Elections 2016: primaires amères, élections difficiles

Après des bitter primaries (=primaires amères) pendant lesquelles les partis se sont déchirés, comment parvenir à rassembler ses électeurs ?

La primaire 2016 est rude des deux côtés - il y a certes plus de classe chez les Démocrates, mais les électeurs des deux partis sont déchirés entre des candidats très différents. Une situation qui ne laisse rien présager de bon pour la suite, et qui montre aussi les limites du bi-partisme à l'américaine.

Côté Démocrates, une grande question se pose: si elle est nominée, Clinton réussira-t-elle à réunir derrière elle les électeurs de Sanders? Sanders a notamment une grande popularité chez les jeunes: lors de la primaire de New York, il a remporté 72% des voix des 18-24 ans. Et c'est ainsi depuis le début de la campagne.

Or, comme le dit Priscilla Southwell, professeur de Sciences politiques à l'Université d'Oregon, et spécialiste des divisions dans les partis politiques, "les jeunes sont ceux qui ressentent le plus de mécontentement, et qui sont le plus à même de s'abstenir si le candidat de leur parti ne leur convient pas."

ct-sanders-clinton-new-york-primary-20160326
Clinton a déjà entamé son opération séduction après la primaire de New York. "A tous ceux qui ont voté pour le Sénateur Sanders," a-t-elle déclaré, "je voudrais dire qu'il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent." Sanders n'a pas encore pris position sur son éventuel soutien - ou non - à Clinton si elle était nominée. Et la primaire n'est pas finie.

Chez les Républicains, la course a été jusqu'ici bien plus acerbe, et les divisons au sein du parti en sont d'autant plus grandes. Aucun candidat ne fait toujours l'unanimité, ni au sein du parti, ni au sein des électeurs. La primaire républicaine semble s'être depuis quelques semaines coincée dans un cercle vicieux où les possibilités de victoires lors de la Présidentielle s'amenuisent.

32% des électeurs de Trump ne voteraient pas pour Cruz s'il était nominé. Et 27% des électeurs de Cruz ne voteraient pas pour Trump si c'était lui le candidat. Les chiffres ne bougent pas depuis déjà un certain temps. Ni l'un ni l'autre ne convainc ses opposants - et ni l'un ni l'autre n'essaye vraiment de les convaincre.

La course des primaires montre ainsi les limites du système politique américain - une limite qui se ressent dans les impressionnants taux d'abstention lors de la Présidentielle, qui oscillent entre 40% et 50%. En 2008, lors de l'élection de Barack Obama, il était de 43,2%. Par comparaison, il y avait 16,93% d'abstention au deuxième tour de la Présidentielle française en 2007.

Désabusés par les primaires, beaucoup d'électeurs américains ne se déplacent pas lors du vote de novembre. Qu'en est-il, alors, de la démocratie?

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé