Les tribus amérindiennes protestent contre la construction d'un oléoduc

Ce serait le plus grand rassemblement de tribus amérindiennes depuis la bataille de Little Bighorn en 1876. Depuis avril, des milliers de Sioux et d'autres Amérindiens ont convergé vers Standing Rock, une réserve indienne située dans l'Etat du Dakota du Nord, pour protester contre la construction d'un oléoduc qui devrait traverser leur territoire.

Difficile de se faire entendre face à la puissante compagnie pétrolière du Texas, qui compte investir près de 4 milliards de dollars dans le projet, et pour qui l'oléoduc serait "un grand pas pour permettre aux Etats-Unis d'être autosuffisant en pétrole."

Mais les Amérindiens sont aujourd'hui des milliers à Standing Rock, venus de plus d'une centaine de tribus. Le campement est désormais organisé en un véritable village, et sa taille a explosé ses derniers jours, comme le montre les photos que le journaliste canadien Tim Fontaine a publié sur son compte Twitter :

Demain, la justice doit statuer sur la légalité des permis de construire qui ont été accordé à la compagnie pétrolière. C'est peut-être, pour les tribus, la dernière chance de voir le projet, si ce n'est annulé, au moins déplacé vers un autre endroit.

Car le litige est avant tout d'ordre territorial. Selon le tracé actuel, l'oléoduc devrait passer au milieu d'une terre sioux, qui contient des constructions ancestrales et des terrains historiques et spirituels importants pour la communauté amérindienne.

L'autre volet de protestation est écologique, puisque les Sioux craignent une contamination des eaux de la région, qui pourrait avoir de graves conséquences à la fois sur les hommes et sur l'environnement.

Le week-end dernier, à quelques jours de la décision de justice, les tensions ont redoublé entre les manifestants et la compagnie pétrolière. Une trentaine de personnes ont été arrêtées, pour avoir tenter de bloquer l'avancée des travaux. La candidate des Verts, Jill Stein, s'est rendue sur place pour témoigner de son soutien aux Amérindiens. Ils ont aussi été rejoints par des fermiers et des habitants de la région.

"Notre cause est juste," a déclaré au journal The Denver Post Dave Archambault II, le chef de la tribu Sioux de Standing Rock. "Ce que nous ferons aujourd'hui aura une importance pour les générations futures."

Le territoire de la Grande réserve Sioux en 1868.

Le territoire de la Grande réserve Sioux en 1868.

Fin août, Archambault avait publié une tribune dans le New York Times, appelant les autorités à penser aux conséquences que pourrait avoir l'oléoduc sur le long terme. Environ 9000 personnes font aujourd'hui partie de la tribu, et vivent et travaillent sur ce terrain. Standing Rock fait partie de la Grande réserve sioux dont la création avait été décidée en 1868 et officialisée par le traité de Fort Laramie.

En marron, les territoires qui composent la Grande réserve sioux aujourd'hui.

En marron, les territoires qui composent la Grande réserve sioux aujourd'hui.

Mais le territoire a été petit à petit morcelé et violé dès 1874 avec la découverte de mines d'or dans le Dakota du Sud. Aujourd'hui, l'espace se réduit à quelques portions de terrain réparties dans le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et le Nebraska.

Selon le dernier recensement, 2,9 millions d'Américains seraient Amérindiens - ce qui représente environ 1% de la population totale. Ils se trouvent en majorité en Californie, dans l'Arizona et en Oklahoma. Seuls deux membres du Congrès sont issus de la communauté amérindienne.

A.P.

Chicago, l'arme à l'oeil

A Chicago, le mois d'août n'a pas été un paisible mois d'été. Avec 90 personnes tuées lors de fusillades, c'est le mois le plus meurtrier depuis plus de 20 ans. Alors que la tendance est à la baisse dans la grande majorité du reste du pays, la violence continue d'augmenter dans la plus grande ville d'Illinois, et les meurtres par armes à feu sont en augmentation ces dernières années.

2988 personnes ont été victimes de fusillades en 2015, et 474 sont mortes. Et depuis le 1er janvier 2016, c'est déjà 2938 personnes qui se sont trouvées prises dans des fusillades - pour plus de 470 d'entre elles, cela a été fatal.

Le journal Chicago Herald Tribune répertorie chaque jour les meurtres et les fusillades qui ont lieu dans la ville. Se pencher sur les statistiques donne une idée de la fréquence de ces événements. Pour la seule journée du lundi 5 septembre, 32 personnes ont été tuées ou blessées : 2 femmes et 30 hommes, âgés d'entre 15 et 80 ans. La plupart des victimes sont des hommes, issus de la communauté afro-américaine, et ont une vingtaine d'années.

Désormais, Chicago doit faire face à un plus grand nombre d'homicides et de fusillades que les villes de New York et Los Angeles réunies.

En plus d'être débordés, les services de police entretiennent des relations tendues avec les habitants. La communication, et encore plus la coopération, est très difficile, ce qui complique encore les enquêtes. Plus de deux tiers des meurtres restent ainsi non élucidés.

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Répartition des fusillades à Chicago.

Pour le révérend de Chicago Michael Pfleger, qui a accordé une entrevue à la chaîne d'informations CNN, c'est tout le fonctionnement de la Windy City qu'il faudrait revoir :

"Dans certains quartiers, le taux de chômage est un nombre à deux chiffres (Il est de seulement 5% dans le reste du pays, ndlr). Les écoles manquent de financement, les bâtiments sont abandonnés et on se croirait parfois dans un pays du tiers-monde. Les armes prolifèrent et il n'y aucune perspective d'amélioration économique ou sociale."

En effet, les fusillades se concentrent dans certains quartiers à l'Ouest et au Sud de la ville, avec en premier lieu les districts d'Austin, d'Englewood, de Garfield Park et de North Lawndale.

Pour enrayer le problème, des mesures ont été prises à la fois au niveau local et au niveau de l'Etat. Le maire Rahm Emanuel a annoncé qu'il prévoyait d'embaucher des "centaines" de nouveaux fonctionnaires de police. Quant au Gouverneur de l'Illinois, le républicain Bruce Rauner, il a récemment signé un décret permettant un meilleur contrôle des armes.

Plusieurs fois pendant ses deux mandats, le président américain Barack Obama a adressé le problème des fusillades et tenté de se battre en faveur du contrôle des armes à feu. Avant de devenir Président, il a passé plusieurs années à Chicago, ville d'où sa femme, Michelle, est originaire, et où leurs deux filles sont nées.

A.P.

Football américain : un joueur refuse de se lever pendant l'hymne national

Pour la troisième fois en deux semaines, Colin Kaepernick, le quarterback de l'équipe de football américain de San Francisco, ne s'est pas levé hier, pendant la diffusion de l'hymne national au début du match qui opposait son équipe à San Diego.

Il s'agit pour lui d'une manière de protester contre les discriminations et les violences policières contre la communauté afro-américaine. Dans une interview avec la National Football League, la ligue de football américain, il explique ainsi : "Je ne vais pas me lever ni exprimer de la fierté pour un pays qui oppressent les Afro-Américains et les personnes de couleur."

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Les San Francisco 49ers contre les Baltimore Ravens, pendant la finale du Super Bowl 2016.

"Pour moi, ce problème dépasse le football et ce serait égoïste de ma part de faire comme si rien ne se passait. Il y a des corps dans les rues, pendant que les coupables s'en sortent sans conséquences," a-t-il ajouté.

Avant Kaepernick, d'autres sportifs avaient déjà protesté contre ces violences, comme des joueuses de la ligue féminine de basket début juillet. Mais le geste du quarterback est particulièrement mal passé auprès de nombreux Américains. Dans un pays où les symboles nationaux, et particulièrement l'hymne, sont les objets d'un respect exacerbé, il est difficile d'y toucher.

Rappelons-nous, pendant les Jeux Olympiques, le scandale qu'avait provoqué la gymnaste Gabrielle Douglas, médaillée d'or au concours par équipe, qui avait oublié de mettre la main sur le coeur pendant que retentissait le Star-Spangled Banner - La Barrière étoilée, nom de l'hymne américain. Elle avait dû s'excuser publiquement par la suite.

De la même manière, la colère a vite éclaté avec le refus de Kaepernick de se lever. Plusieurs supporters des San Francisco 49ers, ont ainsi posté sur les réseaux sociaux des vidéos les montrant en train de brûler leur maillot au nom du quarterback.

Pour contrer ce mouvement, des anciens combattants ont voulu montrer leur soutien en lançant sur Twitter le hashtag #VeteransForKaepernick (= Les anciens combattants soutiennent Kaepernick). Preuve de la complexité derrière la protestation du footballeur, et de la division de la société américaine sur de tels sujets sociaux.

Aux Etats-Unis, les Noirs ont trois fois plus de chance d'être tués par la police que les Blancs, selon le site Internet mappingpoliceviolence.com. 346 Afro-Américains ont été tués par des policiers en 2015, et ce chiffre s'élève déjà à 160 pour l'année 2016.

Au-delà du nombre de morts, c'est aussi l'absence de jugement des fonctionnaires de police, ou, si jugement il y a, l'absence de peines prononcées à leur égard, que visait la protestation de Kaepernick. En 2015, 97% des policiers mêlés à ces affaires s'en sont sortis sans être inquiétés.

A.P.

Un « Airbnb pour réfugiés » lancé aux Etats-Unis

Amr Arafa, jeune Egyptien de 34 ans a créé EmergencyBnb, un site Internet qui reprend le principe d’Airbnb. Tout a commencé en novembre dernier, lorsqu’Arafa a ouvert son studio à Washington, D.C. aux réfugiés et victimes de violences domestiques.

Photo de l'appartement d'Amr Arafa publiée sur AirBnb

Photo de l'appartement d'Amr Arafa publiée sur AirBnb

De AirBnb à EmergencyBnb

Arafa a déjà hébergé un couple de réfugiés Syriens vivant au Texas. Ils étaient à Washington  dans l’attente d’une réponse de la justice sur leurs statuts de réfugiés.

En juillet dernier, une femme qui voulait échapper à un colocataire violent est restée chez lui pour quelques jours.

A chaque fois, Arafa demande des documents officiels ou des rapports de police pour les cas de violences domestiques, pour prouver que ces personnes sont réellement dans le besoin.

Après ces expériences, Arafa a réalisé qu’Airbnb n’était pas assez adapté à son projet. En effet, le site Internet l’obligeait a proposer son studio au prix le plus bas imposé, c’est à dire 10 dollars. Un coût qu’il remboursait à la fin de chaque location. De plus, Airbnb ne cible pas les personnes dans le besoin. C'est pour cela qu'il a créé EmergencyBnb en mars dernier, une plateforme qui met en relation les personnes dans le besoin avec ceux qui ont une place à offrir pour quelques jours, voire quelques semaines, le tout gratuitement.

Personne n’a encore fait de réservations via son site Internet mais, petit à petit, entre le bouche à oreille et la publicité de son site sur les réseaux sociaux, Arafa commence à avoir de plus en plus de personnes qui proposent leurs habitations. « [Ce qui est important,] c'est le fait de savoir que tes voisins se soucient de toi, » explique t-il.

Aux Etats-Unis depuis 11 ans, Arafa n'oublie pas son passé

Arafa est arrivé en 2005 à Atlanta pour suivre ses études en informatique, avec rien d’autre que 1000 dollars en poche. Un professeur de la Clark Atlanta University l’a hébergé quelques semaines, jusqu’à ce qu’il trouve un logement. Plus de 10 ans après, il s’est dit que c’était son tour d’aider les réfugiés qui viennent tenter leur chance  de trouver une vie meilleure aux Etats-Unis.

Depuis 2015, il est l'heureux détenteur de la Carte Verte qui garantie la résidence permanente dans le pays. Ce sésame a été le déclic pour lui : « Tout a commencé avec cette Carte Verte, je voulais aider les gens à avoir cette sensation de stabilité,» explique-t-il.

Les Etats-Unis acceptent un nombre record de réfugiés

Lundi 29 août, l’administration d’Obama a accueilli les derniers des 10 000 réfugiés syriens qu’elle s’était engagée à accueillir avant la fin septembre. Elle a également projeté d’accroitre ce nombre. « Nous admettrons au moins 85 000 réfugiés au total cette année, » a dit Susan Rice, conseillère en Sécurité nationale, dans une déclaration publiée ce lundi 29 août.

 

Carte du New York Times, montrant les régions dans lesquelles les réfugiés sont placés. 31/08/2016

Carte du New York Times, montrant les régions dans lesquelles les réfugiés sont placés. 31/08/2016

Une fois sur le sol américain, les réfugiés reçoivent peu d’aide, et le site d’Arafa est un bon moyen pour eux de trouver une assistance. « Je n’essaie pas de résoudre la crise des réfugiés » explique Arafa, « mais je sais qu’il y a des réfugiés ici et qu’on doit les faire se sentir les bienvenus. »

 

Clémentine Boyer Duroselle

1,8 milliard d'euros pour Alstom aux Etats-Unis

C'est un contrat historique qu'a décroché le groupe français Alstom, spécialisé dans le secteur des transports : la société ferroviaire américaine Amtrak l'a choisi pour renouveler ses trains et améliorer son offre sur la côte Nord-Est des Etats-Unis.

Les 28 nouveaux trains seront en service sur la ligne Washington - Boston, en passant par Philadelphie et New York. Le choix de cette zone n'est pas anodin : le Nord-Est est la région la plus peuplée des Etats-Unis. Historiquement, c'est là que se situaient, à partir de la fin du 18ème siècle, les 13 premières colonies.

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La population américaine se concentre dans l'Est du pays.

730 kilomètres séparent la capitale fédérale de Boston. Actuellement, il faut près de 8 heures pour parcourir cette distance en train - avec les trains à grande vitesse d'Alstom, qui rouleront, à terme, à 300km/h, il faudra... à peine plus de deux heures !

Aux Etats-Unis, l'enjeu est aussi culturel. Contrairement à la France, le train est le moyen de transport le moins utilisé du pays : trop lent, trop vieux, et trop cher, il est largement battu par l'avion, la voiture, et, surtout, par le bus, qui est son concurrent direct.

Pour un trajet entre Washington et New York, villes séparées de 350 kilomètres, il faudra compter en moyenne 4h20 et 24 dollars en bus, 1h et 120 dollars en avion, et... 3h30 et au minimum 100 dollars en train, à moins de choisir un départ à 3h du matin pour 50 dollars. Pour beaucoup d'Américains, le choix est vite fait.

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Ligne de l'Acela Express, l'actuel train qui relie Washington à Boston.

Avec la commande de nouveaux trains et la modernisation de ses lignes, la compagnie ferroviaire Amtrak se donne donc le défi de populariser le train. Les TGV, nommés Avelia Liberty, pourront transporter 35% de passagers en plus, sur cette ligne qui est empruntée par plus de 3 millions de personnes par an. Pas sûr pourtant que les prix baissent, car la compagnie vise une clientèle aisée : les trains ne proposeront au départ qu'une classe affaire et une première classe.

Légers, capable de vitesse supplémentaire dans les virages, et consommant moins de carburant, les Avelia Liberty sont à la pointe de la technologie ferroviaire.

Ce contrat de 1,8 milliard d'euros créera 400 emplois au Etats-Unis, car les trains seront fabriqués sur le site américain d'Alstom, à Hornell, dans l'Etat de New York. Ils seront mis en service à l'horizon 2021.

A.P.

[Vidéo] Le joyau bleu de la 3ème ville américaine

Gratte-ciel, vieux métro aérien, panorama à couper le souffle... Chicago est-elle la "plus américaine des villes américaines" ? Si elle a acquis une telle renommée nationale et internationale, c'est aussi grâce à l'immense étendue d'eau qui la borde : le Lac Michigan.

Avec 58 000 kilomètres carrés de superficie, c'est le le cinquième plus grand lac du monde. Il offre à la ville 83 plages de sable, et un point de vue incontournable sur la skyline et les immeubles.

Partons explorer les bords de ce lac, ancienne route de commerce et dont la ville a décidé, au 19ème siècle, de préserver les rives pour que les plages soient accessibles à toute la population.

Notre reportage à Chicago, par Arnaud Comte, Régis Massini, Arielle Monange and Sabrina Buckwalter.

[Français facile] A New York, des échanges linguistiques entre francophones et anglophones

Bienvenue dans notre nouvelle rubrique : Français facile / French news for beginners !

Dans cette nouvelle série, nous présenterons des articles simplifiés pour les personnes dont le français n’est pas la langue maternelle. Les mots en gras seront traduits à la fin de l'article.

Cette semaine, intéressons-nous à Speak Easy, un échange linguistique pour les francophones et anglophones. C'est un événement unique organisé à New York par l'équipe du site French Morning, et qui a lieu une fois par mois dans un restaurant français.

Comme pour le “speed-dating“, les francophones font la paire avec les anglophones pour parler pendant sept minutes en anglais. Quand la sirène sonne, ils changent de partenaires. Ensuite, les anglophones parlent en français pendant sept minutes.

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Crédit photo : Frenchmorning.com


Au cours de la soirée, il y a cinq échanges. Et la nuit se termine par deux heures de pratique de la langue. Si vous avez peur, ne vous inquiétez pas, il y a du vin !

Tout le monde a passé un bon moment, “Je me suis dis que c’était bien organisé avec sept minutes en anglais et sept minutes en français,“ dit une participante. Une autre participante pense la même chose: “Tout le monde était très content de m’aider à apprendre et à progresser en français.“

Le prochain événement aura lieu le 12 septembre à New York, au Madison Bistro à 18h30. Pour plus d'informations et pour les billets, rendez-vous sur http://frenchmorning.com/speak-easy/

 


 

Mots difficiles

échange linguistique : language exchange
événement : event
faire la paire : to match
ne vous inquiétez pas ! : don't worry !
billets : tickets



Sabrina Buckwalter


Je suis la seule journaliste américaine du bureau de France 2 à Washington, et la seule dont la langue maternelle est l'anglais. Avec cette rubrique, nous voulons permettre à d'autres anglophones d'améliorer leur français tout en lisant les nouvelles. 

As the only American producer in the France 2 Washington office, this series is an attempt to reach other English speakers who want access to easier French news.

[Carnet de Voyage] Immersion dans un village Acadien en Louisiane

Si vous avez l’occasion de passer par la Louisiane, n’hésitez pas à vous arrêtez dans l’un des villages Acadiens de la région. Il n’y a pas mieux pour découvrir la vie de nos ancêtres français à l’époque coloniale. Vous aurez la liberté de vous promener dans les passages du village et d’entrer dans les maisons restées intactes, comme si les habitants venaient juste de les quitter.

Un peu d’histoire

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La Louisiane est un Etat du sud des Etats-Unis qui était une colonie française de 1682 à 1803. L’Etat était peuplé de colons venant de France et d'Acadiens. Les Acadiens étaient les descendants des colons français qui ont fuit le Canada entre 1755 et 1764 pendant la « grande expulsion » pour venir s’installer en Louisiane.

Un village typiquement Acadien

Ce village situé à Lafayette est une restauration d’un village datant du XVIIIème siècle. Des bénévoles ont rénové d’authentiques maisons données par les descendants de familles du village.

Alors qu’au XVIIème siècle les Acadiens vivaient dans des maisons sophistiquées et dans un style bien français, ils ont commencé à construire des maisons plus simples au XVIIIème siècle, après les attaques successives des Anglais et les déportations qui détruisaient les maisons et les obligeaient à constamment déménager. Cela les a influencé à construire des maisons faites pratiquement qu’en bois, avec le strict minimum pour vivre.

Le confort était sommaire. Le rez-de-chaussée comprenait une grande salle qui faisait office de salle à manger et de lieu pour se retrouver en famille. La chambre des parents se trouvait au rez-de-chaussée et les enfants étaient à l’étage, le plus souvent dans une chambre commune.

 Leur quotidien

Leurs vies n’étaient pas des plus faciles. Les Acadiens étaient habitués aux longs et rudes hivers qui duraient entre 5 et 6 mois. La neige recouvrait les villages tous les hivers.

A chaque automne, le village s’y préparait en faisant des réserves de viandes, de confitures et de légumes. Les aliments étaient conservés dans du sel, d’où la réputation de la cuisine acadienne salée.

Pendant que les hommes s’occupaient des élevages, les femmes cousaient des vêtements chauds pour affronter l’hiver. Au retour du printemps, tous retournaient à leurs activités extérieures et s’occupaient de la récolte pendant tout l'été.

Les Acadiens étaient très organisés et chaque personne avait un rôle bien précis dans le village. Dans chaque communauté, il y avait le docteur, la maitresse d'école, la couturière, le petit commerce… de quoi presque s’auto-suffire.

 Leur alimentation

Dans la coutume acadienne, les repas étaient toujours cuits au feu de cheminée. Les mères de familles préparaient des poissons, majoritairement pendant été, et des viandes en hiver, comme des cochons et des poulets. Les légumes étaient consommés à chaque repas et toujours bouillis. En bons français, les Acadiens mangeaient leurs repas avec… du pain ! Le pain était un élément central de leur alimentation et était cuit au feu de cheminée.

La médecine de l’époque

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La plupart des maladies arrivaient en Louisiane à cause du commerce maritime. Les bateaux apportaient de nombreuses maladies, comme la peste, la variole et autres maladies contagieuses. Le taux de mortalité infantile était très élevé et ces maladies étaient généralement mortelles. Les savoirs de la médecine n'étaient pas encore assez avancés pour trouver des remèdes face aux épidémies. Les médecins des villages soignaient les rhumes, les problèmes dentaires, les abcès et les ulcères. Les chirurgies étaient souvent évitées. Dans ce temps-là, les médecins n’étaient pas chirurgiens et les chirurgiens étaient considérés comme des bouchers. Ils s’occupaient principalement d’amputations et ne changeaient pas d’habits entre chaque opération. Le sang sur leurs tabliers était comme un trophée de toutes leurs précédentes opérations.

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 La langue française

La langue prédominante était le français mais après la guerre de Sécession, la mauvaise situation économique et la destruction des habitations et des fermes obligent les Acadiens à quitter leurs villages et à s’intégrer un peu plus dans le pays. Petit à petit le français a commencé à se perdre.

De 1921 à 1968, la Louisiane interdit l’usage du français dans l’enseignement pour créer une unité dans l’Etat. Après 1968, l’Etat favorisera à nouveau l'apprentissage de la langue française et mettra un avant son héritage français.

 

Clémentine Boyer Duroselle

 

Colombie : un nouveau billet à l'effigie de Gabriel Garcia Marquez

Le célèbre écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez a depuis vendredi un billet à son effigie. Son visage apparaît sur les coupures de 50 000 pesos, l'équivalent d'un peu plus de 15 euros. Le lancement du nouveau billet s'est déroulé dans la ville de Santa Marta, à environ 80 kilomètres du village d'origine de l'écrivain, Aracataca.

"La figure principale au recto du billet de 50 000 pesos est Gabriel Garcia Marquez, pour rendre hommage à un personnage qui a porté très loin le nom de la Colombie depuis le milieu du siècle dernier," a déclaré José Dario Uribe, le directeur général de la Banque de la République colombienne, dans un communiqué.

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Prix Nobel de Littérature en 1982, Gabriel Garcia Marquez a notamment marqué la littérature internationale avec son roman fleuve Cent ans de solitude, publié en 1967, qui raconte l'histoire de la famille Buendia sur sept générations.

Ce roman a connu un succès planétaire et a été traduit en 35 langues : c'est une des oeuvres hispanophones les plus lues actuellement. 30 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour.

Par la suite, Chronique d'une mort annoncée (1981) et L'Amour aux temps du choléra (1985) le confortent dans sa position d'écrivain majeur du 20ème siècle.

Gabriel Garcia Marquez est mort en 2014 au Mexique, où il résidait. Ses cendres ont ensuite été transférées en Colombie, au cloître de la Merced. L'écrivain aura laissé, en plus d'une oeuvre littéraire incontournable, une grande influence sur les nouvelles générations d'auteurs colombiens et latino-américains.

Dramatique bilan en Louisiane

L'eau se retire en Louisiane, et laisse peu à peu apparaître les dégâts considérables provoqués par les inondations de la semaine passée. Le Sud de l'Etat est la zone la plus touchée, et particulièrement la région de Baton Rouge, la capitale et deuxième plus grande ville de l'Etat.

Les premiers bilans font maintenant état d'au moins 13 morts, 20 000 habitants déplacés et plus de 60 000 habitations touchées. Pour le Gouverneur de Louisiane John Bel Edwards, cette situation est "sans précédent" et "historique." La violence et la rapidité des précipitations ont en effet rendu difficile l'organisation des premiers secours.

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En rouge, les principales zones touchées.

La Louisiane a déclenché l'état d'urgence, pour permettre de débloquer des fonds qui aideront à la reconstruction. Mais alors que les premiers travaux ont déjà commencé, il s'est encore abattu jusqu'à 8 centimètres de pluie ce week-end.

Le président américain Barack Obama, pour le moment en vacances sur l'île de Martha’s Vineyard, se rendra en Louisiane mardi. Une visite très attendue - et qui arrive un peu tard selon certains. En fin de semaine, The Advocate, un journal de Louisiane, appelait le Président à mettre un terme à ses vacances pour venir apporter son soutien aux victimes et se rendre compte de l'étendue des dégâts.

Le candidat républicain Donald Trump s'est aussi saisi de cette opportunité pour se rendre le premier sur les lieux. Une visite "utile," selon le Gouverneur Edwards, pourtant démocrate, qui a permis "de diriger l'attention du pays sur la catastrophe."

Les inondations de Louisiane sont la plus grande catastrophe naturelle depuis l'ouragan Sandy en 2012, qui avait ravagé la côte Est des Etats-Unis ainsi que les Antilles. Sandy avait fait près de 70 morts dans le pays, et les réparations avaient coûté environ 70 milliards de dollars.

Mais pour les Louisianais, les dégâts rappellent avant tout l'ouragan Katrina, qui avait fait 1836 morts en 2005. Cette catastrophe, la plus coûteuse de l'histoire des Etats-Unis, a marqué non seulement les mémoires, mais aussi les paysages, puisque des stigmates sont, 11 ans après, encore visibles dans la région de la Nouvelle-Orléans.

Les récentes inondations sont un coup de plus dans cet Etat situé dans un couloir météorologique sensible. Les autorités et les habitants espèrent l'arrêt complet de la pluie dans les prochains jours, mais des fortes averses pourraient être encore à prévoir. Le bilan, humain, matériel et financier, pourrait, lui, continuer à empirer.