Une rencontre était prévue depuis longtemps avec les salariés de PSA, sur l'agenda du maire d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura. Entretemps, une grève a paralysé l'usine. Trois semaines de grève et c'est donc des grévistes et des non grévistes qui se sont retrouvés jeudi soir dans la salle du conseil municipal. Ils sont venus demander un soutien financier et politique au maire d'Aulnay.
Quoiqu'il arrive, "Nous serons aux côtés des salariés et de leurs familles" martèle le maire. La fermeture de l'usine d'Aulnay est un sujet brûlant pour Gérard Ségura. La municipalité a depuis l'annonce de la fermeture, appuyé les actions de l'intersyndicale. Elle a déjà financé à hauteur de 15 000 euros la logistique des actions entreprises par les grévistes. Le maire le rappelle. Le 20 février le conseil municipal votera une somme d'argent pour la caisse de la grève. "C'est pas assez" rétorque un ouvrier gréviste. Ce soir ils en veulent plus. Avec la grève, le mois de février risque d'être bien maigre. À Aulnay vivent 200 ouvriers de l'usine PSA.
"La grève a un coût et ce coût on demande à ce que la mairie nous aide à les supporter, c'est une façon de soutenir l'emploi" explique Marc Darcy le délégué CGT. "Nous allons accompagner au maximum et de manière concrète chacun d'entre vous " s'engage le maire d'Aulnay. Déjà, la municipalité a demandé aux bailleurs sociaux de prendre des dispositions pour ne pas poursuivre ceux qui ne peuvent pas payer les loyers.
Presque deux heures d'une discussion enflammée. Le maire s'attache à ne pas faire la différence entre grévistes et non grévistes. C'est un exercice périlleux."Tout ça va durer un certain temps, on est au début du début et les uns et les autres auront besoin d'un accompagnement social" prédit le maire. Les ouvriers, eux, sont pressés d'obtenir de l'aide au plus vite.
Il y a la nécessité de boucler les fins de mois pendant la grève. Et une autre inquiétude, celle de retrouver un travail après PSA. "Faut-il avoir confiance dans les sociétés qui disent vouloir s'implanter sur le site ?" demande un ouvrier. Le maire d'Aulnay-sous-Bois attend toujours que le groupe automobile mette clairement ses propositions sur la table pour accorder ou pas un permis de construire à ID Logistic. Une entreprise qui promet de créer 600 emplois. "On donnera ou pas un permis de construire selon que PSA tient ou pas ses engagements" explique Gérard Ségura dans le brouhaha.
Mais les ouvriers de PSA réclament aussi un appui politique. Cette semaine Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif a redit que "la fermeture de l'usine d'Aulnay était inéluctable". Des propos mal reçus à l'usine. Ils ont l'impression que les politiques les lâchent. Au maire d'Aulnay, en première ligne de ce conflit, de les convaincre du contraire.
Extrait de cet échange entre l'élu local et les ouvriers de PSA.