"Je n'ai pas envie que la France devienne la Grèce"

Ils vont peut être entamer leur septième semaine de grève. Et cette usine à laquelle ils sont tous très attachés, ils commencent à en parler au passé. Ghislaine Thormos, alias "Gigi", est arrivée à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, il y a 10 ans. Elle est aujourd'hui moniteur au ferrage. Elle coordonne le travail de plusieurs ouvriers. Une équipe qui est vite devenue sa famille : "Mes bonshommes, ça me fera du mal de ne plus les revoir, de ne plus savoir ce qu'ils deviennent". Surtout, Gigi ne supporte pas l'idée que la France perde une à une toute ses usines.

Ils ne lâchent pas la pression

Ils attaquent leur sixième semaine de grève et ne désarment pas. Hier, à Bobigny, autour du médiateur, le directeur départemental du travail Marc Leray désigné par le gouvernement, se tenait la première rencontre "de conciliation" entre un responsable de la direction de PSA et les délégués des syndicats qui appellent à la grève. Mais les grévistes de l'usine PSA d'Aulnay veulent maintenir la pression. Chaque jour ou presque ils inventent une nouvelle façon de faire parler d'eux.

Serge tient la caisse

"Un péage c'est rentable" se félicite Serge, chargé des comptes de la caisse des grévistes de PSA Aulnay. Hier, au péage de Senlis, sur l'autoroute A1, ils ont récolté plus de 5 000€ en moins de deux heures. Chaque jour, ils reçoivent entre trente et cinquante chèques, assortis de mots d'encouragement et de solidarité.

Comme un vendredi

Vendredi deux ouvriers grévistes ont reçu leur lettre de licenciement à l’issue d’une procédure disciplinaire engagée par la direction. Une troisième lettre est en route. Licenciés pour faute lourde.

"Madame il m'a touché"

"Favoriser le retour au calme"et "la reprise du dialogue" à l'usine d'Aulnay, c'est désormais la mission du médiateur nommé hier par le gouvernement. Le directeur départemental du travail Marc Leray va devoir s'attaquer à la tâche et il a du pain sur la planche.

En attendant un médiateur

Journée chargée pour les grévistes de PSA Aulnay. Tôt ce matin, ils ont d'abord apporté leur soutien au sixième ouvrier reçu pour un entretien préalable à licenciement. Ensuite c'était un peu à la carte. Il y avait ceux qui préféraient rester à l'usine et d'autres sortir pour manifester. Première destination proposée, rejoindre les ouvriers de Goodyear devant leur siège de Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine). Et se joindre à une manifestation de salariés d'entreprises visées par des plans sociaux comme Sanofi ou Arcelor Mittal.Au même moment au siège de PSA, avenue de la Grande Armée, quatre syndicats, le SIA, la CFTC, la CGC, et FO donnaient un avis favorable aux mesures d'accompagnement du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) proposées par la direction.

"J'aimerais bien que quelqu'un nous écoute"

Ils s'étaient dit "le pire qui puisse nous arriver ce serait de passer à la télé" raconte Sébastien l'un des trois ouvriers de PSA d'Aulnay auteurs du clip "Ça peut plus durer". C'est fait. Le buzz dépasse toutes leurs espérances. Franck dit Kash est moniteur sur la ligne de montage à l'usine mais il est aussi rappeur. Bien sûr, il a l'habitude de passer sur scène. La musique c'est sa passion depuis toujours. Mais la télé non jamais. Sur leurs épaules pèsent un peu, désormais, la responsabilité de porter la colère de ceux d'Aulnay sur laquelle ils ont mis des mots.

Les PSA d'Aulnay reçus à la mairie

Une rencontre était prévue depuis longtemps avec les salariés de PSA, sur l'agenda du maire d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura. Entretemps, une grève a paralysé l'usine. Trois semaines de grève et c'est donc des grévistes et des non grévistes qui se sont retrouvés jeudi soir dans la salle du conseil municipal. Ils sont venus demander un soutien financier et politique au maire d'Aulnay.

Les PSA occupent le terrain

L'exercice fini par être bien rodé. De la musique, des danses, des tracts et une collecte pour la caisse des grévistes. Chaque jour les grévistes de PSA d'Aulnay essaient de faire parler d'eux en organisant des actions à l'extérieur de l'usine. Mercredi soir c'était rendez-vous au RER de Villepinte direction le Stade de France.

C'est la fête d'Agathe

Le 5 février c'est la sainte Agathe. Aujourd'hui, Agathe Martin ne pouvait pas oublier que c'était sa fête. Il y a 17 ans, le 5 février elle était embauchée à l'usine PSA d'Aulnay et cet après midi, 5 février 2013, elle était reçue par la direction de l'usine, pour un entretien préalable à licenciement comme cinq de ses camarades. Agathe est accusée d'incitation à la violence envers un huissier dans les premiers jours de la grève.