Au lendemain du massacre de San Bernardino, en Californie, où un couple est suspecté d'avoir provoqué la mort de 14 personnes et d'en avoir blessé 21 autres, ce shérif a appelé ses administrés à faire usage de leur permis de port d'armes, afin de parer à toute éventuelle attaque.
"Au vu des événements récents qui ont eu lieu aux Etats-Unis et dans le monde, je veux encourager les citoyens du compté d'Ulster qui sont autorisés à porter une arme à feu A LE FAIRE, S'IL VOUS PLAIT", a plaidé le shérif du comté d'Ulster, dans l'état de New York, sur Facebook :
"Je vous encourage à faire usage de votre droit à porter une arme à feu de manière responsable. Pour garantir votre sécurité et celle d'autrui, assurez-vous que vous savez manier votre arme, et prenez connaissance des lois de l'état de New York en ce qui concerne le port d'armes, et dans quels cas il est autorisé par la loi."
Certains internautes ont réagi sur la page Facebook en accusant le shérif d'encourager les citoyens à rendre justice eux-même. Interrogé par Associated Press, le shérif a démenti avoir l'intention d'encourager la création de milices privées, qui remplaceraient les forces de l'ordre. "[La police] et le public travaillent main dans la main pour lutter contre le crime", a-t-il déclaré.
Sur Facebook, le shérif a également demandé à "tous les officiers de police, qu'ils soient actifs ou retraités, de porter une arme chaque fois qu'ils quittent leur logis". "Nous devons être prêts à agir à tout moment", a-t-il ajouté.
Barack Obama plaide pour la régulation du port d'armes après San Bernardino
Le massacre de San Bernardino a relancé l'éternel débat sur la régulation du port d'armes aux Etats-Unis.
Les propos du shérif reflètent l'un des arguments des "pro-armes" : "Le meilleur moyen d'arrêter un sale type armé d'un flingue, c'est de confier un flingue à des bons gars".
A l'opposé du shériff d'Ulster, Barack Obama a réagi à la tuerie en plaidant une nouvelle fois pour le renforcement des contrôles sur les antécédents des acheteurs d'armes. "Nous devons nous assurer que nous rendons les choses plus difficiles pour les individus qui veulent faire du mal", a déclaré le président, lançant un appel au Congrès, à majorité républicaine, pour qu'il légifère sur la question. Quatre des armes utilisées par les suspects à San Bernardino ont été acquises légalement.
Vendredi, le FBI a requalifié l'attaque de San Bernardin d'acte terroriste. De quoi donner du grain à moudre aux conservateurs qui affirment qu'une nouvelle loi sur le port d'armes n'aurait pas empêché les terroristes de perpétrer leur attaque.
Les Etats-Unis et les armes à feu, une longue histoire
La constitution américaine garantit aux citoyens le droit de porter une arme à feu depuis 1791. Objectif du texte : permettre aux Américains de se défendre, "une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre" selon le deuxième amendement de la constitution.
Selon ses défenseurs, le port d'armes est donc inscrit dans l'histoire américaine, rappelait l'historien Romain Huret dans une interview accordée au Figaro au lendemain de la tuerie de Newtown. "Au moment de la guerre d'Indépendance, les colons ont créé des milices [armées] qui sont devenues l'armée des États-Unis (...) les colons se sont défendus par les armes contre les Britanniques, permettant la naissance des États-Unis", affirmait l'historien en 2012.
Aujourd'hui, c'est surtout le lobby des armes, la NRA (National Rifle Association), qui explique la force du mouvement pro-armes dans le paysage politique américain. L'administration Obama vilipende régulièrement les liens entre la NRA et les parlementaires républicains.
Parmi eux, le candidat républicain et sénateur du Texas Ted Cruz exposait dans une vidéo publiée cet été comment il est possible de faire cuire du bacon avec une mitrailleuse.