Le Super Tuesday, le jour le plus important des primaires américaines, commence aujourd'hui aux Etats-Unis. A partir de 7 heures du matin heure locale (13h en France), 12 états voteront pour désigner le représentant de leur parti aux élections générales de novembre prochain. Nous suivrons le scrutin en direct de Virginie sur notre compte Twitter.
Quel est l'enjeu
1004 délégués démocrates et 595 délégués républicains dans 12 états.
Il y a plus de délégués en jeu aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment des primaires. Environ un quart (un peu moins pour les démocrates) des délégués sont à attribuer. Le "Super Tuesday" est la première occasion pour un candidat de creuser de réels écarts dans la course à la nomination.
Une nuance toutefois, lors de ce Super Tuesday, tous les états répartissent leurs délégués à la proportionnelle. C'est à dire qu'une victoire avec un écart réduit n'a pas énormément d'impact sur la course aux délégués. Le Super Tuesday donne souvent une excellente indication du futur nominé, mais cette année il ne suffira pas à lui seul. Il faudra sans doute attendre les primaires de la mi-mars (notamment l'Illinois et la Floride qui attribuent tous leurs délégués au vainqueur) pour voir se créer des écarts insurmontables.
Quels sont les états qui comptent ?
Deux états se dégagent en particulier. Tout d'abord la Virginie, un "swing state" - état clé - pour l'élection générale de novembre. Malgré la domination probable de Donald Trump et Hillary Clinton, les scores de participation seront très observés en vue des élections générales.
En sous-texte: "Le vrai but n'est pas la primaire, c'est l'élection présidentielle." (Sanders appréciera). https://t.co/QJOOT4QDG2
— France 2 Washington (@F2Washington) February 29, 2016
Mais surtout: Le Texas. Le plus grand état de ce Super Tuesday attribue à lui seul 155 délégués républicains et 252 délégués démocrates. Lors de l'élection générale, le Texas est un état acquis aux républicains, mais il est crucial pour une primaire. Ted Cruz, sénateur du Texas, joue à domicile. Mais il joue aussi sans doute son avenir dans cette campagne. S'il Trump parvenait à le battre dans son propre état, difficile d'imaginer un retour en force pour Cruz.
Why would the people of Texas support Ted Cruz when he has accomplished absolutely nothing for them. He is another all talk, no action pol! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 28, 2016
Qui est favori?
Donald Trump et Hillary Clinton. Largement. Très largement même.
Avec 49% des intentions de votes dans un sondage national, Trump pourrait presque battre les 4 autres candidats réunis.
Qui est en danger?
Ben Carson et John Kasich jouent sans aucun doute leurs dernière cartes, s'ils ne parviennent pas à remporter au moins un état - et il n'y parviendront sans doute pas -, difficile d'imaginer que leurs campagnes puissent survivre. L'aspect financier à lui seul deviendrait problématique, avec des donneurs se rabattant vers des candidats plus éligibles.
Someone nudge Ben Carson pic.twitter.com/aJjbIY77Ki
— Politics Jim (@PoliticsJim) March 1, 2016
Ensuite, il y a Ted Cruz et Bernie Sanders. Comme on l'a vu, Ted est en danger dans le Texas, tandis que Sanders traîne derrière Clinton dans la course aux délégués (merci, les superdélégués!) Extrémistes de leurs partis respectifs, ils doivent prouver leur éligibilité en renversant les favoris dans suffisamment d'états et en maintenant des écarts raisonnables ailleurs.
De son côté, Marco Rubio a plus ou moins été désigné héritier par défaut des espoirs de l'establishment républicain. Même s'il ne remporte aucun état - c'est probable -, le financement de sa campagne est assuré, au moins jusqu'à la primaire de Floride ou il jouera "à domicile". Toutefois, battre Ted Cruz serait un large plus s'il veut mettre en danger Donald Trump pour la suite.