Si vous avez toujours voulu plus de publicités pendant vos séries télés, vous allez être servis! Confrontés à une baisse de l'augmentation de leurs revenus publicitaires (vous avez bien lu, une baisse de l'augmentation), la plupart des chaînes de télévision américaines ont opté pour un nouveau procédé: l'accélération des séries télés.
Reportage de Valérie Astruc, Laurent Desbois, Régis Massini, Arielle Monange, Fabien Ortiz.
Modèle économique oblige, les séries américaines -sitcoms de 20 minutes ou épisodes de 45 minutes- sont souvent plus courtes que leurs homologues européennes. Les séries produites par la BBC -qui n'utilise pas la publicité- dure jusqu'à une heure.
Une différence qui avait déjà donné lieu à quelques cas de coupures sauvages. Dans le cas de la série MI-5 (Spooks au Royaume-Uni), des épisodes d'une heure étaient brutalement ramenés à 45 minutes. La qualité et les audiences de cette excellent show britannique avaient beaucoup soufferts outre-Atlantique (et en France d'ailleurs).
Mais les diffuseurs américains ont d'autres tours dans leur sac. Un procédé permet de raccourcir encore plus les épisodes en les accélérant. Une astuce qui permet de caser encore plus de pubs dans le même créneau horaire. Dans son enfance, le procédé pouvait être assez voyant, une simple accélération qui rendait les voix légèrement plus aiguës et le gestes un peu saccadés.
Mais la qualité des caméras et le montage numériques sont passés par là. Avec des séries tournées au delà des traditionnelles 25 trames (images) par seconde pour les besoins de la Haute définition, il est possible de supprimer des trames sans que l’œil humain -et ses 24 images par seconde- ne s'en aperçoive. Grâce au bon choix des trames supprimées, les voix restent naturelles et synchronisées et les mouvements fluides.
Une astuce difficile à détecter, qui inflige toutefois au spectateurs entre 2 minutes et 3 minutes de publicité en plus chaque heure. De quoi (ex)traire environ 170 000€ de plus pour le diffuseur.