[Vidéo] Riches, diplômés et électeurs de Donald Trump

Donald Trump a bâti sa carrière en construisant des tours de luxe. Et le candidat républicain a réussi à conquérir ceux qui, comme lui, sont de riches hommes d'affaires. Certains ont donné beaucoup d'argent pour sa campagne car, pour eux, sa réussite en business est la preuve de sa capacité à gérer les Etats-Unis.

Contrairement aux idées reçues, Donald Trump est donc parvenu à séduire les Américains aisés : 37% de ses supporters gagnent ainsi plus de 7000 euros par mois. De la même manière, près de la moitié de ses sympathisants ont un diplôme universitaire.

Au 89ème étage de la Trump Tower de New York, sur un golf en Floride et dans le campus d'une université de Virginie, nous avons suivis ces Américains riches et diplômés qui ont choisi de voter Trump.

7 choses à savoir sur Huma Abedin

Qui est Huma Abedin, cette femme de 40 ans, vice-présidente de la campagne d'Hillary Clinton, qui se retrouve en première ligne après la découverte des e-mails du département d'État sur l'ordinateur portable de son ex-mari Anthony Weiner ?

Enfance intellectuelle à Jeddah

 

Née dans le Michigan en 1976, Huma passe son enfance à Jeddah, en Arabie saoudite, au sein d’un milieu intellectuel. D’origine pakistanaise, sa mère est sociologue et son père, indien. Engagé pour la défense de l'islam, il fonde l’Institut des affaires de la minorité musulmane, un important groupe de réflexion à l’origine du Journal of Muslim Minority Affairs. Sa vocation est d’« éclairer » les communautés musulmanes minoritaires du monde entier dans l’espoir de « garantir leurs droits légitimes ».

Journalisme vs politique

Revenue aux États-Unis pour étudier à l’université George Washington, Huma effectue son premier stage à la Maison Blanche. A seulement 19 ans, la jeune ambitieuse intègre le cabinet d’Hillary Clinton, la First Lady de l’époque, bien qu'elle se rêve davantage en journaliste. Son modèle est Christiane Amanpourl’ex-correspondante vedette de CNN. « Seize ans plus tard, je ne changerais rien, déclare-t-elle en 2012. Et j’ai même pu rencontrer Christiane Amanpour ! » Après la mort de son père, Huma deviendra tout de même rédactrice en chef adjointe du Journal of Muslim Minority Affairs, la revue que Syed Zainul a fondé.

Islam

Comme son père, Huma s'est toujours engagée en faveur de la défense des communautés musulmanes dans le monde. Elle a rejoint le Conseil islamique mondial de la Daawa et du secours d’­Abdallah Omar Nassif, une organisation interdite en Israël en raison de ses liens avec l’Union of Good de ­Youssef Al-Qardaoui, qui collecte des fonds pour le Hamas.

Chasse aux sorcières

Cette proximité supposée avec l'islam radical a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des adversaires politiques de la jeune femme. En 2012, la députée ultra-conservatrice Michèle Bachmann déclare que la famille Abedin a des liens avec l’organisation terroriste al-Qaida. Elle exige alors avec quatre autres congressistes du Parti républicain (Trent Franks, Louie Gohmert,Thomas Rooney et Lynn Westmoreland) qu’une enquête soit menée sur la supposée infiltration du gouvernement américain par les Frères musulmansAujourd'hui, le nom d'Huma est cité sur la liste des apostats à abattre de l'Etat Islamique. Elle défend une vision modérée de l'islam : « Je suis fière d’être musulmane. Trump cherche à inscrire le racisme dans la loi. Mais son islamophobie ne reflète pas les valeurs de l’Amérique »

"Seconde fille d'Hillary"

Cette chasse aux sorcière n'a jamais effrayé Hillary Clinton, qui considère Huma comme sa "seconde fille". Au fil des ans, la jeune femme a su gagner la confiance de l'ex-Première Dame et se rendre indispensable au point de gérer l’emploi du temps quotidien de la candidate. Alan Patricof, fondateur d’Apax Partners et soutien du couple Clinton déclare à ce propos : « Je ne perds même pas de temps à essayer d’appeler les Clinton directement. Je l’appelle elle. Cela revient au même ».

Avant de devenir vice-présidente de sa campagne, la jeune femme occupa différents postes, plus ou moins stratégiques : assistante personnelle, chef du protocole, conseillère technique et chef de cabinet quand Hillary était Secrétaire d’État.

Scandale Weiner

Les épreuves les ont rapprochées : comme la candidate démocrate, Huma a dû faire face aux frasques de son ex-mari, Anthony. En 2011, ce politicien est contraint de démissioner de son poste de représentant de l'Etat de New York après avoir admis qu'il avait envoyé une photo de son slip bombé à une étudiante qu'il n'avait jamais rencontrée sur Twitter. En juillet 2013, rebelote, malgré ses excuses : alors qu'il est favori de la primaire démocrate pour la mairie de New York, il admet qu'il a continué à échanger, sur Internet, des messages à caractère érotiques avec des inconnues. Fin août, Huma demande le divorce suite à de nouvelles révélations du New York Post.

Quatre salaires

En 2013, Huma est épinglée par Charles Grassley en raison des multiples emplois qu'elle occupe . Lsénateur républicain de l’Iowa l'accuse d'avoir été rétribuée par Teneo pour collecter des « renseignements politiques » à destination de ses clients dans une lettre. En plus de son salaire du département d’État de 135 000 dollars, la jeune femme aurait également été rémunérée, selon lui, 335 000 dollars pour ses activités annexes de conseil. Craignant que cela ne « brouille la frontière entre les employés du public et ceux du privé », le républicain exige alors plus de transparence sur ses différentes fonctions. Huma tente de calmer le jeu et répond personnellement à Grassley en niant toutes ses accusations.

 

Clara Tran

 

Trump tente de sauver sa marque lors de l'inauguration de son nouvel hôtel

Donald Trump a vu les choses en grand : pour l'inauguration de son nouvel hôtel de Washington, le candidat républicain a convié une meute de journalistes et d'invités  "VIP". Le "petit déjeuner" est "très au-dessus du niveau habituel" des établissements américains, s'est amusé Ivan Couronne, journaliste à l'AFP, dans un tweet daté du 26 octobre.

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Même le sol de marbre blanc, les appliques en bronze et les lustres en cristal ne semblaient à même d'éblouir la presse en ce jour d’inauguration.

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Depuis le début de la campagne, la marque Trump jouit d'une publicité sans précédent. Mais quel est l'impact réel de la campagne sur les produits et les établissements du candidat républicain ?

"Boycotttrump2016"

Depuis quelques mois, les appels au boycott se multiplient, notamment sur internet. Parmi les plus populaires, on trouve le site "boycotttrump2016" qui recense l'ensemble des biens du groupe du candidat républicain.

Capture d’écran du site "boycotttrump2016"

Le site - qui vend aussi des goodies "Certified Trump Free" - appelle les internautes à "passer à l'action", en évitant les hôtels de Donald Trump :

"Si vous êtes fatigués de tout ce langage de haine et des tirades explosives d'un certain candidat républicain, ne vous énervez pas, faites une action pour vous, pour votre famille, pour vos amis, pour votre réseau... C'est simple, prenez l'engagement de ne pas séjourner dans ses hôtels, ni de jouer sur ses terrains de golf, ni de manger dans ses restaurants, ni de visiter ses établissements, ni de le financer en achetant sa marque"

La Trump Tower à New York

La Trump Tower à New York

L'ampleur de la fortune Trump

Mais quel est l'impact réel d'une telle mobilisation ? Donald Trump s’est fait un nom en tant que promoteur immobilier, expliquant qu’il a commencé sa carrière au bas de l’échelle, selon lui : «Rien n’a été facile pour moi. J’ai commencé à Brooklyn, mon père m’a fait un petit prêt d’un million de dollars». Le milliard a fait cette déclaration à NBC le 26 octobre 2015, soit un an jour pour jour avant l’inauguration de son hôtel à Washington.

Maintenant, un million ne représente plus grand chose pour Donald Trump, qui estime sa fortune à plus de 10 milliards de dollars, 5 milliards selon le magazine Forbes.

Trump joue également de sa fortune pour essayer de remporter cette campagne présidentielle, expliquant que, contrairement à son adversaire, il finance lui-même sa campagne : « Ni les banques ni les multinationales ne peuvent me contrôler », dit-il.

Loin d’être un politique, Donald Trump est avant tout un homme d’affaire, ne craignant pas de froisser l’opinion publique avec ses propos agressifs et son extravagance.

Le candidat républicain n’a jamais été autant médiatisé que pendant cette campagne présidentielle, une médiatisation qui servira toujours son business, Président des Etats-Unis ou non.

Trump est devenu une marque au fil des années, étant considéré comme l’un des hommes les plus riches et puissants du pays. Cependant, sa dette est estimée à plus de 650 millions de dollars. Un chiffre que le candidat essaye tant bien de mal de cacher en ouvrant fréquemment de nouveaux hôtels.

Le modèle Trump, vraiment un espoir ?

C'est un des motifs récurrents de la campagne de Trump : faire de la politique comme il a réussi à faire du business. Cette semaine encore, lors de l'inauguration, le candidat républicain s'est servi de son nouvel hôtel comme d'une preuve de ses capacités à diriger une entreprise, et, donc, à diriger d'un pays. Dans le pays du self-made man, cette rhétorique convainc.

Pour autant, le modèle d'entreprise de Donald Trump est-il vraiment si parfait qu'il ne le dit ? De nombreux scandales assombrissent en effet l'image qu'il voudrait donner de ses différents projets. Tout d'abord, lui qui se bat contre l'immigration illégale est soupçonné d'avoir embaucher, pour construire ses hôtels... des travailleurs illégaux.

En 1980, lors de la construction de la célèbre Trump Tower sur la Cinquième Avenue à New York, Donald Trump a ainsi fait travailler pendant plus de six mois des ouvriers polonais installés illégalement sur le territoire américain - un scandale qui a été souvent abordé pendant la campagne. Trump a toujours démenti, déclarant "ne pas avoir été au courant."

De la même manière, Donald Trump a fait de la délocalisation un de ses combats, et a pris comme ennemis la Chine et le Mexique. Pourtant, où sont fabriqués les pièces de sa ligne de vêtements, Donald J. Trump collection ? Les chemises sont faites en Chine, au Bengladesh, au Honduras et au Vietnam ; les articles de sport, en Inde. Le site Internet Buzzfeed a, quant à lui, commandé un costume Trump, affichée comme "Made in USA" ... mais dont l'étiquette montrait qu'il venait d'Indonésie.

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Sa gestion immobilière n'a pas été de tout repos non plus, comme le rappel la faillite de son palace Taj Mahal à Atlantic City. Alors, faites ce que je dis mais pas ce que je fais ?

Anne PouzarguesClara Tran et Clémentine Boyer Duroselle

NBA : ces joueurs français dans la ligue américaine de basket

Ca y est, le coup d'envoi de la nouvelle saison de basket a été donné hier ! Tous les regards de la planète sport étaient tournés vers Cleveland, où avait lieu le match inaugural opposant les Cleveland Cavaliers, vainqueurs de la saison dernière, aux New York Knicks. Et ce sont les Cavaliers qui se sont largement imposés, avec un score de 117 à 88. Sur la côte Ouest, les Golden States Warrior d'Oakland se sont inclinés à domicile face aux San Antonio Spurs (100 à 129).

Cette année, le championnat américain bat un nouveau record : celui du nombre de joueurs étrangers engagés dans les rangs des équipes de la NBA. Ils sont désormais 113, soit 13 de plus que l'an dernier. Parmi eux, 10 Français - ce qui place la France au deuxième rang des pays les plus représentés, derrière le Canada (11 joueurs). Alors pourquoi une telle représentation de l'hexagone ?

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Tony Parker, meneur des San Antonio Spurs.

La qualité de la formation française va de pair avec la popularité de plus en plus grande de ce sport en France, ainsi qu'avec l'augmentation du nombre de licenciés de la Fédération française de basket. Si on comptait à peine plus de 460 000 adhérents en 2010, ce chiffre s'élève désormais à plus de 640 000.

Chaque club professionnel dispose de son propre centre de formation, et on en trouve donc sur tout le territoire. Les meilleures équipes, notamment l'ASVEL Lyon-Villeurbanne, champion de France 2016, et le Limoges CSP, champion de France 2014 et 2015, permettent de dynamiser le sport, et le centre de formation de Cholet est très réputé.

Ajoutez à cela de bons résultats sur la scène internationale (aux Jeux de Rio l'équipe de France masculine s'est inclinée en quarts de finale face à l'Espagne, tandis que l'équipe féminine a terminé quatrième du tournoi) et il n'en faut pas plus pour attirer les recruteurs américains. Chaque année, une semaine spéciale est organisée pour leur permettre de détecter de potentielles recrues. Les meilleurs espoirs français et de grands noms de la NBA se retrouvent ainsi au Temple-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, passerelle vers une carrière professionnelle, et, pourquoi pas, américaine.

Nicolas Batum, ailier des Charlotte Hornets.

Nicolas Batum, ailier des Charlotte Hornets.

Parmi les 13 Français dans les rangs de la NBA cette année, on retrouve Tony Parker (San Antonio Spurs), Nicolas Batum (Charlotte Hornets), Rudy Gobert (Utah Jazz) ou encore Kevin Seraphin (Indiana Pacers). A noter : Joakim Noah (New York Knicks) n'est pas considéré par le décompte de la NBA comme un joueur français, puisqu'il est né aux Etats-Unis.

Pour les Français, le passage de l'autre côté de l'Atlantique représente un bond professionnel, mais aussi financier. Les salaires touchés par les basketteurs aux Etats-Unis atteignent en effet des sommets mirobolants. Cette année, Nicolas Batum devient ainsi le sportif français le mieux payé : sur cinq ans, il touchera plus de 120 millions de dollars, ce qui représente plus de... 52 000 dollars par jour !

Il devancera ainsi Tony Parker, mais aussi les footballeurs Paul Pogba et Karim Benzema. A tous les niveaux, le passage aux Etats-Unis c'est, pour les basketteurs, comme décrocher le jackpot.

Anne Pouzargues

Ces journalistes qui financent la campagne de Hillary Clinton

Qu'ont en commun Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue et Emily Nussbaum, critique au New Yorker et lauréate du prix Pulitzer ? À en croire une enquête publiée par le Center for Public Integrity, elles auraient toutes deux contribué au financement de la campagne d’Hillary Clinton en 2016.

382.000 dollars à Hillary Clinton

Aux Etats-Unis, nombreux sont les journalistes à faire des donations aux candidats à l'élection présidentielle. Cette année, leur préférence politique va nettement à l’ex-Secrétaire d’Etat, qui totalise à elle seule 96% des contributions émanant de la sphère médiatique. Rien qu’au mois d’août, 430 journalistes ont financé sa campagne à hauteur de 382.000 dollars.

 

 

Le profil de ces journalistes-mécènes est très hétéroclite : parmi les personnalités citées dans l’enquête, on retrouve notamment des reporters, des présentateurs, des rédacteurs télé ou radio, appartenant à la presse sérieuse (The New Yorker) autant que tabloïd (Hollywood Reporter). Le montant des contributions varie entre 28 $ et 2 800 $.

Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue, donatrice de Clinton © Charles Sykes/AP

14.000 dollars à Donald Trump

Du côté de Donald Trump, les donations des journalistes sont nettement plus modestes : seules 50 personnalités des médias ont contribué au financement de sa campagne en 2016, et le montant total des contributions ne dépasse pas les 14.000 $. Là encore, le profil des donateurs est varié bien qu’il reste, dans l’ensemble, moins journalistique que dans le cas des démocrates : on retrouve beaucoup d’experts, de chroniqueurs ou de commentateurs de chaînes info, comme son ex-directeur de campagne, Corey Lewandowski, qui fut également employé par CNN en tant que spécialiste de la vie politique.

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Don de 28 $ de Les Waldron à Donald Trump pendant la primaire républicaine

Des pratiques légales mais encadrées par les chartes éthiques

Aux Etats-Unis, aucune législation n’interdit à un employé d'une entreprise de presse de contribuer au financement de la campagne présidentielle. Dans beaucoup de rédactions, ce type de pratique est d'ailleurs tolérée, même si elle demeure encadrée, comme l'explique Abbe Serphos, porte-parole de l'agence Reuters :

Les journalistes de Reuters sont autorisés à faire des dons à des organismes caritatifs ou politiques tant que cela n’entre pas en conflit avec leur travail éditorial

Dans la célèbre agence de presse, sept journalistes ont contribué au financement de la campagne de la candidate démocrate en 2016.

Pour ne pas mettre en péril l'indépendance de leurs journalistes, la plupart des rédactions ont mis en place un certain nombre de restrictions et d’interdictions, dans leur charte éthique.

L’Associated Press est assez sévère sur ce point : la célèbre agence de presse américaine stipule qu’“en aucun cas, les salariés ont le droit de financer un candidat ou un parti politique”, sous peine d'être sévèrement sanctionnés.

Des principes déontologiques qui ne s'appliquent pas aux patrons de presse

Malgré ces efforts, la question du conflit d’intérêt peut se poser. Tout d'abord, parce que ces principes déontologiques ne s’appliquent pas à l’ensemble des salariés des entreprises de presse. Dans la plupart des chartes éthiques, seuls les “journalistes” sont mentionnés, laissant la voie libre aux éditorialistes, aux chroniqueurs ou aux critiques artistiques de participer au financement de la campagne des candidats à l'élection présidentielle.

Je ne couvre pas la politique. Je ne fais pas un travail d’investigation. Je souhaite juste trouver le meilleur pad thai et partager ce que je trouve avec mes lecteurs”, explique Brad Jonhson, critique gastronomique au Orange County Register, qui a fait des donations privées à la campagne d’Hillary Clinton en 2016.

Mais la frontière entre "journalistes" et chroniqueurs n'est pas toujours très étanche. Emily Nussbaum, par exemple, travaille au New Yorker en tant que critique télévision mais a écrit plusieurs articles - particulièrement virulents - sur Donald Trump.

nussbaum Le cas des patrons de presse peut également soulever un certain nombre d'interrogations. S'ils n'interviennent pas directement sur le contenu éditorial, ils demeurent très influents dans le champ médiatique et sont nombreux à faire des donations privées au parti démocrate. C'est le cas notamment de Chris Hugues, l'ancien patron de New Republic qui contribue au financement de la campagne d'Hillary Clinton.

Des soupçons de collusion sur Hillary Clinton

Dans un tweet, daté du 17 septembre, Donald Trump a régi aux résultats de l'enquête du Center for Public Integrity, en dénonçant le "favoritisme" des médias, infographie à l'appui.

 

Depuis le début de la campagne, les soupçons de collusion sur Hillary Clinton sont nombreux et restent un argument incontournable de la campagne de Donald Trump.

 

Clara Tran

 

[REPORTAGE PHOTO] A la découverte de Las Vegas

Las Vegas est la ville de tous les pêchés. Entre luxure, jeux d'argent, attractions et centres commerciaux géants, la ville accueille plus de 42 millions de touristes chaque année, et porte le surnom de "Sin city", c'est à dire la ville du pêché.

 

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Las Vegas est la plus grande ville du Nevada, entourée de montagnes et située dans le désert, elle attire également les touristes pour ses températures chaudes toute l'année. La ville est également un point de passage pour tous ceux qui veulent visiter le Grand Canyon qui se trouve seulement à deux heures de route, autant dire que c'est un petit trajet en voiture dans cet immense pays.

 

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Las Vegas Boulevard ou "le Strip" est l'avenue principale de la ville. C'est là que se concentrent tous les plus luxueux hôtels et casinos, dont le Bellagio et le Caesars Palace. Plus de 25 hôtels y sont regroupés, et la plupart d'entre eux ont leur propres boîtes de nuit, centres commerciaux, restaurants et autres boutiques - ce sont de petites villes dans la ville. Ne comptez pas parcourir le Strip à pied en une journée sous la chaleur de Las Vegas, les distances peuvent être trompeuses. Le boulevard s'étend sur 7 kilomètres; il est possible de prendre un tramway entre certains hôtels.

 

Ce centre commercial de l'hôtel le Venitian représente parfaitement l'extravagance de la ville. Vous ne rêvez pas, vous êtez bien à Venise. Faux ciel, faux sol pavé et promenade en gondole sur le canal, tout est fait pour faire rêver les visiteurs.

 

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Des millions de dollars passent dans ces casinos chaque année. En 2013, la recette des 23 plus grands casinos du Strip était de 67 millions d'euros, ce qui fait une moyenne de 580 000 euros par casino et par jour.

 

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Le fameux panneau "Welcome to Fabulous Las Vegas" ne se trouve pas en plein milieu du désert mais à l'entrée de la ville. Les visiteurs affluent par dizaines et font la queue pour prendre la mythique photo, les bras levés, devant le panneau. Il a été réalisé en 1959 par Betty Willis, une graphiste vivant à Las Vegas et est devenu, depuis, le symbole de la ville. Willis n'a jamais été rémunérée pour son travail: "C'est mon cadeau pour la ville," avait-elle dit lors d'une interview au Las Vegas Weekly en 2008.

 

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L'équipe de France 2 Washington était à Las Vegas la semaine dernière pour couvrir le dernier débat présidentiel. Laurent Desbois, J.R.I. (Journaliste Reporter d'Images) et Jacques Cardoze, correspondant, ont interviewé Brianna Keilar, journaliste politique pour CNN.

Nous sommes à J-16 de l'élection présidentielle ! Ne ratez pas une miette de cette élection historique en vous abonnant à notre newsletter et en suivant le compte Twitter de notre bureau, et celui de notre correspondant, Jacques Cardoze.

 

Clémentine Boyer Duroselle

Manifestation en marge du dernier débat présidentiel

A moins de 21 jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, Trump et Clinton se sont affrontés une dernière fois pour défendre leurs programmes respectifs et convaincre les indécis.

Les tensions entre les deux camps se font sentir à l’Université du Nevada à Las Vegas, lieu du dernier débat. Les plus grands médias américains tel que MSNBC ou CNN ont installé leurs plateaux sur le campus de l’Université. Les directs et les émissions politiques s’enchainent toute la journée et des experts politiques examinent la situation actuelle. Quelque soit la chaîne de télévision, le mot « sordide » ressort souvent.

Autour des plateaux télés, les manifestants se rassemblent. « Hillary, menteuse » crient les pro-Trump, « Donald, Donald, tu ne peux plus te cacher, ton côté raciste est à découvert » rétorquent les pro-Clinton.

Manifestants en face du plateau de télévision de CNN. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Manifestants en face du plateau de télévision de CNN. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Les protestataires brandissent leurs pancartes haut dans le ciel, en face des plateaux, dans l’espoir de les faire passer à la télévision. « Les médias choisissent le président, honte à toi CNN ! », crient les pro-Trump. CNN est en ce moment critiqué pour favoriser la candidate démocrate à l’antenne.

T.C. Strickab, étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

T.C. Strickab, étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw.
Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Parmi eux, nous avons rencontré T.C. Strickab, un étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw. Strickab défend Clinton et Fhaw a, lui, toujours voté pour le parti républicain.

En dépit des propos à consonance raciste tenus par Trump, ce professeur de physique ne le définie pas comme tel. Son vote est contestataire. Au-delà de son soutien au candidat républicain, il est surtout contre Hillary Clinton. « Hillary lance des bombes sur tous ceux qui ne sont pas blancs », dit-il en faisant référence au bombardement de Benghazi en 2012. [Ndlr: il a été prouvé que Clinton n’avait pas commandé ce bombardement].

Son élève lui rétorque que ce qu’il raconte n’est que mensonges et que, contrairement à Trump, elle a un programme concret pour le pays. « Trump veut juste construire son mur, mais on n’a pas d’argent pour ça et en plus les Mexicains viennent aux Etats-Unis dans l’espoir d’avoir une meilleure vie. Pourquoi est-ce-qu’on les empêcherait de croire au rêve américain? », dit-il. Son professeur ne partage pas son point de vue, il lui réplique que Trump veut juste protéger les Américains et que les immigrants illégaux ont de mauvaises manières. Au-delà de leurs différents au niveau politique, ils restent en bons termes. Strickab tape amicalement dans le dos de son professeur : « Frère, on était censés être dans le même camp. Faut croire que Trump et Clinton ne veulent pas qu’on reste amis ».

Caricature de Donald Trump. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Caricature de Donald Trump. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Un peu plus loin dans la manifestation, une caricature géante de Donald Trump se pavane. L’homme qui se trouve sous cette tête géante veut rester anonyme et refuse de retirer son masque. Il vient du Michigan et a conduit plus de 3200 kilomètres pour faire entendre sa voix : « On a fait tout ce trajet parce qu’on pense que Donald Trump est non seulement un danger pour ce pays mais aussi pour le monde entier », dit-il. « Il est aussi très embarrassant pour les Américains » répond John, son ami d’enfance. Ils voyagent tous les deux à travers le pays pour participer aux évènements politiques et soutenir Hillary Clinton.

Deux amis sont venus du Michigan pour soutenir Hillary Clinton. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Deux amis sont venus du Michigan pour soutenir Hillary Clinton. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Ce genre de manifestations en marge d’évènements politiques est chose commune aux Etats-Unis. Ils rassemblent à chaque fois une centaine de personnes dans un périmètre sécurisé et encadré par des policiers.

[REPORTAGE PHOTO]

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Clémentine Boyer Duroselle

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[Vidéo] Aux Etats-Unis, le déclin des classes moyennes

Les drive-in : symbole du rêve américain des années 1960. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'une poignée. Ce phénomène fait écho à un autre problème qui touche actuellement les Etats-Unis : le déclin de la classe moyenne.

Notre équipe s'est rendue dans l'Indiana et a rencontré une de ces familles qui craint le "déclassement." Chris s'apprête à perdre son emploi car l'usine dans laquelle il travaille va fermer ; et, pour la première fois, il n'est pas sûr de pouvoir retrouver du travail. En quelques années, la ville a perdu près de 10% de ses emplois.

Alors, malgré un taux de chômage à 5%, les classes moyennes sont inquiètes aux Etats-Unis. En effet, les nouveaux emplois créés sont de plus en plus précaires, et les salaires ont baissé de 13% en 10 ans. Résultat, les Américains sont de plus en plus nombreux à cumuler les emplois.

Suivez notre équipe dans l'Indiana. Un reportage de Valérie Astruc et Laurent Desbois.

Jim Pugh : "Des congés payés pour aller voter"

Après avoir fait campagne pour Barack Obama en 2008, ce chef d’entreprise s’est donné pour mission de faire baisser l’abstention, en cette année électorale. Comme une centaine d’autres patrons, il offrira des congés payés à ses employés, le jour du scrutin. Un nouveau pas vers le « maternalisme » d’entreprise ?

En 2014, le taux d’abstention a dépassé les 63%, lors des élections générales : un record absolu aux États-Unis, depuis la seconde guerre mondiale. Il ne s’agit en rien d’une exception : depuis les années 2000, les citoyens américains votent moins, notamment les classes populaires, qui semblent de plus en plus réfractaires à la participation la plus élémentaire. L’arme la plus démocratique - le vote - serait-elle devenue un couteau sans lame auquel manque le manche, pour reprendre l’image du philosophe allemand, Georg Christoph Lichtenberg ?

On ne s’attend pas forcément à ce que Jim Pugh, fondateur de "Share Progress", tranche dans le vif du problème. A 34 ans, ce chef d'entreprise s'est donné pour mission de faire baisser l’abstention, en cette année électorale. Comme les patrons de « Spotify » et d’ « About.com », il a rejoint le mouvement Make Election Day Holiday et accordera des congés payés à ses employés, le jour du scrutin - un mardi.

Beaucoup de personnes ne votent pas parce qu’elles pensent qu'elles n'ont pas le temps", constate-t-il."Si tout le monde avait un RTT le 8 novembre, le taux de participation serait bien supérieur

Une entreprise "progressive"

Lui qui fut directeur du développement de la campagne de Barack Obama en 2008, souhaite aujourd’hui imposer sa fraîcheur citoyenne dans le milieu professionnel. A "Share Progress", Jim Pugh défend une conception “progressive” de l'entreprise. Il dit :

"Pour moi, être progressif signifie davantage que soutenir le camp démocrate. C'est travailler, au quotidien, avec des organisations qui aident et protègent les plus démunies et œuvrent pour qu'elles aient une vie meilleure"

Ou encore :

"Construire une culture d'entreprise forte et positive a toujours été ma priorité"

Jim Pugh et ses salariés lors d'un séjour d'entreprise

Dans sa startup, l’ambiance est d'ailleurs pensée pour. Au programme : des séjours d’entreprise et des activités de "team building”, dans un cadre professionnel présenté comme humain et bienveillant. 

Maternalisme

Depuis les années 80, l’idée est là qu’il faut “gérer les salariés non seulement comme des professionnels qui apportent leurs compétences et leur engagement dans le travail, mais comme des hommes et des femmes avec leurs besoins, aspirations, spécificités humaines, leur idéal, leurs faiblesses aussi” , rappelle la sociologue Danièle Linhart.

A l'ère du management nappé de maternalisme, les employeurs se présentent comme "les garants de la démocratie, et veulent en convaincre leurs salariés comme leurs clients. Ils veulent se montrer éthiquement irréprochables”Et se sentent aujourd'hui légitimes à s’immiscer dans la vie civique de leurs employés. Comme si le rapport de domination entre les salariés et les patrons dépassait désormais le cadre du bureau.

Clara Tran

 

Bob Dylan pendant la Marche sur Washington, en 1963.

Bob Dylan, nouveau Prix Nobel de Littérature

Personne ne lit le nouveau Prix Nobel de Littérature - par contre, tout le monde l'écoute. Le jury a choisi de récompenser cette année l'auteur-compositeur-interprète américain Bob Dylan, pour "avoir créé, dans le cadre de la grande tradition musicale américaine, de nouveaux modes d'expression."

Bob Dylan et Allen Ginsberg, devant la tombe de Jack Kerouac.

Bob Dylan et Allen Ginsberg, devant la tombe de Jack Kerouac.

La carrière de Dylan commence dans les années 1960 : il côtoie les grandes figures de la Beat Generation comme Allen Ginsberg, Jack Kerouac ou William Burroughs, et ses premiers textes sont marqués par leur poésie. L'explosion internationale intervient avec l'album Blonde on Blonde, sortit en 1966 et qui est salué par la critique, vendu à des millions d'exemplaires et classé parmi les "meilleurs albums de tous les temps" par le magazine Rolling Stone.

Avec sa voix et son style particulier, Dylan s'est imposé comme une icône pour de nombreuses générations, et a réussi à traverser les décennies, avec des morceaux incontournables comme Mr. Tambourine Man, Knockin' on Heaven's Door, Like a Rolling Stone, Don't Think Twice, It's All Right, Desolation Row ou encore Just Like A Woman.

Récompenser Bob Dylan, c'est donc récompenser un concentré de l'histoire musicale de l'Amérique. En plus de 50 ans de carrière, le chanteur a navigué à travers les styles et les époques, mélangeant le folk, le blues, le rock et la country.

Les Etats-Unis n'avaient plus reçu de Nobel de Littérature depuis Toni Morrison, en 1992. L'obtenir de nouveau cette année, à un mois de l'élection et à l'issue d'une année de campagne violente et chaotique, rappelle qu'il y a eu - et qu'il y a encore - de grandes figures pacifistes et révolutionnaires dans le pays.

Dès le début de sa carrière, Dylan s'est engagé pour plus d'égalité sociale : en 1963, il participe, avec d'autres artistes comme Joan Baez et Mahalia Jackson, à la célèbre Marche sur Washington, pour dénoncer les inégalités que subit la population afro-américaine. Sa chanson Blowin' in the Wind devient un hymne pacifiste.

Ses combats de l'époque semblent plus que jamais actuels, même si Bob Dylan, dans son livre Chroniques publié en 2004, refuse qu'on voit en lui le porte-parole ou "le prophète" d'une génération.


Et puis, accorder le Prix Nobel à Bob Dylan,
c'est surtout faire une vraie proposition sur ce qu'est la Littérature, sur ce que nous définissons comme "objet littéraire." Le choix du comité a surpris, a été critiqué, aussi ; qu'on soit d'accord ou non, il a le mérite de questionner la discipline, de montrer que c'est un objet vivant, en évolution, et de dépoussiérer l'image parfois élitiste que peut avoir - à tort - la Littérature, loin des bibliothèques au parquet grinçant et des ouvrages aux pages fragiles.

 

Anne Pouzargues