Donald Trump fustigé au retour de sa rencontre avec Vladimir Poutine

Donald Trump et Vladimir Poutine se sont rencontrés à Helsinki, lundi 16 juillet. Photo : Reuters/Lehtikuva/Antti Aimo-Koivisto

"Je fais confiance à mes services, mais la dénégation de Vladimir Poutine a été très forte et très puissante." Accusée d’ingérence dans les élections présidentielles de 2016, la Russie est graciée par Donald Trump. C’est du moins ce que soutiennent de nombreux politiciens américains au lendemain de la rencontre historique entre le président américain et Vladimir Poutine. Survol des réactions les plus marquantes aux Etats-Unis.

Les démocrates face à l’attitude pro-russe de Trump

Face à l’indulgence de Trump envers Vladimir Poutine, les démocrates avancent la thèse "kompromat", soutenant que la Russie détiendrait des informations compromettantes sur le président américain. Chuck Schumer, sénateur de l’Etat de New-York, parle d’un président ayant été "irréfléchi, dangereux et faible" et avance des scénarios des plus sinistres : "Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump." De même, Nancy Pelosi, chef de groupe des démocrates, parle d’un "triste jour pour l’Amérique".

Un président critiqué par son camp

La décision du président peine à trouver des défenseurs même au sein de son propre parti. Parmi les Républicains, John McCain est le plus lapidaire : "La conférence de presse d'aujourd'hui à Helsinki a été l'une des représentations les plus scandaleuses d'un président américain en mémoire", a-t-il aussitôt tweeté après la conférence, rajoutant par la suite que ce dernier avait fait "le choix conscient de défendre un tyran". Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur, va même jusqu’à le qualifier de "chiffe molle" tandis que Paul Ryan, chef de file des républicains, rappelle au président que les deux pays sont trop opposés moralement pour pouvoir considérer la Russie comme une alliée américaine.

Les médias critiques

De leur côté, les médias, mêmes les plus conservateurs, braquent leur plume contre Trump. Vice News ou encore CNN soutiennent la thèse du "kompromat". Fox News, pourtant réputée pour soutenir des positions politiques républicaines, va même jusqu’à titrer "Ce n’est pas une façon de gagner la guerre froide", s’opposant ouvertement à l’attitude du président.

Les services de renseignements maintiennent leur position

Malgré le soutien de Trump au président du Kremlin, à peine trois jours après l’inculpation aux Etats-Unis de douze agents russes accusés d’avoir piraté des ordinateurs de responsables démocrates, les services de renseignements américains restent unanimes : la Russie a interféré dans les élections de 2016. Will Hurd, représentant républicain du Texas et ancien agent de la CIA annonce : "J’ai vu les renseignements russes manipuler beaucoup de gens dans ma carrière, je n’aurais jamais cru que le président des Etats-Unis serait l’un deux."

Audrey Barbieri