[Vidéo] Aux Bahamas, des îles de milliardaires à vendre

Des plages de sable fin, une eau turquoise... les Bahamas offrent un paysage de rêve. L'archipel compte pas moins de 700 bouts de terre, éparpillés sur 260 000km2. Et de nombreux îlots y sont à vendre, des morceaux de paradis accessibles, pour la plupart, seulement par avion privés.

Johnny Depp, Shakira, Beyoncé, Bernard Arnault ou encore David Copperfield comptent parmi les propriétaires d'îles dans le pays. Sur d'autres îlots, des hôtels ou des résidences sont en cours de construction, avec toujours une volonté de protéger la nature et de rester à l'écart des paquebots de croisière qui passent au large.

Pour les Bahaméens, la ruée vers les îles est à la fois une aubaine et une inquiétude. Le tourisme réussira-t-il à coopérer avec la nature et les pêcheurs ?

Suivez l'équipe de France 2 Washington aux Bahamas.

Les mots et l'urgence : comment trouver un juste milieu ?

Quand un nouvel événement montre que la communication de crise n'est pas quelque chose d'inné... 

1er round, les réactions à chaud

Samedi soir, une bombe a explosé en plein coeur de Manhattan, dans le quartier de Chelsea. Pendant plusieurs heures, rien ne filtre concernant l'origine de l'explosion, et les autorités, manquant d'informations, prennent longtemps des pincettes pour désigner la nature de l'explosion.

Mais tout le monde n'a pas pris ce genre de précaution. Donald Trump, à peine descendu de son avion pour donner un meeting à Colorado Spring, dans le Colorado, s'est empressé de dire à ses électeurs qu'une "bombe" avait explosé à New York - alors même qu'à ce moment-là, personne ne savait ce qu'il s'était réellement passé.

Le candidat républicain a ensuite été très critiqué pour avoir parlé si tôt et sans rien savoir. Cependant, l'empressement était le même côté démocrate, puisqu'Hillary Clinton a employé le même terme à peu près au même instant, alors qu'elle s'adressait à des journalistes dans son avion de campagne.

Mais cela n'a été découvert que plus tard. En effet, la chaîne d'informations CNN, qui couvrait l'événement, est accusée d'avoir trafiqué les images d'Hillary Clinton, et d'avoir coupé toutes mentions d'une "bombe." C'est un journaliste d'ABC, présent dans l'avion de campagne, qui a plus tard révélé le pot aux roses. Bref, alors que les médias sont souvent accusés de parler sans aucune confirmation, les deux candidats à la présidentielle ont prouvé ce week-end qu'ils en étaient eux aussi capables, et que leur communication de crise est peut-être à revoir.

2ème round, les confirmations

Après une journée de dimanche plutôt confuse et aux informations contrastées, les autorités annoncent, lundi, qu'un suspect est recherché. Il s'agit d'Ahmad Khan Rahami, un homme de 28 ans, qui sera arrêté quelques heures plus tard dans l'Etat du New Jersey, proche de la ville de New York.

Hillary Clinton et Donald Trump prennent rapidement la parole. On retrouve alors les clivages traditionnels, redondants pendant cette campagne. D'un côté la candidate de "l'expérience" et de "l'unité" face à la menace terroriste. De l'autre celui adepte de l'adage "il vaut mieux prévenir que guérir," qui a argué hier en faveur du profilage.

La confirmation de la bombe a également donné à Trump l'occasion de se réjouir, puisqu'il s'est donc avéré qu'il disait vrai quand il parlait de "bombe" dès samedi soir. Un point qu'il n'a pas manqué de relever, hier pendant une intervention : "Je devrais être journaliste," a-t-il dit pendant une interview sur la chaîne de télévision Fox News, "car j'ai donné l'information avant les autres. Et ce que j'ai dit était tout à fait vrai."

Hillary Clinton, quant à elle, a incité à la modération : "Devant de tels événements, c'est important de connaître les faits avant de pouvoir s'exprimer. Il est plus sage d'attendre d'avoir toutes les informations en main, avant de faire des conclusions hâtives.

Vers quel 3ème round ?

Deux candidats, deux styles. Ce n'est pas une nouveauté, mais, pour tous les électeurs américains, c'est une piqûre de rappel, à tout juste une semaine du premier débat télévision qui opposera Clinton et Trump. L'attaque sera-t-elle un sujet du débat ?

En tous cas, la sécurité intérieure sera au menu. D'autant qu'Ahmad Khan Rahami, né en Afghanistan, est au Etats-Unis depuis très longtemps et a obtenu la nationalité américaine. Comment gérer ces radicalisations, qu'on appelle aux Etats-Unis homegrown terrorism (= terrorisme intérieur) ?

Les premières ébauches de programmes de déradicalisation sont en cours aux Etats-Unis. En avril, dans le Minnesota, quatre hommes accusés d'avoir apporté un soutien matériel à l'organisation Etat islamique avaient été présentés à Daniel Koehler, un expert allemand de la déradicalisation, pour qu'il puisse se prononcer sur leurs chances de réhabilitation.

Autre exemple réussi : il y a deux semaines, Jesse Morton, un ancien recruteur d'Al-Qaïda maintenant repenti, faisait son entrée au sein de la prestigieuse George Washington University, pour enseigner au Centre de cybersécurité et de sécurité intérieure. L'homme avait passé plus de 10 ans derrière les barreaux, d'abord pour trafic de drogue, puis pour avoir monter un groupuscule sur Internet, appelant ouvertement à tuer des Américains. C'est pendant son séjour en prison que le FBI assure être parvenu à le déradicaliser.

A.P.

 

Une partie de cet article est extraite de notre newsletter quotidienne, dans laquelle nous vous tenons informés de l'évolution de la campagne présidentielle. Pas encore abonnés ? Ce n'est pas trop tard, et c'est par ici que ça se passe: 

John Kerry et Ségolène Royal se mobilisent pour sauver nos océans

Depuis le 8 août 2016, la Terre vit à crédit. C’est-à-dire que nous avons épuisé toutes les ressources que la Terre nous apporte en un an. Ce « jour du dépassement » comme les scientifiques l’appellent, arrive de plus en plus tôt chaque année.

La situation est telle que John Kerry, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, a fait de la sauvegarde des océans sa priorité. “ Il y a toujours eu un lien entre le réchauffement climatique et les océans”, explique t-il dans le cadre d’une conférence à l’Université Georgetown de Washington DC, vendredi 16 septembre.

Thomas Banchoff, Vice Président de Global Engagement et Directeur du centre Berkley à l'Université de Georgetown à interroger un panel de professionnels sur la conservation de nos océans. Avec; Ségolène Royal, Présidente de la COP21, Susana Malcorra, Ministre des Affaires Etrangères d’Argentine, Isabella Lovin, Ministre du Développement International et du Climat en Suède, Isabel de Saint Malo de Alvarado, Vice Présidente et Ministre des Affaires Etrangères de la République du Panama.

Légende photo: Thomas Banchoff, Vice-président de Global Engagement et Directeur du centre Berkley à l'Université Georgetown à interroger un panel de professionnels sur la conservation de nos océans. Avec: Ségolène Royal, Présidente de la COP21, Susana Malcorra, Ministre des Affaires Etrangères d’Argentine, Isabella Lovin, Ministre du Développement International et du Climat en Suède, Isabel de Saint Malo de Alvarado, Vice-présidente et Ministre des Affaires Etrangères de la République du Panama.

Les politiciens passent à l'action

Pour la troisième année consécutive, Washington DC accueille le sommet « our ocean » autrement dit, «notre océan» du 15 au 16 septembre. Cette conférence, créée par John Kerry a pour but premier de promouvoir les zones de protection sous-marines, une pêche équitable et alarmer la population sur la pollution de nos océans et les conséquences engendrées par la destruction de la flore sous-marine. Depuis la première conférence en 2014, « our ocean » a déjà récolté 4 milliards de dollars pour protéger les océans.

Ces deux jours de conférences ont également pour but de faire signer au plus grand nombre de pays « the port state measures agreement », un traité qui renforce les mesures de prévention contre la pêche illégale, et qui protège les océans. Alors qu’en 2014, seulement 10 pays avaient signé ce traité, John Kerry a annoncé fièrement que cette année, plus de 60 pays l'ont signés.

La France fait également partie de ce mouvement

En tant que présidente de la COP21, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène Royal s’est également adressée aux étudiants de l’Université Georgetown. La ministre a commencé son discours sous une ovation d’applaudissements pour son travail pour la protection des océans. “Nous devons nous battre pour nos océans et notre terre, nous savons maintenant que l’océan est la principale victime du réchauffement climatique”, explique t-elle.

Alors que la climatisation tourne à plein régime dans l’université, les intervenants expliquent à tour de rôle que nous pouvons individuellement, à échelle humaine, faire des efforts pour protéger nos océans. Selon l’ONG Global Footprint Network, nous aurions besoin de 1,6 planètes pour répondre aux besoins en ressources naturelles de l’humanité.

A noter que si tous les pays consommaient autant que les Etats-Unis, nous aurions besoin de 5 planètes pour suffire à nos besoins.

Ségolène Royal, qui est aussi chargée des relations internationales sur le climat au sein du gouvernement, a expliqué qu’il fallait faire des efforts en commun. Pour elle, “l’océan doit être reconnu comme patrimoine commun de humanité”.

Ségolène Royal s’adresse aux étudiants de l’Université de Georgetown

Ségolène Royal s’adresse aux étudiants de l’Université Georgetown

La montée des eaux est l’une des conséquences les plus flagrantes du réchauffement climatique.

En 2016, nous ne pouvons plus nier le lien entre le réchauffement climatique et la destruction des océans. Ils représentent 75% de la surface de la terre et fournissent l'alimentation à presque 8 milliards d’êtres humains. Le réchauffement climatique a un impact sur les espèces sous-marines, et les tue une par une. Le problème, c’est que ce réchauffement détruit l’équilibre fragile de notre écosystème.

Si vous aussi, vous voulez conserver nos océans et faire des petits efforts au quotidien, cliquez sur ce lien pour quelques conseils.

Clémentine Boyer Duroselle

Tout comprendre aux sondages américains

A moins de deux mois de l'élection présidentielle, Donald Trump et Hillary Clinton sont aux coude-à-coude dans les sondages, se dépassant l'un et l'autre à tour de rôle, avec rarement plus de quelques points de différence. De nouveaux sondages sont publiés chaque semaine, et les résultats varient au gré des scandales et des discours. Alors, comment sont faits les sondages aux Etats-Unis, et peut-on vraiment analyser leurs résultats ?

Electeurs inscrits / électeurs dits “probables”

Il existe deux types de sondage d’opinion : les sondages qui prennent en compte les électeurs inscrits sur les listes électorales (registred voters) et ceux qui sont réalisés auprès des électeurs dits « probables » (likely voters), qui se disent prêts à se rendre aux urnes le jour de l’élection.

A l’approche du scrutin, qui aura lieu le 8 novembre, les sondages prenant en compte ce deuxième type d’échantillonnage se multiplient. Or, ils tendent à booster le camp républicain, qui bénéficie d’un électorat plus actif et légitimiste que le parti démocrate.

Sondages nationaux vs. sondages par Etat

Les sondages nationaux donnent un aperçu global de l’état de l’opinion. S’ils sont souvent considérés comme plus fiables et plus intelligibles que les sondages par Etats (dont la représentativité de l’échantillon est parfois remise en question), il faut noter que le président des Etats-Unis est élu en fonction du vote de chacun des Etats.

Démocrates et Républicains, un intérêt inégal

Face à l'élection présidentielle, les membres des différents partis ne montrent pas le même enthousiasme à se rendre aux urnes. Trois sondages, menés par les chaînes de télévision Fox News, ABC et CBS, semblent en effet affirmer que les Républicains s'intéressent plus à l'élection.

Pour le sondage de CBS, 67% des Républicains déclarent qu'ils font attention à ce qui se passe pendant la campagne, contre 61% des Démocrates - une différence significative. Même son de cloche chez Fox, pour qui 83% des Républicains se disent intéressés par les élections et seulement 70% des Démocrates.

De plus, le nombre diminue chez les Démocrates, et rapidement, puisqu'il était encore de 79% fin août. A l'inverse, il augmente chez les Républicains : il n'était que de 74% en mai.

L'incontournable marge d'erreur

Il est important de se rappeler que les sondages comportent toujours une marge d'erreur. La raison principale : ils se fondent sur une fraction de la population pour imaginer le point de vue de la population globale. Il faut donc toujours prendre en compte la marge d'erreur.

Par exemple, le dernier sondage d'ABC montre que Donald Trump a 41% de soutien parmi les électeurs probables, avec une marge d'erreur de plus ou moins 4,5 points. Cela signifie que son taux de soutien est entre 36,5% et 45,5%. Il en va de même pour Clinton : avec 46% et la même marge d'erreur, elle a en fait 41,5% et 50,5% de soutien.

Et la marge d'erreur peut amener les sondages à passer totalement à côté du résultat. Un exemple récent : lors du premier caucus républicain, en février dans l'Etat d'Iowa, tous les sondages annonçaient Donald Trump gagnant... mais c'est finalement son adversaire Ted Cruz qui a remporté le caucus, avec 27,6% contre 24,3% pour Trump et 23,1% pour Rubio.

Clara Tran et Anne Pouzargues

Barack Obama finira-t-il par gracier Edward Snowden ?

Le temps est compté, alors les soutiens d'Edward Snowden mettent les bouchées doubles pour que Barack Obama accorde son pardon au lanceur d'alerte avant son départ de la Maison Blanche. Hier, une nouvelle pétition en ligne a été lancée par Amnesty International, Human Rights Watch et l'Amercian Civil Liberty Union (ACLU), une puissante association de défense des libertés.

L'appel a déjà été signé par un casting de choix, composé, entre autres, des acteurs Daniel Radcliffe et Viggo Mortensen, du cofondateur d'Apple Steve Wozniak, ou encore des deux journalistes qui ont travaillé avec Snowden en 2013, Glenn Greenwald et Laura Poitras.

Eric Holder, l'ancien procureur général des Etats-Unis, a déclaré que le lanceur d'alerte a "rendu service aux citoyens, en provoquant un débat et des changements." Côté politique, Bernie Sanders a appelé à la "clémence" à l'égard d'Edward Snowden.

Snowden, désormais réfugié en Russie, risque jusqu'à 30 ans de prison. Ancien membre de l'agence de renseignement américaine NSA, le gouvernement américain lui reproche d'avoir révélé l'ampleur du réseau de surveillance mis en place après les attentats du 11 septembre. Il est accusé d'avoir enfreint l'Espionage Act, une loi datant de la Première guerre mondiale, et que beaucoup jugent non adaptée au monde actuel.

Mais la Maison Blanche reste ferme. Dans une allocution à la presse hier, le porte-parole Josh Earnest a réaffirmé que Snowden avait mis en péril "les secrets de sécurité nationale des Etats-Unis" et qu'il devait "rentrer pour être jugé." En juillet, le gouvernement avait déjà mis fin à une pétition rassemblant 170 00 signatures.

Cette nouvelle campagne, disponible sur le site PardonSnowden.org, aura-t-elle de meilleurs résultats ? Les soutiens de Snowden mettent en tous cas tout en oeuvre pour y parvenir.

Dans le Washington Post daté d'hier, l'ACLU a publié une page entière de publicité, avec un lien vers la pétition accompagné de la mention "Edward Snowden s'est battu pour notre liberté. Il est temps qu'il ait la sienne."

Pour les soutiens de Snowden, si le lanceur d'alerte a enfreint la loi américaine, c'était pour agir pour le bien commun. Ils déclarent que, grâce à lui, des lois anticonstitutionnelles ont été amendées, et que la vie privée des citoyens est mieux protégée, notamment sur Internet.

Anthony D. Romero, le directeur exécutif de l'ACLU, a publié hier une tribune dans laquelle il écrit : "Il est incontestable que notre démocratie se porte mieux grâce au travail d'Edward Snowden, et c'est précisément pour des cas comme celui-ci que le pouvoir de gracier existe. Le Président américain devrait utiliser ce pouvoir pour agir pour le bien, plutôt que de laisser un lanceur d'alerte américain bloqué en exil."

Depuis la Russie, Edward Snowden s'est dit "ému de recevoir autant de soutien." Il a également insisté sur le rôle des lanceurs d'alerte, qu'il a décrit comme des "contre-pouvoirs face aux abus de pouvoir."

Le lancement de la pétition correspond à la sortie du film Snowden, réalisé par Oliver Stone, qui lui aussi se bat pour la liberté du lanceur d'alerte. On rappellera également le très bon documentaire Citizenfour, réalisé par une des journalistes qui a travaillé avec Snowden en 2013, Laura Poitras.

Anne Pouzargues

« En politique, communiquer sur sa maladie est devenu une obligation »

Depuis le malaise d'Hillary Clinton, en marge des commémorations des attentats du World Trade Center, à New York, et l'annonce retardée du diagnostic de sa pneumonie, la presse sérieuse et tabloïd s'accorde pour dire que la communication de crise de la candidate démocrate est ratée. Peut-on rester présidentiable et parler de sa maladie aux Etats-Unis ? Décryptage avec Pierre-Emmanuel Guigo, chercheur Associé au Laboratoire Communication et Politique (CNRS) et maître de conférence à Sciences Po Paris.

FRANCE 2. Alors qu'une vidéo devenue virale depuis le 11 septembre montre Hillary Clinton chancelante, la candidate a assuré ne pas avoir fait de malaise lundi soir sur CNN. En voulant à tout prix euphémiser ce qu'il s'est passé - elle a évoqué un « vertige », une simple « perte d'équilibre » -, la démocrate ne risque-t-elle pas de renvoyer un sentiment de condescendance, voire d’impunité ?

Pierre-Emmanuel Guigo. Hillary Clinton risque surtout de renforcer son image de froideur déjà très ancrée dans l'opinion et qu'elle avait pourtant tenté d'adoucir en s'affichant notamment avec sa fille ou son mari ou en utilisant les réseaux sociaux. Mais elle est aussi bloquée par son concurrent, Donald Trump, qui est toujours en difficulté et n'ayant guère d'argumentaire solide à avancer, préfère l'attaquer sur sa personne.

FRANCE 2. Au sujet de l'affaire, David Axelrod, conseiller politique de Barack Obama, s’est fendu d’un commentaire acide : « On peut soigner une pneumonie avec des antibiotiques mais quel est le traitement pour un goût maladif du secret qui crée des problèmes à répétition ? » Pourquoi Hillary Clinton ne parvient-elle pas à gagner en transparence depuis le début de la campagne ?

Pierre-Emmanuel Guigo. Il est clair qu'Hillary Clinton n'aime guère se livrer sans tout contrôler. Cela est peut-être dû à sa psychologie, mais surtout à ses expériences personnelles. Il ne faut pas oublier qu'elle a vécu durement le dévoilement non maîtrisé de sa vie privée avec le scandale Lewinsky dans les années 1990.

FRANCE 2. Pourquoi Donald Trump fait-il profil bas depuis ce week-end? La mauvaise santé présumée de sa rivale était pourtant devenue un angle d’attaque incontournable de sa campagne...

Pierre-Emmanuel Guigo. Donald Trump n'avait guère de choix que de changer de stratégie. Il était largement donné perdant dans tous les sondages. Son style tout en excès pouvait répugner les électeurs au moment de mettre leur bulletin dans l'urne. Et le recentrement, après les primaires, est d'ailleurs une stratégie classique de second tour.

FRANCE 2. Pensez-vous que la santé d’Hillary Clinton sera évoquée lors du premier débat entre les deux candidats, qui se tiendra dans l'Etat de New York, le 26 septembre prochain ?

Pierre-Emmanuel Guigo. Assurément. On a déjà vu dans les débats présidentiels des candidats devoir s'expliquer sur leur vie privée. La "peopolisation" du politique et le dévoilement de la vie privée y sont beaucoup plus développés qu'en France.  Il y a un souci de transparence qui est bien loin des habitudes françaises. Dès les années 1950, Nixon, alors vice-président avait dû s'expliquer sur les cadeaux qu'il avait reçu et notamment son petit chien Cheekers.

FRANCE 2. On peut donc rester présidentiable et communiquer sur sa maladie...

Pierre-Emmanuel Guigo. Je dirais même que c'est devenu une obligation. Outre l'importance de la vie privée des politiques dans le débat public américain, la santé est un élément crucial de l'exercice du pouvoir. On sait comment les maladies de Georges Pompidou ou de François Mitterrand ont pu peser sur la fin de leurs mandats. En outre, pour la première fois depuis longtemps on a deux présidentiables âgés et les électeurs peuvent donc s'inquiéter de leur état de santé. On retrouve d'ailleurs cela en France avec les attaques sur l'âge d'Alain Juppé qui n'a cessé de se montrer en bonne forme, allant jusqu'à jouer au "beer-pong" avec des jeunes.

Propos recueillis par Clara Tran

[Vidéo] Découvrir New York avec son téléphone

New York, en deux exemplaires. Voilà ce que permet d'observer une application pour smartphones, qui superpose aux lieux réels des anciennes photos d'immeubles ou de rues. Dans une ville qui a beaucoup changé, le système permet d'en apprendre plus sur l'histoire de la Grosse Pomme.

Car les lois de conservation des immeubles anciens sont récentes, et les promoteurs immobiliers font un peu ce qu'ils veulent. Il faut parfois se battre pour empêcher la démolition de certains bâtiments historiques. La multiplication des applications pour smartphones est destinée à faire prendre conscience d'un patrimoine à préserver.

Notre équipe s'est rendue à New York, à la rencontre de ceux qui développent ces applications, et de ceux qui tentent de protéger les immeubles historiques.

Reportage dans les rues de New York, par Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Sabrina Buckwalter.

Et si Hillary Clinton ne pouvait plus faire campagne ?

La vidéo, diffusée par un amateur sur Twitter, tourne en boucle sur les réseaux sociaux et les chaînes infos depuis dimanche : Hillary Clinton, en marge des commémorations des attentats du 11 septembre 2001 à New York, titube puis perd l’équilibre alors qu’elle tente de se diriger vers son van.

Pour expliquer son étourdissement, un « coup de chaud » a d’abord été évoqué par son entourage. Ce n’est qu’en fin de journée que son médecin personnel a imputé son malaise à une pneumonie, pourtant diagnostiquée vendredi. De retour dans sa résidence près de New York, Hillary Clinton a annulé ses déplacements prévus lundi et mardi en Californie.

De quoi relancer les rumeurs concernant l’état de santé d'Hillary Clinton, qui fleurissent sur Internet depuis le début de la campagne. Mais, dans les faits, ce malaise peut-il freiner Hillary Clinton dans sa course à la présidence des Etats-Unis ?

Hillary Clinton peut-elle être dans l'obligation de se retirer ?

Non. Si son malaise a donné du grain à moudre à ses adversaires, Hillary Clinton ne peut pas être automatiquement disqualifiée. Les instances juridiques du parti démocrate n’obligent pas le candidat officiel à se retirer de la campagne en cas de problèmes de santé.

Le retrait d’Hillary Clinton est d'ailleurs une hypothèse peu probable : lundi soir, sur Twitter, l’ex-Première dame a tenu à rassurer ses électeurs et à réaffirmer ses ambitions présidentielles.

 Que se passe-t-il si elle décide de se retirer de la campagne avant l'élection ?

Comme le prévoit la section 7 de l’article 2 du DNC Bylaws, si le candidat officiel décide d’abandonner la campagne, les hautes instances du parti démocrate désignent un nouveau candidat. Il n’y aurait donc pas besoin d’organiser de nouvelles primaires.

Il y aurait des chances pour que les regards se tournent vers Tim Kaine, son colistier actuel.

kainelcinton

 

Si Hillary Clinton est élue présidente le 8 novembre 2016, mais qu’elle se retrouve ensuite dans l’incapacité de gouverner, que se passe t-il?

Le Président des Etats-Unis entrera en fonction le 20 janvier 2017. S’il y a plus de deux mois entre le moment où les Américains vont aux urnes et le moment où le nouveau président élu entre en fonction, c’est parce que l’élection présidentielle américaine est une élection au suffrage universel indirect et se déroule en quatre temps:

  1. Le vote des américains le 8 novembre 2016 (vote populaire)
  2. Le vote des grands électeurs le 19 novembre 2016 (les grands électeurs se réunissent pour élire officiellement le Président et le Vice-président)
  3. Le décompte du Congrès le 6 janvier 2017
  4. La passation de pouvoir le 20 janvier 2017 (le président des Etats-Unis est officiellement investi)

Si Hillary Clinton meurt ou se retire avant le vote des grands électeurs, soit le 19 novembre 2016, les grands électeurs se doivent quand même de voter pour le parti qu’ils représentent, soit le Parti Démocrate. Dans ce cas là, les grands électeurs se réuniraient avec le Comité national démocrate pour élire un représentant du parti et donc le futur président.

Si Hillary Clinton meurt ou se retire après le vote des grands électeurs, soit après le 19 novembre 2016, son vice-président, Tim Kaine prendrait alors sa place.

 

Anne Pouzargues, Clara Tran, Clémentine Boyer Duroselle

[Vidéo] En Arizona, une ébauche de mur à la frontière américano-mexicaine

C'est une des propositions phares de la campagne de Donald Trump : construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, pour empêcher l'immigration illégale. Or, un mur, il y en a déjà un. Depuis 2008, une structure a été montée en Arizona. Trump voudrait s'inspirer de celle-ci, et l'agrandir, la fortifier, puis l'élargir aux autres Etats.

Mais cela est-il vraiment efficace ? Selon les autorités, le nombre de migrants a fortement baissé depuis la construction de la barrière, passant en moins de 10 ans de 139 000 à 8000 personnes. Pourtant, en longeant le mur, on se rend vite compte de l'absurdité de la construction, qui laisse des trous béants, parfaits pour passer.

Et pour cause, avec pas moins de 1600 kilomètres de frontière située sur un territoire aride, rocailleux et très vallonné, il faudrait un travail de titan pour parvenir à construire un éventuel mur. Notre équipe s'est rendue le long du "mur de l'Arizona," et a rencontré les habitants de la région.

Un reportage en Arizona, de Jacques Cardoze, Régis Massini, Arielle Monange et Andréane Williams.

Des milliers de centimes déversés sur l'autoroute

C'est l'histoire insolite de la semaine : hier, un camion s'est renversé sur l'autoroute Instertate 95, dans l'Etat du Delaware, déversant sur les voies sa cargaison... des milliers de pennies, les centimes américains !

Les images de l'accident sont impressionnantes, mais heureusement il n'y a rien eu de grave. Le chauffeur s'en est sorti avec seulement quelques blessures légères, et il a pu être soigné par les pompiers appelés sur les lieux.

C'est donc la cargaison qui a plus attiré l'attention des internautes. Au total, c'est en effet plus de 20 tonnes de pièces qui se sont retrouvées sur la chaussée. Selon les autorités, il aura fallu plus de 13 heures pour parvenir à ramasser tous les centimes et pouvoir rouvrir l'autoroute.

Les pennies n'étaient pas encore frappés, et étaient transportés en direction de la Mint de Philadelphie, l'organisme américain qui produit et met en circulation les pièces de monnaie du pays.

Le proverbe "the streets of America are paved with gold" (= Les rues des Etats-Unis sont pavées d'or) vient-il de prendre tout son sens ?