Investiture: Comment se déroule la cérémonie?

Plus que deux jours avec ce moment tant attendu et redouté qu'est celui de l'investiture de Donald J. Trump. Il deviendra le 45ème Président des États-Unis à exactement midi, heure de Washington (18 heures, heure française) sur la pelouse ouest du Capitole.

Combien de personnes sont attendues?

Après la victoire de Donald J. Trump que personne n'avait prévue, la passation de pouvoirs entre Barack Obama et le nouveau Président-élu se fera comme prévu, le 20 janvier.

Le dispositif de sécurité mis en place pour vendredi

Le dispositif de sécurité mis en place pour vendredi

Un dispositif de sécurité considérable sera mis en place. La police, le FBI, l'armée et les services secrets se disperseront dans la ville pour éviter tout débordement et assurer la protection de personnalités. Barack et Michelle Obama seront présents ainsi que Bill et Hillary Clinton. L'ancien Président démocrate, Jimmy Carter est également le seul ancien Président à avoir répondu présent à l’invitation de Donald J. Trump d'assister à sa cérémonie.

Le Mall lors de la première investiture de Barack Obama

Le Mall lors de la première investiture de Barack Obama

Les services de l'ordre redoutent également des confrontations entre les pros et anti-Trump, déjà prévues et promues sur les réseaux sociaux.

Le Capitole a distribué 250 000 tickets à des membres du Congrès, des sénateurs et des journalistes. Les chiffres donnés quant au nombre de personnes qui se regrouperont sur le Mall diffèrent d'un média à l'autre. Lors de l'investiture d'Obama en 2009, plus de 2 millions de personnes se sont déplacées pour assister à la cérémonie.

Le dispositif de sécurité mis en place autour du Capitole, de la Maison Blanche et du Mall

Le dispositif de sécurité mis en place autour du Capitole, de la Maison Blanche et du Mall

Le coût de l'investiture

Le service de sécurité à lui seul coûtera dans 100 millions de dollars explique le New York Times: " le coût de la sécurité à elle seule dépassera les 100 millions de dollars".

Selon le NYT,  l'ensemble des événements coûteraient plus de 200 millions de dollars. Le joint congressional committee and Inaugural Ceremonies, le  Presidential inaugural Committee, le gouvernement fédéral ainsi que les différents États et gouvernement locaux se diviseront la facture. "Plus simplement, des donateurs privés et le contribuable devront payer," écrit le New York Times.

La sécurité mise en place lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/DallasNews

La sécurité mise en place lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/DallasNews

Le déroulement de la cérémonie d'investiture d'un nouveau président se déroule dans une série d'événements qui s'étendent sur trois jours.

L'agenda des prochains jours

Les festivités débuteront jeudi 19 janvier à 15h30, lorsque le Président-élu et son Vice-président participeront à une cérémonie commémorative au cimetière National d'Arlington. Un concert au Lincoln memorial suivra la cérémonie.

Vendredi sera le jour le plus chargé, les anti-trump s'attendent à voir moins de 100 000 personnes s'agglutiner sur le Mall, tandis que ces soutiens prévoient plus d'un million de visiteurs.

Que ce soit 100 000 personnes ou plus, Washington accueillera beaucoup de visiteurs en l'espace de quelques jours. Pour accueillir un tel monde, la ville a mis en place des nouveaux services de bus et heures de métro.

Les chanceux ayant des tickets sont invités à arriver sur les lieux entre 6 et 7 heures du matin pour avoir une place relativement près du nouveau Président-élu. Ceux sans tickets sont toujours les bienvenus à assister à la cérémonie mais seront regroupés beaucoup plus à l'écart du Capitole sur le Mall. Ceux qui sont intéressés par cette option sont le plus souvent des manifestants pro-Trump et pro-Clinton.

Des anti-Trump lors d'une manifestation. Photo/New York Magazine

Des anti-Trump lors d'une manifestation. Photo/New York Magazine

À midi, Donald J. Trump jurera sur la Bible devant le juge de la Cour suprême, John Roberts. Il se devra de prononcer ces exacts mots:

 "Moi, Donald John Trump, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis. Que Dieu me vienne en aide."

Donald J. Trump a choisi la jeune chanteuse de l'émission "America's Got Talent", Jackie Evancho pour chanter l'Hymne National Américain.

Le cortège présidentiel et la parade organisée pendant l'après-midi laisseront une chance aux Américains d'apercevoir leur nouveau Président de plus près. La parade sera composée de 8000 lycéens et anciens combattants.

La parade lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/ Fox News Radio

Carte de la parade à travers Washington

Carte de la parade à travers Washington

Le soir même, le nouveau Président et la Première Dame seront invités au bal officiel organisé au Walter E. Washington Convention Center. Cependant, il est prévu qu'ils fassent également une apparition aux bals dits non-officiels organisés dans la ville.

Il y a deux jours, Donald Trump a expliqué que "lundi sera le premier jour de son administration", s'attirant les moqueries des politiques et des médias. Que fera-t-il pendant le weekend?

Deux derniers événements sont organisés samedi.

Officiellement un seul événement est prévu: une prière interconfessionnelle qui débutera à 10 heures à la Cathédrale Nationale de Washington, une tradition depuis la première investiture du Président Franklin Roosevelt en 1933.

Au même moment débutera un mouvement féministe "the women's march" pour manifester contre le nouveau Président-élu et les propos insultants qu'il a eu envers les femmes tout au long de sa campagne présidentielle. Plus de 100 000 femmes sont attendues.

Clémentine Boyer-Duroselle

Ted Cruz a été le grand perdant du débat de jeudi soir sur Fox News.

7 citations à retenir du débat républicain dans l'Iowa

Sept hommes étaient présents jeudi soit pour le dernier débat républicain avant le caucus de l'Iowa, et pourtant toute l'attention était portée sur l'absent: Donald Trump. Le milliardaire, en brouille avec Fox News, organisait son propre évènement à quelques blocs de là. En son absence, les 7 candidats qui le suivent se sont écharpés pour tenter de rester dans la course. Voici 7 citations pour résumer comment chacun s'en est sorti.

Ted Cruz : "Si vous continuez à être méchants, je vais devoir quitter la scène."

Contexte : Confronté à une suite de questions difficiles de la part des modérateurs et d'attaques des autres candidats, Ted Cruz tente une petite blague/menace en référence à Donald Trump, absent du débat.

Résultat: Perdu. Perçu comme « geignard », « inconstant » ou « peu convaincant », Ted Cruz est le grand perdant du débat d'hier. En l'absence de Trump, le deuxième homme des sondages s'est retrouvé dans la position inconfortable de l'homme à abattre. Plus habitué à l'attaque qu'à la défense, Cruz s'est réfugié dans la position de l'incompris, sur la Défense, l'immigration ou encore le budget. Sans convaincre.

Marco Rubio : "D'abord, laissez moi vous dire que je ne suis pas un sauveur. Il n'y a qu'un sauveur et c'est Jésus-Christ."

Le contexte : La question du modérateur concernait sa position de troisième des sondages dans son propre état de Floride, un désaveu.

Le résultat : Match nul. Contrairement à Ted Cruz, il est parvenu à esquiver les modérateurs de Fox News (très en verve hier soir) et les autres candidats. Les questions concernaient en particulier son revirement dans le domaine de l'immigration. Rubio était favorable à un « chemin vers la citoyenneté » mais ne soutien plus que des propositions de régularisation. Sans avoir marqué beaucoup de points, il sort à peu près intact du débat.

Jeb Bush : "C'est parfaitement légal de changer d'avis dans ce pays, mais quand on est gouverneur, il faut l'admettre."

Contexte : Autant que Marco Rubio, Jeb Bush a été attaqué sur son changement de position concernant l'immigration. Rubio a esquivé, Bush l'a admis.

Résultat : Gagné. En l'absence de Donald Trump, qui ne manquait jamais une occasion de l'attaquer, Jeb Bush s'est montré à l'aise et parfois même incisif. Malgré son style emprunté, Bush est apparu sûr de lui, que ce soit sur l'immigration - ou il a marqué des points face à Rubio et Cruz - ou sur sa famille ("je suis fier d'être un Bush"). Pour certains commentateurs, le frère de Deubeuliou s'est même montré: "présidentiel".

Rand Paul : "La guerre contre la drogue affecte les noirs de manière disproportionnée."

Contexte: Privé du précédent débat en raison de ses faibles scores dans les sondages, le libertarien Rand Paul était de retour dans l'Iowa pour jouer les trouble-fêtes.

Résultat: Gagné. A présent qu'il est écarté de la course à l'investiture, on retrouve un Rand Paul qui rend les débats plus intéressants par sa simple présence. Abrasif avec ses adversaires, apportant des éléments nuancés sur le profilage racial ou l'avortement avec conviction, c'est lui qui a le plus mis Ted Cruz en difficulté. Par comparaison avec l'intransigeance du libertarien, les atermoiements de Cruz n'ont pas fait bonne impression.

Chris Christie : "Je ne laisserai pas Hillary Clinton approcher la Maison Blanche à moins de 10 miles."

Contexte: Quelle que soit la question, le gouverneur du New Jersey n'a eu qu'une seule réponse: Attaquer Hillary Clinton.

Résultat: Match nul. Il s'est attiré quelques applaudissements à chaque attaque contre la favorite des primaires démocrates, mais Chris Christie n'a pas convaincu en se présentant comme le seul candidat en mesure de battre Hillary Clinton. Et en évitant les sujets qui fâchent, il a laissé le champ libre à ses adversaires pour les prendre à leur compte. L'hypothèse d'un retour fulgurant s'éloigne.

John Kasich : "Je suis un optimiste."

Contexte: John Kasich est le plus modéré des républicains et son objectif est le New Hampshire, ou les centristes ont leurs chances.

Résultat: Match nul. Kasich a beaucoup parlé mais peu de gens l'ont entendu. Le gouverneur de l'Ohio était si isolé des autres candidats, qui s'écharpaient sur l'immigration pendant qu'il s'intéressait aux stratégies commerciales face à la Chine, que chacune de ses intervention est apparue comme une pause dans le débat. Reste à voir si ce calme lui attirera les faveurs des modérés du New Hampshire, début février.

Ben Carson : « Putin is a one-horse country, oil and energy. »

Contexte: Difficile de traduire cette beauté de non-sens du chirurgien. Sur une question concernant la Russie, il répond approximativement: "Poutine est un pays qui ne court qu'un lièvre, le pétrole et l'énergie."

Résultat: Perdu. Il y a seulement quelques jours, Ben Carson était troisième des sondages dans l'Iowa. Depuis, il s'est effondré, et ce n'est pas ce débat qui va donner de l'énergie à sa campagne. Lors des rares fois ou il a obtenu la parole, Carson s'est montré incohérent et approximatif, particulièrement sur les sujets internationaux. Les critiques sur son manque de stature et d'expérience politique prennent un nouveau relief après cette performance transparente.

Hilllary Clinton a notamment fait de l'égalité des salaires hommes-femmes un des thèmes centraux de sa campagne. Crédit : Roger H. Goun (licence Creative Commons)

Face au sexisme de Trump et malgré les scandales de son mari, Hillary Clinton veut être la candidate des femmes

Hillary Clinton, qui pourrait devenir la première femme président des Etats-Unis d'Amérique l'année prochaine, fait de son genre un atout dans sa campagne.

Mais depuis qu'elle a annoncé que Bill Clinton entrerait en campagne à ses côtés, elle a été critiquée pour les actions de son mari, jugé méprisant à l'égard des femmes. Lors d'un récent meeting, la candidate a été interpellée par une élue républicaine qui lui reprochait d'avoir remis en question la parole des femmes qui ont accusé Bill Clinton de harcèlement sexuel - alors qu'Hillary répète par ailleurs qu'il faut croire les dires des victimes de viol. 

Le retour de l'affaire Monica Lewinsky

Donald Trump, candidat républicain en tête des sondages,  a quant à lui accusé l'ex-président Clinton d'être "l'un des plus grands agresseurs [de femmes] au monde", faisant référence à ses infidélités. "M. Clinton était un réel harceleur sexuel, au sens classique du terme, utilisant son pouvoir de supérieur hiérarchique", écrivait récemment un chroniqueur du Wall Street Journal. 

Bill Clinton a notamment été accusé de harcèlement sexuel en 1994 par une femme dénommée Paula Jones, une accusation qui a débouché sur l' "affaire Monica Lewinsky" - du nom d'une stagiaire à la Maison blanche qui a eu des relations sexuelles avec Bill Clinton alors qu'il était président.

A en croire Donald Trump, "les femmes n'aiment pas Hillary". Pourtant, malgré les scandales qui ont marqué la présidence Bill Clinton dans les années 1990, Hillary est populaire dans l'électorat féminin.

Clinton plaît plus aux femmes qu'aux hommes

82% des femmes démocrates ont une opinion favorable de Clinton, 15% en ont une opinion défavorable, selon un sondage conduit par CNN en décembre. Les chiffres sont de 71% pour et 28% contre chez les hommes.

Globalement, selon un sondage réalisé par l'université de Quinnipiac en décembre 2015, plus de la moitié des femmes ont une opinion favorable d'Hillary Clinton, contre 36% des hommes.

En mars dernier, un sondage de Gallup constatait déjà la différence de popularité dont jouissait Hillary Clinton chez les femmes, par rapport aux hommes. "Cette différence dans l'évaluation de l'image [d'Hillary Clinton] en fonction du genre n'est pas nouvelle", écrivait Gallup dans la note qui accompagnait le sondage, "Gallup a établi par le passé qu'il existait de larges écarts d'opinion à propos de Clinton selon le genre [des interrogés] lorsqu'elle était première dame, sénatrice, candidate à la présidentielle en 2008 et, plus récemment, secrétaire d'Etat".

Oui, Hillary Clinton joue "la carte des femmes"

Pour l'élection présidentielle de 2008 "elle a largement évité de mentionner son genre, jusqu'au moment où la victoire a commencé à lui échapper", écrivait le Time en novembre. "Cette fois, elle en fait une carte à jouer pour sa candidature - un moyen de mobiliser les électeurs, de se différencier d'Obama et de se présenter comme n'étant pas une initiée du monde politique, à un moment où le mécontentement populiste récompense les outsiders".

Par exemple, dans une vidéo intitulée "44 garçons, c'est trop" (en référence aux 44 présidents qu'ont connu les Etats-Unis, qui étaient tous des hommes), des petites filles participent à la campagne de Clinton en parlant de la nécessité de voir une femme devenir présidente en 2017. "Si Hillary Clinton était présidente, alors pleins de filles pourraient présidentes. Et alors je pourrai être présidente, et toutes les filles aussi", dit l'une d'entre elles :

Hilllary Clinton a également fait de l'égalité des salaires hommes-femmes un des thèmes centraux de sa campagne.

Par ailleurs, le genre d'Hillary Clinton revient régulièrement au devant de la scène malgré elle, à la faveur des attaques sexistes de Donald Trump. Le milliardaire a par exemple jugé "dégoûtant" le fait que la candidate se soit rendue aux toilettes pendant un débat télévisé.

Récemment, le Républicain avait également affirmé que Barack Obama avait "schlongué" Hillary Clinton en remportant les primaires du parti démocrates en 2008 - un terme péjoratif qui, selon certains, a des connotations sexuelles. (Trump a démenti et affirmé qu'"être schlongué" signifiait "être vaincu".)

Toutes les femmes n'apprécient pas Clinton parce qu'elle est une femme

Pour autant, rien ne prouve que c'est son genre qui rend Clinton est plus populaire parmi les femmes que parmi les hommes.

Une analyse du NYT suggère que pour les femmes de plus de 50 ans, le genre de Clinton joue effectivement un rôle important. Mais c'est moins le cas pour les plus jeunes, pour qui voir une femme accéder à la présidence est peut-être moins exceptionnel que pour leurs aînées. D'où les récents efforts de Clinton pour convaincre les femmes de 18 à 34 ans.

Qui plus est, Hillary Clinton n'est pas le dernier espoir des femmes qui souhaitent voir une femme accéder à la présidence : la démocrate Elizabeth Warren est par exemple citée comme une potentielle présidentiable pour le futur

Clinton elle-même a demandé aux électeurs de ne pas voter pour une candidate simplement parce qu'elle est une femme. Elle parlait alors de Carly Fiorina, seule candidate républicaine dans la course à la Maison blanche.

"Comment devenir riche" est le titre de l'un des ouvrages de Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle 2016.

Donald Trump veut "dépenser gros" pour sa campagne. Mais d'où vient cet argent ?

Donald Trump, le candidat républicain en tête des sondages depuis plusieurs mois, s'apprête à déverser des montagnes de dollars pour gagner les primaires républicaines.

"Je n'ai pas dépensé beaucoup [pour ma campagne] (et je suis premier). Maintenant, je vais dépenser à flot en Iowa, dans le New Hampshire et en Caroline du Sud" a-t-il prévenu ce mardi, faisant référence aux 3 états où auront lieu les prochaines primaires, en février 2016.

Donald Trump aime à jouer de sa richesse pour se décrire comme un candidat indépendant, qui ne repose pas sur les dons de potentiels lobbys, mais uniquement sur sa propre fortune (même si la majorité des fonds utilisés pour financer sa campagne provient en réalité de donateurs). 

D'où vient la richesse de cet homme régulièrement décrit comme un "magnat de l'immobilier" ? Quelques questions pour mieux comprendre.

Combien vaut Trump ?

Il affirme valoir plus de 10 milliards de dollars. Mais selon une analyse de Bloomberg en juillet dernier, basée sur les documents financiers publiés par M. Trump lui même, sa richesse s'élève à 2,9 milliards de dollars (2,65 milliards d'euros).

Le magazine Forbes, qui s'appuie sur "plus de 80 sources", évalue la fortune de M. Trump à 4,5 milliards de dollars (4,12 milliards d'euros) - un chiffre démenti par l'intéressé.

A titre de comparaison, le fondateur de Microsoft Bill Gates, homme le plus riche de la terre, avait un patrimoine net de 83 milliards de dollars en décembre 2015. Trump serait également moins riche que le père de l'opérateur téléphonique Free, le Français Xavier Niel, dont Bloomberg estime la richesse à 8 milliards de dollars.

Malgré la publication de documents financiers cet été, il est difficile d'évaluer la richesse de Trump avec précision.

Elle est sujette à débat depuis plusieurs années. En 2006, le milliardaire poursuivait l'auteur du livreTrump Nation pour avoir sous-évalué son patrimoine. La justice n'avait pas donné suite aux poursuites.

Que possède-t-il ?

Principalement, des biens immobiliers. Le plus connu est la "Trump Tower" (la tour Trump) sur la cinquième avenue à New York, haute de 200 mètres :

Crédit : Urban

Donald Trump possède par ailleurs des parts dans plusieurs sociétés, y compris "des noms familiers comme Apple, Nike, Whole Foods, Google, Philip Morris, Raytheon, Facebook, et Morgan Stanley", précise Business Insider.

Il est présent dans tous les secteurs - y compris celui des manèges, avec une société de gestion de carrousels, relèvait CNN en juillet. Le magnat de l'immobilier a également investi dans des fonds spéculatifs.

Ces diverses possessions génèrent un revenu considérable chaque année. Selon une estimation du NYT, 17% des revenus de Trump provient de la vente d'appartements, 11% des loyers qui lui sont payés. Le Républicain perçoit également des droits d'auteurs pour la vente de ses livres, sans compter l'argent gagné en s'exprimant lors de conférences (1,75 million de dollars en un peu plus d'un an).

Donald Trump est-il un héritier ou un homme d'affaires à succès ?

Dans un livre intitulé "Comment devenir riche", le milliardaire se décrit comme un "self-made man" - un homme parti de rien, qui a amassé des montagnes de dollars grâce à son sens des affaires.

Pourtant, selon une analyse d'Associated Press, la richesse de Trump n'a pas connu d'augmentation spectaculaire depuis 1988.

En se basant sur l'estimation de Forbes, le patrimoine de Trump est passé d'un milliard à 4 milliards de dollars sur la période. "C'est un gain impressionnant", écrit le Washington Post, "mais ça n'a rien à voir avec la richesse produire par des investisseurs comme Warren Buffett ou Bill Gates".

"Malgré cette faible performance, il est aujourd'hui milliardaire parce qu'au début de sa carrière, son père avait déjà construit un empire immobilier colossal", ajoute le journal, qui rappelle que la richesse du père de Donald Trump a été amassée grâce à des "subventions de l'Etat fédéral".

Ses déclarations-choc peuvent-elles nuire à son patrimoine ?

Au début du mois, Donald Trump plaidait pour empêcher les musulmans d'entrer sur le territoire américain. Or le milliardaire tire une partie de sa fortune d'investissements dans des pays à majorité musulmane comme les Emirats Arabes Unis, l'Azerbaïdjan, la Turquie et l'Indonésie. Les déclarations anti-musulmans de Trump n'y sont pas passé inaperçues.

Ce mois-ci dans le Golfe, une enseigne de grands magasins a retiré les produits estampillés "Trump""A la lumière des récentes déclarations du candidat à la présidentielle dans les médias américains, nous avons suspendu la vente de tous les produits de la gamme de décor d'intérieur Trump", a expliqué le PDG des boutiques de décoration d'intérieur Lifestyle, basées à Dubaï, interrogé par l'AFP.

Les produits en question, "décorations d'intérieur, des accessoires pour le bain, des lampes ou des miroirs décoratifs"sont en vente au Koweït, en Arabie Saoudite, au Qatar et aux EAU, rapporte Reuters.

Ce retrait est d'autant plus important que Trump "génère désormais la majorité de ses revenus via l'octroi de licenses à son nom sur des terrains de golf, des complexes de luxe et des produits vendus au détail", selon Reuters.

Mais tous les partenaires du candidat n'ont pas la même approche. A Dubaï, le groupe Damac, qui construit un terrain de Golfe en partenariat avec Trump, a refusé de s'exprimer "sur le programmes politique ou personnel de M. Trump, ni sur le débat public aux Etats-Unis", a déclaré son vice-président à l'AFP. Les affaires sont les affaires.

Ces photos de Syed Farook et Tashfeen Malik, couple suspecté d'avoir perpétré l'attaque de San Bernardino en Californie, ont été diffusées par la chaîne américaine ABC News.

Le conseil d'un shérif de New York après le massacre de San Bernardino ? Portez une arme !

Au lendemain du massacre de San Bernardino, en Californie, où un couple est suspecté d'avoir provoqué la mort de 14 personnes et d'en avoir blessé 21 autres, ce shérif a appelé ses administrés à faire usage de leur permis de port d'armes, afin de parer à toute éventuelle attaque.

"Au vu des événements récents qui ont eu lieu aux Etats-Unis et dans le monde, je veux encourager les citoyens du compté d'Ulster qui sont autorisés à porter une arme à feu A LE FAIRE, S'IL VOUS PLAIT", a plaidé le shérif du comté d'Ulster, dans l'état de New York, sur Facebook :

ulster police jpg

"Je vous encourage à faire usage de votre droit à porter une arme à feu de manière responsable. Pour garantir votre sécurité et celle d'autrui, assurez-vous que vous savez manier votre arme, et prenez connaissance des lois de l'état de New York en ce qui concerne le port d'armes, et dans quels cas il est autorisé par la loi."

Certains internautes ont réagi sur la page Facebook en accusant le shérif d'encourager les citoyens à rendre justice eux-mêmeInterrogé par Associated Press, le shérif a démenti avoir l'intention d'encourager la création de milices privées, qui remplaceraient les forces de l'ordre. "[La police] et le public travaillent main dans la main pour lutter contre le crime", a-t-il déclaré.

Sur Facebook, le shérif a également demandé à "tous les officiers de police, qu'ils soient actifs ou retraités, de porter une arme chaque fois qu'ils quittent leur logis". "Nous devons être prêts à agir à tout moment", a-t-il ajouté.

Barack Obama plaide pour la régulation du port d'armes après San Bernardino

Le massacre de San Bernardino a relancé l'éternel débat sur la régulation du port d'armes aux Etats-Unis.

Les propos du shérif reflètent l'un des arguments des "pro-armes" : "Le meilleur moyen d'arrêter un sale type armé d'un flingue, c'est de confier un flingue à des bons gars".

A l'opposé du shériff d'Ulster, Barack Obama a réagi à la tuerie en plaidant une nouvelle fois pour le renforcement des contrôles sur les antécédents des acheteurs d'armes. "Nous devons nous assurer que nous rendons les choses plus difficiles pour les individus qui veulent faire du mal", a déclaré le président, lançant un appel au Congrès, à majorité républicaine, pour qu'il légifère sur la question. Quatre des armes utilisées par les suspects à San Bernardino ont été acquises légalement.

Vendredi, le FBI a requalifié l'attaque de San Bernardin d'acte terroriste. De quoi donner du grain à moudre aux conservateurs qui affirment qu'une nouvelle loi sur le port d'armes n'aurait pas empêché les terroristes de perpétrer leur attaque.

Les Etats-Unis et les armes à feu, une longue histoire

La constitution américaine garantit aux citoyens le droit de porter une arme à feu depuis 1791. Objectif du texte : permettre aux Américains de se défendre, "une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre" selon le deuxième amendement de la constitution.

Selon ses défenseurs, le port d'armes est donc inscrit dans l'histoire américaine, rappelait l'historien Romain Huret dans une interview accordée au Figaro au lendemain de la tuerie de Newtown. "Au moment de la guerre d'Indépendance, les colons ont créé des milices [armées] qui sont devenues l'armée des États-Unis (...) les colons se sont défendus par les armes contre les Britanniques, permettant la naissance des États-Unis", affirmait l'historien en 2012.

Aujourd'hui, c'est surtout le lobby des armes, la NRA (National Rifle Association), qui explique la force du mouvement pro-armes dans le paysage politique américain. L'administration Obama vilipende régulièrement les liens entre la NRA et les parlementaires républicains. 

Parmi eux, le candidat républicain et sénateur du Texas Ted Cruz exposait dans une vidéo publiée cet été comment il est possible de faire cuire du bacon avec une mitrailleuse.

vacon ted cruz

François Hollande en conférence de presse à la Maison blanche aux côtés de Barack Obama, le 24 novembre, pour parler du terrorisme et de l'Etat islamique. Crédit : France 2 Washington

Rencontre Hollande/Obama : pas de grande coalition avec la Russie sans transition politique en Syrie

Depuis les attentats de Paris, on avait senti une inflexion de la part de François Hollande quant à la possibilité d'une "grande coalition" avec la Russie, contre l'Etat islamique. Elle ne semble plus à l'ordre du jour.

Ce mardi, François Hollande faisait étape à Washington dans son tour du monde pour convaincre ses alliés d'intensifier la lutte contre l'Etat islamique, l'organisation terroriste responsable des attentats du 13 novembre en région parisienne. Après presque 2 heures d'entretien à la Maison blanche avec son homologue américain, François Hollande a donné une conférence de presse conjointe avec Barack Obama.

La conférence était ponctuée de moments d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre - dont un "Nous somme tous Français", en français dans le texte, de Barack Obama. Elle n'a débouché sur aucune nouvelle annoncePas de date de départ pour le président syrien Bachar al-Assad, dont le pays est en guerre civile depuis 4 ans. Pas d'envoi de soldats au sol, mais une "intensification des frappes" aériennes et de la collaboration des services de renseignement annoncée par François Hollande. Et surtout : pas de coalition avec la Russie si celle-ci continue à soutenir al-Assad.

Pourtant, après les attentats du 13 novembre, la France avait montré des velléités de coopération avec Moscou. La conférence a mis les choses au clair ce mardi : la "grande coalition" avec la Russie n'est pas à l'ordre du jour - sauf à ce que Moscou cesse de frapper les rebelles anti-Assad en Syrie, et accepte de concentrer sa force de frappe sur l'Etat islamique.

"Nous avons une coalition de 65 pays qui luttent activement contre l'Etat islamique depuis un moment", a déclaré le président Obama. "La Russie a une coalition de 2, l'Iran et la Russie, qui soutiennent Assad. Etant donné les capacités militaire de la Russie et son influence sur le régime d'Assad, leur coopération serait d'une aide précieuse pour résoudre la guerre civile en Russie, et nous permettrait de nous re-concentrer sur l'Etat islamique".

 

Nos correspondants Valérie Astruc et Jacques Cardoze étaient à la Maison blanche :

La rencontre entre Hollande et Obama avait lieu dans un contexte tendu : le matin-même, la Turquie avait abattu un avion militaire russe près de la frontière syrienne, invoquant une violation de son espace aérien. Les chefs d'Etat ont invoqué le manque d'informations à ce stade pour écourter leurs réponses à ce sujet. "Ma première priorité est d'éviter l'escalade" entre Moscou et Ankara, a déclaré Barack Obama. 

Le président français, qui avait accueilli à l'Elysée le premier ministre britannique David Cameron en début de semaine, poursuit son tour du monde des alliés avec une visite à Moscou jeudi. Di'ci la fin de la semaine, il aura vu les chefs d'Etat allemand, italien, canadien et chinois; ainsi que le président du Conseil européen et le premier ministre turc.

Et retrouvez notre live-tweet de la conférence :

Live Blog François Hollande en visite à Washington pour aborder la lutte contre l'Etat islamique
 

John Kerry, francophile notoire, est sous le feu des critiques des conservateurs. Crédit : Ralph Alswang

John Kerry accusé d'avoir justifié l'attentat contre Charlie Hebdo

Connu pour sa francophilie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry est accusé d'avoir justifié les attaques qui ont frappé la rédaction du journal Charlie Hebdo en janvier 2015.

Ce mardi, il s'exprimait à l'ambassade américaine à Paris, au sujet des attaques terroristes du vendredi 13 novembre :

"Il y a une différence avec ce qui s'est passé à Charlie Hebdo", a affirmé Kerry. "Il y avait, en quelque sorte, une cible particulière, et peut-être même une légitimité en termes de - pas une légitimité, mais une logique à laquelle on pouvait en quelque sorte se raccrocher et se dire : 'OK, il sont très en colère pour cette raison précise'. [Au contraire] ce vendredi a touché absolument tout le monde" a-t-il déclaré, faisant référence aux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo, et jugées offensantes par certains musulmans.

Le secrétaire d'Etat a ensuite souligné que les attaques de vendredi n'avaient pas de revendication bien précise, mais visaient à terroriser la population et attaquer ses valeurs. "Ils tuent des Chiites. Ils tuent des Yézidis. Ils tuent des Chrétiens. Ils tuent des Druzes. Ils tuent des Ismaéliens. Ils tuent tous ceux qui ne sont pas eux", a-t-il ajouté. 

Résultat ? Sur son blog, le commentateur conservateur Daniel Halper a carrément intitulé sa tribune "John Kerry justifie le massacre de Charlie Hebdo"Certains Républicains se sont également empressés de reprocher à John Kerry d'avoir justifié les attentats contre Charlie.

Le candidat républicain Jeb Bush a affirmé mardi que John Kerry, et la candidate démocrate Hillary Clinton, avaient de l'empathie pour les terroristes, comme le relève Politico. "Il ne devrait pas y avoir d'empathie et il n'y a pas de logique pour les terroristes islamistes barbares qui veulent détruire la civilisation occidentale", a déclaré le fils et frère d'ex-président.

 "John Kerry devrait démissionner immédiatement ou être démis de ses fonctions. Dire qu'il y avait une logique derrière le massacre de Charlie Hebdo est inexcusable" a réagi le candidat républicain et ex-gouverneur de New York George Pataki sur Twitter :

Le candidat républicain et gouverneur du New Jersey Chris Christie a également condamné les propos de John Kerry, qu'il a qualifiés d' "offensants" et de "stupides" auprès du Weekly Standard.

Quant au sénateur républicain du Colorado Cory Gardner, il a demandé à John Kerry de s'excuser :

En réaction, un porte-parole du département d'Etat a affirmé que John Kerry n'avait pas justifié les attaques contre Charlie, mais simplement expliqué ce que les terroristes avaient essayé de faire. "Comme il l'a également dit à l'époque, il s'agissait d'un acte lâche et méprisable" a ajouté le porte-parole sur Twitter :

Les candidats républicains utilisent les attentats de Paris pour critiquer la politique d'Obama en matière d'accueil des migrants syriens. Crédit : CNBC

Les attentats de Paris radicalisent le débat américain sur les réfugiés

Les attentats qui ont touché Paris le 13 novembre n'ont pas épargné la vie politique américaine.

Après la découverte d'un passeport syrien, qui n'a pas été authentifié pour le moment, à proximité du corps d'un kamikaze au stade de France, et dont le titulaire aurait suivi la route des réfugiés, le débat est relancé quant à la possibilité d'une infiltration d'islamistes parmi les migrants qui fuient la guerre civile en Syrie pour se réfugier en Europe.

La présence du passeport pourrait être une manipulation de l'Etat islamique, afin de radicaliser la question des réfugiés en Europe et d'aiguiser les tensions communautaires, comme le suggère un ministre allemand. S'agit-il d'une fausse piste ? Les candidats républicains n'ont pas attendu de connaître la réponse pour réclamer la fermeture des frontières du pays aux réfugiés syriens.

Les Républicains profitent des attentats pour avancer leurs arguments

"Faire venir des gens dans ce pays, de cette partie du monde, est je pense une grave erreur", a déclaré Ben Carson. "Pourquoi n'infiltreraient-ils pas des gens dont l'idéologie est opposée à la notre ?" s'est-il demandé sur Fox News Sunday. Jeb Bush et Ted Cruz ont quant à eux plaidé pour accueillir essentiellement des Chrétiens de Syrie sur la chaîne CNN. Le magnat de l'immobilier Donald Trump, connu pour ses déclarations fracassantes, a comparé l'entrée des réfugiés à celle d'un "cheval de Troie".

Cette position n'est pas nouvelle. Les conservateurs critiquent depuis le début l'annonce de la Maison blanche, qui a promis d'accueillir 10 000 réfugiés syriens sur le territoire américain l'année prochaine. L'administration Obama avait tenu à préciser que les migrants seraient soumis à une vérification de leurs antécédents avant de passer la frontière.

Mais les attaques de Paris, largement couvertes dans les médias américains et qui ont suscité la compassion d'une grande partie de la population, ont donné des billes aux conservateurs.

Contre l'objectif d'Obama d'accueillir 10 000 réfugiés

Trois jours après les événements, au moins six gouverneurs républicains ont annoncé qu'ils refuseraient d'accueillir des réfugiés dans leurs états respectifs.

En réponse, la Maison blanche a fait savoir qu'elle ne renoncerait pas à l'objectif d'accueillir 10 000 migrants. Lors d'une conférence de presse qui ponctuait une réunion du G20 en Turquie, le président Obama s'est en particulier emporté contre la proposition de Jeb Bush de limiter l'accueil aux Chrétiens. "Ce n'est pas ça, l'Amérique", a-t-il déclaré, sans directement citer le nom de Bush, "Notre compassion n'est pas conditionnée à la réussite d'un test religieux".

Leur principal argument : il est impossible de vérifier les antécédents des migrants

Cela n'empêche pas les Républicains d'exploiter ce qui constitue selon eux un point sensible : dans le contexte de la guerre civile syrienne, il est difficile de contrôler le parcours de ses ressortissants. 

"On ne peut pas vérifier [les] antécédents [des réfugiés]", a déclaré le candidat et sénateur républicain Marco Rubio à ABC News ce week-end. "Vous ne pouvez pas passer un coup de fil et appeler la Syrie", a-t-il ajouté.

Les membres de l'administration Obama n'ignorent pas la possibilité d'une infiltration islamiste, selon The Hill. Cette année, le directeur du FBI James Comey reconnaissait face à des sénateurs que le risque zéro n'existait pas - même si l'administration est selon lui de plus en plus apte à repérer les éventuels terroristes.

Même précaution du côté d'Hillary Clinton, candidate démocrate favorite des sondages. Interrogée au lendemain des attentats de Paris, au cours du débat télévisé entre candidats démocrates, Clinton a insisté sur la nécessité de soumettre les réfugiés à un processus de vérification de leurs antécédents. Elle plaide pour accueillir 65 000 d'entre eux. Le thème du débat, censé porté sur l'économie, avait été modifié après l'annonce des attentats du 13 novembre.

Beaucoup de bruit, pour peu de réfugiés

Les parlementaires républicains ont annoncé lundi qu'ils tenteront de bloquer l'accueil des 10 000 réfugiés annoncé par l'administration Obama, en ne lui accordant pas les financements nécessaires. "Nous prenons en considération toutes les options afin de s'assurer que quelque chose comme cela [les attentats de Paris, NDLR] n'arrive pas ici en même temps que les réfugiés", a déclaré lundi le Speaker de la chambre, Paul Ryan, au micro du conservateur Bill Bennett. "Nous devons nous assurer que nous nous protégeons", a-t-il ajouté.

Même si le nombre de réfugiés syriens accueillis par les Etats-Unis atteint les 10 000 comme le souhaite Obama l'an prochain, il reste cependant négligeable comparé au nombre de migrants qui se rendent en Europe pour échapper à la guerre civile. Selon l'ONU, 95% des réfugiés syriens se trouvent dans un pays voisin du leur. Au total, plus de 4 millions de réfugiés syriens ont été recensés par l'ONU.

Le candidta républicain Jeb Bush avait affirmé que la semaine de travail durait 3 jours en France. Il s'est excusé une semaine plus tard devant des journalistes. Crédit : Gage Skidmore

Polémique sur la semaine de travail française : les Français travaillent-ils beaucoup moins que les Américains ?

Jeb Bush, candidat républicain à la Maison blanche, vient de s'excuser pour s'être moqué de la semaine de travail française. En plein débat téléviséalors qu'il reprochait à son concurrent sénateur Marco Rubio de passer autant de temps au Sénat qu'un Français au bureau, Jeb Bush affirmé que la semaine de travail durait 3 jours en France.

"J'ai complètement insulté un pays entier - notre premier allié", a-t-il affirmé à des journalistes, selon le Times. "Je sais désormais que la semaine de travail française est en réalité plus longue que celle des Allemands".

Jeb Bush n'est pas le premier Américain à ironiser sur le temps de travail en France. Les Français, voire les Européens, sont souvent décrits comme oisifs par les conservateurs américains. Au contraire, les travailleurs américains sont connus pour leur assiduité et leurs longues heures passées au travail.

Les Français travaillent-ils moins que les Américains ? Si oui, compensent-ils grâce à une plus forte productivité ? Quelques chiffres :

Les Américains travaillent plus longtemps et ont moins de loisirs que les Français

Le 3 novembre 2015, de nombreux américains votent. Crédit : Tom Arthur

Airbnb menacé dans son propre fief, légalisation du cannabis, droits des transsexuels... Quels sont les enjeux des élections du 3 novembre ?

L'élection présidentielle de 2016 concentre déjà l'attention des électeurs américains. Mais le 3 novembre est un jour d'élections. De nouveaux gouverneurs, députés et maires sont élus, et les citoyens se prononcent sur des questions qui pourraient se poser un jour au niveau national.

Voici les enjeux de ces élections selon la presse américaine :

 

Airbnb menacé dans son propre fief

Airbnb, la plateforme en ligne de location de logements, est menacée dans sa propre ville d'origine. Un référendum se tient ce mardi à San Francisco, dont les habitants doivent se prononcer pour limiter à 75 jours/an la durée des locations touristiques (contre 90 actuellement). La proposition vise également à faciliter les actions de groupe en cas de troubles du voisinage.

L'objectif de la mesure ? Mettre fin à l'incroyable hausse des prix des logements et du nombre d'expulsions que connaît la ville. Il est en effet plus profitable pour les propriétaires de louer leur logement durant de courtes périodes, à des prix élevés, que d'accueillir des locataires sur l'année.

Airbnb contre-attaque

Airbnb ne s'avoue pas vaincue. L'entreprise créée en 2008 à San Francisco a dépensé 8 millions de dollars (7,3 millions d'euros) pour une campagne d'affichage visant à convaincre les habitants de la ville de voter contre la proposition, selon Reuters. Airbnb affirme que 42% des habitants de San Francisco qui louent leur logis via le site le font pour payer leurs dépenses quotidiennes.

Ce n'est pas la première fois que les autorités locales tentent d'encadrer l'activité d'Airbnb pour contrer la crise du logement. A Paris, depuis le 1er octobre, l'entreprise collecte une taxe de séjour. Mais le fait que le référendum ait lieu à San Francisco, au coeur de la Silicon Valley et où se trouve le siège d'Airbnb, est hautement symbolique.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : Avec 55% de "non", la proposition a été rejetée

L'Ohio, état-pivot pour la légalisation du cannabis

Les électeurs de l'Ohio se prononcent ce mardi sur une proposition qui légaliserait l'usage récréatif et médical de la marijuana. Le référendum a été mis sur l'agenda politique par plus de 300 000 signataires d'une pétition.

Après l'Alaska, le Colorado, Washington et l'Oregon, l'Ohio deviendrait le cinquième état (en plus du District de Columbia) à avoir légalisé le cannabis.

A en croire l'adage "La nation suit l'Ohio" ("as goes Ohio, so goes the nation"), une légalisation en Ohio pourrait faciliter la légalisation de la drogue dans d'autres états.

Mais les opposants à la proposition dénoncent la création d'un monopole. Seules 10 fermes seraient en effet autorisées à cultiver la plante.La campagne a été financée par des individus qui bénéficieront de ce monopole, précise-t-on dans le New York Times.

Même si la légalisation est votée, un contre-référendum pourrait empêcher son application, explique le Washington Post.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : Près des 2/3 des électeurs ont rejeté la proposition

Pendant qu'au Colorado, on se demande que faire avec l'argent du cannabis

Le Colorado a été le premier état à légaliser la marijuana à usage récréatif, avec l'état de Washington, en 2012, rappelle le Washington Post. Ce mardi, les électeurs décideront que faire des revenus générés par les impôts sur la vente de cannabis (66 millions de dollars, soit plus que ce qui a été récolté grâce aux taxes sur l'alcool). L'état doit-il conserver ces deniers, les reverser aux citoyens (ce qui représenterait 8 dollars par personne) ou les utiliser pour réguler cette nouvelle industrie ? Réponse dans les urnes.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : L'état pourra conserver les surplus

Le Kentucky élira-t-il un gouverneur à la Trump ?

"L'élection du gouverneur du Kentucky est, en quelque sorte, un microcosme de ce qui se passe actuellement à l'échelle nationale", peut-on lire dans le Washington Post, qui fait référence au succès du candidat républicain Donald Trump. "Un outsider auto-financé, parfois gênant dans ses positions politiques, capture l'attention des médias et la méfiance de l'establishment du parti républicain".

Son nom : Matt Bevin, un riche homme d'affaire de Louisville membre du Tea Party, une mouvance ultra-conservatrice du parti républicain. Son cheval de bataille : Obamacare, la réforme du système de santé du président démocrate Barack Obama, qui a permis à l'actuel gouverneur démocrate d'étendre la couverture sociale d'un demi-million d'habitants du Kentucky. Matt Bevin, qui se dit, comme Trump, indépendant, affronte l'avocat démocrate Jack Conway dans les urnes.

"Selon les analystes, le taux de participation [sera très important pour déterminer le résultat]", lit-on dans le NYT. "Dans le Kentucky, les Démocrates encartés sont plus nombreux que les Républicains, mais si M. Bevin - un fervent opposant au mariage gay - peut inciter suffisamment de Chrétiens conservateurs à aller voter, il pourrait arriver à une victoire".

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  :  Matt Bevin a été élu gouverneur

Les droits des transsexuels remis en question à Houston, Texas

Houston, la quatrième ville du pays, doit se prononcer sur un décret anti-discrimination adopté en 2014 pour protéger les droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels). Le décret est critiqué par des groupes qui dénoncent notamment la possibilité que des hommes malintentionnés puissent accéder aux toilettes des femmes.

Leur vidéo de campagne :

Les mouvements pro-LGBT qui soutiennent le décret dénoncent une tentative d'attiser la peur l'encontre des transsexuels, écrit CNN.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : Le décret a été rejeté par les électeurs

Pour des élections plus honnêtes à Seattle

Le référendum de mardi vise à refonder le système de financement des campagnes locales, explique CNN. Chaque électeur paierait 100 dollars, qui se répartiraient en 4 dons de 25 dollars à offrir à ses candidats favoris. La proposition "baisserait également le montant maximum de dons autorisés, interdirait les contributions d'entreprises ayant des intérêts importants dans les affaires de la ville, renforcerait la transparence et augmenterait les amendes en cas de fraude électorale. Après avoir occupé une position officielle, les hommes politiques devraient également attendre 3 ans avant de travailler pour des lobbys."

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : Les électeurs ont approuvé la proposition

La chasse pourrait devenir un droit constitutionnel au Texas (et le lobby des armes n'attend que ça)

La "Proposition 6" modifierait la constitution du Texas, de sorte que la chasse et la pêche deviennent des droits constitutionnels. L'amendement a le soutien de la NRA, le lobby américain des armes. Il créerait une barrière supplémentaire à toute législation pro-droits des animaux.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : La constitution du Texas garantira désormais le droit à la chasse et la pêche

Des citoyens veulent pouvoir poursuivre l'état du Mississippi afin d'obtenir plus de moyens pour leurs écoles

L' "Initiative 42" amenderait la constitution de l'état du Mississippi et autoriserait les habitants à engager des actions en justice pour renflouer les caisses des écoles.

RESULTATS [mise à jour 4 novembre]  : La proposition a été rejetée