C'est un contrat historique qu'a décroché le groupe français Alstom, spécialisé dans le secteur des transports : la société ferroviaire américaine Amtrak l'a choisi pour renouveler ses trains et améliorer son offre sur la côte Nord-Est des Etats-Unis.
Les 28 nouveaux trains seront en service sur la ligne Washington - Boston, en passant par Philadelphie et New York. Le choix de cette zone n'est pas anodin : le Nord-Est est la région la plus peuplée des Etats-Unis. Historiquement, c'est là que se situaient, à partir de la fin du 18ème siècle, les 13 premières colonies.
730 kilomètres séparent la capitale fédérale de Boston. Actuellement, il faut près de 8 heures pour parcourir cette distance en train - avec les trains à grande vitesse d'Alstom, qui rouleront, à terme, à 300km/h, il faudra... à peine plus de deux heures !
Aux Etats-Unis, l'enjeu est aussi culturel. Contrairement à la France, le train est le moyen de transport le moins utilisé du pays : trop lent, trop vieux, et trop cher, il est largement battu par l'avion, la voiture, et, surtout, par le bus, qui est son concurrent direct.
Pour un trajet entre Washington et New York, villes séparées de 350 kilomètres, il faudra compter en moyenne 4h20 et 24 dollars en bus, 1h et 120 dollars en avion, et... 3h30 et au minimum 100 dollars en train, à moins de choisir un départ à 3h du matin pour 50 dollars. Pour beaucoup d'Américains, le choix est vite fait.
Avec la commande de nouveaux trains et la modernisation de ses lignes, la compagnie ferroviaire Amtrak se donne donc le défi de populariser le train. Les TGV, nommés Avelia Liberty, pourront transporter 35% de passagers en plus, sur cette ligne qui est empruntée par plus de 3 millions de personnes par an. Pas sûr pourtant que les prix baissent, car la compagnie vise une clientèle aisée : les trains ne proposeront au départ qu'une classe affaire et une première classe.
Légers, capable de vitesse supplémentaire dans les virages, et consommant moins de carburant, les Avelia Liberty sont à la pointe de la technologie ferroviaire.
Ce contrat de 1,8 milliard d'euros créera 400 emplois au Etats-Unis, car les trains seront fabriqués sur le site américain d'Alstom, à Hornell, dans l'Etat de New York. Ils seront mis en service à l'horizon 2021.
A.P.