Les coyotes sont des canidés qui vivent généralement en meute dans les grandes plaines de l'Amérique, mais qui ont su s'adapter à la vie en ville.

Les coyotes envahissent les villes américaines

Lorsque l'agglomération de Chicago et ses 9 millions d'habitants s'endorment, de nouveaux occupants se réveillent : les coyotes. Ces canidés sont réputés peupler les grandes plaines de l'Amérique. Mais ces animaux sauvages ont aussi élu domicile dans les villes comme Chicago ou New York. Leur rapidité, leur capacité d'adaptation et leur ressemblance avec le loup (pourtant bien plus grand) ont de quoi effrayer certains habitants.

Un reportage de Valérie Astruc, Laurent Desbois, Fabien Ortiz et Arielle Monange :

Un policier arrête brutalement une lycéenne qui utilisait son téléphone en classe. La scène aurait eu lieu le 26 octobre.

Policiers à l'école : l'arrestation violente d'une lycéenne relance le débat aux Etats-Unis

Ce n'est pas la première fois que la vidéo d'une arrestation violente d'un citoyen américain noir par un policier blanc déclenche un scandale.

Mais cette fois-ci, la scène est d'autant plus choquante qu'elle se déroule dans une école. Car aux Etats-Unis, il n'est pas rare d'y croiser des policiers.

Les vidéos montrent l'étudiante de 16 ans assise devant son pupitre, dans le lycée Spring Valley à Columbia, en Caroline du Sud. Elle est jetée et trainée au sol par le policier : 


Une enquête a été ouverte par le Département de la justice et le FBI. L'officier qui a arrêté la jeune femme a été suspendu.

Punie pour avoir utilisé son téléphone

Selon une camarade de la jeune fille, qui a filmé la scène et a été interrogée par des journalistes de CNN, l'adolescente utilisait son téléphone en classe, ce qui est prohibé par le règlement de l'école. Le professeur appelle alors un policier en charge de la surveillance dans le lycée, qui demande à la jeune fille de lui remettre son téléphone. Elle refuse. L'officier lui demande de quitter la classe. Nouveau refus. Il procède alors à son arrestation.

La présence de policiers dans les écoles est banale aux Etats-Unis

Pour certains, il ne faut pas blâmer le policier, mais les règles qui autorisent la présence de policiers dans les écoles.

Selon le National Center for Education Statistics, 43% des écoles publiques ont au moins un chargé de sécurité, dont des policiers (chiffres de 2009-2010). On les appelle les "School Ressource Officer".

Leur présence croissante dans les école est une réponse à l'augmentation du nombre de délinquants juvéniles aux Etats-Unis dans les années 1980 et 1990, selon un rapport du Congressional Research Service.

Leur rôle ? Conseiller les élèves, les éduquer sur les questions de sécurité et de citoyenneté, mais aussi faire respecter la loi dans l'école. Ils peuvent réaliser des services à la demande du personnel de l'école, procéder à des arrestations, éconduire des intrus hors de l'école, aider les étudiants victimes de racket ou donner des cours d'éducation civique.

Flics ou éducateurs ?

Mais le rôle des officiers varie selon l'école et selon l'état. Le shériff du county de Richland en Caroline du Sud, Leon Lott, supérieur de l'officier qui apparaît dans les vidéos, affirme que le rôle de ses hommes n'est pas d'assurer la discipline dans les écoles, mais d'être des "professeurs", des "mentors".

"Malheureusement, nos législateurs ont voté une loi qui s'appelle 'déranger la classe'", a déclaré le shériff à CNN. "Si un étudiant dérange la classe (...) il peut être arrêté."

Ces arrestations à l'école permettent-elles de réduire la violence sur les campus américains ? "Malgré la popularité des School Ressource Officers, peu d'études fiables ont évalué leur efficacité", affrime le rapport du CRS. 

Pour autant, les tueries comme celles de l'école primaire de Newtown en 2012 "pourrai[ent] inciter certains législateurs" à trouver des moyens d'augmenter la présence de ces policiers dans les écoles, relevait le rapport en 2013.

Le bon vieux chou frisé, ou "kale", est l'un des aliments qualifiés de "superfood" les plus à la mode. Crédit : Bobbi Bowers

Les Américains sont fous de "superfood"

Le terme n'est pas nouveau. Mais le label "superfood" fleurit de plus en plus sur les emballages dans les supermarchés américains. Que signifie-t-il ? En théorie, la "superfood", ce sont des superaliments riches en nutriments qui sont particulièrement bénéfiques pour la santé et le bien-être. Selon la définition du dictionnaire MacMillan, ils pourraient même guérir certaines maladies.

Crédit : Pauline Mak

Crédit : Pauline Mak

L'emblème de la "superfood" est le "kale", ou le bon vieux chou frisé, devenu très à la mode car il est plein de vitamines et d'antioxydants. On le trouve désormais dans presque tous les supermarchés, y compris sous forme de chips. i_love_kale_t_shirt-rfd9bcfeb25c9450386b7011ce87a6fec_vjfe2_512

En réalité, "superfood" est un terme marketing utilisé pour décrire des aliments censés être bénéfiques pour la santé. On le trouve même sur des paquets de chips (auxquelles on a notamment ajouté des graines).

Il n'existe aucune définition scientifique de la "superfood". Le terme est d'autant plus populaire qu'en général, superfoood revient à supercher

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Pas d'aliment magique anticancer

Certains de ces aliments sont supposés prévenir l'apparition de cancers. "Mais le terme 'superfood' n'est qu'un outils marketing", met en garde l'association de recherche contre le cancer Cancer Resarch UK. Si un régime alimentaire équilibré peut réduire les risques de développer un cancer, "il est peu probable qu'un seul aliment fasse la différence", peut-on lire sur son site. Même si certains composants des aliments, comme les antioxidants, semblent avoir des effets bénéfiques en laboratoire, "un produit chimique isolé peut se comporter très différemment dans un tub d'essai, comparé à lorsqu'il est consommé comme un aliment".

Rien de scientifique dans la superfood, donc. Pourtant certains diététiciens se laissent séduire par le terme. "C'est un mot à la mode et je plaide coupable : je l'utilise moi-même, lorsque je veux expliquer qu'un aliment a des bénéfices [pour la santé] dont vous ne soupçonnez peut-être pas l'existence", explique Rebecca Scritchfield, diététicienne à Washington. Elle travaille avec de grandes marques comme Zespri Kiwifruit, qui vend des kiwis. Elle a également travaillé avec d'autres sociétés qui vendent des produits labellisés "superfood", comme elle le déclare sur son site. 

Chips de haricots ou de pois

Interrogée sur les chips "superfood", elle affirme que "certains aliments industriels peuvent être meilleurs que d'autres, comme par exemple les chips de haricots ou de pois. Ils peuvent avoir des bénéfices comparés à d'autres aliments similaires, par exemple plus de fibres ou de vitamines". Elle nuance cependant : "Tous ces en-cas doivent être consommés avec modération".

walgreens pretzeleditedLa diététicienne défend l'utilisation du mot "superfood" dans certains cas. Elle cite le kefir (lait fermenté) et le... kiwi, pour leurs propriétés digestives, mais ne "parlerai[t] pas de "superfood" pour décrire les bretzels enrobés au yaourt par exemple" (si, si, ça existe).

 

L'Europe bientôt conquise par la superfood ?

Pourrait-on un jour voir fleurir les produits "superfood" sur les étals des supermarchés français ? Pour éviter que les industriels ne rivalisent d'étiquettes mensongères quant aux atouts santé de leurs produits, l'Union européenne encadre l'utilisation de labels comme "faible teneur en graisses" ou "riche en fibres". Ces termes doivent être justifiés par de réels bénéfices nutritionnels. Cela n'empêche pas le terme d'être populaire au Royaume-Uni, à tel point que le National Health Service rappelle sur son site qu'il n'existe pas d'aliment-miracle.

Quelques exemples d'aliments souvent qualifiés de "superfood" aux Etats-Unis :

-les graines de sauge hispanique ("chia seeds"), pour leurs fibres et leurs protéines

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Graines de Chia (sauge hispanique)

-les myrtilles, comme de nombreux fruits, sont peu caloriques, riches en antioxydants et vitamines

-les graines de chanvre (une variété de cannabis) pour son zinc, ses protéines, sa vitamine E

-les graines de potiron, bourrées de minéraux et de protéines

-les baies de goji sont notamment riches en vitamines C

-les algues, qui ont de nombreuses vertus nutritionnelles

-et le mangoustan, un fruit d'Asie du Sud est réputé pour ses antioxydants.

Crédit : Shin-改

Crédit : Shin-改

NA

En septembre dernier, un jeune Noir de 16 ans a été violemment interpellé pour avoir marché sur un couloir de bus à Stockton, Californie.

Oakland, en Californie, veut mettre fin aux bavures policières

Le mois dernier, un américain 16 ans a été violemment interpelé par la police pour ne pas avoir emprunté le passage piéton dans une rue de Stockton, en Californie.

La scène, filmée par un passant, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit le jeune Noir, qui n'est pas armé, est jeté dans un bac à fleurs, avant d'être entouré par 9 policiers appelés en renfort.

De quoi relancer le débat sur les "bavures" des policiers, dont certains ont la gâchette facile, face à des suspects pourtant non armés. Et sur le racisme dont feraient preuve certains membres des forces de l'ordre. L'année dernière, l'affaire Michael Brown avait provoqué manifestations et émeutes à Ferguson, dans le Missouri. Michael Brown est un jeune homme noir âgé de 18 ans, qui a trouvé la mort après avoir été visé par un policier blanc.

En avril dernier, Walter Scott, un cinquantenaire noir, est suspecté d'avoir enfreint le code de la route, est abattu par un policier blanc à Charleston. La scène, également filmée par un passant, montre un homme abattu alors qu'il tente de s'enfuir.

Pour éviter de nouvelles bavures, la ville d'Oakland en Californie a investi dans la formation de ses policiers.  France 2 s'est rendue sur place pour découvrir comment Oakland se place en première ligne pour changer les méthodes des policiers.

Un reportage de Valérie Astruc, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz :

Quand chips et pizzas deviennent des icônes pour les droits des gays

Cachez cette tortilla que je ne saurais voir. C'est, en somme, ce qu'a demandé l'ancien gouverneur de l'Arkansas et candidat républicain Mike Huckabee à la marque de tortillas Doritos, qui a lancé des chips aux couleurs du drapeau gay en édition limitée :

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Le mois dernier, Frito-Lay, la société propriétaire de la marque Dorito (qui appartient au fabricant de Pepsi, Cheetos ou encore Tropicana) a promis à tous ceux qui feraient un don à l'ONG pro-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgendres) It Gets Better Project de leur envoyer un paquet de ses chips en forme de tortillas multicolores. L'opération est un succès, selon la marque : les stocks de Doritos arc-en-ciel sont désomais épuisés. Mais elle n'est pas du goût de Huckabee, qui est membre de l'église chrétienne baptiste américaine Convention baptiste du sud. Il est également opposé au mariage gay (légal sur tout le territoire américain depuis une décision de justice rendue cet été).

Mike Huckabee. Crédit : Gage Skidmore

Mike Huckabee. Crédit : Gage Skidmore

Défendre "les valeurs" de la marque de chips

Le Républicain a donc envoyé deux lettres enflammées à Frito-Lay dans laquelle il attaque le fondateur (gay) de l'ONG It Gets Better Project, David Savage. Huckabee l'accuse d'avoir proféré des propos "haineux et vulgaires" à l'égard des Chrétiens. Selon lui, David Savage aurait "appelé à la violence à l'encontre de ceux qui ne partagent pas son avis". Huckabee a notamment demandé à Frito-Lay si la société estimait Savage digne de représenter "ses valeurs". Sur sa page Facebook, Huckabee a  fait référence en particulier à une vidéo dans laquelle Savage critique les opinions du Républicain.

Certains internautes n'y sont pas non plus allés de main morte pour critiquer les chips multicolores. "Les sociétés tentent d'imposer des idées (en général, de gauche) aux Américains et s'attendent à ce qu'ont prennent ces idées comme des faits", écrit cette internaute, qui se présente comme chrétienne sur son profil Twitter :

Certains parle de "haine anti-Chrétiens" et d' "oppression" :

D'autres ont appelé à boycotter la marque :

Sur Facebook, la marque a répondu aux messages de critiques dans des échanges parfois très drôles, repérés par le Huffington Post :

 

Facebook, via HuffPost

Facebook, via HuffPost

 

"J'ai vraiment hâte de voir quelle édition limitée des Doritos vous allez lancer en l'honneur de la foi chrétienne. Peut-être des chips en forme de croix ou quelque chose comme ça." écrit un internaute.

Réponse de Doritos : "Bonjour, il n'y aura pas de chips en forme de croix. Malheureusement, les extrémités des chips ont tendance à casser dans le paquet, et vous vous retrouvez ainsi avec une représentation phallique des Doritos."

Plus loin, Doritos conclut : "Malheureusement nous ne pouvons répondre à votre désir insatiable de voir des Doritos phalliques. Et nous nous en excusons."

Opération de comm'

Malgré les critiques, l'analyste financière Marcia Mongelonsky estime que les Doritos multicolores sont du pain béni pour faire connaître la marque auprès des jeunes. Interrogée par Bakery and Snacks, elle a par ailleurs exprimé ses doutes quant à la réalité de l'engagement de la marque pour la cause gay. Selon elle, c'est surtout une opération de communication.

Pas de mariée, pas de pizza

Memories Pizza, dans la petite ville de Walkerton, Indiana . Crédit ; Jane Q. via Yelp

L'autre icône de la junk food américaine qui est devenu une icône de droits des gays est la pizza du restaurant Memories Pizza, dans l'état de l'Indiana. En avril dernier, le gérant de la pizzeria avait fait les gros titres pour avoir refusé de fournir un service de traiteur lors de mariages de couples homosexuels. L'homme de 61 ans invoquait ses convictions chrétiennes pour justifier ce refus. Face aux critiques et au boycott, le restaurant avait même dû fermer ses portes. Il a pu rouvrir au printemps dernier après une campagne de financement partificipatif qui a levé plus de 800 000 dollars en 48 heures, avec près de 30 000 donateurs.

Crédit : Z.S. via Yelp

Crédit : Z.S. via Yelp

Le gérant de la pizzeria ne refuse pas de servir les clients homosexuels, mais de livrer ses pizzas pour leur mariage. Mais selon UpRoxx, un couple d'homosexuels vient de le "forcer" à fournir des pizzas pour leur mariage (en fait, le renouvellement de leurs voeux). L'un des deux mariés, comédien, raconte l'histoire face à la caméra :

On ne connaît pas encore la réaction du gérant de Memories Pizza.

Crédit : Alfredo Borba

Qui sont les catholiques américains qui attendent la visite du pape François ?

La visite du pape François aux Etats-Unis cette semaine provoque l'effervescence à Washington, New York et Philadelphie, villes dans lesquelles le souverain pontife fera son apparition.

Mozzarella taillée pour épouser les formes du pape, grille-pain qui imprime le visage de "Francis" (comme on l'appelle ici) et t-shirts estampillés "Yo Pontiff!", rien n'est trop beau pour célébrer (et rentabiliser) la visite de l'évêque de Rome. On attend des centaines de personnes dans les rues de Washington ce mercredi pour la parade de François dans sa papamobile.

Mozza papale à Philadelphie :

Crédit: jennaphr f. sur Foursquare

Crédit: jennaphr f. sur Foursquare

Les toasts à l'effigie de François, sur NPR :

Crédit : Katie Colaneri/WHYY sur NPR http://www.npr.org/sections/thesalt/2015/08/27/434998499/philly-preps-blessed-beer-and-other-edible-swag-to-greet-pope-francis

Crédit : Katie Colaneri/WHYY sur NPR

Tee-shirt inspiré des affiches de campagnes d'Obama :

Crédit : Yeolde shirt shop

Crédit : Yeolde shirt shop

Le pape François est donc résolument populaire outre-Atlantique. Parmi les fans, on trouve des Américains de toutes confessions : près de la moitié des Américains sondés par CNN ont déclaré attendre la visite avec impatience (plus de 40% des Américains sont protestants). Parmi les Catholiques, près de 80% se réjouissaient de voir le pape.

Un pape populaire parmi les catholiques américains

Et pour cause : selon un sondage du New York Times et de CBS News, 63% des Catholiques américains ont une opinion favorable de François.

Près de 80% approuvent la direction que prend l'Eglise depuis 2013, date de l'élection du jésuite. Une large majorité d'entre eux (plus de 60%) approuve les positions du pape, y compris sur des sujets controversés :

-la protection de l'environnement (un sujet régulièrement abordé par François)

-l'avortement (le pape est contre, mais a plaidé pour plus de tolérance envers les femmes qui avortent)

-le mariage gay (François est contre, mais en ce qui concerne l'homosexualité en général, on se souvient de sa réflexion "Qui suis-je pour juger ?")

-la place des femmes dans l'Eglise (François a plaidé pour accroître le rôle des femmes mais n'a rien changé à la hiérarchie de l'Eglise, qui les exclut)

-et l'immigration (le pape a notamment appelé les pays développés à tendre la main aux réfugiés).

Le visage des catholiques aux Etats-Unis : blancs, beaucoup de femmes, mariés, éduqués

Le Pew Research Center s'est penché sur les catholiques américains, qui représentent 20% de la populationVoici quelques-unes de ses conclusions :

-Le nombre de catholiques est en déclin (-3% entre 2007 et 2014), même s'il est globalement stable depuis plusieurs années.

-Les catholiques vieillissent (l'âge médian est passé à 49 ans l'année dernière, contre 46 ans pour la population américaine).

-La majorité des catholiques américains est toujours blanche (60%), mais les minorités progressent. Environ un tiers est d'origine latino.

-On compte plus de femmes (54%) que d'hommes (46%) chez la catholiques que dans la population américaine (50,8% des Américains sont des femmes)

-La majorité (53%) ont étudié à l'université (contre 28% pour la population américaine).

-La majorité (52%) des catholiques sont mariés (12 % sont divorcés - rappelons que l'Eglise estime que les couples remariés commettent un adultère. Le pape François a cependant ouvert le débat sur la communion des divorcés).

Le Pew Research Center a également élaboré une carte qui détaille la répartition géographique des catholiques.

Source : PEW

Source : PEW

-Les états où l'on trouve le plus de catholiques sont : Rhode Island (42%), Massachusetts, New Mexico, New Jersey, Connecticut et New York (entre 31 et 34%).

-Les états où l'on trouve le moins de catholiques sont situés dans le sud est, comme le Tennessee, le Mississippi et l'Alabama (moins de 10%).

 

Aux Etats-Unis, les gros se révoltent contre le "fat shaming"

Une vidéo intitulée "Chers gros" fait le buzz aux Etats-Unis depuis le début du mois, avec près de 3,5 millions de vues à ce jour. Mais elle a également déclenché une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux. En cause : le "fat shaming". Trois questions pour mieux comprendre la polémique :

Qu'est-ce que le "fat shaming" ?

"Fat shaming" signifie littéralement "humilier la graisse".

Parmi le tiers des Américains qui sont obèses, certains se disent victimes de discriminations et de moqueries du fait de leur surpoids - par exemple, lorsqu'elles sont la cible de remarques désobligeantes les exhortant à cesser de manger lors d'un repas en public.

Pourquoi on en parle

"Chers gros" est l'oeuvre de Nicole Arbour, une comédienne canadienne qui publie ses vidéos sur les réseaux sociaux. Elle y affirme notamment que la majorité des obèses sont les seuls responsables de leur surpoids et les enjoint à adopter un mode de vie plus sain.

Quelques citations :

  • Le fatshaming, c'est humilier les gens qui ont des mauvaises habitudes [alimentaires] jusqu'à ce qu'ils arrêtent. Si vous vous sentez tellement offensé que vous perdez du poids, moi, ça me va.
  • Le fatshaming n'existe pas, ce sont les gros qui l'ont inventé. C'est comme invoquer la discrimination raciale, mais sans la race.
  • "Oh, je ne rentre pas dans le magasin, c'est de la discrimination." Non, ça veut dire que tu es gros et que tu devrais arrêter de manger.
  • Lorsque votre médecin vous annoncera que vous avez une maladie du coeur, lui rétorquerez-vous qu'il est méchant et qu'il vous humilie ?
  • L'obésité est une maladie... au même titre qu'être accro au shopping.
  • Je ne vous dis pas ça parce que je suis une c*nn*sse, je le dis parce que c'est ce que vos amis devraient vous dire !

Depuis la publication de la vidéo, les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux.

Qu'a voulu dire la comédienne ?

Sur Twitter, Nicole Arbour invoque l'humour et l'ironie. A la fin de sa vidéo, elle déclare son amour pour les gros, mais ajoute qu'elle "aimerait vraiment" qu'ils perdent du poids, de sorte qu'ils vivent plus longtemps.

En réalité, sa cible sont les nombreuses mesures qui aux Etats-Unis facilitent la vie des obèses. Par exemple, les chariots dans les supermarchés, qui leur évitent de marcher lorsqu'ils font leurs courses. Pratique pour les personnes en surpoids qui ont du mal à se déplacer. Mais ces chariots réduisent également l'activité physique de ces personnes, qui ont besoin de bouger pour brûler des calories.

Crédit : ParentingPatch

Crédit : ParentingPatch

La comédienne s'oppose également au mouvement qui prône l'acceptation de son corps et qui se manifeste sur les réseaux sociaux par le mot-clef #bodypositive (soyez positif vis-à-vis de votre corps). Selon elle, les obèses ne devraient pas accepter leur corps, mais au contraire tout faire pour le changer.

Le problème ? Nicole Arbour affirme que soit le fat shaming n'existe pas, soit que c'est une bonne chose : humilier les personnes en surpoids les incitera à maigrir. Or cela est faux : parmi la quantité de vidéos publiées sur internet en réponse à "Cher gros", un grand nombre de personnes en surpoids affirment qu'elles souhaitent maigrir, mais n'y parviennent tout simplement pas, avec ou sans humiliation.

Ici, une internaute qui a publié sa propre vidéo sur Youtube en réponse à celle de Nicole Arbour. "J'apprécie la satyre", déclare-t-elle. "Mais ce que je veux que tu comprennes, toi et tous les autres qui [tiennent ce genre de propos], c'est que vous détruisez la vie de nombreuses filles dans le monde entier", ajoute-t-elle avant de raconter son histoire. "Au lycée, je détestais tellement mon corps que je me douchais dans le noir. Je pensais que mes amis me détestaient parce que j'étais grosse".

La chroniqueuse Lindy West, qui a publié une tribune dans The Guardian, juge quant à elle Nicole Arbour "cruelle" lorsqu'elle affirme que les gros sont "paresseux, dégoûtants, insensés et puants".

Quoi qu'il en soit, la comédienne a réussi un beau coup de communication grâce à sa vidéo. Sur son compte Twitter, elle s'est réjouie de la couverture médiatique obtenue et de voir trois de ses vidéos partagées en masse sur les réseaux sociaux.

Même pour la bonne cause, noircir sa peau est tabou aux Etats-Unis

Winnie Harlow est une mannequin canadienne de 21 ans qui a participé l'émission de télé réalité America's next top model. Sa peau est de couleur noire... et blanche. Winnie Harlow est atteinte de vitiligo -- la maladie dont aurait été atteint Michael Jackson, qui provoque une dépigmentation de sa peau.

Capture d'écran du site de Winnie Harlow  - http://chantellewinnie.com/

Capture d'écran du site de Winnie Harlow - http://chantellewinnie.com/

La mannequin vient, malgré elle, de relancer un débat sur le fait de noircir son visage, comme le rapporte la BBC.

Les fans de Winnie Harlow publient régulièrement des photos d'eux-mêmes, sur lesquelles ils reproduisent les tâches du vitiligo.

A droite, Winnie Harlow, à gauche une internaute (blanche) qui lui rend hommage en colorant sa peau de sorte à ressembler au mannequin :

https://www.facebook.com/CarolyneSCurvyModel/photos_stream

Crédit : Carolyne S. Curvymodel, page Facebook

Lorsqu'ils sont de couleur noire, les fans de Winnie Harlow ornent leur épiderme de poudre blanche, ce qui ne semble pas poser de problème. En revanche, pour une personne de couleur blanche, le fait peindre son visage en noir peut créer la polémique.

"J'aimerais vraiment que les gens arrêtent de faire ça, genre ce n'est pas de l'art, vous vous noircissez littéralement le visage [doing blackface]", s'exclame cette fan sur son blog.

https://www.tumblr.com/hellyeahchantellewinnie/127269929485/i-really-wish-people-would-stop-doing-this-shit

"Pourquoi les gens n'ont-ils pas de problème avec le fait de se noircir le visage!??" se demande cette internaute, dénichée par la BBC :

Why are black people okay with blackface!?? Not only that they are mocking a skin condition that YOU HAVE??! @winnieharlow

— Geni (@elasticheartxox) 22 Août 2015

D'où vient cette polémique ? Aux Etats-Unis, le fait de peindre son visage en noir renvoie à des pratiques racistes et notamment au personnage de Jim Crow. Celui-ci apparaît en 1828 dans une chanson écrite par Thomas Darmouth Rice, un troubadour anglais qui caricature les personnes de couleur noire en se noircissant le visage et les mains. Pour un blanc, se colorer ainsi la peau revient donc à convoquer l'histoire du racisme aux Etats-Unis.

Thomas-D-Rice-1832

Thomas D. Rice, 1832

Régulièrement, des étudiants blancs qui se noircissent la peau pour leur déguisement d'Halloween sont mis au pilori par leurs camarades, leurs universités voire les médias. "Halloween est la haute saison pour parler de race et de culture", ironisait en 2013 Kat Chow, journaliste qui couvre les questions ethniques et culturelles pour NPR.

Il y a deux ans, l'actrice Julianne Hough avait opté pour un déguisement représentant un personnage noir de la série Orange is the new black.

Après la publication de photos sur lesquelles son visage est recouvert de maquillage noir, elle a présenté ses excuses en public.

Wildest dreams, le nouveau clip de Taylor Swift

Pourquoi Taylor Swift est accusée de "colonialisme blanc"

Taylor Swift, la chanteuse de country-pop américaine de 25 ans qui fera son entrée dans le prochain livre des records pour le volume d'albums qu'elle a vendus, est accusée de colonialisme pour son nouveau clip vidéo, Wildest dreams.

La chanson raconte l'histoire de deux amants (blancs) qui tournent un film en Afrique, entourés de paysages magiques et d'animaux sauvages. Problème, pour les deux auteurs qui ont publié une tribune sur le site de la radio nationale américaine NPR et qui ont grandi en Afrique : la vidéo présente une "version glamour du de l'Afrique coloniale fantasmée par les blancs", sans aucun protagoniste de couleur noire.

Quant à la journaliste du Huffington Post, elle note avec ironie : "Swift a opté pour l'option plus osée de simplement représenter l'exploitation politique d'une région et de son peuple. C'est courageux, vraiment. Presque aussi courageux que se mouvoir avec sensualité à côté d'un vrai lion".

Voici ce que reprochent les deux chroniqueur de NPR (qui ne sont pas journalistes) à Taylor Swift :

1La nostalgie des colonies

Le clip représente l'époque coloniale, comme le laissent deviner les vêtements de ses protagonistes, "une époque où les personnes représentées par Swift et ses co-stars ont tué, déshumanisé et traumatisé des millions d'Africains", écrivent les deux auteurs. Le tout dans une ambiance glamour et nostalgique :

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Les chroniqueurs font un parallèle entre le personnage de Taylor Swift dans le clip, et celui qu'incarnait Meryl Streep dans Out of Africa, un film sorti en 1985 dans lequel une aristocrate européenne qui s'installe dans une colonie britannique au Kenya et dirige sa propre ferme. Ils reprennent une critique du film selon laquelle "le personnage [de Meryl Streep] crée une nostalgie pour l'époque où une élégante forte femme blanche pouvait diriger une ferme en Afrique". Cette nostalgie "cache la laideur de cette idée [coloniale] et l'une des vérités centrales de la réalité coloniale : le fait que sa "force", ou ses privilèges, reposent sur l'ordre colonial". 

Comme le personnage d'Out of Africa, Taylor Swift incarne une femme forte qui, à la fin de la vidéo, quittent son amant car il est marié - mais aussi une femme faible, soumise aux charmes de cet homme.

2Une Afrique sans Africains

La scène se déroule en Afrique, mais tous les acteurs sont de couleur blanche. A quelques exceptions près :blancs jpg

 

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3L'Afrique est un continent, pas un pays

Les auteurs citent un essai de l'auteur Kenyan Binyavanga Wainaina. Il y dénonce ceux qui décrivent l'Afrique comme un pays. "L'Afrique est vaste : 54 pays, 900 millions de personnes", écrit-il. "Le continent est plein de déserts, de jungles, de montagnes, de savanes et de pleins d'autres choses, mais cela importe peu à votre lecteur, donc vous en faites des descriptions romantiques et évocatrices et vagues".

Les chroniqueurs ainsi que Taylor Swift recycle les clichés communs sur l'Afrique et les Africains : troupeaux d'animaux sauvages, chaleur et poussière recouvrant des prairies vallonnées.

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4L'ignorance plus que l'intention de nuire

Les deux auteurs laissent entendre que, comme beaucoup d'Américains, Taylor Swift ne connaît pas grand chose à l'Afrique. Dès lors, difficile de lui jeter la pierre. C'est donc à ses producteurs et sa maison de disques qu'ils adressent leurs critiques.

"Le problème le plus important est le fait que de nombreux Américains n'ont jamais suivi de cours d'histoire de l'Afrique", écrivent-ils. "Donc nous ne blâmons pas complètement Taylor Swift, mais les personnes qui ont produit cette vidéo et qui auraient dû faire des recherches plus poussées".

Ils rappellent également que tous les bénéfices réalisés avec cette vidéo iront à une organisation caritative qui protège la faune et la flore africaines.

Sur le blog musical du Guardian, Tshepo Mokoena estime qu'il s'agit d'une maladresse, mais qui ne mérite pas une telle indignation. "Pourquoi devrions-nous attendre de Swift, une femme d'affaires avisée et une marque, qu'elle utilise son clip pour éduquer son large public quant aux dures réalités de la domination coloniale ?", s'interroge-t-elle.

Crédit : Adam KR

La solution à la sécheresse en Californie : peindre sa pelouse en vert

La sécheresse qui affecte la Californie cet été pousse les autorités locales à restreindre l'accès à l'eau pour les Californiens. Difficile dans certaines villes touristiques, où terrains de golf, piscine et jardins luxuriants sont très prisés. A Palm Springs, une ville construite dans un désert, on consomme 820 litres d'eau par personne, soit cinq fois plus qu'un Français moyen.

Certains habitants font donc la chasse aux abus en publiant photos, vidéos et parfois coordonnées des gaspilleurs d'eau et de leurs jardins ou piscines sur les réseaux sociaux. Ici, un arrosage de trottoir :

Dénoncer ses voisins est devenu un sport local en Californie :


BLOG - Drought shaming en Californie by ftv-geopolis

Alors, pour les Californiens qui veulent conserver une pelouse verdoyante sans pour autant utiliser des litres d'eau ni être mis au pilori sur Twitter, une entreprise a trouvé la solution : peindre sa pelouse en vert.

La ville de Fresno, en Californie, règlemente l'arrosage, autorisé deux fois par semaine en été et au printemps.

fresno schedule

La société Mirage Lawn Painting propose donc aux habitants de pulvériser de la peinture verte sur leurs pelouses brûlées par le soleil. Pour 175 dollars au minimum (environ 155 euros), la teinture est garantie sans odeurs et persistante pendant 3 mois.

AJ+, une chaîne d'Al Jazeera, est allée à la rencontré de l'un de ces peintres en herbe :