Le terme n'est pas nouveau. Mais le label "superfood" fleurit de plus en plus sur les emballages dans les supermarchés américains. Que signifie-t-il ? En théorie, la "superfood", ce sont des superaliments riches en nutriments qui sont particulièrement bénéfiques pour la santé et le bien-être. Selon la définition du dictionnaire MacMillan, ils pourraient même guérir certaines maladies.
Crédit : Pauline Mak
L'emblème de la "superfood" est le "kale", ou le bon vieux chou frisé, devenu très à la mode car il est plein de vitamines et d'antioxydants. On le trouve désormais dans presque tous les supermarchés, y compris sous forme de chips.
En réalité, "superfood" est un terme marketing utilisé pour décrire des aliments censés être bénéfiques pour la santé. On le trouve même sur des paquets de chips (auxquelles on a notamment ajouté des graines).
Il n'existe aucune définition scientifique de la "superfood". Le terme est d'autant plus populaire qu'en général, superfoood revient à supercher.
Certains de ces aliments sont supposés prévenir l'apparition de cancers. "Mais le terme 'superfood' n'est qu'un outils marketing", met en garde l'association de recherche contre le cancer Cancer Resarch UK. Si un régime alimentaire équilibré peut réduire les risques de développer un cancer, "il est peu probable qu'un seul aliment fasse la différence", peut-on lire sur son site. Même si certains composants des aliments, comme les antioxidants, semblent avoir des effets bénéfiques en laboratoire, "un produit chimique isolé peut se comporter très différemment dans un tub d'essai, comparé à lorsqu'il est consommé comme un aliment".
Rien de scientifique dans la superfood, donc. Pourtant certains diététiciens se laissent séduire par le terme. "C'est un mot à la mode et je plaide coupable : je l'utilise moi-même, lorsque je veux expliquer qu'un aliment a des bénéfices [pour la santé] dont vous ne soupçonnez peut-être pas l'existence", explique Rebecca Scritchfield, diététicienne à Washington. Elle travaille avec de grandes marques comme Zespri Kiwifruit, qui vend des kiwis. Elle a également travaillé avec d'autres sociétés qui vendent des produits labellisés "superfood", comme elle le déclare sur son site.
Interrogée sur les chips "superfood", elle affirme que "certains aliments industriels peuvent être meilleurs que d'autres, comme par exemple les chips de haricots ou de pois. Ils peuvent avoir des bénéfices comparés à d'autres aliments similaires, par exemple plus de fibres ou de vitamines". Elle nuance cependant : "Tous ces en-cas doivent être consommés avec modération".
La diététicienne défend l'utilisation du mot "superfood" dans certains cas. Elle cite le kefir (lait fermenté) et le... kiwi, pour leurs propriétés digestives, mais ne "parlerai[t] pas de "superfood" pour décrire les bretzels enrobés au yaourt par exemple" (si, si, ça existe).
Pourrait-on un jour voir fleurir les produits "superfood" sur les étals des supermarchés français ? Pour éviter que les industriels ne rivalisent d'étiquettes mensongères quant aux atouts santé de leurs produits, l'Union européenne encadre l'utilisation de labels comme "faible teneur en graisses" ou "riche en fibres". Ces termes doivent être justifiés par de réels bénéfices nutritionnels. Cela n'empêche pas le terme d'être populaire au Royaume-Uni, à tel point que le National Health Service rappelle sur son site qu'il n'existe pas d'aliment-miracle.
-les graines de sauge hispanique ("chia seeds"), pour leurs fibres et leurs protéines
Graines de Chia (sauge hispanique)
-les myrtilles, comme de nombreux fruits, sont peu caloriques, riches en antioxydants et vitamines
-les graines de chanvre (une variété de cannabis) pour son zinc, ses protéines, sa vitamine E
-les graines de potiron, bourrées de minéraux et de protéines
-les baies de goji sont notamment riches en vitamines C
-les algues, qui ont de nombreuses vertus nutritionnelles
-et le mangoustan, un fruit d'Asie du Sud est réputé pour ses antioxydants.
Crédit : Shin-改
NA