Invitations, repas VIP, voyages... Quand les comités d'entreprise se font arroser de "cadeaux d'affaires"

Savez-vous que, là où vous travaillez, il existe peut-être un moyen d’aller gratuitement au cinéma, de ne pas payer le restaurant et même de voyager sans presque rien débourser ? Les représentants de votre comité d'entreprise (CE) – élus ou salariés – pourront sans doute vous en parler. Nous avons enquêté sur les pratiques de nombreuses sociétés, qui n'hésitent pas à courtiser les CE à coup de "cadeaux d'affaires". Leur espoir : décrocher de nouveaux marchés.

Des cadeaux aux représentants des comités d’entreprise ? Depuis 2016, une loi anticorruption impose aux sociétés de plus de 500 salariés d’établir un code de conduite, allant parfois jusqu’à l’interdiction de recevoir des cadeaux. Cette pratique a-t-elle pour autant cessé ? Certains fournisseurs nous le confirment. "Le côté cadeau n'existe quasiment plus au sein des CE", explique l'un d'entre eux. a se traduit jamais par un cadeau, c’est beaucoup trop chaud. Il y a eu trop d’enquêtes sur ce sujet", renchérit un autre. 

Une dizaine de cadeaux pour une valeur de 961 euros

Pour vérifier ces allégations, nous avons créé une entreprise spécialisée dans les travaux publics, baptisée "Yannick Sanchez Bâtiment". Cent cinquante salariés et 30 000 euros à dépenser. Pour cela, direction le Salon des comités d’entreprise à Paris, qui regroupe plus de 350 fournisseurs. Chocolatiers, vignerons, centres de thalasso et agences de voyages tentent d'appâter les visiteurs.

Dès le premier arrêt sur le stand d’un théâtre parisien, on vous propose un premier cadeau : un spectacle, deux billets, une économie de 30 euros. Non loin de là, un stand propose au CE une carte prépayée pour les restaurants. A chaque réservation, un repas offert. Au total, en deux jours, les journalistes ont accumulé une dizaine de cadeaux pour une valeur de 961 euros.

Mais est-ce légal ? Pour Matthieu Dary, avocat spécialisé en droit des affaires, il y a quand même quelques questions à se poser avant d’accepter un cadeau. "Si j’accepte ce cadeau d’affaires, est-ce que ça m’oblige à faire quelque chose en retour, interroge-t-il. Dès lors que ça risque d’influer leur comportement de manière non naturelle. Là, ils ont un risque d’être poursuivi pour corruption passive."

Réduire le chômage de 10% : où en est la promesse de Bob Emploi ?

Il y a un an, Paul Duan, 24 ans, spécialiste de l’analyse des données, était partout. Unes de presse, émissions radio avec une promesse. «On peut réduire le chômage de 10%», déclarait-il en novembre 2016 sur Europe 1. Retour sur une opération de communication réussie pour Paul Duan .. mais peut-être pas pour les chômeurs.

Accompagner les chômeurs

Aujourd’hui il y a 3,8 millions de chômeurs. Si le chômage avait baissé de 10% en un an, il n’y en aurait que 3,3 millions. Bref, on le saurait ! Paul Duan pensait réaliser ce tour de force en créant ce site internet : Bob emploi. Avec des données fournies par Pôle emploi et traitées par des algorithmes, ce site gratuit est censé donner aux chômeurs des clés pour trouver un travail.

Nous l’avons testé... Nous recherchons un poste de manutentionnaire cariste dans la ville de Montpellier. Résultat, des conseils comme :

  • passez davantage par votre réseau
  • travaillez vos emails de motivation
  • regarder dans des villes proches pour trouver du travail...

Des conseils classiques, similaires à ceux d’autres sites internet ! Comme un site payant, qui propose également d’élargir sa recherche. Chez Pôle Emploi, on nous incite aussi à utiliser son réseau.

Frédéric-Paul Martin, élu CFE-CGC à Pôle Emploi fait le même constat :

«J’ai pas l’impression que ça change beaucoup. J’ai l’impression qu’on a un peu réinventé l’eau chaude et je pense que c’est une opération de com.»

Opération de com'

Une communication orchestrée il y a un an, bénévolement, par Anne Méaux et son agence qui s’occupe des patrons du CAC 40. En janvier 2016, Paul Duan rencontre Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l’économie, quelques mois après avoir rencontré François Hollande.

Résultat : pour lancer son site, Paul Duan décroche 740 000 euros de subventions dont 415 000 euros d’argent public. En 2016, à un an de la présidentielle, le gouvernement cherche à tout prix à diminuer le nombre de chômeurs. A-t-il cru que Paul Duan ferait reculer le chômage de 10% ? Une conseillère de François Hollande nous répond :

«On n’a jamais topé sur l’idée des 10%. On a topé sur un projet qui était une nouvelle manière de faire, une nouvelle méthode qui permettait (...) de soutenir la baisse du chômage.»

Combien de chômeurs ont-ils retrouvé un travail grâce à Paul Duan ? Il n’a pas voulu nous le dire et annonce un bilan pour plus tard. Quant à sa promesse de baisser le chômage de 10%, tout le monde voulait y croire. pourtant, Paul Duan avouait lui-même en décembre 2015, plusieurs mois avant de lancer son site, dans Society : «L'histoire (...) des 10% de chômage, c'est de la pure com. Des chiffres à la louche, sans aucune étude réalisée.»

LOEil du 20 Heures 28092017

Une communication qui a bien fonctionné. En attendant, Paul Duan essaie toujours de faire reculer le chômage. Espérons pour les chômeurs qu’il y arrive un jour !

ISF, les petits cadeaux aux plus riches ?

Jusqu’à présent, les plus fortunés déclaraient tout leur patrimoine à l’ISF : maison, résidence secondaire, épargne et... tous leurs biens de luxe… mais avec le projet de réforme, leur impôt sur la fortune devrait être très allégé!

Super yachts, lingots d’or, voitures de luxe ou encore jets privés, tous ces signes extérieurs de richesses, plus besoin de les déclarer pour l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Avec la réforme présentée aujourd’hui par Bruno Le Maire, seul le patrimoine immobilier sera désormais taxé. Alors pour les plus fortunés, quelles économies ?

Imaginons une grande fortune passionnée du grand large, elle est propriétaire d’un yacht à 20 millions d’euros. Avant la réforme, ce yacht lui coûtait au moins 250 000 euros d’ISF. Après la réforme, plus rien.

Des amendements déjà prévus

Les biens de luxe mais aussi les actions ou encore les assurances-vie ne seront plus assujetties à l’ISF. Cela incitera-t-il les contribuables les plus aisés à investir dans l'économie, comme l’espère le gouvernement ? En tout cas, Jean-François Lucq, gestionnaire de fortune au cabinet KBL Richelieu, voit cette réforme d’un bon œil : “Nos clients sont très satisfaits, d’autant plus que ça va être une incitation pour eux, pour les grandes fortunes, à rester en France. L’intérêt d’aller à Genève ou en Belgique devient moins fort", précise-t-il.

Sortir les chevaux de course et les yachts de l’ISF, la question fait débat au sein même de la majorité parlementaire, certains députés ont même prévu d’apporter quelques corrections : “la majorité et les députés ont bien remarqué ça aussi et on travaille à des amendements qui permettraient d’augmenter les taux d’un certain nombre de taxes existantes, sur les yachts, sur les grosses cylindrées, sur les jets...”, justifie Amélie de Montchalin, députée LREM de l’Essonne et spécialiste du budget au sein de la majorité.

Le débat parlementaire sur le budget 2018 ne fait que commencer. Le vote est prévu en fin d’année. La réforme de l’ISF devrait entraîner un manque à gagner de plus de 3 milliards d'euros pour l'État. Ça en fait des yachts!

Le budget 2018 : de droite ou de gauche ?

Il paraît qu’Emmanuel Macron n’est «ni de droite, ni de gauche».

D’autres, comme Jean-Luc Mélenchon, l’imaginent plutôt «président des riches». A droite au contraire on le dépeint volontiers en «clone de François Hollande».

Le premier budget du quinquennat nous aiderait-il à y voir plus clair ? Emmanuel Macron penche-t-il plutôt à gauche ou bien à droite ?

L’Oeil du 20h a fait les comptes.

Parmi les mesures déjà connues : la réforme de l’ISF, la suppression de la taxe d’habitation, ou encore la baisse des emplois aidés… En tout, plusieurs dizaines d’annonces budgétaires depuis le début de l’été.

 

Certaines sont plutôt de droite.

  • La réforme de l’ISF

Désormais, seul le patrimoine immobilier sera taxé.

Moins imposer les plus fortunés, François Fillon dans son programme lui aussi le proposait en supprimant l’ISF. Et Nicolas Sarkozy avait divisé par deux les contribuables concernés.

  • La baisse des emplois aidés

Le budget en prévoit 120 000 de moins.

François Fillon voulait tous les arrêter. Nicolas Sarkozy en a supprimé 300 000 pendant son quinquennat.

  • La «flat-tax», cette taxe sur le capital, qui touchera certains produits d’épargne.

Comme Emmanuel Macron l’annonçait dans son programme, le budget prévoit un impôt unique de 30%... soit exactement la même mesure que celle proposée par François Fillon.

 

Et des mesures plutôt classées à gauche, il y en a ?

  • La suppression à 80% de la taxe d’habitation

Lionel Jospin proposait une réforme comparable dans son programme en 2002 !

  • La hausse de la prime d'activité pour les bas salaires

C’était la première phase du revenu universel du candidat Benoît Hamon.

  • 2 500 professeurs supplémentaires pour encadrer certaines classes de CP ?

François Hollande voulait en créer 60 000 en 5 ans.

 

Voilà qui a l’air équilibré ? Pourtant quand on additionne le coût de toutes ces mesures, la balance penche nettement d'un côté. «A gauche, on a un budget global inférieur à 4 milliards d'euros, calcule pour nous Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. A droite, on arrive à 7,2 milliards. On voit donc bien que le rapport de force est clairement en faveur des mesures traditionnellement ancrées à droite.»

D’ailleurs à l’Assemblée nationale, certains députés de droite le reconnaissent. «Je dirais que c'est un budget de centre-droit, c'est-à-dire qu'il est libéral-social, estime Pierre-Yves Bournazel, député LR-Constructifs de Paris. Sur l'essentiel, ça me convient.»

Même dans le camp du président, certains pensent que le budget aurait pu mieux cibler les plus modestes. «On a un plan de relance de l’activité, il faut un plan de relance social, jugeait Brigitte Bourguignon, députée LREM du Pas-de-Calais, dans les colonnes de l'Opinion la semaine dernière. “Pauvre”, ce n’est pas un gros mot !»

Conclusion : le budget 2018 penche plutôt à droite. En même temps, avec un Premier ministre et deux ministres à Bercy issus des Républicains, est-ce étonnant ?

Les astuces pour cumuler... sans cumuler !

Avec la loi sur le non-cumul, 184 députés ont dû rendre leur écharpe de maire.
Mais certains ont trouvé la parade pour cumuler sans cumuler : l’Œil du 20h vous révèle leurs trucs et astuces.

A Yerres, dans l’Essonne, pour la plupart des habitants interrogés, le patron c’est toujours «Nicolas Dupont-Aignan». Pourtant, l’ancien candidat à la présidentielle est député, mais plus maire de la ville : il a été remplacé cet été par Olivier Clodong, son ancien adjoint.

Pourtant, sur le site de la commune, la photo de Nicolas Dupont-Aignan, devenu conseiller municipal, est aussi grande que celle du nouveau maire. Et sur les publications municipales il est omniprésent ! Et il l’assume : voici par exemple ce qu’il a écrit le jour de la passation à ses administrés. Enfin… ex-administrés : «Le pilote devient copilote et le copilote devient pilote. Ainsi vous avez la garantie d’une évolution sans rupture.»

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Nicolas Dupont-Aignan a même conservé son bureau de maire à l’hôtel de ville. Nous l’avons appelé : pas de réponse. Nous sommes donc allés voir son successeur. Et devinez qui le suivait comme son ombre ce jour-là... Nicolas Dupont-Aignan. «Les Yerrois ont deux maires pour le prix d’un ! affirme en souriant le député de l’Essonne. On travaille ensemble sur la ville depuis 10 ans, ça se passe très très bien. Tout va bien, cherchez pas les emmerdes !»

On aurait quand même aimé interroger le nouveau maire : mais l’ancien n’a pas voulu. «Maintenant vous sortez de la fête de la ville et vous allez en ville, nous ordonne Nicolas Dupont-Aignan, agacé qu’une équipe de télévision le suive. Vous le faites sinon c’est moi qui le fait !»

Le président de Debout la France finit par faire appeler la police municipale, via son ancien directeur de cabinet. Une compétence normalement réservée au maire. Les forces de l’ordre nous raccompagnent en dehors du site, pourtant libre d’accès…

Un comité de direction informel

A Saint-Dizier en Haute-Marne, le cumul est plus discret. François Cornut-Gentille, réélu député, abandonne la mairie et la tête de l’agglomération. Mais pour garder la main après 22 ans de pouvoir, il a créé un comité de direction informel. Sa composition ? La nouvelle maire, le nouveau président de l’agglomération et bien sûr… lui-même !

«Il y a tromperie sur l’application de la loi, s’indigne Nicole Samour, conseillère municipale d’opposition. En positionnant sur les postes principaux de l’agglo des gens qui lui ont toujours été acquis, c’est évident qu’il garde la main sur les grandes décisions.» Contacté, l’entourage de François Cornut-Gentille ne voit pas le problème.

«Ça montre que je suis intelligent. J’ai lu la loi !»

Mais la méthode la plus étonnante, on la doit à Jacques Bompard, maire d’Orange, dans le Vaucluse.Au cours d’un conseil municipal houleux le 25 juillet dernier, l’opposition se lève et dénonce les « tambouilles » du cofondateur du Front national.

Pourquoi ? Voici la combine : réélu député, Jacques Bompard doit conserver ce mandat, car c’est le dernier qu’il a obtenu : c’est la loi. Il est donc censé renoncer à la mairie. Mais il veut y rester ! L’astuce : il rend son écharpe de maire ; quelques jours plus tard il se représente au même poste et il est réélu par sa majorité. Le dernier mandat obtenu devient ainsi celui de maire. A l’Assemblée, c’est sa suppléante, à ses côtés depuis 22 ans, qui siègera à sa place. «Ça montre que je suis intelligent, estime Jacques Bompard, malicieux. J’ai lu la loi ! Le dernier mandat prime. Eh bien le dernier mandat c’est maire.»

Cerise sur le gâteau, sa suppléante continuera d’employer les deux fils de Jacques Bompard comme assistants parlementaires. «Ils sont d’excellents conseils, répond Marie-France Lorho, nouvelle députée du Vaucluse. Et j’ai confiance. C’est très important en politique d’avoir confiance.»

Selon nos informations, un élu d’opposition a saisi le Conseil constitutionnel. Il dénonce ce qu’il appelle «les manœuvres» de Jacques Bompard. Décision des Sages attendue d’ici la fin de l’année.

Sénatoriales: la parité... encore perdante ?

Au Sénat, pour trouver des femmes sur les bancs de l’hémicycle… il faut encore bien chercher : il y a 27% de sénatrices ! Seront-elles plus nombreuses dimanche soir ? Pas sûr… Certains partis ont trouvé l’astuce pour contourner la loi sur la parité.

Au Sénat, pour trouver des femmes sur les bancs de l’hémicycle… il faut encore bien chercher : il y a 27% de sénatrices ! Seront-elles plus nombreuses dimanche soir ? Pas sûr… Certains partis ont trouvé l’astuce pour contourner la loi sur la parité.

Dans 27 circonscriptions, les sénateurs seront élus à la proportionnelle, sur des listes où la parité est obligatoire. Par exemple: une femme un homme une femme un homme ou l’inverse ! Cette règle, tous les partis la respectent mais... en y regardant de plus près, ce sont les hommes qui sont le plus souvent tête de liste : 74% contre 26% pour les femmes. Ils ont donc plus de chances d’être élus.

Et ce sont Les Républicains qui présentent le plus d’hommes en tête : 21 pour 4 femmes. La République en Marche se faisait le chantre de la parité lors des législatives de juin dernier. Emmanuel Macron déclarait même en mars : «Ces candidats seront pour moitié des femmes, pas par ce que nous craignons des amendes, mais parce que nous pensons que c’est une bonne chose !» Pourtant pour ces sénatoriales, 14 hommes sont têtes de liste LREM pour 7 femmes. Explication du parti : Il s’est appuyé sur les sortants pour gagner ses premier sièges en marche. «Et les sortants, comme par habitude sont des hommes», explique Bariza Khiari, membre de la commission d’investiture LREM. «Donc nous n’avons pas pu atteindre 50% de parité cette fois-ci, mais nous comptons l’atteindre la prochaine fois», promet-elle.

Un parti fait figure d’exception: Europe-Écologie-Les Verts : 9 femmes têtes liste pour 6 hommes.

Deux listes pour un parti

Si légalement tous les partis sont en règle, certains ont trouvé une astuce pour contourner la parité. Dans la Manche, une circonscription mais deux listes Les Républicains. A leur tête, deux sénateurs sortants : Philippe Bas et Jean Bizet. L'objectif est de maximiser leur chance d’être réélus. Car si M. Bizet, par exemple, avaient fait liste commune avec celle de M. Bas, il se serait retrouvé en troisième position, derrière une femme… Et il aurait eu bien moins de chance d’être élu. «Clairement si des sortants n’ont pas démérité et veulent se représenter, il n’y a pas d’autres possibilités, explique Philippe Gosselin, président de la fédération LR de la Manche. Heureusement que chacun est libre de se présenter comme il le veut à une élection politique.»

9 candidats, pas de femme

Dans les 19 autres circonscriptions, pas de liste, mais un candidat et un suppléant de sexes opposés. Là encore, le renouvellement s’annonce compliqué : 76% des candidats sont des hommes, 24% des femmes.

Pire, en Lozère, 9 candidats et pas une seule femme. Pourquoi ? Nous leur avons posé la question : «On ne s’est pas posé la question de si c’était une femme ou moi, on a souhaité quelqu’un qui est connu des grands électeurs» explique François Gaudry, candidat de la France insoumise. Le député sortant LREM l’affirme, pour lui «le combat n’est pas terminé, c’est personnel, ça n’a rien à voir avec l’équilibre homme/femme».

Les communistes ont bien tenté d’investir une femme mais… «les camarades m’ont proposé le poste, mais j’ai refusé. Je n’ai pas le temps, j’ai une vie de famille, un travail…» explique Delphine Lepetit, candidate suppléante PCF-EELV, mère de deux jeunes enfants.

La plupart des candidats l’affirment la parité, c’est important… enfin on verra ça au prochain renouvellement.

Une info en plus...

Outre les doubles listes de la Manche, les candidats de droite ont trouvé une astuce pour outrepasser l'obligation de parité. Ils se présentent en tant que candidat indépendant, malgré leur adhésion à un parti présentant déjà une liste.

Quand des détenus peuvent ouvrir une cellule en une minute top chrono…


En prison, on croyait que les serrures, c’était du solide. A l’oeil du 20H on a regardé à travers. On a découvert que pour ouvrir les cellules, les clés sont parfois accessoires. C’est une vidéo étonnante, apparue, il y a 4 mois sur internet. Des détenus de la prison d’Osny, se filment, dans le couloir, en train de crocheter la serrure d’une cellule. Un détenu ouvre une cellule en une minute à l’aide de fil de fer. A cause de cette vidéo, ces détenus ont été condamnés, hier, à des peines supplémentaires de 5 à 7 mois de prison ferme.

Pourquoi cette serrure est-elle crochetable ?

Nous sommes allés à la maison d’arrêt d’Osny. 937 détenus. Dans cette prison travaille un surveillant qui accepte de nous répondre, à condition de rester anonyme : “C’est un établissement qui a plus de 25 ans, à force d’ouvrir et de fermer les cellules, le mécanisme s’use”. L’usure permet de crocheter des serrures. Selon des surveillants, d’autres prisons sont concernées. A Grasse. 707 détenus. L’un d’entre eux a ouvert une cellule devant un surveillant. A Argentan aussi. 554 détenus. Un surveillant nous le confirme : “Quand je suis arrivé en 2010, il y a deux détenus qui m’ont montré en direct comment faire. On avait fait des remontées d’informations à l’époque et depuis rien n’a changé".

Et les prisons neuves de haute sécurité ?

Impossible de crocheter les serrures, pensez-vous ? Vendin le Vieil, 96 détenus. Il y a 3 ans, avant son ouverture de la prison, un surveillant constate des failles et alerte sa hiérarchie. L’administration envoie un huissier. Devant lui, l’agent, avec des fils de fer ouvre toutes les portes. Une à 3 minutes par serrure suffisent.

L’administration pénitentiaire décide tout de même de mettre en service la prison. Pourquoi ? “Toute serrure est potentiellement crochetable mais nous ce n’est pas crochetable de l’intérieur. Les problèmes constatés au niveau des serrures ne peuvent (...) constituer un risque majeur d’évasion”, assure l’administration pénitentiaire. C’est vrai, il n’y a pas eu d’évasion mais le problème, c’est surtout la sécurité des surveillants : “Les risques sont qu’un détenu ouvre plusieurs cellules, ce qui fait qu’on pourrait avoir un attroupement de plusieurs détenus et créer un incident majeur”, s’inquiète Stéphane Barraut, surveillant et secrétaire général adjoint de l’UFAP-UNSA.

L’administration pénitentiaire dit avoir changé quelques serrures, à Osny et à Grasse. On a contacté le fournisseur, mais sa parole est cadenassée. Impossible pour nous de la crocheter.

 

Maths : un exercice sur des... migrants !

 

En mathématique, pour faire des calculs, les profs utilsent des cas concrets, le rendement de l’argent, la vitesse des voitures, la rentabilité d’une ferme. Mais dans un manuel de terminal, il y a une autre unité de mesure…  les migrants !

Voici l'exercice qui fait polémique :

Sur les réseaux sociaux, cet exercice a provoqué des centaines de commentaires, et certains professeurs sont indignés, comme Roger Mansuy, professeur de mathématiques : Quel mauvais goût ! Pourquoi utiliser les réfugiés, des gens qui fuient un malheur, pour faire des maths ? Ok, on a besoin de contextualiser, ok, on a besoin de rendre concrètes les maths pour les élèves, mais y-a peut-être des choses plus intéressants à dire”. Comment l’éditeur a-t-il eu une telle idée ? Il y a deux jours, il se justifie : “Les programmes actuels encouragent (...) l’ouverture sur d’autres thématiques. C’est ce que avons souhaité appliquer dans cet exercice en prenant un exemple d’une population qui croit régulièrement en lien avec un sujet d’actualité : la question des migrants fuyant la guerre.”

Face au tollé, hier, l'éditeur publie un nouveau communiqué. Cette fois, il s’excuse et promet de retirer les livres de la vente.

Mais, n’y a-t-il personne qui contrôle les manuels scolaires ?

Nous avons posé la question à l’organisme chargé de faire les programmes à l’éducation nationale : Le ministère n’a pas de droit de regard sur ce que produisent les éditeurs qui sont des éditeurs privés (...) L’éditeur s’auto-contrôle”

Dans l’exercice, tous les migrants arrivent sains et saufs sur l’île…L’éditeur a dû oublier que des milliers de réfugiés ont péri l’année dernière en tentant de traverser la méditerranée.

Saint-Tropez : les bonnes affaires de l’église !

Scandale à Saint-Tropez. Des stars, du chic, du choc ?
Pas du tout. L’Eglise ferait des affaires immobilières sur le dos de ses fidèles !
L’oeil du 20h a pris son bâton de pèlerin pour mener l’enquête

C’est l’histoire d’une quête que les paroissiens ont du mal à digérer.

Il y a 10 ans pour rénover le vieux presbytère, l’Eglise fait appel à la générosité des Tropéziens. Recette : 391 000 euros !
Dans la maison défraîchie, tout est refait à neuf ! 96 000 euros de maçonnerie 88 000 euros de peinture ou encore 35 000 euros d’électricité.
Mais la semaine dernière dans le plus grand secret, l’évêché vend le presbytère pour 8 millions et demi d’euros !

Les donateurs ont comme l’impression que l’Eglise s’est fait de l’argent grâce à leur générosité. Mais ce qui les agace le plus : c’est que l’ancien presbytère était en plein centre-ville : le nouveau
acheté par l’évêché grâce à une autre donation, sera… bien loin de l’Eglise, ce sera ce bâtiment - difficilement accessible. Mais à qui le presbytère a-t-il été vendu ?

Coup de chance l’acheteur est en ville ce matin-là.
Un homme d’affaire belge spécialisé dans…. les centres commerciaux, ravi de son affaire. Au rez de chaussée, il devrait installer un magasin. mais l’homme est tout de même soucieux du qu’en dira-t-on.
Il a rencontré le leader des Tropéziens en colère : Serge Astézan.
A l’heure de la messe, nous sommes allés annoncer la nouvelle de la vente aux paroissiens qui sont outrés ! Le prêtre qui va devoir déménager n’a pas le droit de s’exprimer mais il nous a donné sa bénédiction.

Contacté l’évêché nous répond qu’il avait besoin d’argent. Ca tombe bien à Saint-Tropez, l’immobilier est toujours aussi coté !

Crèches: 500 millions d’euros non utilisés !

C’était une promesse du gouvernement Hollande, en 5 ans, il y aura « 100 000 places supplémentaire en crèches», déclarait le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais quatre ans après, seule la moitié des places a été créée et pourtant il y avait 500 millions d’euros disponibles ! Aberrant ? L’œil du 20h vous explique pourquoi.

L’année dernière, les caisses d’allocations familiales avaient 5,9 milliards d’euros à investir notamment dans la construction de crèches. Surprise, à l’heure des comptes, 500 millions d’euros n’ont pas été dépensés !

Pourquoi? Parce que depuis deux ans, des projets de crèches tombent à l’eau. Rien qu’en Seine-Saint-Denis par exemple : 39 ont été repoussés et même abandonnés en 2016.

C’est le cas à Tremblay en France. Ici, en moyenne, seule une famille sur 4 réussit à obtenir une place en crèche. La mairie avait bien envisagé d’en construire une nouvelle – 30 berceaux - avec l’argent de la commune et l’aide de la CAF, le terrain était identifié dans un quartier pavillonnaire, mais en fin d’année, coup de théâtre, la mairie abandonne le projet. Elle n’a plus les moyens de le financer. « Au moment où le projet était sur le point d'être réalisé, nous avons appris une réduction des dotations de l'Etat qui sont passées de 4,4 millions à 2,2 millions d'euros pour la ville. Et la suppression de l'aide du conseil départemental qui représentait 500 000 euros par an pour le fonctionnement » explique Mathieu Montes, adjoint au maire de Tremblay-en-France.

Résultat: si la commune ne finance plus, l’argent de la CAF n’est pas débloqué, la crèche n’est pas construite. Et c’est la même histoire dans de nombreuses villes.

Combler le déficit

Mauvaise nouvelle pour les familles, mais pas pour l’Etat! D’après le programme de stabilité 2017, le gouvernement pourrait utiliser une partie du budget non utilisés pour les crèches, près de 300 millions d’euros, pour réduire le déficit de la sécurité sociale.

La CNAF et l’Etat doivent négocier un nouveau budget crèches pour les 5 prochaines années. Ceux qui en profiteront ne sont pas encore nés.

Pour aller plus loin:
Rapport 2016 de l’Observatoire national de la petite enfanceLe budget initial du Fonds national d’action social (Fnas) 2017