Manifestation en marge du dernier débat présidentiel

A moins de 21 jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, Trump et Clinton se sont affrontés une dernière fois pour défendre leurs programmes respectifs et convaincre les indécis.

Les tensions entre les deux camps se font sentir à l’Université du Nevada à Las Vegas, lieu du dernier débat. Les plus grands médias américains tel que MSNBC ou CNN ont installé leurs plateaux sur le campus de l’Université. Les directs et les émissions politiques s’enchainent toute la journée et des experts politiques examinent la situation actuelle. Quelque soit la chaîne de télévision, le mot « sordide » ressort souvent.

Autour des plateaux télés, les manifestants se rassemblent. « Hillary, menteuse » crient les pro-Trump, « Donald, Donald, tu ne peux plus te cacher, ton côté raciste est à découvert » rétorquent les pro-Clinton.

Manifestants en face du plateau de télévision de CNN. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Manifestants en face du plateau de télévision de CNN. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Les protestataires brandissent leurs pancartes haut dans le ciel, en face des plateaux, dans l’espoir de les faire passer à la télévision. « Les médias choisissent le président, honte à toi CNN ! », crient les pro-Trump. CNN est en ce moment critiqué pour favoriser la candidate démocrate à l’antenne.

T.C. Strickab, étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

T.C. Strickab, étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw.
Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Parmi eux, nous avons rencontré T.C. Strickab, un étudiant en ingénierie mécanique à l’Université du Nevada et son professeur de physique, Mr. John Fhaw. Strickab défend Clinton et Fhaw a, lui, toujours voté pour le parti républicain.

En dépit des propos à consonance raciste tenus par Trump, ce professeur de physique ne le définie pas comme tel. Son vote est contestataire. Au-delà de son soutien au candidat républicain, il est surtout contre Hillary Clinton. « Hillary lance des bombes sur tous ceux qui ne sont pas blancs », dit-il en faisant référence au bombardement de Benghazi en 2012. [Ndlr: il a été prouvé que Clinton n’avait pas commandé ce bombardement].

Son élève lui rétorque que ce qu’il raconte n’est que mensonges et que, contrairement à Trump, elle a un programme concret pour le pays. « Trump veut juste construire son mur, mais on n’a pas d’argent pour ça et en plus les Mexicains viennent aux Etats-Unis dans l’espoir d’avoir une meilleure vie. Pourquoi est-ce-qu’on les empêcherait de croire au rêve américain? », dit-il. Son professeur ne partage pas son point de vue, il lui réplique que Trump veut juste protéger les Américains et que les immigrants illégaux ont de mauvaises manières. Au-delà de leurs différents au niveau politique, ils restent en bons termes. Strickab tape amicalement dans le dos de son professeur : « Frère, on était censés être dans le même camp. Faut croire que Trump et Clinton ne veulent pas qu’on reste amis ».

Caricature de Donald Trump. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Caricature de Donald Trump. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Un peu plus loin dans la manifestation, une caricature géante de Donald Trump se pavane. L’homme qui se trouve sous cette tête géante veut rester anonyme et refuse de retirer son masque. Il vient du Michigan et a conduit plus de 3200 kilomètres pour faire entendre sa voix : « On a fait tout ce trajet parce qu’on pense que Donald Trump est non seulement un danger pour ce pays mais aussi pour le monde entier », dit-il. « Il est aussi très embarrassant pour les Américains » répond John, son ami d’enfance. Ils voyagent tous les deux à travers le pays pour participer aux évènements politiques et soutenir Hillary Clinton.

Deux amis sont venus du Michigan pour soutenir Hillary Clinton. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Deux amis sont venus du Michigan pour soutenir Hillary Clinton. Photo/Clémentine Boyer Duroselle

Ce genre de manifestations en marge d’évènements politiques est chose commune aux Etats-Unis. Ils rassemblent à chaque fois une centaine de personnes dans un périmètre sécurisé et encadré par des policiers.

[REPORTAGE PHOTO]

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Clémentine Boyer Duroselle

Pour retrouver notre analyse du débat, allez-lire notre newsletter du jour par ici: http://bit.ly/2ew7g3A
Et pour vous abonner et recevoir chaque jour nos résumés de la campagne présidentielle, c'est par là: 

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé