Retour sur l'année scolaire (1) : Blanquer, An 2

@Johan Neven / Flicker / Creative commons

Vous avez, malgré une assiduité dont je ne doute pas, peut-être manqué un billet parmi la trentaine publiée cette année sur ce blog ? Ou simplement envie de relire quelques humeurs ? Je vous propose, en deux épisodes, un petit récapitulatif, à siroter les pieds dans l’eau. Premier épisode : Blanquer, an 2. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’encre a coulé.

 

Pendant les vacances, le ministre change les programmes

A peine rentrés de vacances, les instits découvraient que le ministre avait publié durant les congés estivaux des « ajustements et clarifications » concernant les programmes, contre l’avis du Conseil supérieur de l’éducation…

 

Rue de Grenelle, les signes d’une gouvernance dirigiste et autoritaire s’accumulent

Suite à une nouvelle démission au CSP, on insistait sur le dirigisme à l’œuvre à l’EN, entre mise sous tutelle des instances décisionnaires, absence totale de concertation avec les corps intermédiaires, validation de décrets contre l’avis unanime du CSE, mise au pas des inspecteurs… Tiens, on écrivait aussi que seul le CNESCO continuait à être indépendant... et on concluait : « On ne serait pas étonné que dans les mois à venir, le CNESCO soit cantonné à un rôle de surveillance et de contrôle », exactement ce que la Loi Blanquer pour l’école de la confiance allait faire quelques mois plus tard…

 

Baron Orange, saison 2 : opération Chiron

Réunion en petit comité dans le bureau du ministre, en compagnie de Valérie Dircom et Daniel Dircab, mais aussi de Kevin, le stagiaire de 3ème : « "Opération Chiron" a pour objectif de nous donner la maitrise totale de l’espace de réflexion et d’action dans le champ de l’éducation en France : programmes, formation, instances, et bien sûr, agents chargés de mettre tout ceci en place », annonça le ministre, sourire aux lèvres.

 

Programmes : la consultation fantoche de JM Blanquer

Durant les vacances de la Toussaint, le ministère met en ligne, comme il en a l’obligation, un questionnaire concernant les-nouveaux-programmes-qui-n’en-sont-pas : on n’est pas déçu.

 

Un prof a-t-il le droit de dire ce qu’il pense ?

C’était en décembre 2018, les cas de profs convoqués par leur hiérarchie se multipliaient, et la question du devoir de réserve des enseignants revenait sur le tapis. Un petit retour sur les textes s’imposait. Cela, quelques mois avant que le ministre fasse inscrire le devoir d’exemplarité en article 1 de sa Loi pour l’école de la confiance.

 

Salaire des profs : le point sur la baisse et ce (ne) font (pas) le ministre et le gouvernement

Comme chaque mois de janvier, la fiche de paie des profs est en berne. Le ministre vante sur tous les médias son action pour le pouvoir d’achat des profs. Rien qui résiste à l’analyse.

 

Hanouna, ou le triomphe de la communication blanquerienne

Lors de la fameuse émission « Grand débat » chez Hanouna, avec la complicité de la ministre Schiappa, le présentateur expliquait la réduction des moyens de l’Education nationale par l’augmentation du salaire des profs. Si si. Devant des millions de français. Pas un hasard, si on relit les propos tenus par le ministre en amont.

 

Loi Blanquer : économies, défiance et volonté de contrôle

Début mars les députés discutaient, amendaient et votaient la loi pour l’école de la confiance écrite par le-ministre-qui-avait-dit-qu’il-ne-ferait-jamais-de-loi. Les mass médias ne parlent que de drapeau et de Marseillaise, mais le monde de l’école sait où se trouvent les vrais enjeux : devoir de réserve, création des EPSF (avec les questions quant au rôle de directeur d’école, nombreuses à ce moment-là), l’instruction obligatoire à 3 ans (et son cadeau de 150 millions au privé)…

 

Pourquoi les instits grondent-ils ?

Grèves soutenues, répétées, manifestations diverses, écoles ouvertes parents-profs : les enseignants de primaire se mobilisent, à la surprise même des journalistes informés, qui attendaient davantage un mouvement dans le secondaire (il arrivera bientôt…). L’occasion de revenir sur les racines de la colère des instits, qui plongent loin dans l’école de la confiance.

 

Classes à 24 : comment faire, et à quel prix ?

Suite au Grand débat, le Président Macron annonce qu’aucune classe de France ne comportera plus de 24 élèves. Une mesure bien accueillie par les parents et pas mal de profs. Mais est-ce seulement possible ?

 

Portrait-robot d’un instit sanctionnable

Depuis des mois, les enseignants de primaire, singulièrement ceux de CP, sont étroitement encadrés, surveillés, soumis aux injonctions ministérielles, mis sous pression par la hiérarchie. Et risquent des sanctions s’ils ne suivent pas le mouvement.

 

« Faire mentir les chiffres en pédagogie aussi », par Roland Goigoux

Début mai Roland Goigoux me fait l’honneur et l’amitié de publier sur ce blog un long article, très étayé et renvoyant à de nombreuses études scientifiques, sur les évaluations nationales à la sauce Blanquer : en quelques pages lumineuses et parfaitement argumentées, le chercheur démonte lesdites évaluations, manipulées par le ministère à des fins politiques, ainsi qu’on l’explique dans ce deuxième billet.

Comment le ministère manipule les évaluations nationales à des fins politiques (d’après l’article de R. Goigoux)

 

Rendez-vous le 17 août pour un deuxième volet consacré aux « autres humeurs » (parce qu’il n’y pas que JMB dans la vie).

 

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