Comme un vendredi

Vendredi deux ouvriers grévistes de l'usine PSA d'Aulnay ont reçu leur lettre de licenciement à l’issue d’une procédure disciplinaire engagée par la direction. Une troisième lettre est en route. Licenciés pour faute lourde."Place de la grève" au coeur de l'atelier montage, Jean Pierre  Mercier, le délégué CGT accuse le coup : "Je reconnais ça fait mal, ils pensent qu'en nous prenant nos copains on va baisser la tête, mais la grève va continuer pas que pour ça mais aussi pour ça".

Le  médiateur qui a été nommé, M. Leray, a déjà reçu les syndicats. Il à tenu à préciser à ses interlocuteurs qu'il n'interviendrait pas dans les négociations sur le plan social, alors que les grévistes réclamaient de rouvrir ces discussions.

Dans l'atelier montage des non grévistes viennent partager un café avec les grévistes. Sophie par exemple, elle a repris le travail. Mais la semaine prochaine elle pourrait débrayer si les grévistes ont  besoin de monde pour conduire des actions à l'extérieur. Elle a prêté sa voix au clip de Franck le rappeur et pour elle qui a décidé de quitter le groupe et d'apprendre un nouveau métier : "le compte n'y est pas encore, il nous faut davantage pour partir".

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Non gréviste aussi, cet ouvrier qui préfère garder l'anonymat, par peur de ne pas retrouver du travail après. Comme Sophie, il se met en grève ponctuellement. Sa femme ne travaille pas et il ne peut pas se permettre de perdre son salaire. Mais il en lourd sur le coeur "Je suis des deux côtés, celui des grévistes et celui des non grévistes, je suis écoeuré par leurs méthodes, quand on porte le bleu ça va mais dès qu'on le pose on voit l'agressivité dans le regard des chefs" explique-t-il avant d'ajouter "Depuis 15 ans j'ai travaillé très dur, je peux comprendre que l'usine ferme, mais pas qu'on me jette à la poubelle de cette façon".

Franck le rappeur, gréviste lui aussi, est venu faire un tour à la "Place la grève". Aujourd'hui s'il devait faire une nouvelle chanson, il choisirait d'autres mots "déterminé", "entraide" peut être le mot "soldat" ou "respect". Sa manière à lui de commenter les nouveaux rebondissements du conflit.

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Par petits grappes les grévistes discutent, ils se déplacent avec leur chaise d'un groupe à l'autre."Place de la grève" s'achève la quatrième semaine de débrayage.

Extrait d'une conversation improvisée entre un rappeur et un délégué syndical.

 

 

Publié par Francine Raymond / Catégories : Actu