La santé du fleuve Colorado inquiète les spécialistes

Aux États-Unis, le Colorado s'étend sur plus de 2300 km et fournit en eau potable plus de 40 millions de personnes. Mais la sécheresse et l'activité humaine ont considérablement fait baisser le niveau d'eau.

C'est le fleuve le plus célèbre de l'Ouest américain. Depuis des millions d'années, le Colorado semble s'écouler paisiblement dans les canyons ocres qu'il a sculptés. Le fleuve parcourt plus de 2 300 km, depuis les montagnes Rocheuses, jusqu'à son delta, situé au Mexique. Source de frisson pour les touristes, il alimente en eau plus de 40 millions de personnes.

Mais les spécialistes sont inquiets, après dix-neuf années de sécheresse consécutives. Le fleuve est en danger et son débit diminue d'année en année. Les lacs artificiels qui ont été créés sur son passage pour servir de réservoirs aux plus grandes villes de l'Ouest se vident progressivement. Sur le lac Powell, situé entre l'Arizona et l'Utah, par exemple, Marlon Duke, de l'agence d'Etat de gestion de l'eau, montre les signes de cette baisse du niveau. "On utilise plus d'eau que le lac n'en a reçu", analyse-t-il.

Une importante surexploitation

La sécheresse n'est la seule en cause : lacs artificiels, barrages gigantesques et canaux de dérivation ont largement participé à son tarrissement. Dans les sept Etats qu'il traverse, le fleuve est détourné par la main de l'homme et est puisé, parfois jusqu'à l'excès. Son eau alimente des champs d'agriculture intensive (luzerne, coton, bétail), dont certains sont situés en plein désert. Leur situation est critique.

"Comme on n'a pas vu de pluies ce printemps, notre réservoir n'a pas reçu assez d'eau", explique ainsi Nancy Caywood, propriétaire d'une importante exploitation agricole. Et les autorités lui ont coupé l'accès aux canaux d'irrigation. "C'est tragique pour nous, on perd beaucoup d'argent."

Des solutions alternatives

Certains trouvent des parades. Dans un golf de Casa Grande (Arizona), on arrose en plein désert avec de l'eau recyclée. "On ne pompe ni dans les nappes phréatiques, ni dans les canaux, on retraite les eaux usées. Il s'agit d'eau impropre à la consommation", explique Larry Rains, le manager.

Mais ces solutions apparaissent dérisoires. Au bout de son voyage dans l'Ouest américain, le Colorado asséché n'arrive plus à rejoindre son estuaire dans la mer.

Reportage de Clément Le Goff, Fabien Fougère, Andreane Williams et Martin Marini

BMW victime du protectionnisme

À la suite des mesures de protectionnisme voulues par le président américain, une taxe sur les voitures étrangères est notamment à l'étude. Une folie pour les géants de l'automobile. Reportage à Spartanburg (Caroline du Sud).

Une taxe sur les voitures étrangères est à l'étude outre-Atlantique. Mesures de protectionnisme voulues par Donald Trump oblige, elle pourrait prochainement voir le jour, ce qui inquiète les géants de l'automobile. Parmi eux, l'allemand BMW. Sa plus grande usine au monde se trouve aux États-Unis. À Spartanburg (Caroline du Sud), 10 000 employés produisent pas moins de 1 400 véhicules par jour.

Le coût de fabrication des véhicules pourrait grimper en flèche 

L'usine fait vivre toute une région, mais depuis que Donald Trump menace de taxer les importations dans le secteur, les employés comme sous-traitants craignent d'en être les premières victimes. La marque allemande produit sur place quatre modèles de voiture. Huit milliards de revenus par an qui sont désormais aux premières loges de la guerre commerciale. Car pour produire tous ces véhicules, BMW doit importer un certain nombre de pièces de l'étranger. Ainsi, si Donald Trump met à exécution sa menace de taxer les importations, le coût de fabrication de ces véhicules pourrait grimper en flèche.

Reportage d'Anne-Charlotte Hinet, Fabien Fougère et Andreane Williams

Ouest américain : la nouvelle bataille des Indiens

Le parc naturel de Bears Ears est menacé par le tourisme de masse et par la récente décision de Donald Trump d'y autoriser l'exploitation d'énergies fossiles.

C'est une terre sacrée, un territoire amérindien baptisé Bears Ears, aux États-Unis pour ses montagnes en forme d'oreilles d'ours. Il y a deux ans, le site est devenu parc national pour être protégé. Les Indiens y avaient bâti des habitations creusées dans la roche, que les touristes peuvent désormais visiter. Pour les tribus amérindiennes, l'afflux de visiteurs menace la survie de l'identité indienne. Qui dit tourisme, dit infrastructures et aménagements, le paysage du site pourrait radicalement changer.

L'ouverture aux énergies fossiles

Une autre menace effraie les protecteurs du territoire. En 2017, l'administration Trump a décidé de réduire la surface protégée de 85%, ouvrant la voie à l'exploitation d'énergie fossile dans les sous-sols. Quel avenir pour Bear Ears ? Ses paysages incomparables sont en sursis : le bras de fer entre les défenseurs de l'environnement et le gouvernement ne fat que commencer.

Reportage d'Anne-Charlotte Hinet, Jacques Cardoze, Andreane Williams, Thomas Donzel et Fabien Fougère

Les Américains réagissent à la rencontre entre Trump et Poutine

Le parc Lafayette, devant la Maison Blanche, est un lieu où se retrouvent manifestants, activistes et touristes. Nous nous y sommes rendus afin de demander aux Américains ce qu’ils pensent de la rencontre entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine.
 Les manifestants du parc Lafayette

Depuis 1991, Philipos Melaku-Bello manifeste tous les jours devant la Maison Blanche. Le quinquagénaire a installé ses quartiers généraux - une tente entourée de pancartes anti-Trump - au parc Lafayette. En 2016, Thomas Molineaux, sexagénaire originaire du Maryland, a rejoint le manifestant.

Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?

P.M-B: : Vladimir Poutine a tellement d’années d’expérience dans la politique, qui plus est avec le KGB, qu’il a facilement la main mise sur un politicien novice. La plus grande expérience de Donald Trump, avant d’être président, consiste à avoir accueilli les Clinton à son mariage... Je suis donc persuadé que cette rencontre n’a apporté rien de bon pour notre pays.

T.M : Je pense que les deux heures de rencontre entre les présidents étaient une farce. J’ai du mal à concevoir que le Congrès américain et les membres de son cabinet aient autorisé cette comédie. C’est la plus grande trahison que Trump ait pu faire.

Trump plaide le lapsus quant à ses affirmations sur l’ingérence des Russes dans les élections de 2016. Qu’en pensez-vous ?

P.M-B: A la minute où il a compris qu’il s’était mis les Etats-Unis à dos, en faisant ami-ami avec la Russie aux dépens de son propre pays, Trump a cherché un moyen de se rattraper. Au lieu d’admettre sa faute, il a trouvé une excuse à dormir debout. Personne n’y croit.

Dans le camp démocrate

Allison Frayton, 29 ans, est originaire de Washington D.C. Elle soutient le parti démocrate.

Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?

A.F: C’est une aberration, une trahison et une comédie à la fois. On ne peut pas penser que cette relation puisse marcher. Les Russes ont toujours été, par définition, nos opposants. Nos idéologies ne concordent pas. Que diraient nos ancêtres qui ont vécu la Guerre Froide ? Que nos pires ennemis sont soudainement devenus nos partenaires ? Même les plus grands supporters de Trump n’y croient pas. Il nous a humiliés. Nous passons pour des faibles.

Dans le camp républicain

Plusieurs supporters de Trump n’hésitent pas à dénoncer l’attitude du président américain. C’est le cas de Mike Garlfield, 32 ans, originaire d’Atlanta (Géorgie) et Steven J. McAffee, 43 ans, de Washington D.C.

Que pensez-vous de la rencontre entre les présidents Trump et Poutine à Helsinki ?

S.J.M : J’étais persuadé que cela ne pouvait aboutir à rien de bon, et j’avais raison. Trump nous a humiliés. A présent, il cherche à rattraper ses propos avec une excuse à dormir debout. Il nous prend pour des idiots. Je suis républicain mais je ne tolère pas certaines choses. Je pense que Trump est allé trop loin et qu’il a perdu beaucoup de supporters en très peu de temps.

M.G: A vrai dire, j’étais plutôt enthousiaste à l’idée de cette rencontre. Nos deux pays sont rivaux depuis des années et ça a perduré même après la Guerre Froide. Quand j’ai su que Trump souhaitait apaiser les relations, j’ai pensé: "Enfin un président qui prend les devants." Je n’aurais jamais cru que ça allait être au prix d’une trahison.

Vous considérez donc Trump comme un traître...

M.G : Non je ne pense pas que ce soit un traître. Il a cherché à prendre la meilleure décision pour son peuple et s’est laissé aller une fois devant Poutine.

Est-ce un acte de faiblesse ?

M.G: Oui mais pas envers Poutine, envers Trump lui-même. Je pense qu'il était tellement obstiné à l’idée de mettre un terme à ces rivalités qu’il a pris une mauvaise décision et qu’il va devoir trouver un moyen de se rattraper.

A-t-il perdu votre soutien ?

S.J.M : Pour l’instant, il est certain que je ne soutiens pas du tout la façon dont il gère la situation. Il multiplie les erreurs et mensonges. Il va en falloir beaucoup avant que je puisse à nouveau lui faire confiance.

Audrey Barbieri

Donald Trump fustigé au retour de sa rencontre avec Vladimir Poutine

"Je fais confiance à mes services, mais la dénégation de Vladimir Poutine a été très forte et très puissante." Accusée d’ingérence dans les élections présidentielles de 2016, la Russie est graciée par Donald Trump. C’est du moins ce que soutiennent de nombreux politiciens américains au lendemain de la rencontre historique entre le président américain et Vladimir Poutine. Survol des réactions les plus marquantes aux Etats-Unis.

Les démocrates face à l’attitude pro-russe de Trump

Face à l’indulgence de Trump envers Vladimir Poutine, les démocrates avancent la thèse "kompromat", soutenant que la Russie détiendrait des informations compromettantes sur le président américain. Chuck Schumer, sénateur de l’Etat de New-York, parle d’un président ayant été "irréfléchi, dangereux et faible" et avance des scénarios des plus sinistres : "Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump." De même, Nancy Pelosi, chef de groupe des démocrates, parle d’un "triste jour pour l’Amérique".

Un président critiqué par son camp

La décision du président peine à trouver des défenseurs même au sein de son propre parti. Parmi les Républicains, John McCain est le plus lapidaire : "La conférence de presse d'aujourd'hui à Helsinki a été l'une des représentations les plus scandaleuses d'un président américain en mémoire", a-t-il aussitôt tweeté après la conférence, rajoutant par la suite que ce dernier avait fait "le choix conscient de défendre un tyran". Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur, va même jusqu’à le qualifier de "chiffe molle" tandis que Paul Ryan, chef de file des républicains, rappelle au président que les deux pays sont trop opposés moralement pour pouvoir considérer la Russie comme une alliée américaine.

Les médias critiques

De leur côté, les médias, mêmes les plus conservateurs, braquent leur plume contre Trump. Vice News ou encore CNN soutiennent la thèse du "kompromat". Fox News, pourtant réputée pour soutenir des positions politiques républicaines, va même jusqu’à titrer "Ce n’est pas une façon de gagner la guerre froide", s’opposant ouvertement à l’attitude du président.

Les services de renseignements maintiennent leur position

Malgré le soutien de Trump au président du Kremlin, à peine trois jours après l’inculpation aux Etats-Unis de douze agents russes accusés d’avoir piraté des ordinateurs de responsables démocrates, les services de renseignements américains restent unanimes : la Russie a interféré dans les élections de 2016. Will Hurd, représentant républicain du Texas et ancien agent de la CIA annonce : "J’ai vu les renseignements russes manipuler beaucoup de gens dans ma carrière, je n’aurais jamais cru que le président des Etats-Unis serait l’un deux."

Audrey Barbieri

Siesta Beach : la plus belle plage de Floride

France 2 vous emmène découvrir Siesta Beach, la plus belle plage de Floride (États-Unis) dans le golfe du Mexique.

La plage de Siesta Beach, en Floride (États-Unis), est réputée pour la qualité de son sable fin, presque blanc. Souvent citée parmi les plus belles plages des États-Unis, cette plage, située au sud de Tampa, fait face à la mer chaude du golfe du Mexique. Ava est une des habituées de la plage. "Regarde bien ce sable. Si tu l'observes au microscope, tu seras épaté. C'est le seul endroit au monde où tu trouveras ce type de sable. Cela permet de transférer l'énergie, du sol vers le ciel", analyse cette professeure de yoga.

"Franchement, c'est le paradis"

"C'est un endroit magnifique pour le yoga, c'est très propre et très spirituel", lance l'une de ses élèves. "Je viens ici depuis neuf ans. J'ai organisé toute ma vie pour venir sur cette plage et pratiquer du yoga", explique une autre élève. Dans la journée, cette plage gratuite qui dispose aussi d'un parking gratuit fait rapidement le plein. "J'aime bien cette plage parce qu'elle est large. Même s'il y a du monde, on ne sent jamais la foule. On peut aussi marcher dans l'eau tout en ayant pied", constate un père de famille, entouré de ses deux enfants. "Franchement, c'est le paradis", s'extasie une promeneuse.

Reportage de Jacques Cardoze, Thomas Donzel et Courtney Vinopal

Brett Kavanaugh, un nouveau juge conservateur à la Cour suprême

C'est la plus haute juridiction des Etats-Unis. Au cœur de la Cour suprême, neuf sages veillent à la conformité des lois. Alors qu'Anthony Kennedy libère son siège le 31 juillet, Donald Trump vient de nommer un nouveau juge conservateur, Brett Kavanaugh.

Qui est Brett Kavanaugh ?

Brett Kavanaugh, 53 ans, siège à la Cour d'appel du District de Columbia depuis 2006. Diplômé de Yale, il a commencé sa carrière comme assistant d'Anthony Kennedy. Dans les années 1990, il a collaboré avec Kenneth Star, procureur charger d'enquêter sur le président Bill Clinton. A partir de 2001, il a occupé plusieurs postes à la Maison Blanche, sous la présidence de George W. Bush. C'est ce dernier qui l'a nommé à la Cour d'appel.

Résolument conservateur, Brett Kavanaugh est notamment opposé à la loi Obamacare. En 2012, il a également fait partie d'un panel ayant annulé une mesure de l'EPA, l'agence fédérale de protection de l'environnement, visant à réduire la pollution de l'air entre les États. Catholique pratiquant, le magistrat est bénévole au sein de sa communauté religieuse.

"C'est un juriste brillant aux écrits clairs et ciselés, considéré partout comme l'un des esprits juridiques les plus fins et les plus vifs de notre époque", a déclaré Donald Trump. Brett Kavanaugh, quinquagénaire nommé à vie, peut envisager de siéger pendant près de trois décennies. Si le choix est confirmé par le Sénat, cinq juges sur neuf seront conservateurs. Début 2017, le Président avait déjà promu un juge conservateur, Neil Gorsuch.

Le droit à l'avortement est-il en danger ?

Si Anthony Kennedy était progressiste sur des sujets comme l'avortement, Brett Kavanaugh se montre beaucoup plus conservateur. Cette année, il s'est prononcé contre l'autorisation donnée à une adolescente, entrée clandestinement aux Etats-Unis, de se faire avorter.

Contrairement à la France, le droit à l'avortement aux Etats-Unis ne repose pas sur une loi mais sur une décision de la Cour suprême de 1973, l'arrêt Roe v.Wade. Avec l'arrivée de Brett Kavanaugh, la Cour suprême pourrait se montrer beaucoup plus clémente envers les Etats qui veulent instaurer des lois restrictives contre l'avortement. Pire: la juridiction pourrait annuler l'arrêt Roe v.Wade.

Que peuvent faire les démocrates contre cette nomination ?

Cette nomination doit encore être validée par le Sénat. Pour l'heure, les Républicains y détiennent une courte majorité. Chuck Schumer, sénateur démocrate de New York, a rapidement réagi : "Je m'opposerai à la nomination du juge Kavanaugh par tous les moyens."  Les Démocrates vont sans doute tenter de retarder le vote jusqu'aux élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain. Et pour cause, le parti représenté à la Maison-Blanche a presque toujours perdu des élus au Congrès à mi-mandat.

En 2016, les Républicains avaient réussi à annuler la nomination du juge Merrick B. Garland, par Barack Obama. Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, avait alors fait savoir que le Président était trop proche de la fin de son mandat et que le peuple américain devait "avoir son mot à dire dans la sélection du prochain juge". Depuis, les Démocrates restent amers.

C.L

Le Rio Grande, un fleuve mythique à sec

Il sépare le Mexique des États-Unis : le Rio Grande, quatrième fleuve américain est menacé d'assèchement. Pour la première fois cette année, il s'est transformé en piste craquelée sur plusieurs dizaines de kilomètres dès le printemps. 

C'est une image inédite, spectaculaire : celle d'un fleuve à sec sur près de 40 kilomètres. Un lit de rivières, dans lequel les voitures avancent désormais aussi vite que sur une route de campagne. Le Rio Grande est le quatrième plus grand fleuve des États-Unis et il est en réel danger. Le rythme des sécheresses s'accélère : cette année, elle a commencé deux mois et demi avant la date habituelle. La sécheresse arrive normalement au milieu de l'été. Cette année, le sol est craquelé depuis le début du printemps.

Des chutes de neige insuffisantes

Une équipe d'ingénieurs racle les fonds des flaques d'eau qui jalonnent cette partie du Rio Grande à la recherche des poissons en train de s'asphyxier. Leur mission : sauver les espèces les plus fragiles en ne récupérant que les petits spécimens. Cela fait dix ans que Thomas Archdeacon observe le Rio Grande, un fleuve qui doucement s'assèche. Selon lui, il y a de moins en moins de neige d'année en année pour alimenter le fleuve. Le Rio Grande est en effet alimenté par l'eau qui provient des montagnes du Colorado. L'hiver dernier, il n'y a pas eu assez de chutes de neige. C'est pour cela qu'une partie est à sec. Il y avait en fait tellement peu d'eau que les hydrologues et tous ceux qui gèrent le fleuve et ses barrages ont préféré assécher cette partie pour préserver l'eau dans des endroits plus stratégiques : là où il y a des habitants et des fermes.

Reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère, Courtney Vinopal, Arielle Monange

Alexandria Ocasio-Cortez bouscule le parti démocrate

Elle pourrait être le nouveau visage de la gauche progressiste. Alexandria Ocasio-Cortez a gagné les primaires démocrates de la 14e circonscription de New York, mardi 26 juin, face à Joseph Crowley. Les médias américains s'accordent à dire que cette victoire est un coup de tonnerre. Explications.

Pourquoi cette victoire fait-elle la Une des médias ?

Avec quinze points d'avance, Alexandria Ocasio-Cortez a battu Joseph Crowley, 56 ans, un baron du parti élu depuis 1999. Ce dernier était annoncé comme le futur président de la Chambre des représentants en cas d'alternance. Au contraire, à 28 ans, Alexandria Ocasio-Cortez est novice en politique. Si elle remporte les élections de mi-mandat (midterms), en novembre prochain, elle sera aussi la plus jeune femme élue au Congrès.

Qui est Alexandria Ocasio-Cortez ?

L'activiste est née d'une mère portoricaine et d'un père du Bronx. Elle a étudié l'économie et les relations internationales à l'Université de Boston. Dans le même temps, elle a travaillé auprès du sénateur Ted Kennedy. Après ses études, Alexandria Ocasio-Cortez est retournée dans le Bronx, d'où elle est originaire. En 2008, après le décès de son père, la jeune femme a multiplié les emplois afin d'aider sa famille à lutter contre la crise financière. Il y a quelques mois, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan.

Que propose-t-elle ?

La candidate démocrate a fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Assurance santé pour tous, aides à l'accès à l'université, développement de l'emploi public, réforme de la justice criminelle, suppression de l'agence d'immigration : autant de propositions qui figurent dans son programme et qui ne sont pas sans rappeler celles de Bernie Sanders. Alexandria Ocasio-Cortez a d'ailleurs participé à l'organisation de sa campagne en 2016.

Et Trump alors ?

Sur Twitter, le président s'est réjoui de la défaite de Joseph Crowley : "Peut-être qu'il aurait dû être plus gentil, et plus respectueux, envers son Président."

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump : Alexandria Ocasio-Cortez critique elle aussi sévèrement sa politique. Le 24 juin, elle s'est présenté devant un centre de détention pour enfants migrants, près de la frontière mexicaine.

C.L

États-Unis : le rêve des enfants migrants d'Amérique centrale

Des mineurs cherchent à tout prix à rentrer aux États-Unis par la frontière avec le Mexique. Ces jeunes marchent seuls sur des milliers de kilomètres, fuyant la violence et la pauvreté.

De nombreux adolescents d'Amérique centrale parcourent des centaines de kilomètres pour pouvoir traverser la frontière avec les États-Unis, en quête d'un avenir meilleur. Un adolescent de 15 ans vient du Honduras et continue son chemin sur la frontière entre le Guatemala et le Mexique. "Je n'ai pas d'argent, je n'ai mangé que des fruits depuis neuf jours", confie-t-il. Il a déjà traversé trois pays, laissant ses parents pour accomplir son rêve : aller à l'école aux États-Unis.

Un périple long pour fuir la pauvreté et la violence

Venus du Honduras, du Guatemala ou du Salvador, des milliers d'adolescents parcourent près de 5 000 kilomètres d'Amérique centrale vers la frontière américaine. Le fleuve qui sépare le Guatemala et le Mexique est un lieu de trafic. Des marchandises passent toute la journée sur des embarcations, tout comme les hommes, sous les yeux indifférents de la police. Une dizaine d'adolescents se trouvent dans un refuge pour migrants. L'un d'eux est parti du Salvador pour échapper aux gangs qui voulaient le recruter. Plus de 50 000 enfants non accompagnés sont arrêtés aux frontières américaines chaque année.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Andreane Williams et Arielle Monange