Si pendant longtemps on ne pouvait pas parler de vin biologique (on ne parlait que de vin issu de la viticulture biologique), c'est qu'il n'existait pas de réglementation encadrant les vinifications, mais c'est aujourd'hui chose faite.
Revenons un peu en arrière : l'histoire de la viticulture biologique débute avec celle de l'agriculture biologique entre les deux guerres mondiales. En France l'AB (agriculture biologique) se développe dans les années 60. Elle est reconnue officiellement en 1981 et en Europe en 1991. La réforme de la PAC (Politique Agricole Commune) en 1992 crée des aides à la conversion à l'AB ce qui provoquera le passage au bio pour de nombreux viticulteurs. En 2011 la viticulture biologique, en France, représentait 7,4 % du vignoble national, les principales régions productrices se situant dans le Languedoc-Roussillon, PACA et l'Aquitaine.
De 1991 à juillet 2012 la réglementation européenne portait donc uniquement sur les techniques culturales appliquées à la vigne et pas sur la vinification.
Le 8 février 2012, au cours d'un vote au comité permanent d'agriculture biologique de la Commission Européenne, réunissant les 27 membres, a été adoptée à Bruxelles la réglementation sur la vinification biologique et le vin « Bio ». Cette réglementation est obligatoire depuis le 1er août 2012 et ses exigences sont les mêmes pour l'ensemble des pays européens.
Que prévoit cette réglementation ?
- L'utilisation d'ingrédients agricoles 100% bio : le raisin, le sucre, l'alcool vinique neutre, les MCR (moûts concentrés rectifiés).
- Des restrictions ou interdictions sur l'utilisation de certains procédés physiques comme la désalcoolisation ou le chauffage des vins à plus de 70°C.
- Le respect d'une liste restreinte d'additifs et auxiliaires œnologiques en privilégiant, pour certains, une origine bio (levures, albumine, gélatine alimentaire, colle de poisson, etc......).
- Des restrictions sur les taux maximum de SO2 total (voir texte sur les sulfites). Les seuils fixés par l'OCM (Organisation Commune du Marché) viti-vinicole sont de 150 mg/litre pour les vins rouges secs, 200 mg/litre pour les vins blancs et rosés secs et 250 mg/litre pour les vins sucrés. La réglementation des vins bio a fixé ces seuils à 100 mg/l, 150 mg/l et 220 mg/l.
Comment s'effectuent les contrôles ?
Sont prévus : des analyses du SO2 total après mise en bouteilles, un contrôle des factures et fiches techniques des intrants œnologiques utilisés ainsi que des certificats adéquats (bio, non OGM, etc......), les éléments de traçabilité des opérations de vinification.
Les vins produits avant le 1er août 2012 peuvent continuer d'être commercialisés avec la mention « vin issu de raisins de l'agriculture biologique » jusqu'à écoulement des stocks avec interdiction d'utiliser le logo Bio de l'Union Européenne (logo ci-dessous). Après cette date la mention devient interdite.
A partir du 1er août 2012 les vins doivent respecter le texte réglementaire et présenter sur l'étiquette la mention « vin bio » et le logo Bio de l'Union Européenne. La présence du logo AB est admise mais reste facultative.
Les vins Bio ont leur salon, « Millésime Bio », qui a lieu chaque année en janvier dans le Palais des Congrès de Montpellier. Ce salon a été créé en 1993 par quelques vignerons biologiques du Languedoc-Roussillon adhérents à l'association interprofessionnelle Sudvinbio.
Dans le cadre de ce salon est organisé, chaque année, un concours des vins Bio appelé Challenge Millésime Bio. C'est un concours international qui réunit aujourd'hui plus de 1 250 échantillons. Il est présidé par une personnalité reconnue du monde professionnel du vin et en partenariat, depuis cette année, avec l'Union des œnologues de France région Languedoc-Roussillon.