Au Sénat, pour trouver des femmes sur les bancs de l’hémicycle… il faut encore bien chercher : il y a 27% de sénatrices ! Seront-elles plus nombreuses dimanche soir ? Pas sûr… Certains partis ont trouvé l’astuce pour contourner la loi sur la parité.
Au Sénat, pour trouver des femmes sur les bancs de l’hémicycle… il faut encore bien chercher : il y a 27% de sénatrices ! Seront-elles plus nombreuses dimanche soir ? Pas sûr… Certains partis ont trouvé l’astuce pour contourner la loi sur la parité.
Dans 27 circonscriptions, les sénateurs seront élus à la proportionnelle, sur des listes où la parité est obligatoire. Par exemple: une femme un homme une femme un homme ou l’inverse ! Cette règle, tous les partis la respectent mais... en y regardant de plus près, ce sont les hommes qui sont le plus souvent tête de liste : 74% contre 26% pour les femmes. Ils ont donc plus de chances d’être élus.
Et ce sont Les Républicains qui présentent le plus d’hommes en tête : 21 pour 4 femmes. La République en Marche se faisait le chantre de la parité lors des législatives de juin dernier. Emmanuel Macron déclarait même en mars : «Ces candidats seront pour moitié des femmes, pas par ce que nous craignons des amendes, mais parce que nous pensons que c’est une bonne chose !» Pourtant pour ces sénatoriales, 14 hommes sont têtes de liste LREM pour 7 femmes. Explication du parti : Il s’est appuyé sur les sortants pour gagner ses premier sièges en marche. «Et les sortants, comme par habitude sont des hommes», explique Bariza Khiari, membre de la commission d’investiture LREM. «Donc nous n’avons pas pu atteindre 50% de parité cette fois-ci, mais nous comptons l’atteindre la prochaine fois», promet-elle.
Un parti fait figure d’exception: Europe-Écologie-Les Verts : 9 femmes têtes liste pour 6 hommes.
Deux listes pour un parti
Si légalement tous les partis sont en règle, certains ont trouvé une astuce pour contourner la parité. Dans la Manche, une circonscription mais deux listes Les Républicains. A leur tête, deux sénateurs sortants : Philippe Bas et Jean Bizet. L'objectif est de maximiser leur chance d’être réélus. Car si M. Bizet, par exemple, avaient fait liste commune avec celle de M. Bas, il se serait retrouvé en troisième position, derrière une femme… Et il aurait eu bien moins de chance d’être élu. «Clairement si des sortants n’ont pas démérité et veulent se représenter, il n’y a pas d’autres possibilités, explique Philippe Gosselin, président de la fédération LR de la Manche. Heureusement que chacun est libre de se présenter comme il le veut à une élection politique.»
9 candidats, pas de femme
Dans les 19 autres circonscriptions, pas de liste, mais un candidat et un suppléant de sexes opposés. Là encore, le renouvellement s’annonce compliqué : 76% des candidats sont des hommes, 24% des femmes.
Pire, en Lozère, 9 candidats et pas une seule femme. Pourquoi ? Nous leur avons posé la question : «On ne s’est pas posé la question de si c’était une femme ou moi, on a souhaité quelqu’un qui est connu des grands électeurs» explique François Gaudry, candidat de la France insoumise. Le député sortant LREM l’affirme, pour lui «le combat n’est pas terminé, c’est personnel, ça n’a rien à voir avec l’équilibre homme/femme».
Les communistes ont bien tenté d’investir une femme mais… «les camarades m’ont proposé le poste, mais j’ai refusé. Je n’ai pas le temps, j’ai une vie de famille, un travail…» explique Delphine Lepetit, candidate suppléante PCF-EELV, mère de deux jeunes enfants.
La plupart des candidats l’affirment la parité, c’est important… enfin on verra ça au prochain renouvellement.
Une info en plus...
Outre les doubles listes de la Manche, les candidats de droite ont trouvé une astuce pour outrepasser l'obligation de parité. Ils se présentent en tant que candidat indépendant, malgré leur adhésion à un parti présentant déjà une liste.