Gouvernement : une photo bien cadrée!

A chaque nouveau gouvernement, une belle photo de famille. La dernière en date a fait grincer des dents… Emmanuel Macron et ses ministres dans le jardin de l’Elysée ou l’histoire d’une image contrôlée!

jeudi 22 juin, premier conseil des ministres du gouvernement remanié … mais à leur arrivée, les photographes ont posé leurs appareils et scandent « on est en grève Mme la ministre”. Mécontents les photographes. Dans la cour, ils sont une trentaine et ils apprennent qu’ils ne pourront pas tous faire la photo de famille du gouvernement, comme nous l’explique l’un d’eux : “Normalement chaque photographe peut accéder, un par journal, par magazine ou agence. Et là ils avaient aussi décidé de faire un pool réduit à trois journalistes”.

"Entrevoir les affinités"

Moins de photographes et pas de coulisses. C’est la volonté de l’Elysée. Depuis des années pourtant, les photojournalistes pouvaient saisir les instants « avant » et « après » la photo officielle : des ministres qui se tapent dans le dos, qui rigolent et qui papotent. Mais cette fois pas question. Dans la cour de l’Elysée, les photographes ont tenté de négocier avec la communication de l’Elysée : “Si tu ne veux pas qu’on les fasse avant et après, ça ne sert à rien ! On la fait pas. Le Président qui parle avec le Premier ministre, c’est une photo, je suis désolé !»

Une trentaine de journalistes a finalement pu faire la photo posée, quant aux coulisses... “Quand on est arrivé dans les jardins, tous les ministres étaient déjà en place. Ils n’ont pas bougé sur leur praticable» raconte un photojournaliste. « L’installation, ça permet de faire une photo différente, plus naturelle. De voir qui parle avec qui, d’entrevoir les affinités…"

Pas comme Hollande

Des coulisses sympathiques, naturelles… c’est justement selon Philippe Moreau Chevrolet, communicant, ce dont le nouveau président ne veut plus: “ Tout cela était décrypté par les commentateurs et c’est ce que veut éviter Macron. Macron veut chasser le commentaire de la sphère du journalisme politique.”

Mais pourquoi vouloir faire la chasse à ces instants informels? “L’actuel président souhaite changer tout cela, faire une communication plus maîtrisée parce qu’il s’est aperçu que celle de François Hollande qui était très ouverte et très disponible envers les journalistes lui a coûté assez chère » nous explique Jeff Wittenberg, journaliste politique à France 2.

Contacté, l’Elysée assume ce choix. Avec les coulisses de cette photo, il n’y aurait aucune histoire à raconter. Ou pas...

Jean-Pierre Raffarin et ses raffarinades

Jean-Pierre Raffarin quitte la vie politique : elle a été bien remplie ! On retient ces petites phrases bien à lui et une passion pour la Chine : ca donne des formules pas toujours très claires !

Découvrez ce petit lexique des Raffarinades illustrées.

La marque de fabrique de Jean-Pierre Raffarin: une réthorique politique très imagée ! Comme lors de son discours de politique générale, en 2002, il explique : “notre route est droite mais la pente est forte”

Il n’hésite pas à destabiliser son auditoire, en pleine campagne pour le « OUI » à la constitution européenne, il s’exprime en anglais, en français : parfois on dirait du chinois ! Comme avec cette formule : “the yes needs the no to win against the no” qu’il traduit en français par : “le oui a besoin du debat pour gagner”

Cet ancien communicant de Jacques Vabre sait trouver les slogans : « une région c’est un petit matignon »

Il s’adresse aux jeunes : « Je dis aux jeunes la fête c’est la vie, la vie c’est ton visage » et aux syndicats, en reprenant une chanson de Lorie sur «la positive attitude »

Le tout pimenté d’une bonne dose d’humour !

Terminée la politique, Jean-Pierre Raffarin lance une ONG internationale.

Comme il aurait pu le dire :  “le chemin le plus long, c’est la marche d’après”

Comment garder son salaire quand on perd son mandat : des députés ont trouvé la parade


Pour les députés battus ou qui ne se représentent pas, terminés les 5 600 euros d’indemnités chaque mois dans la tirelire. Mais pour ces élus, il y a un moyen tout à fait légal pour compenser la baisse de leur pouvoir d’achat. 

A Orléans, l’ex député Oliver Carré, frappé par le non cumul des mandats, est resté le maire de la ville. Le lendemain des élections législatives, le conseil municipal vote son augmentation. Son indemnité passe de 958 euros à 4 100 euros net par mois. Mais ce n’est pas tout. Jeudi 22 juin, il est élu président de la métropole d’Orléans. Un nouveau mandat et 3 700 euros de plus par mois.

Au total, Olivier Carré perçoit 7800 euros net d’indemnité, proche de ce qu’il touchait lorsqu’il était député. Pour M. le maire, rien d’anormal : "Il y a beaucoup de gens qui ont été choqués d’apprendre que le maire ne touchait que 900 euros. Quand vous n’êtes plus député, c’est le montant normal de la rémunération de maire qui reprend et arithmétiquement ça remonte".

La conseillère municipale d'opposition Corinne Leveleux-Teixeira (PS) reproche à Olivier Carré un mauvais signal envoyé aux électeurs : "C’est pas juste un augmentation, c’est une multiplication par 5, on a été surpris par le choix du timing. Beaucoup de citoyens s’interrogent sur la moralisation de la vie publique. Là on trouvait que le signal envoyé était particulièrement malvenu."

80% d'augmentation à Cholet

L’augmentation d’Olivier Carré est légale. Il a le droit de cumuler deux indemnités. Il est proche du maximum permis par la loi.

D’autres maires n’ont pas attendu longtemps avant d’augmenter leurs indemnités. A Roanne, le traitement de l’ancien député Yves Nicolin est passé de 2 757 euros à 5 187 euros mensuel.

Il préside aussi l’agglomération. Au total, il perçoit environ 8 200 euros brut, le montant maximal autorisé. Yves Nicolin assume : "je suis président d’une agglomération, je suis maire d’une ville, je dois être payé pour ce que je fais. Je ne connais personne qui vit de l’air et du temps".

A Cholet, l’indemnité du maire Gilles Bourdouleix a gonflé de 80% : passant de 2 323 euros à 4 182 euros bruts par mois.

Pour les députés, le cumul des mandats prend fin dès le 1er juillet. Mais pour les élus locaux, ce n’est pas près de s’arrêter.

La République en marche : comment le parti prépare ses nouveaux députés ?


Ils sont 308 députés LA REPUBLIQUE EN MARCHE à faire leur entrée à l’Assemblée.

174 sont novices en politique et bientôt ils voteront des lois. Alors comment sont-ils formés et encadrés par le parti pour appliquer le projet du président ?

Cette semaine, ils sont venus des quatre coins de la France pour chercher leurs préciseuses « malettes » à l’Assemblée.

Ils sont encore un peu perdus dans leurs nouvelles vies, pas très au courant de leur nouveau métier, et question protocole : pour le premier jour, tout n’est pas encore très au point. Nous avons suivi les premiers pas de 6 députés LREM du Maine et Loire.

 

Eux comme tous les autres nouveaux venus sont pris en main par le parti :  D’abord en les conseillant. A l’Assemblée, c’est François de Rugy qui s’en charge.

lui en est à son 3eme mandat.

Ensuite, Le parti En marche facilite la vie à ses députés. Il leur propose une liste de cv pour qu’ils choisissent plus facilement leurs attachés parlementaires.

Enfin, tous les députés suivront ce week-end un séminaire à l’Hôtel de Lassay.

Et même au sommet de l’Etat, on accompagne ces nouveaux députés En Marche invités pour un cocktail dans les ministères, ou un déjeuner à Matignon.

Accompagner, encadrer, les nouveaux députés, pour qu’ils soient disciplinés? Reponse dans l’Hémicycle - la rentrée c’est mardi

Turbulences pour l’avion militaire A400M

La star du salon du Bourget : l’A400M ! Un avion militaire européen : "C’est un excellent avion. C’est l’avion de transport militaire du 21ème siècle”, se vante un responsable d'Airbus. Ce dont il parle moins : les turbulences que traversent l’avion. L’oeil du 20H vous raconte l’histoire d’un gouffre financier à plusieurs milliards d’euros.

A l’inauguration du salon du Bourget, Emmanuel Macron arrive en A400M. Avant lui, en 2013, François Hollande. Deux VRP de luxe, pour un appareil qui en a bien besoin. Aujourd’hui, la France en possède 11. La première livraison est arrivée avec 4 ans de retard. Et le budget de l’A400M a explosé. Montant prévu : 20 milliards d’euros. Aujourd’hui, c’est 30 milliards, en partie financés par les 7 pays associés pour construire l’avion. Un dérapage financier souvent dénoncé par la cour des comptes, et plusieurs rapports parlementaires : problèmes financiers, difficultés techniques, retards pris pour sa livraison”. L’avion s’est même écrasé lors d’un vol d’essai, il y a deux ans, faisant 4 morts.

Comment expliquer ces déboires ?

D’abord les pays à l’origine du projet voulaient un avion sans doute trop complexe. L’A400M doit transporter des troupes, du matériel, des hélicoptères, atterrir sur du sable. Bref : un 4x4 de l’aviation. Un défi gigantesque, difficile à relever.

Problème principal : le moteur, il a fallu des années pour le mettre au point, entraînant retards et surcoûts. Ensuite l’A400M, ne remplit pas toutes ses missions. Impossible de larguer 116 parachutistes d’affilés, comme c’était prévu. Les militaires risquent de se heurter à cause des perturbations provoquées par l’avion. Enfin, le ravitaillement des hélicoptères en vol. Raté. Le tuyau prévu pour relier les deux appareils est trop court. Alors pourquoi autant de dysfonctionnements ? “Notre part de responsabilité est certainement due au fait que nous avons sous-estimé l’aspect technique et industriel du programme”, confesse Sylvain Goldberg, responsable des relations clients d’Airbus.

Et vous savez quoi ? Ces dysfonctionnements ont des conséquences pour l’armée française, financières encore une fois. Pour Patrick Gaillard, directeur du bureau d’études en technologie de défense, AA/ROK, L’A400M était très ambitieux ». Selon lui, cela oblige l’armée française « à acheter des avions plus petits ». Il s’agit de quatre C130 américains estimés à 400 millions d’euros.

Les militaires français qui utilisent les premiers A400M notamment en Afrique, se disent eux, satisfaits. Airbus promet que les dernières turbulences techniques seront bientôt résolues. A l’oeil du 20H, on remontera à bord pour vérifier.

Modem: dans la tourmente des assistants européens

Au parlement européen, un député est très richement doté… 24 000 euros par mois pour rémunérer ses assistants. Cette enveloppe aurait-elle été détournée de son usage ? C’est le soupçon qui pèse sur les attachés parlementaires des eurodéputés du MODEM.

DEUX ANCIENS ASSISTANTS PARLENT 

C’est un témoignage qui pourrait peser lourd dans l’affaire des assistants parlementaires payés par l’Europe mais qui auraient travaillé pour le parti. Elle s’appelle Quitterie de Villepin. Attachée à la délégation du parlement européen à Paris de 2005 à 2007, très proche de François Bayrou. Elle participe activement à sa campagne présidentielle de 2007.

Son salaire aurait d'abord été payé par le parti, puis par l’Europe. A cette époque, elle aurait pourtant travaillé majoritairement pour le parti: “oui des assistantes parlementaires payées par le parlement européen travaillaient pour le parti de l’UDF (ancien MODEM). Je le sais car j’ai été l’une d’entre elles payée d’abord à mi-temps puis à temps plein. J’étais trop heureuse de servir à 27 ans ce que je pensais être l’intérêt général. Je n’avais évidemment aucunement conscience que ça n’était pas dans les clous”

Il y a quelques jours, Matthieu, un ancien salarié du Modem, a envoyé une déclaration au Parquet de Paris. Il en a dit un peu plus sur ce système. Le voici sur des images de l’époque. En décembre 2010, il est recruté par le parti pour s’occuper du site internet. Le lendemain de son recrutement, on lui propose de signer un avenant à son contrat. Il est détaché à temps partiel auprès de l’eurodéputé Modem Jean-Luc Benhamias, qui prend en charge, en 2011, une partie de son salaire. Nous avons rencontré Matthieu. Il affirme que ce travail auprès du député était fictif: “je n’ai eu aucun brief avec lui, aucune réunion de cabinet, je l’ai juste croisé comme ça au siège. Je ne suis jamais allé à Marseille (la circonscription de Jean-Luc Benhamias), ni même à Bruxelles. Je suis incapable de justifier du moindre travail pour lui.”

Jean-Luc Benhamias estime lui que Matthieu a bien travaillé pour lui et pour l’Europe: "il s’occupait du site web. Il est assez facile de voir qu’il répercutait toutes les actions européennes que je faisais"

UN SYSTEME ? 

Ce système de contrats à temps partiel, payés pour une part par le parti, pour l’autre par le parlement européen, Corinne Lepage, ancienne eurodéputé Modem, l’a raconté dans un livre. Selon elle, le Modem aurait imposé par écrit à chaque eurodéputé de détacher un de ses assistants parlementaires pour le compte du parti: “je crois me souvenir que c’était au siège, un document que j’ai pas signé. Mes collègues de l’époque n’avaient pas forcément la même réticence, ils étaient plus dépendants du Modem que je l’étais moi même. Leur objectif c’était de pouvoir disposer au sein du Modem de personnel payé sur une enveloppe d’assistanat parlementaire”

Cumuler deux emplois à temps partiel, c’est légal. Exemple : l’eurodéputée Nathalie Griesbek avait une assistante parlementaire Sophie. Elle était aussi secrétaire et standardiste au Modem. A-t-elle vraiment travaillé pour l’Europe ?
A son sujet un ancien assistant parlementaire imagine les questions des magistrats: “quand on va leur demander à la standardiste du Modem : est-ce que vous avez travaillé pour l’Europe ? Si la seule ligne de défense c’est “parfois j’ai répondu à des coups de téléphone et c’était pour Bruxelles, entre nous c’est indéfendable.”

François Damerval était aux côtés de Corinne Lepage à Bruxelles. En charge de collaborer avec les assistants européens du Modem qui travaillaient aussi pour le parti. Son avis sur l’activité de certains est définitif.

Pour François Bayrou et Marielle de Sarnez il n’y a rien d’illégal dans cette affaire. Ce sera au parquet de Paris de se prononcer. Une enquête préliminaire pour abus de confiance a été ouverte la semaine dernière. C’est désormais au parquet de Paris de s’emparer du dossier. Une enquête préliminaire pour abus de confiance et recel de ce délit a été ouverte la semaine dernière.

Majorité En marche aux législatives : ils n'y croyaient pas!

En politique, comme aux cartes, on fait des paris. Une majorité pour Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale, ils étaient nombreux à ne pas y croire. Pari perdu!

Au soir de l’élection d’Emmanuel Macron, Alexis Corbières, porte-parole de la France insoumise, en était certain: “il n’y a pas de majorité politique sur son projet et nous allons le voir dans les élections législatives qui viennent”. Raté ! Benoit Hamon, battu hier soir dès le premier tour des législatives, n’était pas non plus visionnaire au soir de la présidentielle: “si 65% des Français ont voté Emmanuel Macron, cette majorité n’existe pas pour démanteler le code du travail par ordonnance”.

Et que dire de François Baroin, l’actuel chef de file des candidats LR pour les législatives? Le 7 mai, voici ce qu'il disait à François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron : « vous pensez qu’il y aura une majorité parlementaire, nous pensons que ce sujet-là va exploser et nous vous donnons rendez-vous !”

Rendez-vous dans 6 jours. D’après certaines projections pour le second tour, La République en marche pourrait même obtenir seule la majorité à l’Assemblée nationale, sans ses alliés du MoDem.

Gilbert Collard, pour ou contre la corrida?

Dans l’arène politique, on fait parfois volte-face. Sur la corrida par exemple, Gilbert Collard aurait-il changé d’avis?

Dans la 2e circonscription du Gard, il y a 12 candidats. Parmi eux, des amoureux de la corrida, comme Gilbert Collard, député-sortant. Lui la défend depuis toujours. En 2010, il dit « adoré la corrida ». En 2012, sur BFMTV, voici ce qu’il déclare : « je suis pour qu’on respecte au moins dans l’arène le dernier courage de celui qui joue sa vie pour la beauté de l’art ».

Pourtant dans un reportage diffusé la semaine dernière, changement de ton: « si demain il y avait une proposition de loi sur la corrida, faut-il la supprimer ou la maintenir ? je ferai un référendum dans la circonscription. Si les gens disent oui ce sera oui, s’ils disent non, ce sera non ».

Un discours plus nuancé... est-ce parce que dans cette campagne il affronte entre autre une ancienne torera? Marie Sara, la candidate la République en marche, en est persuadée: « un coup il est pour, un coup il est contre, on ne sait jamais où il est. Il récupère ça car il sait que j’ai un passé où tout le monde me connait dans la corrida ». Pour d’autres candidats, ce référendum proposé par Gilbert Collard sonne comme un calcul politique: "ça me fait sourire de voir qu’il est opportuniste et qu’il change d’avis comme ça. Il cherche à piocher des voix”, avance la candidate Europe écologie – Les verts, Béatrice Leccia.

Qu’en dit l’intéressé? Il se dit prêt à mettre ses convictions de côté! “Je dis qu’il y a un débat, et comme moi je ne suis pas acheté par le fait que je tiens des arènes ou que je serais torero, s’il y avait un débat mon opinion personnelle s’inclinerait devant l’opinion générale. Où voyez-vous une contradiction ? » Contradiction ou pas, dimanche, les électeurs trancheront.

Campagne numérique, victoire automatique ?

Faire campagne, c’est vieux comme le monde : démarcher, tracter, frapper aux portes… Au petit bonheur la chance ? Pas du tout. En 2017, place aux données numériques : l’électeur est ciblé et le candidat jamais là par hasard !

Dans l’Hérault 14 candidats s’affrontent pour la 3ème circonscription.
Tous ne font pas campagne de la même manière : certains font de la politique numérique

Coralie Dubost représente la République En Marche. Dans son ordinateur, un outil précieux: une carte de sa circonscription fournie par son parti. Grâce à des données de l’insee cartographiées, elle visualise qui a voté pour qui à l’élection présidentielle. Une couleur pour chaque candidat, plus la couleur est intense plus le vote a été important. D’après ces enseignements, elle en tire une conclusion politique. Par exemple, elle sait où aller pour consolider les votes pour Emmanuel Macron, ou encore, quelles zones éviter parce que les électeurs qui ont voté pour la France Insoumise ou le Front national ne changeront pas d’avis. Grace à ces données : elle cible ses tractages ! Une fois sur le terrain : c’est plus classique, il faut convaincre !

Pour Stéphane Vidal de la France Insoumise, c’est la même stratégie numérique, il s’appuie sur ces fameuses data électorales qui lui permettent de cibler les électeurs à démarcher comme par exemple ceux qui ont voté Front national, des électeurs eux-aussi anti-système.

Mais pour d’autres candidats, comme Catherine Dardé pour les Republicains, pas de données numériques. Elle utilise bien des cartes électorales mais pour s’assurer que tous les quartiers sont bien visités par ses militants

Alors les données numériques offriront-elles la victoire aux candidats qui les utilisent ?
Premiers éléments de réponse dans 4 jours !

Sushis, paniers garnis, au cœur des petits arrangements du quotidien

La corruption, la fraude, l’usage indu d’argent public…On imagine ça comme dans les films : des parkings sombres, et des valises de billets… Mais parfois, cela prend une forme beaucoup plus prosaïque. L’Oeil du 20H explore les petits arrangements du quotidien.

L’association Transparency International a réalisé cette carte: www.visualiserlacorruption.fr

660 petits points rouges, entre autre, des affaires de:
- corruption
- détournements de fonds publics
- ou encore abus de biens sociaux

Certaines sont retentissantes, d’autres passent inaperçues...
A Beauvais, un policier laisse repartir un conducteur, contrôlé sans permis. En échange: deux places pour un match de foot.
Il écope de 6 mois de prison avec sursis.

A Lettret, dans les Hautes Alpes, un ancien maire est condamné pour avoir fait agrandir le chemin menant à sa propriété… aux frais de la mairie.

LES SUSHIS D'AVIGNON
A Avignon, l’objet du délit : quelques sushis… pour 39 euros 80…

L’affaire dite des sushis commence avenue des Sources, une nuit d’octobre 2016. Nicolas rentre chez lui, et roule un peu trop vite. Il tombe sur une patrouille. Un policier du commissariat d’Avignon l’arrête. Il lui dit:
“- qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
- je fais des sushis.
- Tu fais des sushis ? Je te fais une fleur et je reviendrai te voir”

Nicolas n’est pas verbalisé. 5 jours plus tard, le policier se rend dans son restaurant. Nous avons retrouvé l’un des serveurs présent ce jour là. Il nous raconte la scène:
“Il nous a regardé dans les yeux, il nous a dit: ‘pour la dernière fois on aurait pu l’aligner mais bon on lui a fait un cadeau, donc au final il nous a dit qu’il nous ferait un plateau’.”
Le policier part avec les sushis, sans payer.
Au commissariat d’Avignon, l’affaire s’ébruite. Le gardien de la paix se retrouve au tribunal correctionnel pour corruption passive.

Dans cette salle, le jour du procès, il admet :“Je ne l'explique pas, c'est un acte irréfléchi. Je suis mal à l'aise. C'était une bêtise. Ça m'a fait du mal et à mes collègues aussi”

Philippe Guémas a requis contre le policier dans cette affaire des sushis. Bien décidé à être intraitable. “ On peut sourire par rapport au montant du préjudice mais la réalité qui est celle de corruption, quand ça se produit dans la ville où vous exercez, c’est consternant… On imagine ce genre de pratiques dans des républiques bananières ou semi bananière malheureusement c’est dans une ville du sud de la France, ça atteint la police et c’est absolument inadmissible”

Le policier a été condamné à 6 mois de prison avec sursis, et 3 mois d’interdiction d’exercer. Son avocat estime la sanction trop lourde. Il lui trouve des circonstances atténuantes : “il y a des pratiques dans le sud qui sont plus acceptées qu’elles ne le sont dans le nord”

LES PANIERS GARNIS DE SAINTE LIVRADE
A Sainte Livrade sur Lot, cette fois, c’est un petit panier garni qui est tombé sous le coup de la loi… Jus de pomme, pâté, pruneaux, confiture de fraise, et même cassoulet… Il y a deux ans, à Noël, le maire du village, Pierre Jean Pudal les fait distribuer…à 800 personnes âgées de la ville… A l’époque, quelques semaines plus tard, se tiennent des élections départementales. Le maire est candidat. Était-ce un moyen d’influencer les électeurs ?

Odile a fait partie des heureux élus, mais elle ne s’est pas laissée séduire. Dans la ville, ces colis de noël ont fait grand bruit. Claire Pasut opposante socialiste au conseil municipal s’empare de l’affaire. 15 euros le panier garni, multiplié par 800 personnes, près de 13 000 euros d’argent public dépensés, selon elle, indûment: “pour moi c’est grave, les élus n’ont pas à faire des démarches personnelles pour soigner des clientèles”

Claire Pasut a saisi le tribunal administratif. Fait rare, l’élection a été annulée par le conseil d’état, pour “manquement d’une particulière gravité (...) au code électoral” . Pierre-Jean Pudal, le maire, a été condamné à 6 mois inéligibilité. Il nous a fait savoir qu’il prenait acte du jugement.

Dans ces deux affaires, la justice s’est prononcée en moins d’un an. Mais en moyenne, dans ce type de procédures, elle met environ 7 ans avant de rendre son jugement.