Ni homme, ni femme, depuis un mois Nic Sakurai est un X dans la société

Depuis un mois, le 27 juin exactement, Washington D.C est devenue la première ville américaine à autoriser les cartes d'identité neutres, autrement dit sans marque genrée. Une semaine plus tard, l'État de l'Oregon lui a emboîté le pas. Nic Sakurai, habitant de la capitale, en a été le premier bénéficiaire aux États-Unis. Rencontre.

IMG_5086

Nic Sakurai, premier détenteur d'une carte d'identité non genrée

Une lettre peut changer une vie. C'est l'expérience que vit Nic Sakurai depuis un mois. Sur sa future carte d'identité, la lettre intiale « M » pour masculin, va se transformer en un « X » impersonnel. Une modification simple en apparence, mais synonyme de victoire pour cet Américain de 36 ans. « Je suis vraiment excité à l'idée que le gouvernement me reconnaisse tel que je suis. Mais surtout qu'il prenne en considération l'existence de plusieurs genres », confie ce directeur du bureau Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) à l'Université du Maryland.

Pour l'instant, seule une feuille de papier délivrée par le Département des véhicules à moteur (DMV) de Washington D.C, atteste officiellement de son identité neutre - cela prend généralement plusieurs semaines avant de recevoir la carte en plastique - mais Nic possède d'autres documents prouvant son ancienne identité d'homme, si besoin.

La dépersonnalisation de tout identifieur genré découle d'une longue réflexion personnelle, dont les racines se forment dès son jeune âge. L'évocation de cette période laisse Nic songeur.

Ni un homme, ni une femme

Adolescent, Nic fréquente un lycée catholique pour garçons dans l'Ohio. Les interrogations quant à sa masculanité prennent de plus en plus d'importance, au point que l'Américain annonce publiquement son homosexualité après son baccalauréat dans les années 90. « J'ai très vite compris que mon rapport au genre était différent mais je n'avais pas les mots appropriés pour en parler. J'utilisais le mot « genderqueer » (terme qui signifie ni masculin ni féminin) pour qualifier ma sexualité et mon genre, car mon identité est la combinaison de ces deux éléments », se souvient le trentenaire, au style vestimentaire soigné.

Nic emprunte par la suite le terme « genre variant », avant de découvrir l'expression « genre non-binaire », adoptée et popularisée par la communauté. « Je ne me suis pas réveillé un jour en me disant : je suis ça, explique ce défenseur des droits LGBT. Lorsque le sujet était abordé dans les conversations, je disais 'je ne suis pas un homme, mais je ne suis pas une femme non plus'. En fait, je sais ce que je ne suis pas ».

Capture d’écran 2017-07-27 à 11.09.53

Dans la lignée de cette pensée, Nic n'utilise désormais plus les pronoms «il » ou « son » pour parler de sa personne mais « ille » et « san », issus du langage neutre . De la même façon, cet habitant de la capitale américaine a banni le titre « Mr » au profit de « Mixte » représenté par « Mx » sur certains formulaires sur internet. « Parfois, même si les gens doivent choisir, ils ont le choix de ne rien sélectionner. C'est bien mieux que de choisir quelque chose qui n'est pas vrai », déplore Nic.

Le troisième genre intégré au sein des sociétés 

Le troisième genre occupe une place importante dans le monde contemporain. Et bien que la société thaïlandaise soit connue pour sa tolérance envers le troisième sexe, elle ne fait pas figure d'exception. En 2011, l'Australie a autorisé l'alternative de la lettre X sur les passeports des personnes transgenres ou transsexuelles, suivie de près par la Nouvelle-Zélande, en 2012, et Malte, l'année suivante.

Capture d’écran 2017-07-27 à 13.14.16

Au début de l'été, Washington D.C et l'Oregon - et peut-être bientôt la Californie - sont devenus les premières administrations américaines à reconnaître l'existence de plusieurs genres. En s'acquittant de la somme de 20 dollars - frais liés au processus de renouvellement - les habitants peuvent désormais modifier leur carte d'identité sans fournir aucune justification. Nic espère étendre cette modification à tous ses documents officiels : "Ils deviendront enfin authentiques et reflèteront qui je suis vraiment. Pour le moment, mon identité n'est qu'un mensonge".

Yelen BONHOMME-ALLARD

Le Far West se vide de ses derniers cowboys

Cette semaine nous vous emmenons dans l'Ouest, sur la trace des derniers cowboys, icônes de l'Amérique. En 50 ans, leur nombre a été divisé par quatre.

On les reconnaît à leur silhouette, chapeau vissé sur la tête et veste en cuir sur le dos. Les cowboys sont les icônes de l'Amérique. Ces hommes de l'Ouest, souvent solitaires, ont fait le bonheur des westerns. Mais aujourd'hui, leur destin n'est plus assuré.

Sur le dos de leur monture, les cowboys travaillent plusieurs heures par jour pour rassembler leurs troupeaux sur les hauts plateaux du Colorado. Mais aujourd'hui, ces cavaliers de l'Amérique sont menacés par l'élevage intensif des ranchs industriels. Leur présence représente une concurrence inégale impactant fortement le prix de la viande sur le marché.  

Les cowboys traditionnels, autrefois perçus comme des "bad boys" virils, ne font pas le poids. Sans compter que les générations futures ne souhaitent pas reprendre l'héritage des ranchs d'élevage. Les cowboys sont alors contraints de vendre leurs propriétés à de riches acquéreurs qui n'ont que faire du patrimoine passé. Ces derniers transforment les grands espaces en complexes luxueux où le bétail a quasiment disparu.

Reportage de Valérie Astruc, Thomas Porlon, Andréane Williams et Arielle Monange 

Du gazon à la prison, O.J Simpson court vers la libération

L'ancienne star des terrains de football américain, va être relâchée par anticipation, en octobre prochain, a annoncé aujourd'hui la justice américaine. O.J Simpson a passé 9 ans derrière les barreaux, suite à son arrestation pour vol à main armée, commis en 2007.

O.J Simpson, le meilleur athlète de sa génération 

Dec 16, 1973; Flushing, NY, USA; FILE PHOTO; Buffalo Bills running back O.J. Simpson (32) carries the ball against New York Jets defenders Delles Howell (20) and Ralph Baker (51) at Shea Stadium. During this game Simpson broke the single season NFL rushing record with 2003 yards. Mandatory Credit: Tony Tomsic-USA TODAY NETWORK

© Photo : Tony Tomsic-USA TODAY NETWORK

Orenthal James Simpson, plus connu sous le nom de O.J Simpson, est un ancien joueur professionnel de football américain, des années 70. À la fin de son parcours universitaire, le running back est sectionné en première position de la draft 1969 de la Ligue Nationale de Football (NFL) par les Bills de Buffalo. Il signe alors le contrat le plus lucratif pour un joueur de football américain de l'époque.

Au début des années 80, O.J Simpson prend alors sa retraite. Il se réoriente vers le cinéma à Hollywood et s'illustre également en tant que commentateur sportif.

De la pelouse à la prison 

En 2008, l'ex-star est arrêtée pour vol à main armée, agression et enlèvement. En septembre 2007, Simpson s’était rendu avec des complices dans un hôtel-casino de Las Vegas pour voler des souvenirs de sa carrière de joueur. Selon lui, il tentait seulement de récupérer ces objets qui lui avaient été volés par les deux vendeurs agressés. L'athlète a alors été condamné à 33 ans de prison. Mais aujourd'hui, après 9 ans passés derrière les barreaux, la justice a décidé de libérer O.J Simpson plus tôt que prévu. Il pourra rentrer chez lui, en octobre prochain.

"J'ai fait mon temps, a déclaré devant la cour, l'ancien joueur qui souhaite rattraper le temps perdu auprès de ses quatre enfants. Je ne me suis jamais plaint pendant neuf ans. J'ai essayé de me rendre utile (en prison), en épaulant les autres prisonniers."

Un nom entaché par les affaires judiciaires

Le nom de l'ex-star a également été mêlé à une affaire beaucoup plus sanglante. Le 13 juin 1994, les corps de son ex- femme, Nicole Brown - divorcée du sportif depuis deux ans pour violences conjugales - et celui de l'ami de celle-ci, Ronald Goldman, sont découverts sans vie. La première a été étranglée tandis que son ami a été lacéré de trente coups de couteau. En se rendant au domicile d'O.J Simpson, situé dans les beaux quartiers de Los Angeles, les enquêteurs découvrent un gant en cuir tâché de sang dans le jardin du sportif, lui-même absent.

Quelques jours plus tard, le 17 juin, alors que la somptueuse résidence est en état de siège par les journalistes et la police, O.J Simpson décide de ne pas se rendre au commissariat et prend la fuite à bord de la voiture d'un ami. Les forces de sécurité sont à ses trousses, faisant de l'ex-star un fugitif. Celui-ci se laisse finalement interpeller, filmé en direct par les hélicoptères des télévisons.

Finalement, au terme d'un procès de onze mois, O.J Simpson est acquitté du double meurtre, provocant de vives réactions. Beaucoup affirment que sa notoriété et sa richesse lui ont permis d'éviter la case prison.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Les diners, la fin d’une tradition à New-York

Nous avons emmenons cette semaine au coeur de New-York, la ville qui ne dort jamais. Face à la rénovation urbaine et aux changements alimentaires, la tradition des diners se perd, au grand dam des touristes. 

Le Stardust, situé au coeur du quartier de Times Square, est le deuxième restaurant le plus fréquenté de la "grosse pomme". Les curieux s'y pressent tous les jours pour le déjeuner ou le diner. La file d'attente, de plusieurs heures parfois, est loin de décourager les plus téméraires. À l'intérieur, entre le ballet des plats, les serveurs assurent le divertissement des clients. Chants, danse et lancer de confettis pour le final forgent la réputation du lieu. Une chose est certaine : on y vient plus pour le spectacle, que pour les conversations en tête à tête.

Mais tous les diners ne se targuent pas d'une telle notoriété. Le Square Diner, par exemple, est plus authentique. La tradition familiale prime. Le propriétaire a quitté la Grèce il y a 50 ans, "comme un simple immigré", précise son fils. À la plonge, puis derrière les fourneaux, le responsable a gravi les échelons avant de racheter l'affaire et le terrain à son ancien patron. Depuis rien a changé, et c'est justement ce look rétro que les touristes apprécient.

Grâce à leur image vintage, les diners sont régulièrement les décors de nombreux films et séries américains. Les cinéphiles se souviendront de Happy Days dans les années 70 et 80, ou Goodfellas (Les Apprentis en français). Auparavant, ces restaurants étaient fréquentés par la classe ouvrière mais les changements alimentaires actuels ont eu raison de ces établissements. Leur nombre a considérablement baissé, à tel point que les diners se font rares dans le paysage américain, notamment dans les mégapoles.

Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Andréane Williams

États-Unis : la lutte contre le lobby des armes ne connaît pas de répit

En mémoire de la tuerie de Newtown, des centaines de manifestants se retrouvent chaque mois, devant la National Rifle Association (NRA) à Fairfax, aux portes de Washington D.C. Tous s'opposent fermement au port d'armes dans le pays. Aujourd'hui, the Women's march s'est associé au mouvement.

IMG_4928

"Les vrais hommes n'ont pas besoin d'armes". Quatre ans et demi après sa première manifestation, Cécile Heatley est toujours présente. Quelques jours seulement après l'assassinat de 20 enfants à l'école primaire Sandy Hook dans le Connecticut, cette Française était l'une des premières à soulever les pancartes contre les armes. Depuis, tous les 14 du mois, en mémoire aux jeunes victimes, la septuagénaire occupe le terrain, devant le bâtiment de la National Rifle Association (NRA), le lobby pro-armes. "J'ai trois petits-enfants, confie-t-elle révoltée. Cela aurait pu leur arriver".

Une puissance qui gouverne le pays

Au cours de ces dernières années, la NRA, grâce des méthodes de lobbying fortes, a gagné en puissance et exerce aujourd'hui une influence très importante sur l'Amérique du Nord. Une emprise qui a particulièrement augmentée sous la présidence d'Obama. Ce dernier souhaitait limiter les ventes d'armes, via un contrôle systématique des acheteurs, ce qui a encouragé, malgré lui, les acquéreurs à passer à la caisse. Rien qu'en décembre 2015, la NRA est parvenue à vendre plus d'1,6 million d'armes aux États-Unis. Une première, depuis une vingtaine d'années.

En 2012, la plus grosse entreprise d'armes américaine, Smith et Wesson, a ainsi vu sa valeur en Bourse décupler depuis l'entrée de Barack Obama à la Maison-Blanche. Le pays compte désormais plus d'armes à feu que d'habitants. Leur nombre s'établirait à 357 millions, pour une population d'un peu moins de 320 millions.

Marche pacifiste contre la violence 

Touché par la cause, le mouvement Women's March a décidé de s'associer au rassemblement aujourd'hui. Les membres s'opposent notamment à la publication d'une vidéo sur le net par la NRA, ventant les mérites des armes à feu. Selon le collectif, le lobby ne cherche pas à défendre les minorités ou les populations marginalisées. En guise d'opposition, l'association a parcouru au pas, sous un soleil de plomb, les 28 kilomètres qui séparent la NRA du Département de justice à Washington D.C.

Cris de colère face à une situation bloquée 

C'est avec émotion que Brandon Wolf prend la parole, entouré par les deux cents manifestants. Âgé de 28 ans, cet habitant d'Orlando est l'un des survivants de la tuerie survenue il y a un an, dans une discothèque fréquentée par la communauté homosexuelle. Un an après l'horreur, le jeune homme ne parvient toujours pas à trouver le sommeil et angoisse dans les lieux bondés. Lors de la fusillade, il a vu ses deux meilleurs amis - Drew Leinonen (32 ans) et Juan Guerrero (22 ans) - tomber sous les balles. "Caché dans les toilettes, j'ai écouté tire après tire. Trente coups sont partis, treize ont touchés mes amis, confie-t-il la voix nouée de tristesse. Comment cela a-t-il pu arriver ?"

Aujourd'hui, la lecture de son discours, sous les fenêtres de la NRA, résonne comme un cri de révolte : "Je veux rendre justice à mes amis. J'en ai assez, assez du pays dans lequel nous vivons. Nous ne sommes pas vos cibles d'entraînement".

Des armes, oui, mais pour les bonnes personnes 

Capture d’écran 2017-07-16 à 21.23.21

Le port d'armes est légal dans l'État de Virginie.

En contre-bas de l'avenue, les membres de l'association Patriot Patrick, reconnaissables au logo sur leur t-shirt, observent avec détachement l'agitation voisine. L'entrée de la NRA, derrière laquelle ils se tiennent, marque une frontière physique entre leurs idées et celles des opposants aux armes à feu. Pistolet attaché à la ceinture et pancarte dans les mains, l'association des objets est déconcertante.

"Le problème n'est pas les armes, mais les personnes folles qui les possèdent, explique Tim Kingénieur mécanique pour le gouvernement. Dans cette crise complexe, les amalgames affectent tous les détenteurs d'armes, même les plus honnêtes". Originaire du Maryland, le quinquagénaire a acquis sa première arme en 2013, avant que l'Etat ne durcisse la loi quant au port d'armes, suite à la tuerie de Newtown. Aujourd'hui, il possède une douzaine d'engins, principalement destinés à la chasse et au stand de tir, mais aussi à la protection de sa famille : "Par exemple, si un jour ma maison est cambriolée, disons que je serai mieux préparé pour me défendre".

Fervent supporteur du Second Amendement, Tim K. ne partage pas pour autant les idées de la NRA mais assume totalement son attraction pour les armes. Une ambivalence qui le place au centre d'un conflit, pour l'instant sans issue.

Yelen BONHOMME-ALLARD avec Aliénor VINÇOTTE

À la découverte de Georgetown, quartier historique de Washington D.C

Georgetown est une ancienne ville portuaire construire durant la première moitié du XVIIIe siècle. Elle a été fondée en 1751 par George Beall et George Gordon sous le nom de Town of George. George étant aussi le prénom du roi d'Angleterre de l'époque, George II, un doute persiste quant à l'origine du nom de la ville. Située à la limite du Potomac, la ville a rapidement prospéré grâce à son port, favorable au commerce du tabac. Aujourd'hui, Georgetown est l'un des quartiers les plus branchés de la capitale.

  • M Street

M_Street_and_31st_Street_N.W.,_Georgetown,_Washington,_DC-2

Connu pour ses nombreux magasins, Georgetown est un quartier incontournable pour les accros du shopping. Tout au long de l'avenue, les enseignes nationales - voire internationales - côtoient les petites boutiques de créateurs. Vêtements et chaussures paradent dans les vitrines au gré des saisons et des collections.

  • Georgetown Cupcake 

FullSizeRender-4

Saveurs chocolat, caramel, carotte ou noix-de-coco, il y en a pour tous les goûts. Chaque cupcake revêt un chapeau de crème colorée, avec de nombreux éléments de décoration (paillettes, fleurs, coeurs ou guimauve arc-en-ciel). Difficile de ne pas y succomber mais... armez-vous de patience ! Du matin au soir, la pâtisserie ne désemplit pas et la file d'attente est souvent longue, très longue.

  • "The Exorcist" Steps 

exorcist-steps*400xx2048-2048-0-0

Situés au 3600 Prospect St NW, à Washington D.C, ces escaliers sont devenus célèbres depuis la sortie du film d'horreur l'Exorciste en 1973. Dans le long métrage, le Père Damien Karras, possédé par le démon, a dévalé les 75 marches avant de trouver la mort en contrebas.

Aujourd'hui, l'emplacement est devenu le terrain de jeu des sportifs qui ne semblent pas effrayés par la réputation du lieu.

  • Potomac Waterfront 

FullSizeRender

A pied, à vélo ou en bateau, le Potomac peut se découvrir de plusieurs façons. Le fleuve sert de frontière naturelle séparant les Etats du Maryland, de Virginie et le District de Columbia. Les bateaux assurent des allers-retours de 90 minutes entre Georgetown et Alexandria, la vieille ville située en périphérie de la Capitale. La station nautique du Potomac propose également des visites du fleuve en paddle et en canoë-kayak.

  • Georgetown University

FullSizeRender-2

Fondée en 1789, l'université catholique jésuite est le joyau de Georgetown. L'établissement, dont la réputation s'étend au-delà des frontières du pays, propose un enseignement d'excellence basé sur l'apprentissage des sciences, des mathématiques, la philosophie, l'histoire ou encore des sciences humaines. Les frais de scolarité sont, certes, très élevés mais assurent un avenir prometteur aux étudiants. Comme toute université américaine qui se respecte, Georgetown promeut ses disciplines sportives (basketball, baseball, football) et artistiques (danse, théâtre, musique).

  • Les maisons colorées de Georgetown 

FullSizeRender-6

Les maisons de Georgetown sont très célèbres pour leurs façades colorées. Bleu, rose, jaune ou vert, le mariage des nuances, le plus souvent dans les tons pastels, harmonise les ruelles et charme le regard. Beaucoup de touristes aiment s'y promener, photographiant par endroits le profil des habitations.

Pour les curieux, l'ancienne maison de Jacqueline Kennedy est visible au 3017 N Street.

Yelen BONHOMME-ALLARD avec Aliénor VINÇOTTE

Obamacare vs Trumpcare, les manifestants font entendre leur voix

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de manifestants se sont rassemblés sur la place du Capitole, dans la capitale américaine. Tous s'opposent au projet de loi de Donald Trump, visant à remplacer la loi Obamacare mise sur pied par son prédécesseur Barack Obama.

"L'Affordable Care Act a sauvé ma vie" : c'est le message que Julian Joshua veut faire passer en soulevant sa pancarte au dessus de la foule. Ce retraité ne brandit pas une banale planche de carton. C'est sa vie qu'il porte à bout de bras. Originaire de Grande-Bretagne, il est venu s'installer aux États-Unis, avec sa femme américaine, il y a plusieurs années. Six mois seulement après son arrivée, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer de la prostate. "J'en fais une histoire très personnelle, s'indigne Julian. Obamacare a totalement sauvé ma vie. Sans cette loi, j'aurais dû dépenser une fortune pour être soigné". Le Britannique, qui deviendra officiellement un citoyen américain le 4 juillet prochain, n'a dû débourser que 2 500$, une somme dérisoire comparée au montant de la facture de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers de dollars.

IMG_4422

Depuis, Julian est totalement guéri mais, n'exclut aucune rechute. C'est la raison pour laquelle il est venu manifester avec sa femme aujourd'hui. Le couple promet qu'il reviendra tous les jours si nécessaire, pour s'assurer que d'autres malades puissent bénéficier des mêmes aides financières. "Obamacare est un droit, non un privilège" soutient-il d'un ton engagé. 

Julian n'est malheureusement pas le seul à s'inquiéter des conséquences de l'abrogation d'Obamacare. Sous son chapeau rose, Carmen Diez Canseco applaudit ardemment les discours des activistes qui se succèdent. Agée de 66 ans, cette ancienne employée dans le secteur médical souffre depuis six années d'un cancer du sang. Aux Etats-Unis, les traitements médicaux pour ce type de cancer sont très coûteux, environ 10 000$ par mois. Sans Obamacare, Carmen est convaincue qu'elle n'aurait pas pu s'offrir les médicaments nécessaires et n'aurait donc pas survécu à la maladie : "Je serais morte depuis 4 ans".

Armée de sa pancarte, la sexagénaire dénonce que la réforme proposée par ce projet de loi bénéficiera aux riches, au détriment des pauvres. "Donald Trump n'a aucune idée que de ce que l'on vit au quotidien, assure-t-elle. Il devrait se mettre à la portée des classes les moins fortunées. Il ne survirait pas plus de trois jours dans la rue".

 IMG_4397

Plus pour les riches, moins pour les pauvres

Selon un rapport publié par le Budget du Congrès américain (CBO), 22 millions d'Américains pourraient perdre leur assurance santé d'ici 2022 en cas d'abrogation de la loi Obamacare. Pour les manifestants, si le projet de loi est accepté, les premières victimes seront les personnes les plus vulnérables telles que les femmes, les enfants, les séniors aux faibles revenus, les personnes handicapées et ayant une maladie préexistante. Plusieurs organisations de professionnels de la santé, dont l'Association Médicale Américaine (AMA), dénoncent d'ailleurs le projet de loi du Sénat. Selon eux, en plus de diminuer drastiquement le financement de Medicaid, la couverture santé réservée aux plus pauvres, le projet de loi ne permettra pas de diminuer les coûts déjà très élevés des assurances maladies privées. 

L'avenir de la loi Obamacare sera rendu public dans une semaine. Selon Richard Arenberg, professeur en Sciences Politiques et Politique Publique à l'Université Brown, remplacer Obamacare nécessitera plusieurs années. "En ce moment, Trumpcare n'est supporté que par 17% de la population. L'ironie de l'histoire est que depuis son éventuelle suppression, Obamacare n'a jamais été aussi populaire aux États-Unis. Il est difficile de savoir quand Trumpcare verra le jour. Peut-être que d'ici là, un nouveau président sera à la tête du pays".

 Yelen BONHOMME-ALLARD avec Aliénor VINÇOTTE

US President Donald Trump signs a confirmation for John Kelly as US Secretary of Homeland Security, as Vice President Mike Pence (L) and White House Chief of Staff Reince Priebus (R) look on, in the Oval Office of the White House in Washington, DC, January 20, 2017. / AFP PHOTO / JIM WATSON

Victoire de Trump : le décret migratoire remis partiellement en vigueur

La Cour suprême des États-Unis a décidé, aujourd'hui, d'écouter les arguments de Donald Trump quant à son décret anti-immigration. Ce dernier interdisait aux ressortissants de 6 pays musulmans l'accès sur le sol américain. Le décret sera examiné en audience à l'automne prochain. 

Cette annonce est une belle revanche, somme toute relative, pour le locataire de la Maison Blanche. Aujourd'hui, la Cour suprême américaine a remis partiellement en vigueur le décret migratoire interdisant l'accès aux États-Unis pour 6 pays principalement musulmans : Libye, Iran, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.

L'ordonnance s'applique vis-à-vis des individus "n'ayant pas établi de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux États-Unis". Concrètement, les personnes n'ayant aucun membre de leur famille vivant sur le sol américain se verront refuser l'accès.

988362-decret-trump-aeroport-muslimban

Des manifestants opposés au décret signé par Trump s'était rassemblés l'aéroport international Dallas-Fort Worth. Photo G. Morty Ortega

En janvier dernier, la déclaration très controversée de Donald Trump avait suscité la consternation et la colère au quatre coins du monde. Plusieurs manifestations avaient éclaté à travers les États-Unis, bloquant notamment l'accès aux aéroports.

Yelen BONHOMME-ALLARD

La ville de Cincinnati fait ses adieux à Otto Warmbier

Otto Warmbier a été inhumé aujourd'hui, dans sa ville natale, à Cincinnati. Des milliers de personnes sont venues lui rendre un ultime hommage. 

Famille, amis et connaissances étaient présents pour dire une dernière fois au revoir à Otto Warmbier. D'après les médias locaux, près de 2 500 personnes ont assisté à la cérémonie, organisée dans l'ancienne école du jeune homme. Des proches de la victime ont porté le cercueil vers le corbillard, puis l'étudiant américain a été inhumé dans un cimetière de Cincinnati, dans l'Ohio, dont il est originaire.

Capture d’écran 2017-06-22 à 15.56.25

Le corbillard, quittant l'ancienne école d'Otto W, avant de rejoindre un des cimetières de la ville. @Reuters

Condamné en mars 2016 pour le vol d'une affiche de propagande, Otto Warmbier avait été condamné à quinze ans de travaux forcés par les autorités nord-coréennes. Après un an et demi de détention, il avait été rapatrié le 13 juin aux Etats-Unis dans un état comateux, souffrant de graves lésions cérébrales. Ses parents avaient annoncé le décès du jeune homme lundi, moins d'une semaine après son retour. Les causes de son coma et de sa mort demeurent mystérieuses. La famille a refusé d'autopsier le corps.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Quand le yoga rend chèvre aux États-Unis

Réaliser la posture du chat lors d'une séance de yoga, avec une chèvre sur le dos ? C'est possible ! La nouvelle tendance vient des États-Unis, plus précisément de l'ouest du pays. Depuis, les adeptes de méditation accourent pour s'essayer à cette dernière folie. Outre Atlantique, le "Goat Yoga", ou "Yoga chèvre" a le vent en poupe. 

Terminés les cours de méditation dans les salles de gym habituelles. Le yoga se pratique désormais dans les fermes, en plein air. Le "Goat Yoga", (comprenez "Yoga chèvre") est la dernière tendance aux États-Unis, en matière d'exercice physique. 

Tandis que les yogis exécutent avec mimétisme les différentes postures du professeur, des chèvres naines guinéennes - 50 cm au garrot à l'âge adulte - gambadent à leur guise parmi les tapis. En équilibre sur le dos des participants, ou mastiquant leur chevelure, les mammifères aident, à leur façon, à détendre l'atmosphère. Les mouvements, parfois gênés par le passage des animaux, s'effectuent au rythme des bêlements. Difficile dans ces conditions de garder son sérieux. Mais c'est certainement cette distraction que recherchent les yogis. Fous rire garantis !

Selon des études cliniques, la présence des chèvres aurait des vertus bénéfiques lors de la méditation. L'interaction avec l'animal favoriserait l'évacuation du stress, pour laisser place à un sensation d'apaisement.

Plusieurs fermes aux États-Unis proposent ce concept, mais il faudra patienter avant de pouvoir le tester. Face à l'engouement, les organisateurs ont été contraints d'orienter les participants vers des listes d'attente.

Yelen BONHOMME-ALLARD