Tout comprendre aux sondages américains

A moins de deux mois de l'élection présidentielle, Donald Trump et Hillary Clinton sont aux coude-à-coude dans les sondages, se dépassant l'un et l'autre à tour de rôle, avec rarement plus de quelques points de différence. De nouveaux sondages sont publiés chaque semaine, et les résultats varient au gré des scandales et des discours. Alors, comment sont faits les sondages aux Etats-Unis, et peut-on vraiment analyser leurs résultats ?

Electeurs inscrits / électeurs dits “probables”

Il existe deux types de sondage d’opinion : les sondages qui prennent en compte les électeurs inscrits sur les listes électorales (registred voters) et ceux qui sont réalisés auprès des électeurs dits « probables » (likely voters), qui se disent prêts à se rendre aux urnes le jour de l’élection.

A l’approche du scrutin, qui aura lieu le 8 novembre, les sondages prenant en compte ce deuxième type d’échantillonnage se multiplient. Or, ils tendent à booster le camp républicain, qui bénéficie d’un électorat plus actif et légitimiste que le parti démocrate.

Sondages nationaux vs. sondages par Etat

Les sondages nationaux donnent un aperçu global de l’état de l’opinion. S’ils sont souvent considérés comme plus fiables et plus intelligibles que les sondages par Etats (dont la représentativité de l’échantillon est parfois remise en question), il faut noter que le président des Etats-Unis est élu en fonction du vote de chacun des Etats.

Démocrates et Républicains, un intérêt inégal

Face à l'élection présidentielle, les membres des différents partis ne montrent pas le même enthousiasme à se rendre aux urnes. Trois sondages, menés par les chaînes de télévision Fox News, ABC et CBS, semblent en effet affirmer que les Républicains s'intéressent plus à l'élection.

Pour le sondage de CBS, 67% des Républicains déclarent qu'ils font attention à ce qui se passe pendant la campagne, contre 61% des Démocrates - une différence significative. Même son de cloche chez Fox, pour qui 83% des Républicains se disent intéressés par les élections et seulement 70% des Démocrates.

De plus, le nombre diminue chez les Démocrates, et rapidement, puisqu'il était encore de 79% fin août. A l'inverse, il augmente chez les Républicains : il n'était que de 74% en mai.

L'incontournable marge d'erreur

Il est important de se rappeler que les sondages comportent toujours une marge d'erreur. La raison principale : ils se fondent sur une fraction de la population pour imaginer le point de vue de la population globale. Il faut donc toujours prendre en compte la marge d'erreur.

Par exemple, le dernier sondage d'ABC montre que Donald Trump a 41% de soutien parmi les électeurs probables, avec une marge d'erreur de plus ou moins 4,5 points. Cela signifie que son taux de soutien est entre 36,5% et 45,5%. Il en va de même pour Clinton : avec 46% et la même marge d'erreur, elle a en fait 41,5% et 50,5% de soutien.

Et la marge d'erreur peut amener les sondages à passer totalement à côté du résultat. Un exemple récent : lors du premier caucus républicain, en février dans l'Etat d'Iowa, tous les sondages annonçaient Donald Trump gagnant... mais c'est finalement son adversaire Ted Cruz qui a remporté le caucus, avec 27,6% contre 24,3% pour Trump et 23,1% pour Rubio.

Clara Tran et Anne Pouzargues

Publié par France 2 Washington / Catégories : Non classé