Revue de presse: Grandes manoeuvres avant le New Hampshire

Bernie Sanders et Hillary Clinton

Les deux candidats démocrates à la nomination pour l'élection présidentielle, Hillary Clinton et Bernie Sanders, répondaient hier soir aux questions du public d'un « town hall » organisé par CNN. Selon la plupart des observateurs, les deux candidats ont été à la hauteur des attentes, avec deux performances de qualité. Dans ce duel à distance, chacun a su jouer de ses forces, Clinton dans le rôle de la femme politique raisonnable et pleine d'expérience ("la maman sévère" selon Twitter), Sanders dans celui du politicien révolutionnaire qui veut changer l'Amérique ("le papa sympa").

Mais les deux candidats ont également montré des faiblesses. Bernie Sanders a été confronté aux doutes sur son éligibilité et sur son manque de soutien au delà d'une population jeune, blanche et éduquée – Hillary Clinton possède une solide avance chez les noirs ou les latinos. Hillary Clinton, elle, a trébuché sur son soutien à la guerre en Irak ou ses discours rémunérés à hauteur de plusieurs centaines de milliers de dollars pour des grandes entreprises de Wall Street.

Quoi qu'il en soit, ce « town hall » ne changera pas l'issue de l'élection, mais les deux candidats se retrouveront ce soir pour un débat face à face dans le New Hampshire.

CNN : Les meilleurs moments du "town hall" démocrate sur CNN. (anglais)

The Fix/Washington Post : Les 4 mots sur Goldman Sachs qu'Hillary Clinton va regretter. (anglais)

Rick Santorum offre son soutien à Marco Rubio

Le candidat évangéliste Rick Santorum, qui avait remporté l'Iowa en 2012 mais n'a jamais su retrouver ce genre de soutien cette année, a décidé d'abandonner la course à la présidentielle. En revanche, alors qu'on le savait proche de Donald Trump, il a décidé de donner son soutien au plus modéré des trois favoris : Marco Rubio. En revanche, interrogé sur le bilan de Marco Rubio, Rick Santorum a été incapable de nommer une réalisation marquante du sénateur de Floride.

— Morning Joe (@Morning_Joe) 4 Février 2016

Ce soutien venu d'un évangéliste notoire est une bénédiction pour Rubio, qui a tout fait pour concurrencer le vainqueur de l'Iowa, Ted Cruz, pour les votes religieux. En attendant, dans les sondages du New Hampshire, c'est toujours Donald Trump qui tient la tête.

Politico: Rick Santorum soutien Rubio, mais se retrouve incapable de dire quoi que ce soit sur son bilan. (anglais)

L'homme qui a augmenté le prix d'un médicaments anti-Sida de 5000% refuse de répondre au Congrès

Martin Shkreli est sans doute l'un des hommes les plus détestés des Etats-Unis. Cet ancien PDG de la firme pharmaceutique KaloBios avait décidé de multiplier par 50 le prix d'un médicament utilisé dans la lutte contre le Sida, le Daraprim. Convoqué par une commission du Congrès Américain sur l'augmentation des prix des médicaments, Martin Shkreli a refusé de répondre aux questions qui lui ont été posées, invoquant (en souriant) le 5ème amendement pendant toute la séance.

The Daily Beast : Martin Shkreli ricane pendant les questions du Congrès. (anglais)

L'affaire de la contamination au plomb à Flint menace la première loi énergétique américaine en 10 ans

Le Congrès des Etats-Unis négocie en ce moment une sur le fonctionnement énergétique des Etats-Unis. Cet "Energy Policy Modernization Act", la première loi directrice sur le secteur depuis plus de 10 ans, est porté à la fois par la représentante (républicaine) de l'Alaska et la démocrate de l'état de Washington Maria Cantwell.
C'est une loi complexe, bipartisane, pas très "sexy" mais tout à fait utile. Ttout pour rester dans les mains des techniciens du Congrès et échapper aux bisbilles politiques qui paralysent le Congrès.

Mais ça, c'était avant. L'affaire de l'eau empoisonnée au plomb de Flint, dans le Michigan, est passée par là. Les démocrates du Congrès ont donc fait savoir qu'ils ne passeraient pas la loi énergétique sans cette aide de 600 millions de dollars pour Flint dont les républicains ne veulent pas entendre parler. Les deux camps semblent prêts à torpiller la loi originale sur ce principe, beaucoup plus sensible pendant cette période électorale...

New York Times: Des divisions partisanes commencent à apparaître sur le brûlant dossier Flint (anglais)

La NFL accueille son premier sommet féminin à quelques jours du 50e Superbowl

Semaine historique pour la très populaire ligue de football américain (la NFL). Alors que le 50ème "Superbowl" de son Histoire va se dérouler dimanche, la ligue organise à travers toute la semaine un sommet consacré aux femmes dans le football américain.


Après le basket ou le baseball, le football américain est donc le dernier sport américain à promouvoir l'intégration des femmes au sein des équipes et de la ligue. Déjà présentes au sein des équipes d'analystes ou le "petit personnel" des équipes, plusieurs femmes ont été nommées cette année pour des postes clés, beaucoup plus visibles.
Sarah Thomas est devenue la première femme arbitre de la NFL, Kathryn Smith la première entraineur adjointe - pour la franchise des Buffalo Bills - et Jacqueline Davidson la première responsable administrative - pour les New York Jets.

ESPN: La NFL accueille son premier sommet consacré aux femmes, la semaine du Superbowl. (anglais)

Pourquoi Donald Trump est-il nominé au prix Nobel de la paix ?

Donald Trump a été nominé pour le prix Nobel de la paix. Le même Donald Trump qui a comparé les immigrés mexicains à des violeurs, proposé de construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis, d'empêcher les musulmans d'entrer sur le sol américain et de tuer non seulement les terroristes, mais aussi leurs familles, s'il est élu président.

Le fait que le candidat républicain le plus controversé soit nominé pour le prix Nobel le plus prestigieux est-il étonnant ? Pas tellement.  Chaque année, le comité du Nobel invite des milliers de gens à soumettre des centaines de noms : "Parlementaires, ministres, anciens lauréats, professeurs d'université [qui enseignent les sciences sociales, l'histoire, la philosophie le droit et la théologie]..:  des milliers de personnes à travers le monde sont habilitées à proposer une candidature" précise l'AFP. "Si l'Institut Nobel est tenu d'accepter toutes les propositions valides, le seul fait d'être candidat ne représente pas un adoubement de sa part."

Trump nominé pour "son idéologie vigoureuse de paix par la force"

Alors, qui a nominé le milliardaire et magnat de l'immobilier à la langue bien pendue ? Tout ce qu'on sait, c'est que c'est un citoyen américain qui a proposé le nom de Trump pour "son idéologie vigoureuse de paix par la force, employée comme arme de dissuasion contre l'islam radical, l'EI (le groupe islamiste État islamique, NDLR), l'Iran nucléarisé et la Chine communiste", selon Kristian Berg Harpviken, directeur de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo, un centre de recherche. Cet observateur aguerri du Nobel estime que Trump a peu de chances de gagner.

Par le passé, le président russe Vladimir Poutine a été nominé, tout comme l'ex-secrétaire du parti communiste en URSS Joseph Staline et Bono, le chanteur du groupe de rock irlandais U2.

Cette année, aux côtés de Donald Trump dans la liste des nominés, on compte le lanceur d'alerte Edward Snowden et des habitants des îles grecques qui ont aidé des réfugiés. Il faudra patienter jusqu'en octobre 2016 pour connaître le nom du lauréat.

Revue de presse: Obama va visiter une mosquée américaine pour la première fois

Pour la première fois , Barack Obama va visiter une mosquée aux Etats-Unis

Le président américain Barack Obama a annoncé qu'il se rendrait aujourd'hui à la Société Islamique de Baltimore, dont le campus héberge un centre culturel, une mosquée et une école. C'est la première fois que le président se rend dans une mosquée sur le territoire américain, même s'il en a déjà visité à l'étranger.

Le timing de la visite de Barack Obama n'est pas un hasard. Le calendrier des élections s'accélèrent, et la plupart des candidats républicains ont donné dans la surenchère conservatrice depuis le fameux appel de Donald Trump a "interdire l'accès aux Etats-Unis à tous les musulmans". Selon la Maison Blanche, Obama se déplace pour "réitérer l'importance de la fidélité à ses valeurs, l'hospitalité, le combat contre la bigoterie, rejeter l'indifférence et protéger la tradition de liberté religieuse des Etats-Unis."

Timide sur la question religieuse lors de son premier mandat, Obama n'hésite plus à s'exprimer sur les sujets qui lui sont chers depuis sa réélection en 2008. En 2009, son discours de l'Université du Caire était resté célèbre.

Huffington Post: Pourquoi la visite du président dans une mosquée compte, maintenant plus que jamais. (anglais)

Les deux camps continuent la bataille de l'Iowa

Le caucus de l'Iowa est sensé être fini. Vraiment fini. Ted Cruz l'emporte côté républicain, les deux démocrates arrivent au coude à coude avec Hillary en tête. Fini. Place au New Hampshire.

Sauf que...Des deux côtés, les résultats sont contestés. Ca a commencé démocrate, avec Bernie Sanders, un peu à contre-emploi. Le "socialiste démocrate" conteste le résultat très serré du caucus, avec 23 délégués à la convention nationale pour Clinton contre 21 pour lui. Sanders "considère" une demande pour un recomptage des voix et demande la publication détaillée des votes, tandis que les deux candidats continuent à revendiquer la victoire.

Du côté républicain, Trump avait surpris par un discours presque humble le soir de sa (relative) défaite, arrivé derrière Ted Cruz. Ca n'a évidemment pas duré. Suite à l'affaire des flyers "Voting violation" distribué par la campagne de Cruz et des allégations de Ben Carson sur de fausses informations diffusées par les volontaires du sénateur texan, Trump est tombé sur son rival à bras raccourcis. Il accuse Cruz de "fraude" et demande l'annulation du caucus de l'Iowa.

Le FBI lance une enquête sur la contamination au plomb à Flint

L'affaire de la contamination de l'eau courante au plomb à Flint, dans le Michigan, prend un tour fédéral. Le bureau du District Attorney du Michigan a annoncé que le FBI menait à présent l'enquête dans cette "catastrophe humanitaire créée par l'homme."

Depuis au moins un an, l'eau "potable" de la petite ville de Flint est contaminée par des niveaux très élevés de plomb qui ont causé un nombre encore inconnu d'empoisonnements. L'incapacité des pouvoirs publics à rénover le système de distribution de l'eau, avec de nombreux tuyaux en plomb en pleine dégradation est visée par les enquêteurs.

Detroit Free Press: Le FBI rejoint l'enquête sur l'eau courante à Flint. (anglais)

Newsflash: Mark Zuckerberg est vraiment très riche

Mardi, le fondateur de Facebook est devenu le quatrième homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars. Il dépasse le fondateur d'Amazon Jeff Bezos et le magnat mexicain des télécoms (ex homme le plus riche du monde) Carlos Slim. Parmi les 10 hommes les plus riches du monde, 6 ont fait fortune dans les nouvelles technologies. Avec 78 milliards de dollars de fortune personnelle estimée, Bill Gates trône toujours sur ce classement.

Bloomberg.com: Zuckerberg dépasse Bezos et Slim et devient le 4e homme le plus riche du monde. (anglais)

 

Trump désavoué, Clinton et Sanders impossibles à départager, l'anti-élitisme grand vainqueur : les 5 leçons du Caucus de l'Iowa

La soirée de lundi était pleine de surprises à Des Moines, capitale de l'Iowa. Ce petit état du Midwest était le premier à organiser un "Caucus" - des réunions des partis démocrate et républicain pour désigner leur candidat à l'élection présidentielle de novembre 2016.

Côté Républicains, c'est Ted Cruz qui a raflé la mise, avec près de 28% des voix, contre 24% pour Donald Trump, le candidat anti-establishment en tête des sondages. Côté démocrates, Hillary Clinton a remporté une victoire contestée, avec 49,9% des délégués issus des caucus contre 49,6% pour son adversaire socialiste Bernie Sanders.

Voici les 5 leçons à retenir du Caucus de lundi :

Parfois, les démocrates votent... en jouant à pile ou face

Dans certaines circonscriptions, le choix entre Bernie Sanders et Hillary Clinton était si serré que le vote s'est fait à pile ou face. Le résultat du vote étant souvent déterminé en déplaçant les gens d'une partie de la pièce à l'autre, il était parfois impossible de recompter les voix après le départ des militants.

Résultat : des affrontements sans fin entre partisans de Sanders et de Clinton pour déterminer qui avait la préférence du caucus local, réglés en tirant à pile ou face pour élire les délégués du parti démocrates à la convention du parti. Hillary Clinton a gagné au moins 6 délégués grâce au jeu du pile ou face. On parle ici des "petits" délégués qui éliront les "grands" délégués pour la convention nationale lors de futures conventions de l'Iowa. Vous suivez toujours?

Hillary Clinton a finalement remporté l'équivalent de 23 représentants pour la convention nationale démocrate, contre 21 pour Sanders. Au total, 2 382 "grands" délégués sont nécessaires pour remporter la nomination du parti à l'échelle nationale.

La bataille n'est d'ailleurs pas terminée côté démocrate. La campagne de Bernie Sanders a annoncé à The Hill qu'elle allait laissé au moins un employé dans l'Iowa pour tâcher de convaincre certains "petits" délégués de changer leur vote lors des conventions qui élisent les "grands" délégués. Ah...Les joies et la simplicité de la démocratie!

Hillary Clinton remporte la victoire d'un cheveu... mais va au devant d'un combat dans le New Hampshire

17 heures après le début du Caucus, l'agence AP a finalement annoncé qu'Hillary Clinton avait remporté l'Iowa. Si son personnel de campagne a rapidement revendiqué la victoire, c'est presque une défaite : Bernie Sanders a prouvé qu'il était un candidat crédible et dangereux face à Hillary Clinton. Dans le New Hampshire, où la prochaine primaire aura lieu le 9 février, les sondages donnent une forte avance à Bernie Sanders.
L'avance de Sanders est telle que la campagne de Clinton aurait d'ores et déjà décidé de concentrer ses fonds et son personnel sur les deux primaires suivantes, Nevada et Caroline du Sud, ou la candidate est donnée favorite.

Bernie Sanders, idole de la jeunesse

On le savait grâce aux sondages, les meetings l'ont confirmé au cours de la campagne dans l'Iowa : le public d'Hillary Clinton est plus âgé que celui de Bernie Sanders, socialiste de 74 ans qui propose une protection sociale universelle et se pose en pourfendeur de Wall Street et de l'influence des milliardaires en politique.

La victoire de Ted Cruz, attendue, porte néanmoins un coup à Donald Trump

Ted Cruz a remporté la nomination démocrate. Pas étonnant si l'on considère la démographie de l'Iowa, un état à majorité évangélique (un courant du protestantisme). Les protestants qui se disent religieux y représentent 56% de l'électorat, et ils sont encore plus nombreux parmi les républicains qui participent au Caucus.

Donald Trump, en tête des sondages à l'échelle nationale, l'a bien compris : ces dernières semaines, il a tout fait pour apparaître comme religieux, brandissant une bible que lui a offert sa mère ou gagnant le soutien officiel d'un évangéliste influent. Mais ce New Yorkais jadis pro-avortement peine à vendre son image de religieux : la semaine dernière, il a confondu l'offertoire, qui récolte la quête, et le plat de communion. Quelques jours plus tôt, il trébuchait en citant un passage de la Bible.

Pour autant, la victoire de Cruz est un choc pour le très confiant Trump, le contraignant à se montrer plus humble qu'à son habitude lundi soir.

La victoire de Cruz est également le fruit d'un intense travail de campagne dans l'Iowa, dont il a visité les 99 districts.

L'anti-élitisme grand gagnant de ce caucus

Donald Trump est le premier représentant de la frange anti-élitiste du parti républicain. Le milliardaire plaît pour son franc-parler, notamment sur des sujets comme l'immigration, les femmes ou les musulmans. Parmi ses partisans, de nombreux Américains depuis jusqu'à présent désintéressés par la politique. Pourtant, Trump n'a pas profité du fort taux de participation parmi les Républicains ce lundi (46% des votants participaient à un caucus républicain pour la première fois).

Ted Cruz et Bernie Sanders ont également tenté de représenter l'anti-establishment, dénonçant sous le vocable de "Washington" les manoeuvres politiciennes et les promesses non tenues.

Etre 3e est une victoire pour Marco Rubio

Arrivér en deuxième position est décevant pour Donald Trump, mais la troisième place est d'or pour le républicain Marco Rubio (23%), qui a désormais toute latitude pour se présenter comme le champion des cadres du parti. Ces derniers jugent Ted Cruz et Donald Trump trop extrêmes et pourraient propulser le sénateur de Floride, candidat plus consensuel.


Lundi soir, Rubio s'est présenté comme le candidat du consensus, capable d'unifier un parti divisé notamment par le succès de Donald Trump.

Revue de presse: Marmottes, crime et Iowa

Ted Cruz remporte l'Iowa. Les démocrates finissent quasiment à égalité

Soirée à rebondissements lors du premier caucus des primaires de l'élection présidentielle américaine. Dans l'Iowa, le favori républicain Donald Trump a trébuché, finissant deuxième de la course avec 24% des voix à 4 points derrière le grand vainqueur Ted Cruz (28%) et juste devant Marco Rubio, qui a dépassé toutes les attentes (23%). Avec des écarts anecdotiques aussi bien en terme de voix (environ 5000 voix de retard pour Trump sur Cruz) qu'en terme de délégués attribués, rien n'est joué. Mais Trump est bel est bien le perdant du jeu des attentes, qui est de loin l'enjeu le plus important lors du caucus de l'Iowa.

Du côté des démocrates, Hillary Clinton est parvenue à maintenir son avance face à Bernie Sanders, mais les deux candidats ont terminé virtuellement à égalité (49,8% des délégués à Clinton contre 49,6% pour Bernie Sanders, les démocrates ne publient pas le détail des voix obtenues). Clinton et Bernie Sanders ont tout deux revendiqué la victoire et se dirigent vers les primaires suivantes. Sanders dispose d'une avance insurmontable dans le New Hampshire, mais Clinton est favorite dans le Nevada et en Caroline du Sud.

Alphabet (Google) devient la première cotation boursière au monde

Le duel des géants de l'informatique a tourné à l'avantage de Google ce matin. Après l'annonce d'excellents résultats lors du quatrième trimestre pour Alphabet, l'entreprise "chapeau" de Google - qui permet de séparer les activités rentables comme le moteur de recherche des projets d'avenir comme les recherches sur la voiture automatique ou l'intelligence artificielle - est devenue la première cotation mondiale devant Apple, avec une valeur boursière de 532 milliards de dollars.

Depuis plusieurs mois, la valeur boursière d'Apple ne cesse de baisser, tandis que celle de Google explose. Et cette trajectoire ne semble pas prête de s'inverser.

USA Today: Deux entreprises entrent, une seule ressort (anglais)

Première audience au criminel pour l'acteur Bill Cosby

Mardi très important pour l'acteur Bill Cosby, accusé d'agression sexuelle en 2004 sur la canadien Andrea Constand, de 35 ans sa cadette. La défense de l'acteur tâchera de se débarrasser d'une partie de l'affaire en obtenant du juge qu'il rejette le volet criminel de l'affaire. La défense de Bill Cosby est basée sur un accord passé en 2005 avec le procureur qui instruisait l'affaire, qui avait classé le dossier criminel par manque de preuves à la condition que Cosby témoigne dans le dossier civil mené en parallèle. Depuis, plusieurs femmes ont déclaré dans les médias ou devant la justice avoir été sexuellement agressées par Bill Cosby.

Si la défense de Bill Cosby parvient à faire clore ce procès, ce devrait être la fin des ennuis judiciaires pour Cosby, qui avait réglé la plainte au tribunal civil d'Andrea Constant à l'amiable - et en secret - en 2006.

Los Angeles Times: La défense de Bill Cosby demande au juge de classer le dossier (anglais)

Marmottes! Hauts-de-forme! Bill Murray! Groundhog Day!

Jour de joie! Les américains célèbrent aujourd'hui "Groundhog Day", le jour de la marmotte. Une très vieille tradition - c'est à dire créée au XIXe siècle, mais rendue populaire par les médias dans les années soixante, puis immortelle par le film de 1993 - à l'approche de la fin de l'hiver, durant laquelle une marmotte météorologiste est chargée de prédire la date d'arrivée du printemps.

Plusieurs marmottes, en fait, puisque Punxsutawney Phil de Pennsylvanie subit la concurrence de Staten Island Chuck (de Staten Island) et Milltown Mel (de Milltown). Selon la tradition, si la marmotte voit son ombre en sortant de son terrier, l'hiver durera six semaines de plus. Sinon, le printemps arrivera tôt.

Cette année, selon Punxsutawney Phil, le printemps est imminent. Mais ne remisez pas les manteaux trop tôt...Selon l'institut météorologique américain, la précision des prédictions des marmottes se situe aux alentours de 45%. En attendant, Vox vous dit tout des origines du mythe.

Vox: Est-ce que Punxsutawney Phil a vu son ombre?

Quand l'agriculture tue : le scandale de l'atrazine en 5 questions

Société suisse spécialisée dans la chimie et l’agroalimentaire, Syngenta est l’un des plus grands fabriquants de pesticides et d’herbicides. Le nom de l’entreprise, qui attise les intérêts des multinationales de la chimie, y compris le géant américain Monsanto, est associé à un scandale sanitaire : celui de l’atrazine.

Cash Investigation, le magazine de France 2, a enquêté sur les produits chimiques utilisés dans l'agriculture qui mettent en danger nos enfants. Retrouvez l'enquête de Cash Investigation sur les pesticides ce mardi à 20h55 sur France 2

En attendant, 5 questions pour comprendre ce qui est reproché à Syngenta et à l'atrazine :

Qu’est ce que l’atrazine ?

L’atrazine est un herbicide principalement utilisé sur les champs de maïs, notamment dans les grandes plaines des Etats-Unis. Il est le deuxième produit phytosanitaire le plus couramment employé dans le pays, selon les données de l’US Geological Survey. Il arrive juste après le glyphostate de Monsanto. 

Quels sont les dangers de l’atrazine ?

De nombreuses études affirment que l’atrazine ne pose pas de risques pour la santé. Mais des doutes ont été émis sur la fiabilité de ces études, parfois financées par Syngenta. La société aurait même rémunéré des experts pour défendre les bienfaits de l’atrazine dans les médias.

L’atrazine est accusée de provoquer cancers et infertilité, notamment dans l’Illinois, un état agricole, qui recense une proportion de cancers plus élevée que la moyenne nationale. L’herbicide contaminerait la nappe phréatique et donc l’eau potable.

Cet herbicide est-il légal ?

Le produit est interdit en France et en Union européenne depuis 2004, pour éviter des pollutions de la nappe phréatique. Il est cependant autorisé aux Etats-Unis - même si l’état californien étudie une proposition pour interdire l'atrazine sur ses terres.

En 2010, l’agence américaine de protection de l’environnement, l’EPA, estimait que les dangers de l’atrazine pour les humains étaient négligeables.

Deux ans plus tard, l’EPA estimait que l’atrazine ne posait pas de risques pour les animaux, une décision basée notamment sur une étude co-réalisée par un scientifique rémunéré par Syngenta.

L’agence environnementale américaine était censée ré-évaluer la toxicité de l’atrazine en 2015. Elle n’a pourtant pas rendu de verdict cette année là.

Par le passé, Syngenta a été accusée d’avoir enquêté sur des membres de l’EPA. Une ex-membre du comité scientifique de l’EPA qui a travaillé sur l’atrazine a également affirmé au new Yorker que Syngenta avait tenté d’intimider ses étudiants et de la décrédibiliser.

Pourquoi Syngenta a-t-elle déboursé 105 millions de dollars ? 

En 2004, suite à la plainte d’un distributeur d’eau de l’Illinois, plus de 1000 distributeurs d’eau, dans 6 états différents (Illinois, Missouri, Kansas, Indiana, Iowa et Ohio) ont entamé une action collective en justice contre Syngenta. Ils demandaient que Syngenta finance le filtrage de l’eau. Un accord a été trouvé entre les plaignants et Syngenta en 2012 :  le fabricant de l’atrazine a accepté de payer 105 millions de dollars au distributeurs d’eau.

Qui est Tyrone Hayes ?

Les documents dévoilés par la justice au cours du procès ont montré que la société a fait pression sur un juge et un scientifique : Tyrone Hayes, professeur à l’université de Berkeley, Ce biologiste, qui a fait l’objet d’un long article du New Yorker en 2014, affirme en effet être la cible de d’attaques de la part de Syngenta. Ses recherches, financées par le fabriquant de pesticides lui-même, ont établi un lien entre l’atrazine et des modifications des organes reproductifs chez les grenouilles.

Selon le scientifique, Syngenta aurait orchestré des attaques pour jeter le doute sur sa crédibilité de chercheur. Tyrone Hayes a été l’objet d’un film réalisé par Jonathan Demme (réalisateur du Silence des agneaux) pour le New Yorker :

 

Pour le Caucus, des touristes d'un nouveau genre ont envahi l'Iowa

Tous les quatre ans, ils envahissent les rues, les restaurants, les hôtels, les bars, les gymnases et les lycées où se tiennent les meetings politiques. On les reconnaît à leurs ordinateurs sous le bras, leurs téléphones qui sonnent tout le temps et leur air perpétuellement pressé.

Avant chaque élection présidentielle, l'armée des journalistes prend possession de Des Moines, la capitale de l'Iowa. Ce petit état du Midwest est au centre de l'attention médiatique car il est le premier état à organiser un Caucus - des réunions au cours desquelles démocrates et républicains désignent leur candidat à l'élection présidentielle. Cette année, il avait lieu le lundi 1er février.

Difficile de rater les énormes camions des chaîne de télévision américaines

Difficile de rater les énormes camions des chaîne de télévision américaines

A quelques mètres du bâtiment dédié aux médias, le café Java Joe's est l'un des centres névralgiques du Caucus. Toujours bondé, il accueillait l'équipe de Morning Joe, émission d'information matinale de MSNBC, lundi matin, quelques heures avant le Caucus :

Le café Java Joe's est le QG de la chaîne MSNBC

Le café Java Joe's est le QG de la chaîne MSNBC

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Les habitants ont pris l'habitude de cette folie médiatique. Joe, croisés dans le centre-ville de Des Moines ce lundi, est venu d'une proche banlieue pour savourer l'effervescence du Caucus aux premières loges. "J'ai l'habitude d'être interrogé par des journalistes", affirme-t-il en sortant de son camion, "j'adore ça ! On a une chance incroyable."

Joe est venu de la banlieue de Des Moines dans l'Iowa pour savourer le Caucus dans la capitale. Dimanche, il a décidé qu'il voterait Trump.

Joe est venu de la banlieue de Des Moines dans l'Iowa pour savourer le Caucus dans la capitale. Dimanche, il a décidé qu'il voterait Trump.

Même son de cloche du côté des gérants d'hôtels et de cafés auxquels que nous avons rencontrés, qui affichent complet pendant la période du Caucus. "On voit plus de journalistes, plus de nationalités, et on a la chance de rencontrer des hommes politiques", affirme Jeff, gérant d'un hôtel Marriott à Des Moines. "Cette année, nous avons même Mike Huckabee parmi nos clients ! C'est l'occasion de lui parler, d'apprendre à le connaître un peu mieux sur le plan personnel. On s'amuse beaucoup."

Tourisme politique, étudiants en sciences po et vendeurs de kippahs

Résultat : les touristes viennent à Des Moines pour rencontrer leurs journalistes et leurs hommes politiques préférés. "Le centre-ville est tout petit, les cafés et les restaurants sont donc tous remplis de journalistes célèbres. Cela attire les touristes", affirme David Swenson, professeur d'économie à l'Iowa State University. Parmi eux, Jack et Jessica sont venus de Charlotte spécialement pour l'occasion, accompagnés de leurs enfants de 8 et 7 ans. Dimanche, ils visitaient bâtiment dédié aux journalistes - ou en tout cas, les zones ouvertes au public. "On veut leur montrer comment ça fonctionne", affirme Jessica, avant de demander à l'hôtesse d'accueil "d'expliquer aux enfants ce qu'est un Caucus". La petite famille a prévu d'assister à des meetings d'Hillary Clinton et de Bernie Sanders.

Les étudiants ont également investi l'Iowa. Lundi matin, deux groupes d'étudiants en communication et en sciences politiques sont arrivés du Missouri et du Massachusetts pour observer le Caucus de près. "C'est très intéressant pour eux, pour voir comment le processus politique fonctionne, de près", affirme l'un des professeurs qui les a accueillis, David Swenson.

D'autres sont venus pour les affaires... ou le militantisme. Marc Daniels est venu de l'Illinois pour vendre des kippahs aux couleurs des candidats à Des Moines. Il ajoute qu'il prône ainsi la tolérance religieuse.

Marc est installé à Springfield. Il est venu vendre ses kippahs aux couleurs des candidats dans l'Iowa.

Marc est installé à Springfield. Il est venu vendre ses kippahs aux couleurs des candidats dans l'Iowa.

Un impact modéré sur l'économie locale

David Swenson a réalisé une étude sur l'impact économique de ceux qu'il appelle les "touristes du Caucus" (journalistes, hommes politiques et leur personnel, étudiants, touristes passionnés par la politique) pour l'état de l'Iowa. Il estime qu'au cours des 6 derniers mois, ces derniers ont accumulé 10 000 journées de séjour sur place, soit l'équivalent de 45 emplois annuels.

C'est peu, comparé aux sommes astronomiques dépensées par les candidats pour leurs campagnes. "Le Caucus n'a pas un impact important pour l'Iowa, car les candidats ne dépensent pas leur argent directement dans l'état, mais dans des services qui ne sont pas localisés dans l'état lui même, par exemple les agences publicitaires qui ne sont pas forcément installées sur place", estime David Swenson. "Les retombées économiques ne concernent que Des Moines", ajoute-t-il, "regardez la soirée du Caucus : qui n'est pas à Des Moines ?".

Présidentielle 2016: Comment fonctionne le Caucus dans l'Iowa ?

L'Iowa, état du Midwest qui représente 1% de la population des Etats-Unis, est ce lundi le centre névralgique de la politique américaine. Les Iowiens sont en effet les premiers à se prononcer sur l'investiture des candidats républicains et démocrates en vue de la présidentielle de novembre 2016, lors d'un "Caucus" - une élection primaire organisée par les partis.

Selon un dernier sondage, Bernie Sanders et Donald Trump sont en tête, mais la course est serrée pour confirmer leur avance sur leurs concurrents principaux respectifs, Hillary Clinton et Ted Cruz. D'ailleurs, les règles du Caucus rendent les résultats particulièrement imprévisibles - encore plus que pour une élection nationale.

Contrairement aux primaires traditionnelles, organisées par les états comme le New Hampshire, les règles du Caucus sont à la discrétion des partis.

Caucus démocrate versus républicain : les points communs

Les votants doivent arriver sur les lieux à 19h au plus tard (ils seront refoulés ensuite) lundi soir, dans des bureaux de vote improvisés. Eglises, écoles, centres sociaux, restaurants, ... Un caucus peut être organisé n'importe où. On en compte environ 1 700 pour chaque parti dans l'Iowa. Ils sont ouverts à "sans-partis" : pour participer au vote, il suffit de s'enregistrer comme partisan le soir-même. 

Des règles simples pour le Caucus républicain

Le Caucus républicain est simple : on débat, puis on vote à bulletin secret. Le total des votes est décompté par les gérants locaux du parti et envoyé à l'administration centrale via une application développée par Microsoft.

Trump a mobilisé sa fille Ivanka pour expliquer aux fans où ils peuvent se rendre pour voter près de chez eux. Dans une vidéo, Ivanka Trump explique que "la procédure est très rapide" et dure "environ 30 minutes" :

Le Caucus démocrate, plus complexe

Le Caucus démocrate est bien plus compliqué. C'est pourquoi les petites mains de Bernie Sanders, qui a tout intérêt à ce que le taux de participation soit à son maximum, ont publié une vidéo qui simule un scrutin :

Les participants doivent se déclarer publiquement pour tel ou tel candidat. En général, ils le font en se déplaçant d'un côté à l'autre de la pièce. Ceux qui n'ont pas fait leur choix vont dans le coin des indécis.

Et c'est là que les choses se compliquent : chaque groupe doit compter un minimum de militants pour être "viable". Le nombre minimum de militants pour chaque groupe dépend du nombre de délégués élus dans la circonscription et du nombre de participants. L'app de Microsoft permet de réaliser le calcul facilement une fois ces chiffres connus. Chaque groupe doit compter suffisamment de membres pour élire au moins un délégué dans la convention du comté.

Ceux qui font partie d'un groupe jugé non "viable" doivent changer de groupe, et donc choisir un autre candidat, souvent après des discussions sur place. C'est une mauvaise nouvelle pour les candidats les moins populaires (en l'occurrence, les partisans du troisième homme Martin O'Malley seront probablement confrontés à un choix difficile et important cette année).

Déficit de démocratie ?

Tout cela se fait en public, en face des voisins, des amis et de la famille. Vous avez dit peu démocratique ? Peut-être - mais il s'agit d'une élection organisée par le parti et selon ses propres règles. L'objectif du Caucus n'est pas forcément de représenter l'avis de tous, mais de trouver un compromis sur le terrain.

Résultats lundi, aux environs de minuit

Les résultats devraient être connus aux environs de minuit (heure locale) lundi soir. Sauf si l'incident de 2012 se reproduit : le républicain Mitt Romney avait alors été donné vainqueur... mais c'est en réalité Rick Santorum qui avait remporté l'Iowa, avec 34 votes d'avance sur son concurrent. Il a fallu attendre deux semaines pour le recomptage. Rien ne garantit que l'application de Microsoft, qui cette année se charge des calculs et permet de reporter les résultats sur une même plateforme, évitera les erreurs dans les décomptes des bureaux de vote.

Suivez les résultats avec nous sur Twitter @F2Washington.

Présidentielle 2016: tout est bon pour inciter les habitants de l'Iowa à participer au Caucus

Fergus a 21 ans. Il est venu de Castelnaudary pour contribuer à la campagne de Bernie Sanders. Dimanche, à la veille du Caucus de l'Iowa, il a passé sa journée à faire du porte à porte. Il est trop tard pour convertir de nouvelles personnes : Fergus se concentre sur les Iowiens qui se sont déjà prononcés en faveur de Sanders. Objectif : s'assurer qu'ils participeront au Caucus lundi soir.

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Fergus et Bob au QG de campagne des petites mains de Bernie Sanders dans l'Iowa

Et pour cause : le taux de participation devrait être une variable essentielle pour déterminer qui remportera les nominations des partis républicain et démocrate dans l'Iowa.

A J-1 avant le Caucus, les candidats des deux partis multiplient les meetings dans ce petit état du Midwest pour s'assurer que leurs fans participeront au vote. Côté démocrate, c'est Bernie Sanders, candidat qui séduit de nombreux jeunes qui n'ont jamais participé à un Caucus, qui devrait bénéficier d'une forte participation. Au contraire, Hillary Clinton peut compter sur une base solide de militants plus âgés et plus expérimentés. Côté républicain, c'est le milliardaire Donald Trump qui a tout à gagner en mobilisant ses nombreux fans.

"Si la participation est faible, Cruz et Clinton sont favorisés", résume le New Yorker. "Si elle est élevée, Trump et Sanders sont favorisés".

Cette bataille pour faire gonfler le taux de participation fait un écho avec l'élection de 2008. Le taux de participation au Caucus démocrate avait presque doublé dans l'Iowa, par rapport à 2004. Résultat ? Barack Obama avait remporté la nomination du parti démocrate face à la favorite Hillary Clinton. Un scénario que Bernie Sanders aimerait voir se reproduire.

La marge de progression est conséquente : sur les 3,1 millions d'habitants de l'Iowa, on compte environ 600 000 démocrates et 600 000 républicains actifs. Or pour voter au Caucus, pas besoin d'être encarté : il suffit de s'enregistrer comme partisan le soir même, dans le bureau de vote.

Convertir les foules en votes

Les milliers d'hommes et de femmes qui ont fait la queue ce week-end pour assister aux meetings de Bernie Sanders ne suffisent pas. Le socialiste, longtemps jugé inéligible car trop à gauche, a besoin de gagner les premiers Caucus et primaires pour prouver qu'il est un candidat crédible.

"Si le taux de participation est fort, nous gagnerons. Si le taux de participation est faible, si de nombreuses personnes ne viennent pas [lundi soir], nous perdrons", a affirmé Sanders dimanche soir lors d'un meeting à l'université de l'Iowa.

Ces partisans de Bernie Sanders faisaient la queue pour assister à un meeting samedi à Cedar Rapids

Ces partisans de Bernie Sanders faisaient la queue pour assister à un meeting samedi à Cedar Rapids

Jose, Matthew et Mustafa étaient venus de Caroline du Nord pour assister à un meeting de Bernie Sanders à l'Iowa State University ce dimanche

Jose, Matthew et Mustafa étaient venus de Caroline du Nord pour assister à un meeting de Bernie Sanders à l'Iowa State University ce dimanche

Il faut désormais que les fans se rendent dans les hôtels, écoles, bibliothèques, et centres associatifs qui tiendront lieux de bureaux de votes lundi soir. Car assister au meeting d'un candidat ne veut pas dire qu'on votera pour lui. Prenez Jon. Il si dit fan de Bernie, qu'il est venu voir dimanche soir. Il a même fait dédicacer son chapeau de cow-boy par le socialiste... juste à côté de la signature du candidat républicain Jeb Bush. "J'aime l'énergie de Bernie", affirmait-il dimanche soir lors d'un meeting. "Mais je ne sais pas encore pour qui je vais voter". Jon se dit "plutôt républicain".

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Jon dit apprécier "l'énergie" de Sanders, pour qui il pourrait voter, mais il ne sait toujours pas à quel candidat il apportera sa voix - ni à quel parti.

Le chapeau de Jon a été dédicacé par Bernie Sanders, juste à côté de... la signature de Jeb Bush.

Le chapeau de Jon a été dédicacé par Bernie Sanders, juste à côté de... la signature de Jeb Bush.

Les Républicains aussi se concentrent sur le taux de participation

Comme Bernie Sanders, Donald Trump, l'outsider du parti républicain, séduit de nombreux Américains qui ne s'intéressent pas à la politique. Certains d'entre eux assistent à ses meetings comme ils iraient voir le spectacle d'un comédien. Ces derniers feront-ils le déplacement lundi ?

Tout cet enthousiasme, "ça ne compte pas si vous n'allez pas au Caucus lundi", a affirmé le candidat face à son public, lors d'un meeting dans l'Iowa samedi soir. Un sondage publié samedi le place à quelques voix près de son concurrent le plus dangereux, Ted Cruz.

Trump

Trump

La tempête de neige annoncée pour lundi entre en compte dans les calculs du candidat. "S'il neige lundi, vous allez braver la neige. Parce que vous êtes l'Iowa", a affirmé Donald Trump ce samedi à Dubuque, en rappelant que sa victoire dans l'Iowa dépendrait du taux de participation.

Des "VIOLATION DE VOTE" pour faire pression sur les habitants

Mais les outsiders ne sont pas les seuls candidats à encourager leurs fans à voter. Ce week-end, des Iowiens ont reçu des courriers estampillés "VIOLATION DE VOTE" envoyés par le personnel de campagne de Ted Cruz. Le message, qui ressemblait à une lettre administrative officielle, visait à inciter les électeurs à participer au Caucus. Certains des électeurs qui ont reçu le courrier ont affirmé que le message les a bien encouragés à voter... mais pas pour Cruz.

Revue de presse: Iowa mon amour

Impossible d'y échapper. L'actualité américaine du jour est concentrée sur un petit état rural de 3 millions d'habitants dans le Midwest: L'Iowa. Républicains et démocrates y tiennent ce soir la première étape du marathon des primaires qui doivent désigner leurs candidats pour l'élection présidentielle.

  • Suivez le déroulement du caucus et l'annonce des résultats en direct sur ce blog, Twitter et Facebook, grâce à nos 4 journalistes présents sur place.

En attendant, du côté de la presse américaine...

Les insiders des deux partis parient sur Donald Trump et Hillary Clinton

Le site web spécialisé Politico.com a demandé à ses sources à l'intérieur des partis quels étaient leurs favoris pour le caucus de l'Iowa, sans surprise, Hillary Clinton et Donald Trump sont les favoris. Du côté des démocrates, Hillary Clinton remporte une très vaste majorité de ces educated guesses. Sur 30 analystes démocrates, 26 lui prédisent la victoire (87%) contre 4 pour Bernie Sanders.
Les républicains sont nettement plus partagés. Parmi 40 membres du parti républicain, Donald Trump est donné gagnant par 22 analystes (55%), 16 parient sur Ted Cruz (40%) et 2 sur Marco Rubio (5%).

Politico.com: Pour les analystes républicains et démocrates, Trump et Clinton vont remporter l'Iowa. (anglais)

Mais au fait...Pourquoi c'est important l'Iowa? Réponse: Parce que c'est important, l'Iowa.

3 millions d'habitants à peine dans un état rural, encore moins de votants dans les caucus, une écrasante majorité de blancs, pas de villes majeures...A priori, rien ne devrait faire de l'Iowa un rendez-vous si important pour les candidats à la candidature présidentielle. D'autant plus que la différence entre le premier et le troisième du caucus peut tenir à moins de 4000 voix!
Dans un long article, Andrew Prokop de Vox explique comment l'Iowa a progressivement gagné sa place comme état crucial, l'attention des médias nourrissant l'importance de l'état pour les candidats et vice-versa. "Il faut respecter l'absurdité de l'Iowa, ou il vous rendra fou" prévient un stratège républicain.

Vox: Pourquoi le caucus de l'Iowa compte? Parce que tout le monde pense qu'il compte. (anglais)

D'ailleurs...Bernie Sanders doit vraiment gagner ce soir

Par comparaison à la primaire républicaine, ou quatre ou cinq candidats ont encore leurs chances (Trump, Cruz, Rubio, Bush, voire même Carson ou Kasich...), les primaires démocrates sont un modèle de simplicité. Une favorite: Hillary. Un outsider: Sanders.
Selon Josh Vorhees de Slate, Sanders joue à quitte-ou-double dès ce soir. Même s'il est parvenu à lever 20 millions de dollars en janvier pour maintenir sa campagne en vie financièrement, Sanders a absolument besoin d'une victoire - ou au moins d'une défaite très serrée - pour créer un effet boule de neige avant l'arrivée dans les états les plus peuplés.

Slate: Ce qu'il faut surveiller ce soir dans l'Iowa (anglais)

Mais...Le New York Times a choisi Hillary (et John Kasich)

Bonus (pas vraiment) surprise pour Hillary. Presque à la veille du scrutin, le journal le plus prestigieux des Etats-Unis a officiellement annoncé son soutien pour l'ancienne Secrétaire d'Etat. Dans un éditorial dithyrambique, le New York Times a annoncé que son équipe éditoriale avait choisi de supporter Hillary Clinton "une des candidates les plus qualifiées pour le poste de l'Histoire récente" plutôt que Bernie Sanders qui n'aurait pas "l'expérience ou les idées d'Hillary Clinton".

Dans un deuxième éditorial, le comité éditorial affiche une forte préférence pour John Kasich, le gouverneur de l'Ohio et candidat le plus modéré chez les républicains et le "seul choix plausible pour les républicains fatigués de l'extrémisme affiché dans cette course."

New York Times: Le New York Times supporte Hillary Clinton (anglais)