourrait vivre ses derniers mois à la tête du pays.

Notre reportage au Venezuela par Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz.

BLOG - VENEZUELA Economie by ftv-geopolis

Elections 2016: Les sondages du Super Tuesday

Super Tuesday: Devinez qui est favori? Indice: La touffe.

Les primaires des deux partis se dirigent à grand pas vers le Super Tuesday, qui se déroulera mardi. 12 états votent, avec 595 délégués républicains en jeu (1237 nécessaires pour l'emporter) la nomination et 1004 délégués démocrates (2383 nécessaires). Autant dire qu'après la journée de mardi prochain, on sera nettement plus proches de connaître le candidat nominé par chaque parti pour l'élection générale et les équipes de campagne sont sur le pied de guerre.

Et puisque nous n'avons rien de mieux à faire, faisons un tour par les sondages.

    • Chez les républicains. Donald Trump est donné favori dans 9 états. Ted Cruz dans 2 états et Ben Carson dans 1 état. Dans, Trump est crédité de 33,6% des intentions de vote. Ted Cruz est second avec 20,4% et Marco Rubio troisième avec 16,4%.
    • Chez les démocrates, Hillary Clinton est donné favorite dans 9 états contre 2 pour Bernie Sanders. Dans l'ensemble, Hillary Clinton est créditée de 47.6% des voix contre 42% à Bernie Sanders.

Une attention particulière sera portée à l'état du Texas chez les républicains. C'est le plus grand état en jeu lors de cette course, et celui ou Ted Cruz joue "à domicile". Le sénateur du Texas était annoncé grand vainqueur du scrutin depuis longtemps, mais Donald Trump est en train de combler l'écart. Selon un sondage publié aujourd'hui, les deux hommes seraient à égalité. Danger pour Cruz, qui joue une grande partie de sa crédibilité sur ce résultat.

Trump reçoit son premier soutien du Congrès

Donald Trump a reçu hier son tout premier soutien en provenance du Congrès. Le sénateur de New-York Chris Collins, lui-même chef d'entreprise et l'un des plus riches membres du Congrès, a publiquement annoncé qu'il se rangeait aux côtés de son compère New-yorkais. Selon Collins, Trump a: "Le cran et la force morale" pour devenir président.

En temps normal, le nombre de soutiens d'un candidat en provenance du Congrès est l'un des marqueurs les plus fiables de la course vers la nomination. Mais Donald Trump est passé par là et tous les indicateurs traditionnels sont à refaire. Avant de se résigner, Jeb Bush était largement en tête des soutiens venus du Congrès.

Aller plus loin:

Avec la montée de Donald Trump au rang de favori pour la nomination républicaine, les cartes sont rebattues au Congrès. Les républicains, qui ne pouvaient jusqu'ici croire en une victoire du magnat de l'immobilier, sont obligés de s'adapter à ce séisme politique.

En cinq scénarios, tous envisageables, le New York Times analyse les facteurs qui pourraient faire dérailler la locomotive Trump. Puissances financières, Rubio comme alternative, un débat atroce, des échecs cruciaux et surtout sa propre grande bouche. Tout y est pour le voir échouer.

Barack Obama doit nommer un nouveau juge à la Cour Suprême, et il a laissé flotter le nom du républicain Brian Sandoval, ancien juge fédéral et gouverneur du Nevada. Sandoval est un centriste, susceptible de plaire aux deux partis. Pourtant, les leaders républicains du Congrès ont déjà annoncé qu'ils bloqueraient tout de même sa nomination.

 

La campagne de Ben Carson était-elle une vaste arnaque?

Aujourd'hui, la campagne de Ben Carson est en ruine. Dernier en Caroline du Sud. Avant dernier dans l'Iowa. Ni dynamique, ni soutiens, ni espoir. Pour résumer: Il est temps d'en finir.

Un tel désastre que Ben Carson a choisi de faire le ménage dans son staff au début du mois de février. Il l'explique avec une formule révélatrice: "Nous avions des gens qui ne comprenaient pas la comptabilité. Ou peut-être qu'ils comprenaient et qu'ils faisaient exprès de le faire mal".

Avec une innocence presque touchante, Ben Carson a dit tout haut ce que beaucoup d'observateurs pensaient tout bas: Sa campagne présidentielle n'était peut-être qu'une gigantesque arnaque.

Revenons en arrière un instant. Nous sommes à l'automne 2015. Ben Carson arrive de nulle part dans les sondages pour s'installer à la deuxième place, derrière Donald Trump. Tandis que les candidats de l'establishment se reposent sur leurs Super-Pacs, Carson collecte plus d'argent en donations directes qui quiconque. Aujourd'hui, il a collecté: 57,9 millions de dollars, contre 54,4 pour Cruz, 34,7 pour Rubio et 25,5 pour Trump).

Et si c'était ça, et seulement ça, le but de sa campagne?

Indice n°1: Des techniques bizarres

Les méthodes de la campagne Carson ont vite fait lever quelques sourcils. La plus grande partie de ses revenus retournent directement à des efforts pour lever plus de fonds. Et les techniques utilisées sont très coûteuses, comme le télémarketing et le courrier direct.

Par comparaison avec d'autres candidats, Carson utilise peu internet ou la télévision, pourtant beaucoup plus efficaces pour convaincre les électeurs par dollar dépensé.

Indice n°2: Dépense l'oseille et tire toi!

Malgré ses collectes généreuses, la campagne est (presque) ruinée. A l'approche du Super Tuesday, il ne reste plus que 4 millions de dollars dans les caisses de Ben Carson for President. C'est très peu, d'autant plus qu'avec sa baisse dans les sondages, Carson ne lève plus autant d'argent qu'avant. En janvier, il a plus dépensé que collecté. Surprenant, à ce stade d'une campagne qu'il voulait "nationale".

Indice n°3: A qui profite le crime?

On entre dans le domaine du flagrant. Selon The Atlantic, les entreprises payées pour réaliser les campagnes de communication coûteuses de Carson appartiennent à des cadres de la campagne, ou à certains de leurs proches.

Conclusion:

Tout indique que la campagne Carson se comporte comme une machine à engranger les fonds des donations et à les dépenser rapidement, plutôt que comme une organisation politique nationale. En même temps, vu les scores du candidat, il ne reste pas beaucoup de temps pour encaisser les chèques.

Une dernière question demeure: Ben Carson profite-t-il de cette "arnaque"? Ou est-il jusqu'au bout des ongles le candidat lunaire que l'on adore pendant les débats? Difficile à dire, mais le candidat continue d'espérer "un énorme retournement en faveur de sa campagne." Il est adorable on vous dit.


Ceci dit: Un candidat à la plus haute fonction de son pays qui apparement ne sait rien de l'aspect financier de sa propre campagne? C'est pas en France que l'on entendrait quelque chose comme ça...

3_

Vous l'avez? Lol.

Ben Carson. Candidat en dehors des conventions politiques? Arnaqueur de première? Pauvre naïf?

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Trump remporte le caucus de la "république bananière" du Nevada

What happens in Vegas, stays in Vegas?

Donald Trump est sorti vainqueur incontestable, mais pas incontesté du caucus républicain qui se tenait hier dans le Nevada. Avec plus de 40% des suffrages, il devant très largement Marco Rubio et Ted Cruz. C'est la troisième victoire consécutive, en quatre primaires, pour Trump.

La soirée a surtout été marquée par de nombreux rapports de mauvaise organisation, voire de fraude, lors des scrutins. Les plaintes exprimées en direct sur Twitter pendant le vote vont de l'absence de contrôle de l'identité des votants à une pénurie de bulletins, en passant par des votes multiples et des volontaires de bureau affichant ouvertement leur préférence pour Donald Trump...


De quoi alimenter la discussion (et les recomptages) pendant longtemps, dans une campagne républicaine qui ne manquait déjà pas de polémiques.

Pendant ce temps, les démocrates discutent

La soirée fut nettement plus calme pour les deux candidats démocrates, invités par CNN pour un "town hall" - une réunion publique ou ils répondent à des questions du public. Ni Bernie Sanders, ni Hillary Clinton n'ont particulièrement fait de vagues. Tout deux ont illustré leur programme avec sobriété, avec peu d'attaques échangées.

Hillary n'a réellement été gênée que confrontée à la question de ses discours payés. Une affaire qui ressemble de plus en plus à un sparadrap pour l'ancienne Secrétaire d'Etat (le deuxième, après ses emails.)


Hillary face à l'affaire des emails. (Vue d'artiste)

Sans directement attaquer son adversaire, Bernie Sanders a fait remarquer qu'il pouvait facilement publier les transcriptions de ses discours payés, puisqu'il n'en avait pas. Clinton a répondu en déclarant qu'elle publierait les transcriptions seulement si tous les candidats le faisaient, y compris les républicains...On peut toujours rêver.

Aller plus loin:

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Obama dévoile son plan pour fermer Guantanamo

Dans sa dernière année de mandat, Barack Obama n'a plus peur d'aller affronter le Congrès. Le président américain a présenté ce matin un plan pour fermer définitivement la célèbre prison de Guantanamo Bay. La fermeture de la prison était l'une des promesses d'Obama lors de son élection en 2008 et il aura donc fallu attendre sept ans pour que le président présente un plan concret.

L'intégralité du discours de Barack Obama sur la fermeture de Guantanamo:

On retrouve dans ce discours les grandes lignes des promesses faites par Barack Obama en 2008, sa volonté de réinventer les Etats-Unis et clore la page du 11 septembre, des années Bush, de l'Irak, de l'Afghanistan: "Le plan que nous présentons aujourd'hui n'est pas juste pour fermer Guantanamo. [...] Il s'agit de fermer un chapitre de notre Histoire." déclare le président. "Garder cette prison ouverte est contraire  nos valeurs. Elle nuit à notre place dans le monde. Elle est vue comme une tâche sur notre capacité à les plus hauts standards dans le règne de la loi."

Quels sont les détails pratiques du plan?

Pour un plan qui a demandé 7 ans de conception, il est plutôt simple. Les prisonniers les moins dangereux seront extradés vers leurs pays respectifs. Ceux qui sont considérés comme trop dangereux pour échapper à l'administration américaine seront transférés dans des prisons sur le territoire américain. Ils seront donc traités comme des prisonniers conventionnels, sans le statut d'extraterritorialité qui faisait de Guantanamo un centre de détente si secret et brutal.

Ce transfert pourrait nécessiter des aménagements de haute sécurité, pour un coût d'environ 475 millions de dollars. Mais les Etats-Unis économiseront entre 65 et 85 millions de dollars par an en frais de fonctionnement à "Gitmo".

L'héritage d'Obama vs. Le Congrès?

Ce n'est pas par manque de volonté de la présidence que ce plan à mis si longtemps à être annoncé. Depuis 7 ans, Barack Obama doit faire face à un Congrès plus ou moins hostile à l'idée. Mais maintenant qu'il n'a plus d'élection à gagner, le président peut se permettre de saisir le taureau par les cornes. Il s'agit maintenant pour lui de défendre son héritage, de devenir le président que tout le monde attendait dès 2008. "Je ne veux pas transmettre ce problème au prochain président" déclare t'il.

Mais les républicains, majoritaires au Congrès, ont déjà annoncé qu'ils s'opposeraient à ce plan. Certains états ont également rendu illégal le transfert sur leur sol de prisonniers suspectés de terrorisme. Et quand on entend leurs candidats à la présidentielle se disputer sur celui qui sera le plus rapide à réinstaurer la torture par waterboarding, on doute que cette position change.


Mais il reste une dernière carte à Obama: Le décret présidentiel. Il permettrait d'éviter un vote du Congrès, mais pourrait être annulé par le prochain président élu. Et quoi qu'il arrive, cette question fera sans doute des vagues dans la campagne présidentielle.

Alors. La fermeture de Guantanamo. Enfin? Trop tard? Jamais?

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Trump vous a tellement waterboardé que vous êtes atteints du syndrome de Stockholm? Vous pouvez le retrouver chaque matin dans votre boîte mail, grâce à notre Newsletter.