Washington accueillait hier et aujourd’hui le colloque sur la prévention de l’extrémisme. Deux journées de discussion autour ce que Leland Kruvant, le président, qualifie "d'une des plus grandes menaces auxquelles font face les Etats de nos jours."
Un des éléments évoqués durant les discussions était le rôle crucial de l’éducation. Un panel de professionnels était présent pour tenter de comprendre comment sensibiliser, dès le plus jeune âge, les populations au sujet de l'extrémisme.
En direct du colloque "Contrer l'extrémisme violent" #CVESymposium pic.twitter.com/LDSGzebXyS
— France TV Washington (@F2Washington) April 6, 2016
Parmi eux, Faizul Siddiqi, le directeur de Hijaz University, une université islamique située au Royaume-Uni, à l’Ouest de Birmingham. Nous lui avons posé quelques questions.
- Comment définiriez-vous la mission de votre université ?
Nous voulons montrer que la religion peut coexister avec la modernité. C'est cela qui a motivé la création de notre université. Pour combattre l'extrémisme et la violence, il faut donner aux jeunes une alternative crédible, et, pour ça il faut leur apprendre à penser. L'éducation est la clé dans la lutte contre l'extrémisme. - Comment atteindre les jeunes qui ont peu accès à l’information ou qui vivent dans des lieux plus isolés ?
Nous avons les outils nécessaires pour atteindre différentes populations. Nous travaillons à développer notre réseau, et, comme nos élèves et professeurs viennent de partout dans le monde, nous parvenons à toucher des gens de milieux et pays différents.
- Quels sont vos projets futurs ?
Nous voulons faire en sorte que notre message soit entendu au niveau local, mais aussi au niveau global. Nous voulons aussi continuer à nous agrandir, et, pour ça, il nous faut trouver des fonds - nous sommes indépendants de toutes organisations gouvernementales. Pour l'instant nous accueillons des étudiants âgés d'au moins 16 ans, mais pourquoi pas, à terme, accueillir des élèves plus jeunes.
Certains intervenants du colloque ont cependant suscité des controverses, notamment l'ambassadeur saoudien, Abdullah Al-Saud, qui a nié l'existence du wahhabisme.
https://twitter.com/rgreer01/status/717731065591365632
"L"ambassadeur saoudien s'exprime. Tout le monde roule des yeux."
Quand à Faizul Siddiqi, il a lui-même été critiqué au Royaume-Uni, notamment pour avoir instauré le premier tribunal islamique légal, et pour avoir organisé une marche anti-Charlie Hebdo, un mois après le 7 janvier 2015.