Le salon de l'agriculture se termine. Il a été l'occasion pour les agriculteurs, après plusieurs manifestations « musclées » il y a quelques semaines, de faire part de leur désarroi aux hommes politiques qui visitaient le salon.
Leur revendication principale est d'obtenir un prix de vente de leur production qui leur permette de vivre décemment, ce qui n'est apparemment pas le cas aujourd'hui pour bon nombre d'entre eux. Alors que faire ?
La solution n'est pas simple, mais des pistes peuvent être envisagées comme apporter une plus-value qualitative à son produit. Par exemple : j'habite en Savoie dans la vallée de la Tarentaise et je constate qu'ici les éleveurs de vaches laitières obtiennent un prix du lait qu'elles produisent très convenable car il est entièrement dédié à la fabrication de fromages comme la Tome de Savoie et surtout le Beaufort en AOP (Appellation d'Origine Protégée).
Une autre piste, qui se développe de plus en plus, est le circuit court, c'est-à-dire la vente des produits sur place, sans intermédiaire, donc directement au consommateur.
Une autre piste exploitable est le « Bio » d'autant plus que son développement s'accélère nettement depuis 2008. Au début et pendant plusieurs années seuls les écologistes se sont intéressés au bio, mais aujourd'hui les achats de produits bio sont faits par des consommateurs qui souhaitent participer à la préservation de l'environnement.
Cette tendance est exploitée par la GD (Grande Distribution) qui s'est engagée dans ce créneau facilitant ainsi l'achat de produits bio. En même temps l'AB progresse en France (+ 10% en 2014 par rapport à 2013). En 2014, plus d'un million d'hectares de terres répartis en 26.500 exploitations étaient en bio, soit plus de 4% du territoire agricole (dont 19% de vignes).
Le bio dans la vigne et le vin
Dans le secteur du vin, près d'une cave particulière sur trois est en bio ou en conversion bio. Les surfaces viticoles certifiées bio vont bientôt atteindre 10% du vignoble national (elles ont triplé entre 2007 et 2012).
66% des vins bio sont des AOP, 28% des IGP (Indication Géographique Protégée) et 6% des Indications Non Protégées.
Les vins représentent 2/3 des exportations françaises de produits bio en valeur.
Un sondage récent IPSOS réalisé auprès de 2000 personnes âgées de 18 à 64 ans révèle qu'aujourd'hui un français sur trois consomme des vins bio. Entre 2007 et 2012, le chiffre d'affaires des vins bio a augmenté de 66%. Les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour le respect de l'environnement qui est le critère numéro 2 dans les motivations d'achat d'une bouteille de vin bio (l'origine du vin, comme dans le vin conventionnel, restant le critère numéro 1).
La vente directe est le circuit de distribution préféré pour le vin bio. La GD qui représente plus de 75% des ventes des vins conventionnels, ne représente que 19% des ventes de vins bio.
Les consommateurs de vins bio sont attachés à un certain "art de vivre" proche du terroir et 40% d'entre eux aiment cuisiner.
Les jeunes âgés entre 18 et 24 ans, tout en n'étant pas des consommateurs réguliers de vin (8%), représentent une proportion plus élevée des consommateurs réguliers de vins bio (14%). Ils sont les consommateurs de demain, ils sont sensibles aux arguments écologiques et sont plus nombreux que la moyenne à juger ces vins non seulement respectueux de l'environnement et du producteur mais aussi plus authentiques et meilleurs pour la santé.
Les femmes se montrent aussi plus sensibles aux produits bio, elles représentent 44% des consommateurs de vins bio.
Le Bio a donc encore de beaux jours devant lui et un potentiel de développement important.